Spirales – Deuxième circonvolution par Serge Virinoviev

 

Spirales – Deuxième circonvolution
par
Serge Virinoviev
Récit autobiographique

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Après cet après-midi merveilleux avec Christian dans la cabane du coteau des Fougerolles et au cours duquel nous avons donné libre court à nos pulsions sexuelles, complètement perturbé je ne cessais de penser et de repenser à ce que nous avions fait ensemble et au plaisir que ce rapport charnel nous avait procuré.

Dès que les conditions s’y prêtaient, c’est-à-dire dès que je me retrouvais seul à la maison ou alors le soir, une fois couché dans ma chambre, je n’avais qu’une idée obsessionnelle en tête, vite me masturber en revoyant dans mes pensées le bas-ventre dénudé de Christian et son sexe en érection.

J’ai recommencé à feuilleter les pages de mes revues Color Climax et plus je les parcourais, plus j’avais envie de pratiquer avec mon ami autre chose que la masturbation réciproque ou la fellation, les photos de sodomie entre hommes et femmes me troublant énormément je m’imaginais avec Christian à la place des personnages s’y adonnant.

Bien entendu sur la meule de foin j’avais vu les fesses de mon ami mais je n’avais pas osé les écarter pour découvrir ce qui devenait à présent pour moi un réel objet de convoitise, son orifice anal.

Je m’attardais sur ces photographies où l’on ne voyait que des femmes sodomisées par des hommes, mais je savais qu’entre hommes cela se faisait également. Dans mes revues on ne voyait jamais l’anus de l’homme mais toujours celui de la femme avec la phase préparatoire de lubrification parfois au moyen d’un produit en tube dont je ne pouvais discerner le nom.

Je me suis donc mis à fantasmer sur l’anus, sur le petit trou plissé de celui qui ne quittait plus mes pensées licencieuses.

J’ignorais si dans ses songes Christian avait envie que je le pénètre entre ses fesses sachant que moi j’étais prêt à offrir mon anus à sa verge gonflée que je m’imaginais allant et venant en moi et déversant son sperme chaud dans cette partie la plus intime et secrète de mon anatomie.

C’était vraiment trop tentant, je rêvais de le sodomiser certes, mais je désirais encore plus que ce soit lui qui introduise sa bite en moi.

Heureusement les torchons que j’utilisais pour protéger mes draps et pour m’essuyer après avoir éjaculé n’étaient pas à usage unique sinon j’aurais vite épuisé l’assortiment que ma mère possédait dans son armoire à linge. Ma mère pensait que j’avais cessé de me masturber après ses violentes remontrances mais je pense que mon père, peu loquace mais beaucoup plus clairvoyant, savait très bien que je continuais à me livrer au plaisir solitaire en me montrant plus précautionneux.

J’ignorais comment j’allais proposer à Christian de me sodomiser ni comment il réagirait et la pire des hypothèses que j’envisageais était qu’il me fasse part de son refus de répondre à ma sollicitation.

Le lendemain de sa visite à Saint-Germain j’ai retrouvé Christian au lycée et il m’était impossible naturellement de lui manifester un tant soit peu de tendresse, d’affection, ou de désir.

Assis l’un près de l’autre au même pupitre il était très difficile pour lui comme pour moi de ne pas succomber à la tentation de nous étreindre fougueusement. Maintenant, à chaque fois que sa main se posait discrètement sur ma cuisse, avant de glisser vers ma braguette, je le laissais faire et de plus je bandais ce dont il s’apercevait quand ses doigts palpaient ma bite à travers mon pantalon.

Durant les récréations nous étions toujours inséparables, nous ne nous quittions pas et nous ne parlions jamais de notre premier rapport sexuel mais nos regards se cherchant en disaient long sur notre ressenti et sur notre désir commun de recommencer au plus vite.

Mes parents et mon ancien instituteur avaient jeté l’éponge au vu de mes résultats scolaires désastreux hormis ceux concernant les cours de dessin et de français, matières dans lesquelles j’excellais en ayant même les meilleures notes de ma classe. J’avais conscience que le conseil des professeurs n’allait pas perpétuellement faire preuve d’indulgence à mon égard et que je finirais bien par être exclu du lycée, mais je m’en moquais bien.

J’arrivais à un âge où je commençais à m’intéresser sérieusement au monde qui m’entourait et la Guerre d’Algérie figurait au rang de mes préoccupations car je savais que dans un futur proche on m’affublerait d’une tenue de soldat pour m’envoyer me battre pour une cause qui n’était pas la mienne, dans un pays qui n’était pas le mien. Aussi ayant une heure devant nous avant que je ne prenne l’autocar pour Saint-Germain, nous avons pris l’habitude avec Christian de nous mêler à quelques lycéens politisés devant les grilles du lycée et nous avons commencé à les aider à distribuer des tracts aux élèves de l’établissement, tracts réclamant la paix en Algérie et le droit à l’autodétermination du peuple algérien.

Naïf j’ignorais alors que nous étions surveillés par la direction du lycée et sans doute par les renseignements généraux dont je n’avais jamais entendu parler.

Ce fut là mon premier engagement militant et je me suis confié à mon père en lui expliquant ce que je faisais après la sortie des classes. Je reste persuadé aujourd’hui qu’il était fier de voir qu’était née en moi une conscience politique mais il se contenta de me demander d’être prudent car distribuer des tracts dénonçant la politique du gouvernement gaulliste n’était pas un jeu puéril.

Je n’ai pas écouté ses recommandations et nous avons continué, bien que n’étant encartés dans aucun parti, dans aucun mouvement, à aider nos camarades dans leur action militante.

Lors d’une des récréations du matin de la semaine qui suivit la venue de Christian à Saint-Germain, le grand bâtiment gris du lycée se vidant de presque tous ses occupants, lycéens, professeurs et même pions, tout ce monde se précipitant vers le baraquement de la « coopé » pour y acheter des viennoiseries, pains au chocolat et autres pains aux raisins afin de les manger en déambulant dans la cour, j’ai craqué !

Ce n’était pas de gâteaux dont nous avions envie Christian et moi mais de gâteries !

N’y tenant plus je l’ai entraîné à l’intérieur du bâtiment austère et nous sommes montés par l’escalier d’honneur jusqu’au deuxième étage complètement déserté.

Le bureau du proviseur et celui du censeur se trouvaient dans les étages d’une aile annexe et celui des surveillants généraux s’y trouvait également mais au rez-de-chaussée.

Dans le couloir desservant les trois ou quatre classes des élèves de terminale, maths sup, maths élem, il y avait des toilettes, de véritables toilettes avec des cabines fermant avec de vraies portes non ajourées en bas et en haut et de plus avec un plafond.

Une fois enfermés dans l’une d’elles personne ne risquait de nous surprendre mais par prudence il fallait impérativement que nous demeurions silencieux.

La porte à peine refermée au verrou je me suis acharné sur la ceinture de Christian et son pantalon tomba sur ses chevilles, puis j’ai fait en sorte que son slip suive le même chemin en quelques brèves secondes.

Christian bandait et je lui ai demandé à voix basse de me déshabiller également. Aussi empressé que moi il ne perdit pas de temps et très rapidement je me suis retrouvé le bas-ventre nu avec ma bite aussi raide et dure que la sienne, face à lui et je dirais même contre lui tant nous étions à l’étroit.

Nous nous sommes enlacés pubis et sexes collés l’un contre l’autre mais nous devions contrôler nos émotions et maîtriser nos gémissements de contentement.

En montant l’escalier d’honneur je me voyais déjà sucer Christian mais l’endroit était trop exigu pour cela et le fait de m’agenouiller sur le carrelage pour avoir ma bouche à hauteur de sa bite m’aurait endolori les genoux.

Je l’ai donc prise dans ma main et j’ai guidé les doigts de mon ami vers la mienne afin que nous nous contentions de nous branler simultanément.

C’est moi qui ai éjaculé le premier dans sa main qui ne lâcha pas mon sexe pour autant avant que lui-même ne déverse un flot de sperme entre mes doigts.

Le papier toilette en feuilles, moins doux évidemment que celui que l’on trouve dans les toilettes publiques d’aujourd’hui, nous servit néanmoins à nous essuyer et j’ai regretté que n’ayons pu nous donner du plaisir avec nos bouches.

Ce second rapport sexuel aura été bref, hélas, et nous sommes redescendus au rez-de-chaussée sans rencontrer qui que ce soit, puis nous sommes sortis dans la cour à tour de rôle sans que l’on ne prête attention à nous.

Nous évitions de nous rendre trop fréquemment dans les toilettes du deuxième étage afin de ne pas attirer l’attention sur nous, même si le risque était minime de rencontrer un élève de terminale qui n’aurait sans doute eu que faire de notre présence. Par contre il y avait plus de chances qu’un professeur ou un pion nous demande ce que nous faisions là à l’heure de la récréation ou bien se rendant aux toilettes pour un besoin naturel qu’il ne nous entende malgré nos précautions.

C’eut été « la catastrophe » mais elle ne se produisit pas ici au lycée mais en un autre lieu. Je vous raconterais ceci ultérieurement, au moment voulu.

La fois suivante Christian eut une idée de génie alors que je lui susurrais que j’avais envie de le sucer. Il m’expliqua que si je m’asseyais sur la cuvette des toilettes, lui se tenant debout face à moi, mon visage serait à hauteur de sa verge que je pourrais accueillir entre mes lèvres si je me penchais un tant soit peu en avant.

C’est ce que j’ai donc fait et quelle ne fut pas ma joie de pouvoir à nouveau recevoir le gland découvert de mon ami dans ma bouche, lequel me récompensa à sa manière en saturant celle-ci de puissantes giclées de son sperme.

Nous n’avions pas énormément de temps devant nous avant la fin de la récréation et j’ai dû me résigner à ne pas garder longtemps sa liqueur séminale sur ma langue et mon palais afin d’en apprécier la saveur. Je l’ai donc avalée trop rapidement et si Christian avait voulu me faire une fellation également il n’aurait pu le faire avant que ne retentisse la sonnerie annonçant la reprise des cours. Il n’a d’ailleurs même pas eu le temps de me masturber.

C’était un supplice pour moi comme pour lui lorsque nous nous quittions devant la gare routière et mes nuits comme les siennes étaient très agitées car nous laissions travailler notre imagination en nous branlant chacun de notre côté à plus de quinze kilomètres l’un de l’autre.

Et puis, alors que nous marchions ensemble en ville après la sortie des classes, Christian me suggéra de m’asseoir sur un banc public près du cinéma Odéon et il me proposa de venir passer un week-end chez lui.

Ses parents étaient membres d’un club de bridge où ils allaient jouer le samedi soir ou bien ils se rendaient au théâtre-maison de la culture ou alors tout simplement ils passaient la soirée avec des relations professionnelles de son père sachant que sa mère ne travaillait pas.

Christian avait un peu plus de quinze ans et cela ne les gênait pas de le laisser seul chez eux car il n’avait jamais envie de les accompagner dans leurs sorties.

Il a donc pensé qu’ils seraient ravis qu’un de ses amis de lycée vienne lui tenir compagnie alors qu’ils seraient absents.

Enthousiasmé par cette idée j’ai accepté immédiatement mais il fallait évidemment que je demande l’autorisation à mes parents et lui aux siens.

Mon père accepta de bon cœur et rendez-vous fut pris pour un prochain samedi après-midi.

Je piaffais d’impatience en m’imaginant passer de longs moments avec Christian en dehors du lycée où nous devions constamment faire preuve de prudence mais je ne savais pas du tout comment nous allions occuper notre temps et nous organiser.

Les nuits qui précédèrent ma venue chez lui me parurent interminables et trop énervé pour pouvoir m’endormir normalement, je mettais à profit mes insomnies pour me masturber sans discontinuer jusqu’à ce que je puisse fermer l’œil.

Christian me racontait qu’il en faisait de même sous ses draps et avant qu’il ne m’accueille chez lui nous sommes retournés à plusieurs reprises dans nos toilettes attitrées nous asseyant à tour de rôle sur la cuvette afin de nous octroyer réciproquement ce plaisir bucco-génital dont nous étions aussi friands l’un que l’autre.

Vous saurez tout de mes week-ends chez Christian, de « la catastrophe » qui finalement n’en fut pas une et de la façon dont se termina notre histoire à la fin de l’année scolaire 1962 dans la 3ème circonvolution de mes Spirales.

Serge Virinoviev

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