57.
Alice se réveilla en premier. Son anus était encore un peu douloureux mais ce n’était rien en comparaison du plaisir qu’elle avait eu la veille. En fait, elle avait presque envie de recommencer.
Discrètement, elle descendit du lit et fila prendre une douche bien chaude. Bérénice la rejoignit quelques minutes plus tard.
– Comment tu vas ? demanda-t-elle
– Je suis heureuse dit Alice. Et toi ?
– Comme toi, tout pareil.
Elles se savonnèrent mutuellement, leurs mains trouvèrent leurs sexes et se donnèrent un peu de plaisir.
– Je peux faire l’amour avec Patrice ? demanda Alice.
– Mais bien sûr. Tu n’as pas à me demander la permission, tu sais.
– Merci ma chérie.
Alice la quitta et retourna dans la chambre. Patrice s’étirait comme un chat mais avant qu’il ne réagisse, elle plaqua ses lèvres sur sa bouche. Elle descendit vers son sexe, qu’elle suça puis elle enjamba son amant, se positionna au-dessus du sexe et doucement glissa dessus, jusqu’à la garde. Bérénice les rejoignit et se mit au-dessus du visage de son mari pour se faire lécher.
– C’est bon ? demanda Bérénice.
– Oui très bon.
Alice chevauchait son amant doucement, échangeant parfois un baiser avec Bérénice, qui de son cotait masturbait le travesti.
Alice finit par jouir sur le ventre de Patrice mais celui-ci, vidé par les ébats de la veille, ne put jouir comme il l’aurait voulu.
Le petit déjeuner avalé rapidement, Patrice partit travailler. Cette gâterie du matin, bien que très agréable, l’avait mis très en retard. Alice partit elle aussi, à contrecœur.
Sa productivité de la journée tomba au plus bas. Elle repensait sans cesse à ces derniers changements dans sa vie, à l’amour qu’elle vouait au couple, au plaisir qu’elle prenait avec l’une et surtout avec lui. Jamais elle n’avait imaginé qu’elle pourrait jouir en étant sodomisée.
Le soir, elle s’invita à nouveau chez Patrice et Bérénice.
– J’ai beaucoup réfléchi aujourd’hui et pas beaucoup travaillé. Je suis amoureuse de vous deux et rester loin de vous m’est de plus en plus difficile à supporter. Alors, je voudrais vous demander quelque chose. Je ne sais pas si ça va être possible : j’aimerais vivre avec vous, ici.
– Va falloir changer de lit alors, dit Patrice.
– On doit en parler aux enfants d’abord, ajouta Bérénice.
– Oui bien sûr, cela va de soi.
– Les enfants ne rentrent pas ce week-end. On peut faire un essai pendant dix jours pour voir si on est capable de vivre ensemble sous le même toit, proposa Bérénice.
– Et dans le même lit, compléta Patrice.
– Vraiment ? C’est super ! dit Alice au comble du bonheur.
– Oui, si tu veux, je peux venir t’aider à faire ta valise.
– Ben, en fait, elle est déjà dans la voiture.
– Tu savais qu’on allait accepter ?
– Non. J’avais une chance sur deux.
Et c’est ainsi qu’Alice passa ses premières semaines à plein temps chez Patrice et Bérénice. Ils avaient certes déjà vécu ensemble pendant trois semaines de vacances, mais c’étaient les vacances.
Malgré tout, la cohabitation se passa très bien. Alice sut se faire discrète quand il le fallait. Tout ce qui lui convenait, c’était d’être près du couple. Et faire l’amour.
Par contre, elle rentait chez elle pour travailler. Quelque part, elle retrouvait le rythme d’une salariée lambda.
Arthur – ou plutôt Justine – et Emilie arrivèrent le vendredi suivant. Bien sûr, ils avaient été mis au courant de la présence d’Alice dans la maison. Le week-end allait donc être consacré aux discussions concernant son entrée définitive. Discussions qui tournèrent court.
– On observe jusqu’à dimanche soir et on vous dit après, avaient-elles dit
Ce n’était pas non. Mais pas oui non plus. Ces deux jours parurent une éternité à Alice. Et la réponse ne fut pas là pour la rassurer.
– Finalement, on ne sait pas. Un week-end, c’est trop court pour se faire une idée. Je propose d’attendre la fin des vacances pour répondre, trancha Emilie, auto-proclamée porte-parole.
Le supplice fut à la limite de l’intolérable pour Alice. Elle restait pendue à la décision des deux jeunes filles quant à son avenir avec le couple. Le fin mot de l’histoire semblait appartenir à Emilie, tant Justine était effacée. Mais elle savait par expérience qu’il fallait se méfier de l’eau qui dort.
Alice passa Noël avec ses parents et ses sœurs, qui lui offrirent des dessous et aussi une paire de chaussures, mais elle fêta le Nouvel An avec Patrice, Bérénice et les enfants. Emilie restait neutre quant à sa future décision, ce qui agaçait profondément Alice. Emilie le sentait et elle en jouait.
Malgré tout, Alice se rapprocha de Justine pour avoir des conseils en matière d’hormones de féminisation et des conséquences possibles. Si Emilie restait distante, une certaine complicité naquit entre Justine et Alice.
Le dénouement approchait. Alice avait du mal à tenir en place.
– Tu es aussi amoureuse que ça de nos parents ? demanda Emilie.
– Oui. Je sais, c’est con, mais c’est comme ça. Je suis désolée.
– Désolée de quoi ?
– D’arriver comme ça, dans votre vie.
– Ah …
La jeune femme et le travesti se regardèrent dans les yeux. Alice ne put s’empêcher de se mordre la lèvre.
– Si tu voyais ta tête ! dit Emilie en éclatant de rire. Mais oui que tu peux vivre ici ! En fait, comment dire ?… On se fout de ce que vous faites de votre cul. Et du reste d’ailleurs. On ne va quand même pas vous interdire de baiser !
– C’est pas ça, dit Alice. C’est le fait que je m’installe ici, définitivement.
– On avait bien compris. On s’en fout aussi. On n’est pas des Tanguy. Déjà on ne vient plus que pour les week-ends… alors je veux même te donner ma chambre, si ça peut te faire plaisir.
– Non, pas nécessaire, intervint Bérénice. On a déjà prévu comment on allait aménager la maison pour Alice.
– Ah bon ? fit l’intéressée.
– Mais bien sûr. Qu’est-ce que tu crois ? confirma Patrice.
– Et vous allez faire quoi ? demanda Justine, toujours aussi discrète.
Si discrète que tous se demandaient comment elle allait pouvoir plaider ses prochaines affaires.
– Eh bien, dit Patrice, on va faire deux bureaux dans le garage, transformer le bureau de votre mère en dressing et acheter un grand lit pour nous trois.
– Ok. Ça me va, dit Justine.
– Moi aussi, renchérit Emilie. Tu nous invites au restau ? demanda-t-elle à Alice.
– Bah, s’il n’y a que ça pour vous faire plaisir ….
58.
Et c’est ainsi qu’Alice emménagea définitivement chez Patrice et Bérénice. Durant les premières semaines de cohabitation, elle fit le trajet jusqu’à son appartement qui lui servait de bureau en attendant que Patrice finisse les travaux d’aménagement du garage.
Le trio filait le parfait amour. Alice avait enfin mis en location son deux-pièces et participait physiquement et financièrement à la vie chez le couple.
L’hiver se terminait enfin.
Emilie et Justine allaient arriver pour le week-end et surtout fêter les vingt-cinq ans de l’aînée. Alors qu’elles préparaient les chambres, Bérénice s’arrêta et un grand sourire éclaira son visage.
– Qu’est-ce qu’il y a ? demande Alice
– Non, rien, je pensais à un truc. Mais il faut que j’en parle à Patrice d’abord, répondit Bérénice
– Sympa ! La confiance règne.
– Fais pas ta boudeuse, râla Bérénice. Tu seras très vite au courant.
– Bon, bon.
Et en effet, juste après le dessert, Bérénice annonça :
– J’ai pensé à une chose cet aprèm’. L’anniversaire d’Emilie m’a fait penser à notre mariage, mon chéri. Et maintenant qu’Alice vit avec nous et que l’on s’aime, pourquoi on ne se marierait pas avec elle ?
– Tu es sérieuse ? demanda Patrice
– Mais vous êtes déjà mariés, fit remarquer Alice. Et la bigamie est interdite en France.
– Oui je sais. En fait, je pensais à un faux-vrai mariage. Juste une cérémonie devant le maire, comme si c’était pour de vrai mais sans aucune valeur légale ni juridique. Juste pour le fun et surtout faire la fête.
– Tu crois que ça peut marcher ? S’enquit Alice.
– Aucune idée. Faudrait demander au maire, s’il accepterait une telle mascarade. Mais toi, tu serais d’accord pour nous épouser ? Surtout maintenant que le mariage gay est autorisé.
– Oui, je le veux, répondit solennellement Alice
– Et tu voudrais faire ça quand ? demanda Patrice
Bérénice se leva pour prendre le calendrier des pompiers.
– Ce jour-là, dit-elle en posant son ongle verni sur la feuille.
– Oui, évidemment, lâcha Patrice. Difficile de faire moins sérieux.
Alice se pencha et comprit qu’elle allait se marier le premier avril.
Lorsque le maire écouta leur demande, il faillit les mettre à la porte directement. Mais Bérénice déploya des trésors de persuasion pour lui faire accepter leur demande qui sortait franchement des sentiers battus. Il refusa néanmoins de faire le faux mariage et délégua son autorité sur un adjoint.
Le mois de mars fut donc consacré aux préparatifs du mariage, la recherche de la robe de mariée pour Alice, la salle pour faire la fête, le traiteur, le DJ…
Malgré le délai imparti – plutôt court pour ce genre d’événement -, ils n’eurent pas trop de difficulté pour trouver ce qu’ils cherchaient. La seule difficulté concernait la robe de mariée pour Alice, qui soit ne lui plaisait pas, soit demandait trop de travail de retouche. Après avoir vu une bonne dizaine de modèles, elle opta pour une robe droite tombant à ses pieds et dont le haut était tout en dentelle travaillée. Un boléro blanc protégeait son dos totalement nu. Bérénice quant à elle, se contenta d’un ensemble crème et d’un top en dentelle.
Le mariage de déroula en pleine semaine. L’adjoint au maire les reçut avec une certaine défiance mais procéda à la cérémonie avec tout le sérieux qu’elle requérait.
Seule la famille et les témoins avaient fait le déplacement pour l’événement. Ce fut Pierre Granberg – ou plutôt Ludivine – et sa sœur Valérie qui furent les témoins d’Alice.
Ainsi Alice épousa Patrice puis Bérénice et le trio arbora deux alliances à leurs annulaires. Les quelques rares touristes les prirent en photo à la sortie de la mairie. Le photographe officiel les entraîna dans le parc de la ville pour compléter l’album souvenir.
Pour la fête, seule la famille proche d’Alice et de Bérénice fut conviée. Justine présenta son amie Anaïs ; Emilie était accompagné d’un jeune garçon très timide ; Nathalie et Alexandra avaient aussi fait le déplacement depuis Paris. Et bien sûr, Ludivine et Anthony étaient de la partie.
Alice avait remis sa robe de mariée. Elle comprit en partie ce qu’un tel événement déclenchait comme désir chez une femme et ce que pouvait représenter le plus beau jour de sa vie. Rien à voir avec le ressenti d’un homme : pour la première fois de sa vie, elle sut ce qu’était une princesse.
Perchée sur des talons aiguille vertigineux, elle dansa avec presque tout le monde et surtout son père qui, même s’il acceptait sa différence, fut quand même très surpris lorsqu’elle vint l’inviter.
Mais cette danse lui fit comprendre en voyant Alice si radieuse, que s’il venait de perdre son unique fils, il venait de gagner une troisième fille.
La soirée fut malgré tout perturbée par un événement inattendu. Alors que tout le monde dansait frénétiquement, la musique s’arrêta subitement. Un » OOOOhhhh » d’insatisfaction fusa dans la salle.
Une partie des lumières s’alluma. Tout le monde vit Alexandra, un micro à la main, s’avancer au milieu de la salle vers son amie, plutôt surprise.
Alexandra tapota le micro pour vérifier son bon fonctionnement et mit un genou à terre.
– Nat ma chérie, mon amour, ma vie. Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce n’est pas notre soirée mais ce mariage m’a ouvert les yeux. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Nathalie : veux-tu m’épouser ?
L’intéressée regarda sa compagne encore à ses pieds.
– Oui, oui et re-oui ! cria-t-elle.
Les deux amoureuses tombèrent dans les bras et s’embrassèrent très amoureusement alors que la musique reprit du volume.
Tout le monde applaudit et la première, Alice, vint les féliciter.
– Merci frangine, dit simplement Nathalie.
Les mariés et les invités partirent tous ensemble alors que le jour se levait à peine. Justine et Emilie avait pris une chambre dans un hôtel, histoire de laisser les mariés tranquilles pour leur nuit de noce. Pour la première fois depuis le début de leur liaison, Justine et Anaïs passèrent une nuit ensemble, quant à Emilie, elle offrit sa première nuit d’amour à son cavalier d’un soir. Mais si elle avait invité Arnaud, ce n’était pas pour rien. Bien sûr, elle avait très vite compris qu’il n’avait pas vraiment connu de femmes dans l’intimité mais surtout, elle avait décelé les signes qui faisaient d’Arnaud un travesti, chose qu’il avoua sur l’oreiller.
59.
La lumière crue filtrait dans la chambre par les volets restés entrebaillés. Le jeune homme ouvrit un œil, s’étira longuement. Soudain, il sauta sur son lit, passant ses mains sur son torse, ses jambes. Il se leva d’un bond et se regarda dans le miroir collé sur une des portes du placard. Ouf ! Tout allait bien. Un rêve, tout n’avait été qu’un simple rêve. Enfin, pas si simple que ça, le rêve.
Damien s’allongea à nouveau sur le lit. De nombreux fragments de son rêve, ou cauchemar, il ne savait pas vraiment, flottaient encore à la surface de son esprit.
Il se rappela la discussion qu’il avait eue avec Bérénice, son activité, sa vie, ses enfants, dont un fils qui voulait changer de sexe, la pique de sa sœur qui lui avait dit que s’il voulait voir ses copines en petite tenue, il n’avait qu’à mettre des dessous lui-même.
Il n’en revenait pas. Comment une situation anodine pouvait-elle dégénérer de la sorte ? Allô M. Freud ?
Il n’avait pas bu, enfin pas tant que ça, pas fait d’excès alimentaires. Ni chipolatas, ni substances plus ou moins illicites, rien qui puisse générer une telle effervescence onirique.
Comment avait-il pu imaginer sa sœur aînée dans les bras d’une autre femme ? Il lui avait parlé deux jours plus tôt et tout allait bien entre elle et son mari.
Mais surtout, et pire encore, comment avait-il pu imaginer qu’il aurait pu tout accepter, se travestir et aimer un homme, seulement par amour pour une femme ! Et aimer cette situation au point d’aller se marier avec ce couple ?
Bien sûr, Bérénice était jolie, sexy mais de là à se laisser manipuler jusqu’à de telles extrémités !
Il se leva enfin, prit une douche, puis son petit déjeuner avec Valérie et son beau-frère et retourna chez lui à La Rochelle.
Il repensa un peu à cette soirée, à Bérénice dont le souvenir commençait à s’estomper, à son rêve. Malgré lui, il lui laissa un arrière-gout. Il se rappela ses tentatives de travestissement lorsqu’il était adolescent. Tentatives sans suite et sans vraiment d’intérêt.
Le lendemain, il s’apprêta à partir voir un client. Son portefeuille posé sur la console près de l’entrée, lui glissa des mains et les cartes de visite que lui avait laissées Bérénice s’étalèrent sur le sol.
» Bérénice Soares
Vente de lingerie à domicile «
Le visage de Bérénice revint, plus net cette fois. C’est qu’elle était jolie et sexy. Mais son alliance indiquait qu’elle n’était plus célibataire comme lui. Il n’avait plus eu de rapport sexuel depuis son divorce et déjà bien avant, quand sa femme lui avait annoncé qu’elle le quittait. Bérénice ferait une amante parfaite.
Il s’apprêta à jeter la carte à la poubelle.
– Et si, se dit-il, le rêve devenait réalité ? Oui, dans tes rêves justement !
Il hésita un moment, considérant le numéro de téléphone qui y était inscrit.
Jeter la carte ?
Ou la garder et appeler Bérénice ?
FIN
Histoire fantastique qui m’a fait fantasmer pendant des semaines, merci
Merci pour cette belle histoire qui nous a tenu en haleine pendant de nombreuses semaines !
Magnifique histoire dont la travestie fétichiste des collants que je suis a dévoré les premiers chapitres… En dégustant aussi les suivants… Dommage que ce soit fini….