Professeur Martinov 19 – Le drone, la nièce et la masseuse 10 – Le jardinier par Maud-Anne Amaro

Professeur Martinov 19 – Le drone, la nièce et la masseuse 10 – Le jardinier par Maud-Anne Amaro


Savourey sortit d’humeur partagée : Pour lui, ne voyant vraiment pas pour quelle raison il serait victime de plaisantins et puisque le document n’est rédigé en aucune langue connue ni en clair, ni en code, il était évident qu’il s’agissait par conséquent d’un message des extraterrestres. Ce point étant pour lui acquit, il se demanda qui maintenant serait capable de lui traduire ?

L’enthousiasme de Savourey retomba assez vite. Il se retrouvait passif devant cette situation et ne pouvait l’admettre.

« C’est quoi ces aliens qui nous parlent dans une langue qu’on ne pouvait pas traduire ? »

Mais il avait sa réponse ;

« Ils nous croient plus intelligents que ce que nous sommes ! »

C’est ce qui s’appelle une situation coincée.

En désespoir de cause Savourey alla s’acheter un tableau blanc mural Velléda qu’il accrocha sur le mur de son salon.

Il y reproduisit alors les deux dessins que comportait le « message ». Il marqua ensuite le mot « Terre » en majuscules là où elle était censée figurer, et orna d’un point d’interrogation, la supposée planète des « visiteurs ».

« On verra bien ! »

Voilà qui donna une idée à Florelle afin de faire avancer le schmilblick ! Mais il lui faudrait une complicité !

« La femme de ménage ? Je ne la sens pas ! Alors William ? Bien sûr William ! »

Florelle avait conservé sur elle une copie du message, elle y choisit deux mots, ni trop longs ni trop court, les recopia sur un papier et s’en alla à la rencontre de William.

William est un antillais d’une cinquantaine d’année, il vient une fois par semaine s’occuper des rosiers et de la pelouse. Mais Savourey l’emploie également pour effectuer des petits bricolages, dans une grande maison comme celle-ci, il y a toujours quelque chose à réparer.

William est surpris de voir Florelle s’avancer vers lui, d’habitude c’est juste « Bonjour, bonsoir ». Evidemment il n’est pas né de la dernière pluie et se doute bien de ce qu’elle fabrique avec Savourey.

« Une pute de luxe, mais qu’est-ce qu’elle est belle ? »

– Hello !
– Bonjour !
– J’ai un petit service à vous demander, c’est facile, rapide et je vous donnerais la pièce, mais j’ai pas le temps vous expliquer maintenant. On peut se voir où ?
– Si c’est un truc louche, je ne marche pas !
– Mais non !
– A 16 heures devant la gare du centre ?

A l’heure dite, Florelle l’emmena au bistrot.

– Vous revenez quand chez Savourey ?
– Demain, je passerai en vitesse, j’ai un tiroir à réparer, faut que j’achète de la colle…
– Super ! On pourra faire ça demain, Alors voilà, monsieur Savourey a posé un grand tableau blanc dans son salon…
– J’ai vu, il est de travers, il aurait pu me demander…
– Bon, il a fait des dessins dessus, j’aimerais juste lui faire une blague !
– Hum
– Voilà deux mots, rassurez-vous ça ne veut rien dire, vous remplacez le mot Terre par le premier mot et le point d’interrogation par le second mot. Faudra juste acheter un feutre Velléda, je vous donnerais les sous !
– Hum !
– C’est tout ! C’est pas bien compliqué !
– Hum !
– C’est d’accord ?
– C’est louche ! Répondit-il

« Fais chier ce mec ! »

– C’est pas louche, c’est une blague ! Vous pourriez faire ça quand il fera sa sieste ! 50 euros ça ira ?
– Non !
– Vous voudriez combien ? Ne soyez pas trop exigent, ça ne va vous prendre que trois minutes.
– Laissez tomber !

« Quelle andouille ! Je vais être obligé de demander à la femme de ménage ! »

– Bon tant pis ! Je vous laisse !
– Attendez !
– Oui ?
– Contre un petit câlin, c’est possible ?

« Ben voyons ! »

– C’est juste une petite blague : C’est cher payé je trouve.
– Vous étiez prête à lâcher 50 euros même plus ! Alors ?
– Bon, ça marche, on fait ça où ?
– Dans ma voiture !

« Quel romantisme ! »

– J’en ai une grosse ! Lui dit William, elle devrait vous plaire !
– Ah, ben chic alors ! Répond-elle bien hypocritement.

« Faut toujours que les mecs placent leur fierté à l’intérieur de leur braguette ! »

William est dans la voiture à la place du chauffeur, il ouvre son pantalon, sort sa queue et la branlotte un peu afin de la raidir comme il se doit.

– Non pas comme ça, baisse ton pantalon.
– Tu serais pas un peu vicieuse, toi ?
– C’est toujours les femmes qui sont vicieuses ! Ecoute si tu restes comme ça, tu risques de te retrouver avec une tache de sperme, c’est pas cool.
– Ah ? T’as raison ! et puis comme ça tu verras mes couilles.
– Ben, oui, ça aurait été dommage de s’en priver !
– Euh, je peux voir tes seins ?
– C’était pas dans le deal !
– On avait dit un câlin, on a précisé le contenu !
– Bon d’accord, je te montre mes seins, mais tu n’y touches pas ou alors juste un bisou et après je te fais une pipe, ça te va comme programme ?
– Oui, M’dame !

Florelle relève donc son haut et fait sauter les bonnets de son soutien-gorge :

– Ça va, ils te plaisent ?
– Whaou, les nichons d’enfer !
– Embrasse-les juste un peu, mais pas sur les bouts ?
– Pourquoi pas sur les bouts ?
– Pose pas de question, pose tes lèvres, tu verras comme ils sont doux.

Il le fait, et Florelle le laisse faire une minute ou deux avant de reprendre l’initiative.

Elle gobe la bite toute raide de William. Trente secondes après, il lui jutait dans la bouche sans qu’elle ait eu le temps de se retirer.

« Un éjaculateur précoce ! Très précoce, même ! »

Elle cherche un kleenex pour recracher tout ça !

– T’avales pas ?
– Ben non !
– Je suis parti un peu vite !
– C’est ça quand on est excité ! Ça t’a plu ?
– Oui, m’dame ! On pourra recommencer !
– Sait-on jamais ? Si l’occasion se présente !

Ce jour-là, Florelle ne venait pas, et la femme de ménage était déjà partie, Savourey avait déjeuné dans la cuisine d’une assiette de raviolis et d’un bout de fromage accompagnés d’un verre de bon vin.

Il traversa le salon, jeta un coup d’œil au tableau Velléda.

« Je suis un peu con ! Comme s’ils allaient me répondre ! »

Puis il se dirigea vers la bibliothèque et fut interrompu par la sonnette de la grille. Il ouvrit donc à William.

– Ah, oui le tiroir, je vous laisse travailler, si vous avez besoin de moi, je serai à côté.

Le tiroir avait juste besoin d’un point de colle, aussi William ne se pressa-t-il pas. Vingt minutes plus tard il jeta un coup d’œil dans la bibliothèque au milieu de laquelle Savourey ronflait comme un bienheureux dans son fauteuil favori.

Alors il fit ce que Florelle lui avait demandé et repartit sans faire de bruit.

« J’espère que cette pute ne m’a pas fait faire une connerie ! »

Quand Savourey se réveille il trouve un mot sur le guéridon l’informant que le tiroir était réparé !

« Encore heureux ! »

Il se leva et pénétra dans le salon :

« Je rêve ou quoi ? »

Quelqu’un avait écrit sur le tableau.

« Ce con de jardinier ! Mais il est complétement frappé ! Je m’en vais te l’engueuler, celui-là ! »

Et puis :

« Mais ces caractères, comment il aurait fait pour les recopier ? J’avais pourtant replacé l’original dans le coffre ! »

Il alla vérifier, tout paraissait normal. Quant à la copie elle était bien à l’abri dans son secrétaire fermé à clés

« Mais c’est impossible ! »

Il reprit la copie du document et constata que les deux mots ajoutés sur le tableau n’étaient pas de nouveaux termes, car ils existaient déjà tous les deux dans la copie du message.

« La fenêtre était fermée, c’est quoi ce délire ? »

Puis

« J’ai compris, il se sont servi du jardinier comme vecteur, il a écrit au tableau sans s’en rendre compte.

Restait à savoir si William avait été possédé de façon permanente par les extraterrestres, à la façon du film de Don Siegel, « l’invasion des profanateurs » en 1956, ou s’il ne s’agissait que d’une possession provisoire.

« Comment savoir ? »

Un échange téléphonique lui paraissant insuffisant, il alla chercher un marteau et descella l’un des supports de la tringle à rideau de sa chambre.

William qui n’habitait pas très loin accepta de repasser en fin d’après-midi avec de quoi resceller la chose.

Savourey revint vers le tableau. Il n’effaça rien et dessina une maison, une fleur et un carré, il indiqua sous chaque dessin les mots français correspondants, puis il prit une photo de tout ça !

« J’ai été vraiment con de ne pas prendre une photo avant qu’on vienne réécrire dessus »

– Comment ça a pu se desceller ? C’est incompréhensible ! S’étonna le jardinier !
– Il doit y avoir des fantômes ! Plaisanta Savourey.
– Comme vous dites !
– Remarquez, je vais finir par y croire, figurez-vous que j’avais écrit des choses sur mon tableau et quand je me suis réveillé de ma sieste, ce n’était plus la même chose.
– C’est bizarre, ça ! Répondit William, tout d’un coup très mal à l’aise.
– Ou alors c’est moi qui perds la tête ! Vous n’avez rien remarqué de bizarre tout à l’heure quand vous avez réparé le tiroir.
– Non ! Rien du tout !

« Je le sens troublé, j’espère que je ne me fais pas des idées. »

Mais Savourey n’insista pas, le véritable test interviendrait plus tard.

– Je vais travailler dans la bibliothèque, vous me direz quand ce sera terminé.

Une fois le jardinier parti, Savourey se précipita dans le salon, le tableau n’avait subi aucune modification !

« il s’agit donc d’une possession temporaire ! Je ne suis pas plus avancé, le comportement de ces extraterrestres me déroute complètement ! »

Le lendemain

Florelle fut amusée de voir les nouveaux petits dessins en bas du tableau,

« Bon, on va arrêter les conneries, faudrait pas qu’il découvre la supercherie ».

Savourey lui raconte l’histoire, à sa façon.

– Il n’y avait que le jardinier, il n’a pas pu inventer tout seul ces chaînes de caractères ! Et comme il n’a vu entrer personne, la conclusion s’impose d’elle-même, il a été possédé temporairement par les extraterrestres !
– Eh ben quelle histoire !
– Comme tu dis ! Maintenant j’attends la suite !
– Quelle suite ?
– Ben, ils vont me répondre, ils vont remplacer les mots que j’ai écrit par leurs mots à eux ! On va avoir le début d’un dictionnaire.

« Sauf que la suite, il n’y en aura jamais ! Pour l’instant j’ai réveillé son enthousiasme, mais faudrait pas que ça tourne au délire ! »

– On va au restau ?
– Et mon régime ?
– Juste une belle assiette de fruits de mer ?
– Allons-y !

Une qui ne comprenait rien, c’était Vanessa qui rapporta tout ça à Octave de façon très embrouillée.

– Regarde, j’ai pris une photo de son tableau. Il pète les plombs, il m’a dit carrément qu’il essayait d’établir un dictionnaire pour communiquer avec les extraterrestres !
– Mais c’est quoi ces caractères en charabia ?
– Ce sont des mots qui sont aussi dans une espèce de message qu’il a enfermé dans son coffre.
– Un message ?
– Oui, celui qu’il a trouvé par terre.
– Excuse-moi, je n’y comprends rien, si tu me racontais ça dans l’ordre !
– Bon attends, il ne m’a pas raconté ça dans l’ordre non plus. D’après ce que j’ai compris, il y a eu un gros bruit et il s’est retrouvé avec plein de saloperies par terre et au milieu des saloperies, il y avait un message.
– Il te l’a montré, le message ?
– Oui ! C’est un texte dans une langue inconnue, il l’a montré à un linguiste qui s’est déclaré incompétent.
– Mais attends, c’est un gag ! Bon les saloperies dont tu me parles, c’était quoi ?
– Il m’a pas dit !
– C’est arrivé par la fenêtre ?
– Oui !
– Donc ça été jeté par quelqu’un !
– C’est ce que je me suis dit, mais il parait qu’il a regardé dehors, il n’a rien vu de particulier, et puis on ne rentre pas chez lui comme ça !
– Ce ne serait pas lui-même qui aurait monté un scénario de mytho ?
– Il m’a dit qu’il y avait un témoin !
– Un témoin, ça peut se bluffer ! Tu sais qui c’est le témoin !
– Sa masseuse !
– Ah, il se fait faire des massages ?
– Et c’est arrivé pendant le massage ?
– Je suppose.
– Bizarre ! Et son tableau là-dedans ?
– Il a reproduit le dessin qu’il y avait sur le message.
– Parce qu’il y avait un dessin ?
– C’est celui qu’il a reproduit sur le tableau.
– Quelle salade !
– Bon ! De deux choses l’une : ou bien il se la joue tout seul ou alors quelqu’un s’est engouffré dans notre délire et en rajoute une couche ! Mais dans quel but ?
– Tu sais, je vais te dire un truc, Savourey a sans doute beaucoup de défauts mais je ne pense pas qu’il soit mythomane. Les mythos, j’en ai connu plusieurs, je sais les reconnaître.
– Admettons, de toute façon, ça n’a pas grande importance. Je suppose qu’il va bientôt publier tout ça !
– Il attend que les petits hommes verts lui répondent, après il va écrire un article sur Internet et publier ça sur sa feuille de choux.
– On va attendre que ça fasse le buzz et là j’interviendrais et je vais me le ridiculiser le Savourey, tiens ça me fait bander.
– Je peux vérifier !
– Pourquoi, tu me crois pas ?
– Si mais je vais vérifier quand même ! Lui répondit-elle en lui mettant la main au paquet.
– Coquine !
– Tu veux un câlin ?
– Ben…
– Je suppose que ça veut dire oui ?
– Ben…
– Mais je ne te force pas, hein ?
– Non, non on va faire.
– Tu sais ce qui me ferais plaisir ?
– Non mais tu vas me le dire
– J’aimerais que tu me racontes ce que tu as fait à Pataya.
– Maintenant
– Voui !
– Alors d’accord.
– Mais on va se mettre à poil ! Comme ça on pourra se caresse pendant que tu racontes.

à suivre

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4 réponses à Professeur Martinov 19 – Le drone, la nièce et la masseuse 10 – Le jardinier par Maud-Anne Amaro

  1. Jules2 dit :

    Wikipédia écrit que dire que les noirs ont une bite plus grosse que les blancs, c’est du racisme

  2. Sapristi dit :

    Les jardiniers bien membrés font partie des clichés du récit érotique, mais ce n’est pas bien grave puisque Maud-Anne s’en sort très très bien !

  3. Forestier dit :

    Petit épisode de transition, faut bien laisser le récit souffler un peu, mais ce n’est pas si mal, car si l’érotisme est ici « classique », le reste est toujours aussi passionnant.

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