Vargala Station 9 – Le banquet des anges par Nicolas Solovionni

Résumé des chapitres précédents : Le récit a commencé avec l’attaque des tigranes contre la communauté Kom sur la planète Novassa. Kéni et Malvina, deux rescapées ont pour le moment échoué dans leur tentative de vengeance. Mais nous les avons abandonné pendant quelques pages (nous retrouverons Kéni dans ce chapitre) pour nous intéresser à un autre personnage clé de cette histoire, Leiris Misdas, embarqué sur un vaisseau corsaire et qui avec la complicité du navigateur provoque une mutinerie qui échoue, Pour échapper aux griffes d’un tueur payé par son ancien capitaine, il doit avec deux camarades se réfugier dans une communauté d’exclus… où ils ne sont acceptés qu’après un bizutage sexuel. Murenko, l’ancien médecin du bord les recherche aussi mais pour d’autres raisons…

9 – Le banquet des anges



Enzo et Leiris

La presqu’île vivait de culture, surtout des racines, et de l’élevage de poulets. Chacun cultivait un petit bout de terrain et devait contribuer à l’alimentation de la garde rapprochée de Doria qui avait en charge : la sécurité, la maintenance générale, mais aussi la pêche.

On leur expliqua les règles de vie dans cette communauté dans laquelle il n’y avait que des hommes. La présence de femmes n’y était pas prohibée, mais celles-ci d’ailleurs fort peu nombreuses parmi les exclues avaient préféré se regrouper… ailleurs. Personne ici ne devait essayer de sortir de la zone, ni chercher à savoir pourquoi quelqu’un était dans le camp. Les bagarres étaient mal venues et la garde composée d’une vingtaine d’hommes étant là pour résoudre les éventuels conflits…

On laissa les nouveaux venus se reposer une journée entière, et on leur attribua un cylindre inoccupé, mais crasseux, ils en nettoyèrent une partie, se réservant le reste pour plus tard. L’ambiance était morose dans le petit groupe, personne ne se parlait, mais c’était surtout Morgan qui semblait abattu. Un moment il abandonna ce qu’il était en train de faire et alla s’asseoir à l’extérieur. Enzo et Leiris ne firent aucun commentaire se disant qu’après tout, qu’il avait le droit d’avoir un coup de blues… sauf qu’une heure après il était toujours à la même place.

– Tu pourrais peut-être nous aider un petit peu ! Finit par lancer Enzo.
– Toi, le pédé, tu ne m’adresses pas la parole !
– Bon, il y a quelque chose que tu n’as pas bien compris, il faut qu’on t’explique à nouveau…
– Je t’ai dit de ne pas me parler !
– On n’aurait pas fait les zouaves hier soir, on serait sans doute mort. Il faudrait peut-être que tu l’assimiles, ça !
– Pfff… c’est même pas ça !
– C’est quoi ?
– A la limite je ne te reproche pas de m’avoir touché, je te reproche d’y avoir pris du plaisir.
– Bon, tu m’énerves, rien ne t’oblige à rester avec nous.
– Si vous arrêtiez de vous engueulez, intervint Leiris.
– Toi, Ta gueule ! Quand je pense que tu as osé sucer ce gros dégueulasse…

Toute discussion était impossible pour l’instant, ce qui avait été accompli choquait son sens des valeurs, peut-être qu’avec le temps il finirait par comprendre… Peut-être…

– Je vais faire un tour, pendant ce temps-là vous allez pouvoir vous enculer ! Lança-t-il avec mépris.
– Excellente idée ! Répondit Enzo du tac au tac. Justement j’en ai envie !

Et tandis que Morgan s’éloignait, Leiris se perdait en supputations sur l’attitude assez nouvelle d’Enzo depuis la veille.

– Je voulais te dire un truc ! Lança ce dernier quelques minutes après.
– C’est grave ?
– Pas du tout, mais on peut enfin parler ! Je voulais te dire que j’ai apprécié ton attitude d’hier soir, quand tu t’es précipité pour aller à côté de Doria. C’était toi ou moi, moi je l’aurais fait quand même, mais franchement ça m’aurait coûté.
– Ça m’a couté aussi, crois-moi. J’ai fait ça spontanément, n’en parlons plus, Morgan ne pouvait pas y aller, j’ai cru le protéger.
– Non ce n’est pas pour cela que tu l’as fait… mais tu ne t’en es peut-être pas rendu compte.
– ?
– En fait, tu ne voulais pas qu’on fasse un truc tous les deux ensemble et pour la première fois dans ces conditions.
– Ah ! Tu crois ?
– J’aimerais bien te remercier, mais comment ?
– Tu viens de le faire…
– Mieux que ça… Morgan vient de nous faire une intéressante suggestion, non ?

Et tandis que Leiris cherchait comment répondre à cette remarque incongrue, Enzo lui mis la main sur la braguette. Il se laissa faire, remettant à des instants plus calmes la nécessaire analyse de la situation. Il se laissa faire aussi quand la main se fit plus audacieuse et imprima quelques pressions propres à augmenter la taille du pénis ainsi mis en contact…

– Enzo, j’espère que tu sais ce que tu fais ?
– Oh ! Oui !

La main continuait son travail et bientôt la bite de Leiris devint toute dure. Ce dernier dézipa la braguette, vint farfouiller quelques instants par-dessus le slip, puis finit par extraire la verge raide et triomphante !

– Depuis le temps que je voulais la voir de près, celle-ci ! Humm qu’est-ce qu’elle est belle ! J’ai une de ces envies que tu me la foutes dans le cul, mais pour l’instant je vais bien te la sucer.

Enzo s’agenouilla, et goba d’un seul coup la bite de son camarade, il fit quelques mouvements de lèvres pour faire coulisser le sexe, puis soudain s’arrêta.

– On se met à poil ?

Leiris approuva d’un hochement de tête. Quand ils furent tous les deux entièrement nus, Enzo se rapprocha de son camarade, les visages furent à quelques centimètres l’un de l’autre. Leiris réalisa ce que voulait son partenaire !

– Non !
– Laisse-toi faire !
– Je ne peux pas faire ça, ça me bloque !
– D’accord, je m’en doutais ! Mais ce n’est pas grave ! Les choses peuvent toujours évoluer…

Leiris sentit alors une contrariété chez Enzo, il s’en voulut un peu, mais non décidément, il ne pouvait pas faire ça ! Sans insister, Enzo s’accroupit de nouveau et reprit sa fellation. Il s’y prenait terriblement bien, sa bouche était un écrin de tiédeur dans laquelle une langue agile tournoyait avec savoir autour de sa proie de désir. Quand il sentit que l’excitation risquait de le faire jouir de cette façon, il cessa.

– Tu veux me prendre ?

Il n’attendit pas la réponse, il se mit à quatre pattes, le cul redressé, attendant. Leiris s’approcha et se surpris à caresser les belles petites fesses du jeune homme !

– C’est pas mal de ce côté- là, on dirait un cul de femme, hein ? Lança Enzo.
– C’est vrai que tu as un joli petit cul !
– Enfin une parole gentille !

Leiris ne répondit pas, ne sachant pas bien à quel jeu précis jouait son camarade. Il continua de lui peloter les fesses, puis les embrassa.

– Met moi un doigt, si tu veux !

Bizarrement, il n’était pas non plus prêt à ça, ni le doigt, ni la langue, par contre le sodomiser, oui pourquoi pas, il approcha son gland lubrifié de liqueur pré séminale.

– Ouvres bien, je ne voudrais pas te faire mal !
– Ça devrait aller, je ne suis plus vierge !

Il poussa, ça rentrait bien, il réalisa qu’il était en train d’enculer son ami, ça lui faisait tout bizarre.

– Vas-y défonce-moi bien !
– Je voudrais bien, mais je ne vais pas me retenir longtemps, j’ai les couilles pleines !
– C’est pas grave, maintenant qu’on l’a fait une fois, on recommencera, Ne te retiens pas !
– Ça vient, ça vient, putain, je vais jouir dans ton cul ! Aaaaah !

Il jouit dans une dernière poussée, faisant s’écrouler son ami sur le sol !

– Whaah, t’es trop lourd ! Ça fait du bien ! Ça va, toi !
– Oui….
– Ça fait drôle, hein !
– C’est assez inattendu, en effet !
– Je sais, mais on va traiter les problèmes dans l’ordre ! Déjà j’aimerais bien jouir, parce qu’avec tout ça je suis excité comme un pou. Tu t’occupes de moi ?
– Tu veux que je te branle ?
– Tu me branles ou tu me suces, ou alors je peux t’enculer à mon tour !
– Quel programme, voyons un peu cette jolie biroute ! Elle est plus belle que la mienne, dis donc !
– Imagine-la dans ton trou de balle !
– Attends, pour l’instant, je vais bien te la sucer.

Leiris s’acharna à montrer que s’il ne pouvait rivaliser avec les talents de suceur de son camarade, il pouvait néanmoins fournir une excellente prestation, il s’acharna donc à bien lécher la hampe, à insister sur la base du prépuce, à aspirer la verge en refermant au maximum les lèvres.

– Allez tourne-toi, je vais te la mettre, l’interrompit Enzo
– Mais là où il attendait la bite de son camarade, ce fut d’abord un petit bout de langue qui vint lui farfouiller l’intérieur de l’anus, puis un doigt inquisiteur. Ce doigt lui faisait un effet bizarre, il appuyait sur le conduit anal, provoquant des frissons inconnus jusqu’alors, il réalisa alors que ses précédentes expériences sodomites avaient surtout été destinées à donner du plaisir aux autres alors qu’aujourd’hui Enzo savait aussi donner !

Puis le pénis lui entra presque par surprise dans l’anus ! Il ne ressentit pas cette gêne du début comme les fois précédentes. Son partenaire s’efforçait de tout lui rentrer puis lentement faisait ressortir l’intégralité de la verge, ne laissant que le gland enfoncé dans l’anus, puis nouveau coup en avant… Quelle impression ! Coup en arrière ! Et ça n’arrêtait pas, sauf que le mouvement s’accélérait. Enzo ne jouit pas dans son cul. Il décula, et tenta d’offrir sa semence à Leiris, mais celui-ci déclina l’offre.

Fourbus mais contents, les deux jeunes hommes se serrèrent quelques instants dans les bras, Enzo refit une nouvelle, mais très timide tentative de baiser buccal, mais n’insistât pas devant le peu d’empressement de Leiris…

– Maintenant faut qu’on parle, dit très vite Enzo. Ou plutôt que je te parle ! Il y a longtemps que j’attendais ce moment, j’avais déjà fait une tentative à l’école des cadets, tu te souviens ? Comme tu ne semblais pas donner suite je n’ai pas insisté ! Et puis dans le vaisseau Morgan m’a raconté ce que tu avais fait chez Rachel, qu’elle t’avait vu sucer un mec, mais aussi que tu t’étais envoyé Rachel elle-même. Je me suis dit alors que tout n’était pas foutu… que tu devais être bi… Et puis il y eut Palinsky, je n’ai rien voulu faire avec lui, il était trop collant et puis ses logiciels, je m’en foutais, mais ça tu ne l’as jamais compris. Comme j’ai eu du mal à comprendre dans quel bordel on s’est laissé entraîner les uns les autres, mais bon…. J’ai soif il n’y a rien à boire ici ?
– Il y a de la flotte !
– Donne ! Bon allez, je vais aller droit au but, parce que plus je brode plus c’est dur. J’ai été amoureux de toi !

Soupir d’Enzo qui n’a pas fini ! Stupéfaction de Leiris.

– J’ai bien dis j’étais, j’ai cru tout à l’heure que le moment était venu de relancer l’affaire, on s’était sorti brillamment d’une sale épreuve de sexe en faisant preuve de décontraction, ça rapproche… Je cherchais un prétexte, la réflexion stupide de Morgan m’a aidé, et tu t’es laissé faire. J’ai cru que c’était gagné mais quand tu as refusé ma bouche j’ai déchanté… j’ai déchanté mais je ne perds pas espoir. Je sais que tu n’es pas homo, que tu es bi, mais un bi qui est surtout intéressé par les femmes, les hommes c’est une petite perversion annexe, parce que tu aimes bien essayer plein de trucs ! C’est bien ça, hein ?
– Je… je…
– Ne dis rien, si tu es d’accord on pourra recommencer à s’amuser, jusqu’au jour où je rencontrerais quelqu’un d’autre, ou jusqu’au jour où ce sera toi qui rencontrera quelqu’un d’autre… C’est la vie… mais ce que ça peut être con, la vie…

Et Enzo se mit à sangloter, une véritable crise nerveuse. Leiris dut le consoler, mais ne franchit aucun pas supplémentaire.

Jerko avant le départ

Jerko aurait souhaité se débarrasser de Palinsky, par principe d’abord, mais aussi pour ne pas se faire « reprocher » par ses équipages de faire deux poids et deux mesures. Mais il en avait besoin, la solution peu facile à mettre en œuvre consistait sans doute à l’obliger à former un autre navigateur sur ses logiciels « secrets ». En attendant que le vaisseau reparte, Palinsky avait été proprement séquestré à bord dans une cabine qui n’était pas la sienne, avec suffisamment d’eau et de plaquettes nutritives pour ne pas dépérir.

Jerko n’eut pas beaucoup de mal à dégoter un navigateur au chômage. Il lui restait à imaginer comment s’organiserait la formation…

Il n’eut pas le loisir de creuser davantage le problème : reprenant possession du vaisseau à la veille de la date de son départ, il constata avec stupéfaction que Palinsky avait disparu. Impossible, impossible ! Mais comment avait-il fait ? Certes, il pouvait se passer de ses services pour ce voyage qui ne serait que de simple routine, mais pas pour la suite. Il fallait donc le retrouver ! Contacter Zacharie ? Jerko fut soudain saisi d’un horrible doute : Et si Palinsky avait décidé de disparaître « à jamais » ? Et si… Affolé, il contacta les autorités portuaires :

– Palinsky ? Oui il s’est présenté au contrôle de sortie le 8… Et il a rembarqué le 11…
– Hein, quoi, sur quel vaisseau ?
– Le Narvik, comme simple passager.
– Quelle destination ?
– Mais, capitaine Jerko, vous n’allez pas me faire croire que vous ignorez que les destinations enregistrées par les vaisseaux indépendants sont n’importe quoi ?

Jerko raccrocha, il y a quelques années, il aurait trouvé la bonne réplique pour répondre à ce freluquet, il vieillissait… Il avait eu le projet depuis longtemps de trouver un successeur à Palinsky, mais n’avait jamais concrétisé. Comment le retrouver à présent ? Toutes les copies logicielles devaient être effacées à présent. Mais, avec ses grandes idées humanistes, Palinsky devait bien avoir planqué une sauvegarde quelque part. N’avait-il pas toujours dit qu’il léguerait un jour son savoir à… Mais bien sûr, les trois idiots pistés par Zacharie ! La donne changeait, il ne fallait donc pas les liquider, par contre, il ne fallait pas les perdre de vue. Il embarquerait l’un des trois à son prochain atterrissage sur la planète, et les deux autres… Et bien il verrait bien, il aurait le temps d’y réfléchir.

Voici qui ennuyait bien Zacharie, cette nouvelle version de sa mission était moins dangereuse que la précédente, mais plus difficile, plus longue et beaucoup moins amusante, et de plus, il ne pourrait pas tricher comme aller raconter qu’il avait fait bouffer ses proies par les poissons carnivores. Non, il fallait vraiment qu’il les retrouve, et ça ne l’enchantait pas vraiment.

Pétra et Jerko

Quelques heures avant le départ, se souvenant de l’incroyable requête de Petra van Yaguen, Jerko eut soudain envie de s’offrir un petit plaisir en convoquant sa subrécargue :

– Finalement, j’ai réfléchi, les trois imbéciles, j’ai décidé de leur laisser la vie sauve !
– T’es un chou, Ramon !
– Et qu’est-ce qu’on fait pour remercier son capitaine, lieutenant Van Yaguen ? Demanda-t-il en se débraguettant et en exhibant un pénis déjà en cours d’érection.
– On va lui faire une petite pipe, alors ?
– Et que ça saute ! Mais fous-toi à poil d’abord que je mate tes gros nichons !

Pétra obtempéra, se laissa peloter quelques instants, le temps que la verge devienne bien raide, puis la mit dans sa bouche. Elle s’appliqua alors à le pomper en de hardis allers et retours accompagnés de mouvements de langues, tandis que sa main lui malaxait les testicules. Avec un autre elle aurait aventuré un doigt vers l’anus, mais elle savait les goûts désespérément classiques de son capitaine… Elle sentit la pré-jouissance perler au bout du gland et accéléra ses mouvements. Jerko affalé dans son fauteuil se laissait faire en essayant d’étouffer ses gémissements. Assez rapidement il éjacula dans la bouche de sa subrécargue qui mit un point d’honneur à tout avaler…

Et Pétra quitta son capitaine, le cœur en fête, se disant que décidément, ce dernier n’était pas si méchant que ça. Quant à Jerko tout content de son coup, il se dit qu’il était véritablement plein de ressources et qu’avec un esprit aussi tordu, il aurait sans doute brillé en politique. Il regretta néanmoins sa toquade un peu plus tard, constatant qu’en rendant publique sa décision, il lui serait dorénavant plus difficile de revenir dessus.

Murenko et Héka

– Allô, Murenko ! Alors ton vaisseau, tu l’as acheté ?
– Disons que j’ai eu un contre temps, mais c’est toujours dans mes projets immédiats. Les trois lascars nous ont filés dans les pattes, mais il n’y a pas de raison qu’on ne les retrouve pas !
– Et je serais toujours ta seconde sur ce vaisseau, tu n’as pas changé d’idée ?
– Mais non, une promesse c’est une promesse.
– Seulement voilà, Jerko repart demain, alors je fais quoi ?
– Ne réembarque pas ! C’est l’affaire de quelques jours.
– Je prends des risques, pendant ce temps-là je ne serais pas payée…
– Si c’est ça le problème, c’est pas grave, on va faire comme si tu étais déjà engagée, je m’occupe de tout !
– Tu es un amour ! Frappe à ma chambre un de ces soirs, j’ai les fesses toutes chaudes, tu sais !
– Je ne vais pas tarder alors !

En coupant la communication, Murenko envisagea pour la première fois un échec total de son plan. L’argent investi serait irrémédiablement perdu, mais comment réagiraient alors Héka et Winah ?

Le banquet

Le lendemain, nos trois « héros » furent intégrés chacun à l’une des équipes du camp.

Morgan fut d’abord affecté à la maintenance de différentes machines installées dans le camp, nous le retrouverons plus avant.

Leiris, lui se retrouva à travailler avec une équipe de pécheurs. Il apprit plus tard que cette équipe, l’une des rares autorisées à sortir de l’enceinte protégée, était constituée d’hommes en qui Doria plaçait toute sa confiance. Cette intégration devait donc être interprétée par les autres comme un message fort, plaçant réellement Leiris sous sa protection, en allant bien plus loin qu’avec de simples paroles.

Quant à Enzo, il fut affecté à la suite rapprochée de Doria, en fait il lui servait de larbin, s’occupait parfois de la cuisine, du ménage et d’autres taches assez domestiques.

Ensemble, ils partagèrent le même abri-cylindre durant une dizaine de jours, pendant lesquels il ne se passa rien de particulier… Morgan s’était enfermé dans un quasi mur de silence, et il finit par se débrouiller pour se faire loger ailleurs dans le camp. Un autre type vint s’installer à sa place, il devint alors peu évident pour Enzo et Leiris de reprendre leurs galipettes. Ils devaient pour cela attendre la nuit tombée et que l’intrus se mette à ronfler. Puis un matin Enzo annonça :

– Je ne coucherais plus là, Doria a réorganisé sa « cour » je vais rester dans son domaine la plupart du temps maintenant, mais ça nous empêchera pas de nous revoir.

C’est quelque temps après que se déroula une scène quasi incroyable :

– Leiris, lui dit un type, tu es invité demain soir ce soir chez Doria, il fête son anniversaire, ça va être chaud. Il m’a dit de te dire que demain tu serais dispensé de travail, c’est pour que tu sois frais pour la fête !

Ben voyons…

Une grande table avait été dressée avec une certaine recherche décoratrice dans l’antre de Doria, Des plats fins et des bonnes bouteilles attendaient qu’on vienne leur faire un sort ! Par quels étranges circuits ces victuailles arrivaient à parvenir dans cet endroit ? Leiris se posait la question, il eut le « privilège » de devoir s’asseoir à la gauche de Doria, il ne l’avait pratiquement plus revu depuis leurs « rituel initiatique ». Il chercha des visages connus, il s’agissait des hommes de confiance du chef, de son premier cercle. Et s’il ne fut pas étonné de n’y point voir Morgan, l’absence d’Enzo l’interpella.

Une musique assez tonitruante donna le signe de départ des festivités et chacun se servît à boire tandis que Doria débitait quelques plaisanteries assez absconses. L’ambiance était joyeuse et bien débridée. Quand les apéritifs furent consommés, trois serveuses aux jambes interminables virent changer les plats !

– Ça alors, il y donc des femmes dans le camp ! S’exclama Leiris incrédule.
– Ah ! Ah ! Surpris, hein ? De voir ces créatures superbes ! Tiens, Graziella, viens à côté de nous, mon ami Leiris voudrait te regarder de près.

La fille, une femme immense, vint très près de lui, tout sourire et en se dandinant !

– Allez montre-lui ce que tu as sous ta jupette ! Repris Doria.

A ces mots Graziella souleva sa courte jupe à quelques centimètres du nez de Leiris, dévoilant une superbe quéquette qui ne demandait que l’on s’occupe que d’elle ! Eclat de rire général dans l’assistance. Mais Leiris le prit bien.

– Maintenant tu vas la sucer, ça t’apprendra à dire des bêtises ! Relança Doria goguenard…

Voilà qui n’était pas une corvée pour Leiris, qui subjugué par ce personnage qui alliait un charme féminin incontestable avec une virilité provocante, ouvrit la bouche et y introduisit gloutonnement cette belle verge à laquelle il commença à prodiguer une fellation en règle. A quelques places de là, il put apercevoir un autre convive qui lui aussi suçait une autre de ces troublantes et très spéciales soubrettes.

– C’est bien beau de sucer les serveuses, mais pendant ce temps-là qui c’est qui fait le service ? Plaisanta quelqu’un.
– Ouais, sous la table, les suceurs de bites ! Ajouta un autre.

La transsexuelle s’extirpa de l’étreinte buccale de Leiris en rigolant.

– Sous la table, sous la table ! Scandait un petit groupe !
– Je crois que tu es obligé d’y aller ! Précisa Doria.

Leiris pâlit, il ne comprenait pas bien, il n’y avait aucune raison que ce banquet à peine commencé tourne au bizutage… En la matière il avait déjà donné… Doria lui redemanda de se prêter au jeu, et déjà l’autre suceur disparaissait sous la nappe.

Une fois là- dessous, il constata que quelques convives, mais seulement quelques-uns avaient sorti leur sexe et attendait. La chose ne plaisait que modérément à Leiris craignant de rencontrer des verges pas trop nettes. Son compagnon d’infortune lui était déjà occupé à en gober une, et il semblait mettre tout son cœur dans cet ouvrage ! Il se dirigea vers l’une des bites offertes et l’emboucha, elle était bien moins belle que celle de la transsexuelle, mais une fois dans la bouche, ça passait, il s’efforça de pomper au mieux, à un moment le voisin immédiat de celui qui se faisait sucer, sortit à son tour sa pine. Leiris avait le choix de changer, mais il préféra continuer sur la même tout en tendant la main pour masturber la nouvelle. Soudain un jet de sperme lui envahit le palais, il le recracha, et se dirigea vers la pine mitoyenne afin de lui faire subir un sort identique, mais il dut s’interrompre…

– On remonte ! Ordonna Doria !

Leiris compris que la partie s’arrêtait quand l’un des convives venait de jouir.

– C’est donc Leiris qui a gagné ! Reprit Doria, je vous propose de l’applaudir.

N’importe quoi ! Voilà qu’il se faisait ovationner par une bande de malfrats parce qu’il avait fait jouir un type plus vite qu’un autre !

Le reste du repas se déroula dans une ambiance de plus en plus débridée, quelques autres prétextes permirent d’envoyer d’autres participants sous la table, puis on arriva au dessert.

– Messieurs, je vous ai préparé une surprise, je vais vous présenter ma nouvelle petite protégée, elle s’appelle Brenda, la voici :

Des applaudissements saluèrent l’arrivée de cette nouvelle transsexuelle toute de bleue vêtue. Elle portait une perruque bouclée de couleur rousse et le haut de son visage était masqué par un large loup. Elle se mit à danser autour de la table, tandis que les serveuses amenaient des matelas à quelques mètres de là… Tout cela promettait donc d’être très chaud. Brenda passait derrière chaque convive, lui passait les mains sur le corps sans négliger l’endroit du sexe. Elle s’éloigna un peu, fit virevolter sa robe, puis finit par l’enlever. Elle n’avait en dessous qu’un ensemble culotte et soutien-gorge, bleus également. Elle refit un tour de table dans cette tenue se faisant pâmer d’aise les participants quand elle leur touchait la bite. Leiris était fasciné par cette créature. Déjà Graziella c’était pas mal, mais alors celle-ci. Il affichait une érection diabolique, se demandant bien comment il allait pouvoir la calmer. Alors imaginez, quand Brenda montra ses seins, refit un tour de table, se fit lécher quelques instants les tétons par quelques privilégiés dont il fut ! C’était bien simple, il ne tenait plus en place, attendant le moment magique où elle allait dévoiler sa bite, une bite qui lui gonflait perversement son slip ajouré. Mais, non ce slip elle ne l’enlevait pas. Elle fit un nouveau tour et vint à la hauteur de Leiris, se fit caresser les seins, sa bouche se colla contre la sienne, il l’embrassa, trop peu de temps hélas. Encore une fois, elle s’éloigna, le slip ne se décidait pas à disparaître mais elle le tirait de façon à faire admirer ses jolies fesses bien rebondies…

C’est à ce moment que Leiris commença à se douter de quelque chose, mais il n’eut pas le temps d’approfondir ses pensées, Brenda venait de lui prendre la main. Elle le fit le suivre jusqu’à l’un des matelas, sous les encouragements et les propos grivois de l’assistance. Une fois sur place la transsexuelle lui fit signe par geste d’enlever ses vêtements. Pourquoi par geste ? Peut-être était-elle muette ? Ou parlait-elle une langue étrangère ? Puis encore une fois elle approcha son visage, le baiser cette fois fut plus long, plus profond, plus humide, bien sûr… En même temps Brenda dirigea la main de Leiris sur son sexe, toujours enfermé dans ce petit slip bleu… Quand le baiser pris fin, elle fit signe qu’on pouvait cette fois baisser ce dernier sous-vêtement. Alors Leiris le fit, libérant la superbe verge ! Stupeur ! Elle ressemblait trop à celle d’Enzo. Incrédule il leva les yeux sur son visage, la transsexuelle se débarrassa alors d’un geste nerveux de son loup.

– Enzo !


Ça passe ou ça casse pensa alors ce dernier, anxieux ! Leiris n’en pouvait plus, le corps du jeune homme s’était transformé, les seins, le corps méticuleusement épilé, le visage maquillé avec recherche, la bouche, les lèvres, les lèvres…. Les lèvres vers lesquelles il replongea, cherchant la langue de son ami qui sous le coup de l’émotion avait un mal fou à se retenir de pleurer des larmes de bonheur. Ils roulèrent alors sur le matelas…

– Je t’expliquerais tout à l’heure, mais pour l’instant on n’est pas tout seul, ils veulent du spectacle…. Lui dit Enzo-Brenda.

Le poids de la surprise ne parvint pas à faire débander Leiris, mais dépassé par les événements, il se laissait faire, c’est ainsi qu’ils se retrouvèrent tous les deux en position de soixante-neuf. Et tandis qu’il léchait la bonne bite de celle qui s’appelait désormais Brenda, tout en se faisant pomper la sienne, il essayait de mettre de l’ordre dans ses pensées. Au lieu d’être là devant tous ces soiffards assez louches, comme il aurait aimé faire la même chose dans l’intimité, une bouffé de tendresse l’envahit, cette femme à bite était magnifique, elle résumait tout ce qu’il recherchait : la féminité et une perversion si troublante…. Ne pas débander, ne pas débander…. Heureusement la technique linguale de « sa » partenaire était fort efficace… Et Brenda attendit que l’excitation soit maximale pour quitter sa position, alors « elle » se mit en levrette, cul offert et Leiris la pénétra, cherchant à faire durer la chose, mais l’excitation était trop forte, deux ou trois minutes après il explosait dans son cul. Ils se relevèrent alors et saluèrent le public qui les applaudissait.

Ce fut le signal de l’orgie ! Chaque serveuse emmenait deux, voire trois convives vers les matelas où tout le monde entreprit de se masturber, de se sucer, se lécher, de se doigter, de s’enculer… mais cela ne concernait plus Leiris ni Brenda !

Cette dernière avait emmené son ami à l’écart, les yeux embués commençaient à dégrader son maquillage, mais sans en altérer la beauté.

– Alors ? Dit-elle ?
– Explique-moi !
– Après, je veux d’abord t’entendre !
– Je crois que je t’aime, Brenda !
– Oh ! Mon dieu !

Encore une fois ils s’embrassèrent, longuement passionnément, puis leurs corps fous de désir se rencontrèrent de nouveau sans se préoccuper de savoir si on les regardait encore ou pas. C’est plus tard, alors qu’ils étaient épuisés que Brenda expliqua.

– T’as vu ma poitrine, elle est chouette, hein ?
– Comment ils ont pu te faire ça si vite ! Répondit Leiris en précipitant ses lèvres dessus et en y aspirant le téton avec gourmandise.
– C’est de l’injection temporaire ! Tu vois, je suis devenu la favorite de Doria, il n’est finalement pas trop exigeant, et puis on s’habitue au bonhomme, il n’a pas que des défauts. Avant le banquet il m’a demandé ce qui me ferait plaisir, je lui ai répondu que j’aimerais bien faire un numéro avec toi et uniquement avec toi. Il a bien voulu, c’est aussi simple que ça !
– Je n’en reviens pas ! Tu es beau…. Tu es belle… Je ne sais plus quoi dire…
– Parle-moi au féminin c’est mieux ! Répondit Brenda avec un petit sourire malicieux.
– Si tu savais ce que tu me fais, si tu savais comme je suis heureux….
– Moi aussi, mais il faut rester lucide ! Pour l’instant on s’aime, il faut en profiter, rien ne dit que ça durera, mais il faut vivre les instants présents, les vivre intensément.

Retrouvons Kéni

Kéni ne changea pas grand-chose à l’organisation de la maison Parme, elle continua de la diriger dans le même esprit que Paola, gérant au mieux son personnel. Par contre elle se refusa à participer aux marchés aux filles, non pas par principe mais elle ne tenait pas à rencontrer Jerko dans ce genre de circonstances, ignorant que ce dernier avait entre-temps embauché Palinsky avec ses logiciels « magiques » ce qui lui permettait de se livrer à des expéditions autrement plus lucratives que le trafic de filles… Elle apprit aussi l’existence d’une face plus sombre des activités ayant pied sur Vargala, l’omniprésence de la mafia, de ses rackets et ses idées psychorigides… Mais il ne lui fut pas très difficile de cerner qui possédait le vrai pouvoir dans cette ville. Son charisme, à moins que ce soit son charme fit le reste, et on lui foutait la paix.

Kéni avait demandé à ses filles de la prévenir spécialement le jour où Jerko ferait escale sur la planète, elle avait toujours le projet de se venger de ce qu’il lui avait fait subir pendant son transfert ici. Elle n’avait pas encore trouvé l’occasion de le faire.

– C’était un membre de son équipage, un mécanicien, assez rigolo, d’ailleurs… Lui expliqua la fille.
– Tu as pu le faire causer ?
– Oui, mais rien de spécial, ils ont eu plein d’emmerdes ces temps-ci, il y a même eu une mutinerie à bord…
– Une mutinerie ?
– Oui, ça a foiré…
– C’est bien dommage ! Je plains les pauvres types qui ont fait ça, ils ont dû passer un sale quart d’heure…
– En fait, tu sais ce qu’il leur réserve ? Il les a lâché ici, un tueur doit les zigouiller et il n’y a que lui qui sait à quel moment.
– Tiens, tiens, repris Kéni, ça serait sympa qu’on les aide à s’en sortir… Ton client, il a dit qu’il reviendrait te voir ?
– Oui, mais ils disent tous ça…
– On va tenter quelque chose… Bouge pas, je donne un coup de fil.

Kéni entra alors en contact avec l’un des responsables subalternes de l’astroport.

– Hello, Jimmy, il y a une éternité qu’on ne t’a pas vu !
– Je suis un peu débordé, commença le dénommé Jimmy
– Pas au point de refuser de me rendre un tout petit service ?
– Ça dépend ce que c’est !
– Juste toutes les photos des mecs qui sont descendus du vaisseau de Jerko l’autre jour.
– Je t’envoie ça dans une heure.
– Tu es un amour !

Kéni expliqua alors à sa « pensionnaire » que si le client revenait, il faudrait lui faire désigner ces intrépides mutins.

Mais le client ne revint pas, puis on apprit que Jerko et son vaisseau étaient repartis. Alors Kéni se fit cette fois communiquer les photos des gens qui avaient réembarqué. En comparant les deux listes, elle constata que sept personnes dont une femme étaient restées sur Vargala, l’un de ces visages lui rappelait vaguement quelque chose, sans doute l’avait-elle simplement croisé sur le vaisseau du pirate… Toujours est-il que les mutins étaient forcement parmi ceux-ci. Elle n’avait pas non plus l’intention de s’acharner outre mesure, mais les retrouver lui paraissait facile. Déjà, elle demanda à son contact à l’astroport de la prévenir si l’un d’eux cherchait à repartir de la planète, puis elle embaucha donc une de ses connaissances, un dénommé Arthur pour cette tâche, il eut de la chance de rencontrer l’un de ces sept personnages dans un état éthylique assez avancé. Celui-ci jura les grands dieux du cosmos qu’il n’avait rien d’un mutin, mais désigna les trois bonnes cibles. Il était content, Arthur, ça commençait très bien… Sauf qu’au bout de huit jours, il restait bredouille…

Jimmy

Zacharie avait attendu l’annonce du départ du vaisseau pour se remettre en chasse, il ne souhaitait pas attirer l’attention, et se contenterait de croiser le maximum de monde en une journée, en variant les itinéraires, et les horaires, il finirait bien par les rencontrer, sauf s’ils se planquaient dans un trou. Au bout de huit jours son optimisme naturel commença à lui faire défaut. Peut-être se terraient-t-ils dans une cachette ? A moins qu’ils ne soient tout simplement sortis de la ville ? Mais pour aller où ? Dans la jungle, dans les fermes environnantes, sur l’île des exclus ? Tout cela lui paraissait bien farfelu ! Ou alors ils avaient réussi à quitter la planète ! Il lui serait facile d’éliminer cette hypothèse-là.

– Salut Jimmy ! Tu pourrais me dire si ces trois lascars ont embarqué dernièrement sur un vaisseau ?
– C’est payant ce genre de service ! Normalement je n’ai pas le droit !
– C’est prévu !
– Bon, je regarde !
– Tu savoir quoi, leurs noms ?
– Non juste savoir leurs mouvements
– Voyons voir, celui-là, il est arrivé avec le vaisseau de Jerko et il n’est jamais reparti, celui-là pareil et celui-là aussi !

Jimmy réfléchit, c’était la deuxième personne qui s’intéressait à l’équipage de Jerko en très peu de temps. Il y avait là une carte à jouer, mais laquelle ? Dire à Zacharie que Kéni était intéressée ne l’emballait pas, jouer sur deux tableaux n’était jamais sans risque, par contre…

– Si parfois, ils se pointaient, tu me préviendrais ? Demanda Zacharie interrompant les pensées de l’employé du port
– Tout à un prix !
– Et tu pourrais aussi t’arranger pour qu’ils ne puissent pas partir, un truc genre tracas administratif…
– C’est encore plus cher !
– Ce que tu peux être vénal !
– Faux bien vivre !

– Allô, Kéni !
– Jimmy ! Je parie que tu as des nouvelles des types que je cherche ?
– Ben oui ! Enfin indirectement ! J’ai la photo d’un type qui m’a demandé des renseignements sur eux.
– Envoie !

– Arthur, tu connais ce type ?
– J’ai déjà vu cette tête, là, oui !
– C’est peut-être le tueur de Jerko, tu t’en assures, tu essaie de recueillir le maximum de renseignements, je te demanderais peut-être de le neutraliser mais préviens-moi avant !
– Bien, madame !

Schlumberg

Schlumberg et ses frères se relayaient depuis bientôt un mois pour effectuer la filature de Zacharie qui ne leur apportait rien du tout. Murenko essayant de prendre son mal en patience. Mais ce matin Winah était monté sans sa chambre, très remontée et l’avait vertement apostrophé.

– Il faut changer de méthode, on ne trouvera rien en le filant tous les jours, il faut le coincer dans son appart et lui faire cracher ce qu’il sait.
– Non, on finira par trouver !
– Tu n’as pas compris, c’est un ultimatum, si tu ne changes pas de tactique, je demande à Schlumberg de tout arrêter.
– Bon, bon. Je réfléchis on en recause dans une heure !

A peine Winah sortie, c’est Héka qui frappait à la porte.

– Winah, nous fait une grosse colère ? J’ai tout entendu.
– Ça lui passera !
– Je ne sais pas si ça lui passera. Mais c’est elle qui a raison, si la situation ne se débloque pas dans les deux jours qui viennent, je te largue et je vais voir ailleurs.
– Tu ne veux plus être seconde de vaisseau
– Si mais sur un vrai vaisseau, pas dans tes rêves !

Ce qui s’appelle être au pied du mur. Il attendit un moment puis descendit au bar.

– J’ai donné de nouvelles instructions à Schlumberg, dit-il simplement avant d’aller faire un tour.

Le lendemain après que Zacharie fut sorti de chez lui, ce fut un jeu d’enfant de localiser l’appartement du tueur dans l’immeuble, de venir à bout de ses protections. Il ne restait plus qu’à attendre le gibier dans son antre.

Arthur pour sa part avait eu tôt fait de repérer Zacharie, il le filait depuis deux jours et s’amusait de le voir errer de tripot en tripot, exhibant les photographies de ses trois « proies ». Et puis il s’aperçut qu’il n’était pas le seul à le suivre, il en référa à Kéni.

– Tu les connais ?
– Ils sont déguisés.
– Je ne pense pas qu’il y ait un rapport avec l’affaire qui nous intéresse. Essaie quand même de te renseigner, mais s’ils ont décidé de neutraliser le tueur, laisse les faire.

Le problème c’est qu’il ne pouvait pas suivre deux personnes à la fois. Le lendemain matin les trois lascars étaient en faction devant l’immeuble de Zacharie. Arthur fut assez surpris de constater qu’une fois le tueur sorti de chez lui, ils ne filèrent pas mais pénétrèrent dans son immeuble. Ils n’en ressortirent pas. Pas difficile de deviner qu’ils avaient transformé son appartement en souricière.

En rentrant chez lui, à une heure avancée de la nuit le tueur eut bien une vague impression qu’il y avait quelque chose qui clochait, mais la fatigue et la lassitude l’empêchèrent de réagir comme il aurait dû. Dès qu’il se fut éloigné de la porte, les Curiaces, convenablement déguisés, lui sautèrent dessus, l’immobilisèrent et lui ligotèrent chevilles et poignets

La sécurité vidéo n’avait donc pas fonctionné ! Incrédule, Zacharie se remémora alors les paroles de son « mentor » : « Si tu es foutu, accepte-le, mais évite deux choses : de te faire torturer et de donner satisfaction à ses adversaires » puis il se souvint, sur Vargala, on ne tuait pas, du moins dans l’enceinte de la ville, mais était-ce si rassurant ? Ces mecs-là pouvaient aussi bien le mutiler atrocement.

– Autant vous prévenir que tout l’appart est sous vidéo et que j’ignore comment l’arrêter, buttez-moi si ça vous chante, mais vous ne me survivrez pas longtemps, à moins de vous carapater vite fait et de finir vos jours en zone interdite,
– On sait ce qu’on fait, répondit Schlumberg, très calme. Est-ce que ta mission est terminée ou non ?
– Quelle mission ?

Toujours pareil, quand il y avait une embrouille, les mecs se figuraient être le centre du monde. La corpulence de deux de ses agresseurs l’interpella néanmoins, il fit le rapprochement avec les deux hurluberlus qu’il avait bloqué au drugstore ! Ainsi il s’agissait, fort probablement, des anges gardiens de ses proies. Le renseignement valait son importance, cela voulait donc dire que les fuyards erraient toujours quelque part, mais où ? Il aurait donc fini par les retrouver s’il n’y avait pas eu cette catastrophe ce soir. On ne venait donc pas se livrer à une expédition punitive mais pour le faire parler, pas vraiment plus réjouissant…

– Celle de Jerko !

Zacharie ne répondit pas. On le fouilla sans trouver beaucoup plus de choses que la première fois.

– Où est l’émetteur ?

Assez étonné de savoir qu’ils connaissaient ce – o combien – important détail, il livra la réponse, tergiverser n’aurait servi à rien, il l’aurait trouvé de toute façon. Schlumberg s’empara de l’objet, l’alluma, sans résultat.

– Le canal 6 ! Précisa Zacharie
– On ne les entend pas, il y a juste un bruit de fond.
– Le mec qui portait la godasse s’est aperçu de quelque chose, il l’a abandonné. J’ai perdu leur trace, heu, ça vous embêterait de me détacher ?
– Tu les as liquidés, oui, salopard ! Rétorqua Schlumberg en envoyant une manchette dans le visage du tueur qui se mit à saigner.
– Dourakine ! Grommela ce dernier
– Qu’est-ce qu’il raconte ?
– Rien, j’invoque mon dieu protecteur !

Une seconde manchette lui fit éclater l’arcade sourcilière.

– Ecoutez, si je les avais tués, je n’aurais pas conservé la liaison !

L’argument n’était pas idiot… Soudain une voix sortit du mur :

 » Ici sécurité vidéo, veuillez mettre fin immédiatement à cette intrusion, faute de quoi nous interviendrons dans trois minutes  »

Ce message diffusait en boucle, on ne s’entendait plus. Schlumberg pâlît, il avait donc oublié de déconnecter un circuit, paniqué, il empocha le récepteur, distribua une nouvelle manchette à Zacharie, en lui promettant de revenir puis détala avec ses deux frères.

Le tueur soupira, il revenait de loin, il avait réussi à bluffer ces types qui savaient sans doute déconnecter « proprement » un circuit d’alarme très sophistiqué, mais qui avaient pris peur suite à un simple leurre actionné par un mot clé. En se contorsionnant, il parviendrait assez vite à appeler des secours, ensuite il essaierait de dormir et après, et bien il verrait bien, cette affaire commençait à l’agacer sérieusement.

Arthur désespérait de voir sortir quelqu’un de l’immeuble et commençait à envisager d’aller dormir quand il vit les trois types sortir précipitamment. Quasiment par réflexe, Arthur fonça, empêchant la porte de se verrouiller. Il monta jusque chez Zacharie, se mit à rire en entendant le leurre et découvrit le tueur saucissonné.

– Arrête-ce truc où je t’envoie ma godasse dans la tronche !
– T’es qui toi ?
– Arrête ce truc, je ne te le répéterai pas une troisième fois !
– Dourakine !
– Ouf, ça fait du bien quand ça s’arrête !

Arthur se mit en retrait pour mettre au courant Kéni et demander des instructions.

– Tu essaie d’avoir le plus de renseignements possibles et après tu le neutralises.

Arthur bâillonna Zacharie, il lui envoya un coup de pied dans l’estomac pour vérifier si le son de sa voix était bien bloqué, puis s’en alla chercher un sérum de vérité et quelques autres gadgets. Quand il revint, une mauvaise surprise l’attendait, Zacharie était mort, étouffé par son vomi auquel le bâillon avait empêché le passage. Une rapide fouille de l’appartement ne lui apprit rien de pertinent. Il coupa les liens qui emprisonnaient le tueur, et les plaça dans l’incinérateur ainsi que le bâillon, puis il déshabilla le bonhomme avant de le placer dans son lit. Quand on découvrirait le cadavre on conclurait à une mort naturelle… à moins qu’il y ait une enquête… mais il n’y aura pas d’enquête…

Le lendemain, Schlumberg revint au domicile de Zacharie. Les sécurités n’avaient pas été réactivées ce qui était bon signe, mais il poussa un cri horrifié en découvrant que le tueur n’était pas là où il aurait dû être. Il fut ensuite rassuré de le voir inanimé dans son lit. Le corps ne présentait aucune autre trace de coup que celles infligés la veille. Lui aussi fouilla l’appartement, en vain.

– Il y avait quelqu’un d’autre sur le coup !
– Quand on joue au tueur on s’attire forcement des ennuis, conclut Murenko, qui ne voyait pas bien comment le crime pouvait être lié à l’affaire qui l’intéressait.

Schlumberg et Murenko entreprirent d’analyser le récepteur. Les conversations enregistrées étaient d’une banalité confondante, un peu comme s’ils évitaient volontairement certains sujets. La fin n’était qu’une suite de bruits assez peu identifiable par contre la localisation était claire, c’était le « bar du destin ». Ils s’y rendirent et aboutirent au même constat que Zacharie, la chaussure et son émetteur gisait bien là dans cette courette, ils comptèrent trois paires de chaussures, mais aucun autre vêtement ne semblait avoir été abandonné. Ils s’étaient donc rechaussés tous les trois en cachette (mais pourquoi donc en cachette ?) avec les chaussures de marche qu’ils avaient achetées au drugstore, ce détail qui devait avoir son importance n’était pas semble-t-il connu de Zacharie. Ce dernier ignorait aussi qu’ils n’étaient jamais ressortis du bar, du moins par la porte d’entrée ! Si l’on écartait l’hypothèse d’une peu probable sortie déguisée, il fallait bien admettre que Vardel, le maître des lieux, les avait aidés. Un gros obstacle, car les liens entre Vardel et la mafia locale était un secret de polichinelle. Mais il ne les cachait pas, sinon les chaussures n’auraient pas été abandonnées dans ces conditions… Il y avait donc une sortie cachée, peut-être à l’arrière.

Schlumberg et Murenko entreprirent de vérifier. Ce n’était pas évident, un bon nombre de bâtiments étaient collés les uns aux autres, il fallait aller jusqu’au bout de la rue, mais là ça devenait infranchissable, l’arrière des habitations était aligné sur des petites falaises, et en bas au milieu des vagues de l’océan se mélangeaient récifs d’origines et vestiges de la construction de la ville et de l’astroport. Ils tentèrent de passer par l’autre extrémité de la rue, en vain. Par contre, la visibilité était meilleure, la côte n’était absolument pas navigable du moins pour l’instant.

Mais peut-être qu’à marée haute… Mais qui leur avait dit que nous étions à marée basse, Et y avait-il des marées importantes ici ? Ils purent apercevoir le long d’une des falaises des sortes de paliers sculptés dans la pierre, sous une porte métallique. Ils comptèrent les habitations, il s’agissait bien de l’arrière du « bar du destin » ! Donc la piste était bonne, les trois oiseaux avaient probablement emprunté ce chemin, mais par où étaient-ils remontés ?

– La mer se retire, c’est peut-être praticable à marée basse ?
– Possible, mais c’est pas ça qui a pu les aider à remonter…

Ils attendirent néanmoins, se perdant en hypothèses. Au bout d’une heure Murenko poussa un cri de surprise :

– Regarde ça !

Une étroite bande de sable avançant vers la mer se dégageait progressivement et semblait se diriger tout droit vers une grosse île en face !
– Voilà la clé du mystère, ils sont partis là-bas, on file chercher une navette et on va les retrouver ! S’exclama Murenko
– Pas si simple ! En face c’est l’île des exclus, est-ce que Palinsky aurait été fou pour les « recommander », on ne va pas là-bas comme ça, il y a plein de systèmes de sécurité et ceux qui y sont ne peuvent plus en sortir, il n’y a pas beaucoup de navette ici, leur utilisation en ville est réglementé, et de toutes façons si on en trouve une et qu’on l’emprunte, une fois au-dessus de l’île on va se faire canarder.
– A moins qu’ils aient tout simplement longé la côte et qu’ils se planquent en ville ?
– Non je n’y crois pas, pourquoi avoir acheté des chaussures de marche, alors ?
– Et s’ils avaient rejoint la jungle de l’autre côté de la ville ?
– Ça pose pas mal de problèmes pratiques, ce n’est pas impossible mais je n’y crois pas, il y a très peu d’ermites dans la grande forêt, par contre plus loin, il y a des fermiers, il faudra vérifier tout ça… Allez, on rentre se mettre au chaud.

Le lendemain Schlumberg annonça tout joyeux :

– J’ai pu me procurer une navette, j’ai pensé à un truc, ils ne peuvent être que dans l’île, on ne se pointe pas devant une bande de terre à marée basse, pour foutre le camp ailleurs. On doit pouvoir survivre en restant près de la côte, en se faisant un abri, en péchant des poissons et en faisant pousser des trucs…
– J’ai compris, on va faire le tour de l’île, en se limitant aux rivages, il ne nous arrivera rien…
– Si on ne se goure pas on trouvera forcément des traces d’activités… et après il n’y aura plus qu’à les cueillir.
– Schlumberg tu es génial.
– Je sais !

Au bar de Winah

Il n’y avait pas grand monde ce soir-là au bar de Winah, Deux clients venaient de partir après avoir grignoté trois fois rien et il ne restait qu’un grand escogriffe qui mettait une éternité à finir son escalope !

– T’as vu comment il me regarde le mec ?
– Et bien vas-y branche-le qu’est-ce que t’attends ? Lui répondit sa patronne !
– Il me plait pas !
– Bon, on peut y aller toutes les deux si tu veux…

Les deux femmes s’approchèrent de l’individu :

– Alors jeune homme, elle est bonne l’escalope ?
– Moyenne ! Répondit le type !
– Et un peu de sexe ça vous dirait ? Attaqua Winah !
– Non, merci !
– Attends, avant de dire « non », regarde donc les seins de Poupette, tu vas voir c’est grandiose !

Poupette souleva alors son haut, dévoilant au type deux énormes globes laiteux !

– C’est trop gros !
– Bon laisse tomber ! Conclut Winah ! Vous pendrez un dessert ?
– Une salade de fruit !

Poupette alla chercher le dessert du type, lui posa sur la table avec le minimum d’égard, puis s’approcha de sa patronne qui avait regagné sa place habituelle !

– Il est con ce mec, ma poitrine elle est grosse, mais elle est belle !
– Personne n’a dit le contraire, Poupette.
– Ben pourquoi ça ne l’intéresse pas, ce connard ?
– Mais tout le monde n’aime pas les grosses poitrines !
– C’est pas normal !
– Mais si ! Ce n’est quand même pas la première fois qu’un client refuse tes services, tu ne vas pas nous en faire un fromage !
– C’est parce que je suis fatiguée, depuis que Schlumberg est en mission, je me tape un tas de truc, la cuisine, le service, en principe je suis juste là allumer les mecs et les faire coucher, je veux bien rendre service, mais là ça commence à durer et d’abord qu’est-ce qu’il fout Schlumberg ? Demanda Poupette.
– Il est sur un coup ! Un vieux pote m’avait prévenu que trois gars qu’on devait héberger étaient filés par un tueur, et je l’ai envoyé avec ses frangins casser la filature ! Expliqua Winah.
– C’est si long que ça !
– M’en parle pas, ça se passe très mal, c’est une catastrophe, mais c’est pas grave, le mec il doit m’indemniser…
– T’as qu’à embaucher quelqu’un à la journée, moi je craque…

Leur dialogue fut interrompu par le client qui voulait payer, il avait à peine touché à son dessert.

– Bon on va fermer !
– Je vais me faire refaire les seins puisqu’ils sont trop gros !
– N’importe quoi ! Fais-moi voir ça !

Winah actionna la télécommande de la fermeture de l’établissement, puis souleva alors le haut de sa petite protégée !

– Allez enlève, moi tout ! Les seins ça se montre avec les épaules découvertes !
– Et d’abord ils sont lourds !
– Je ne sais pas s’ils sont lourds, mais qu’est-ce qu’ils sont doux…
– Veux-tu pas toucher !
– Je ne touche pas, je pelote !
– Mais arrête, ça me fait des trucs….
– J’espère bien ! Laisse toi faire !
– Tu n’as pas le droit de profiter d’une pauvre fille ! dit-elle en plaisantant.
– Tiens regarde je ne pelote plus.

Winah avait alors attrapé les deux tétons de la blonde et les serraient dans ses mains, assez fortement ! Poupette se laissa faire se mordant les lèvres.


– Encore !

Winah augmenta encore sa pression, puis abandonnant ses doigts, elle approcha sa bouche afin de gober d’abord doucement la magnifique fraise offerte, puis les dents se resserrèrent lentement et elle s’amusa ainsi à la mordiller, provoquant des frémissements chez sa consentante victime !

– Allez retire tout, je vais te lécher, ça va te détendre !
– Ah ! Tu sais y faire, toi ! Répondit Poupette retirant tout le bas !
– Humm, ça c’est de la bonne chatte, tu mouilles déjà, cochonne
– Il n’y a que toi qui me fais mouiller ! Mais dis donc ça ne te dérange pas de rester habillée alors que moi je suis à poil ?
– Non, non ! Tiens, regarde je passe trois doigts !
– Oh, oui vas-y remplis-moi !

La grande black opéra un mouvement rotatif de la main, puis réunissant le pouce aux autres doigts, les fit tous rentrer dans le sexe gluant de la blonde !

– Ça va ?
– Continue !

Encore un petit mouvement, la main entière entra, elle commença alors de légers mouvements de va-et-vient. Poupette n’en pouvant plus transpirait à grandes gouttes et mouillait comme une éponge, des frissons de jouissance lui parcouraient le corps, de ses doigts elle intensifiait encore le plaisir en tirant violement sur ses tétons. Finalement elle fut prise d’un orgasme frénétique qui la laissa groggy quelques instants

– On va au dodo toutes les deux cette nuit ? Proposa Winah.

à suivre pour le dernier chapitre de ce tome…

Première publication Décembre 2004. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net

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4 réponses à Vargala Station 9 – Le banquet des anges par Nicolas Solovionni

  1. Filacterre dit :

    L’introduction (si j’ose dire) de transsexuelles dans ce chapitre) m’a ravi (au lit)

  2. Michoudo dit :

    Un festival de superbes scènes érotiques

  3. Forestier dit :

    Quel festival ! Tous nos joyeux obsédés sexuels cosmiques s’en donne a cœur joie dans ce chapitres rempli des petits fantasmes que nous adorons. Belle écriture, beau récit. Bandaison assurée.

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