Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 8 – Marcel, le magicien par Maud-Anne Amaro

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 8 – Marcel, le magicien par Maud-Anne Amaro

Pour Maria-Ines, le plus compliqué fut de trouver les coordonnées de Fausto Montini, et elle n’y parvint qu’avec le concours d’un détective privé pas trop à cheval sur la déontologie. Le reste fut d’une facilité déconcertante : Une vieille copine qui loue les services du gigolo, le détective qui prend une photo des deux larrons tendrement enlacés à bord d’un bateau mouche, une autre au restaurant et bien sûr une autre (la plus difficile à prendre) dans le plumard.

Et une semaine plus tard :

– C’est quoi ? Demande Madeleine Mornay-Sauvignac que ses douleurs rendaient ce matin de fort méchante humeur
– C’est une lettre personnelle à votre intention, madame. Répondit servilement Romuald.
– Ce n’est pas timbré !
– C’était à l’intérieur d’une autre enveloppe, Madame !
– C’est quoi encore ? Maugréa-t-elle en ouvrant le pli. Des photos ? C’est quoi ces photos ? Où sont mes lunettes ! Ah, les voilà ! Oh ! Le salopard ! L’immonde salopard…
– Un problème, Madame ?
– Ça ne vous regarde pas ! Prenez-moi un rendez-vous en urgence chez Maitre Chambon.

Quelques instants plus tard, Romuald envoyait un message à Maria-Ines :

« Opération photos : réussie. Mémère a rendez-vous chez le notaire demain. »

Maria-Ines demanda alors à Romuald d’inspecter le coffre toutes les semaines, mais aussi de ne pas baisser sa garde et de lui faire part régulièrement de tout évènement sortant de l’ordinaire.

Des évènements, il n’y en eut aucun de marquant pendant plusieurs mois, avant que n’interviennent les visites régulières du père Crochicourt. (Mais n’anticipons pas)

– Il n’a plus de testament, alors ? Demanda Amalia.
– A priori, non, je ne pense pas.
– C’était l’objectif de ton contact ?
– C’est ce que j’ai compris, oui !
– Il ne faut donc pas qu’elle en fasse un autre.
– Je ne sais pas, je dois juste surveiller si elle en fait un nouveau.
– Bon, soyons logiques, si elle ne fait pas de testament, c’est les neveux qui héritent c’est ça ?
– Je crois, oui !
– Donc c’est eux qui sont derrière tout ça ?
– Peut-être, mais ça vous avancera à quoi de le savoir ?
– Humm.

Et un jour Madame Mornay-Sauvignac demanda à Romuald de fixer un nouveau rendez-vous chez le notaire.

Il prévint Maria-Ines et dès que l’occasion lui fut donnée, il ouvrit le coffre… Et découvrit une nouvelle enveloppe marquée de sa date de fermeture.

– Merde !

Et oui, Romuald rage, car il vient de constater qu’il ne peut pas l’ouvrir, la fermeture étant consolidée avec du scotch.

Il appelle Amalia.

– C’est son vieux stock d’enveloppes, elles doivent avoir au moins 30 ans. Comme la colle doit être pourrie, elle a mis du scotch. Pas grave, je vais voir s’il lui reste des enveloppes comme celle-ci dans son secrétaire et on refera l’enveloppe.
– Mais l’écriture ?
– Une écriture, ça s’imite.

Seulement, voilà, l’enveloppe devait être la dernière de son stock, il n’y en avait pas d’autres.

– Pas grave, proposa-t-elle, on va l’ouvrir aux ciseaux par le bas, et on recollera avec une très fine bande de scotch, elle est miro, elle ne verra rien.

Mais la vraie surprise fut le nom du nouveau légataire universel :

– Jean-Louis Crochicourt !
– Le curé ?
– Je ne connais pas son prénom, mais ça ne peut être que lui !

Romuald fit suivre l’information à Maria-Ines qui le convoqua pour le soir même dans son studio parisien.

– Coïncidence, je viens de recevoir ceci ! Lui dit-elle en lui tendant le message semi-anonyme envoyé par Rosemonde.
– Cette personne est mal renseignée, c’est bien indiqué « Crochicourt ».
– C’est peut-être le trésorier d’une organisation caritative.
– Ça m’étonnerait, la mère Mornay n’aime pas les pauvres.
– Qui a bien pu nous envoyer ça, et pourquoi cette différence ?
– Il y a un numéro de téléphone sur le mot.
– Je sais, j’ai eu une bonne femme, puis ça a coupé.
– Tu veux réessayer avec mon téléphone ?
– Pourquoi pas ?

Rosemonde n’avait en principe aucune raison de répondre à ce numéro qu’elle ne connaissait pas puisqu’elle avait déjà enregistré ceux de Louis et d’Herman Gringola. Elle décrocha néanmoins.

– Je suis Maria-Ines Hernandez, la compagne d’Herman Gringola.

Rosemonde faillit raccrocher, puis se ravisa. Plus il y aurait d’éléments perturbateurs dans cette affaire, mieux ce serait l

– Je vous écoute.
– Ça a coupé, ce matin…
– Que voulez-vous ?
– Des précisions.
– Je ne sais rien de plus.
– Même en y mettant le prix ?
– Vous iriez jusqu’à combien ?
– J’ai pas mal d’argent.
– 18 heures place d’Italie à la terrasse du « Tambourin ». On se reconnaît comment ?
– Je serais habillée en rouge avec un grand chapeau.

Plus tard

Rosemonde est méconnaissable, perruque brune lui dégringolant sur les épaules, grosses lunettes noires, rouge à lèvres cerise.

– Madame Hernandez, je suppose ?
– Oui, vous êtes ?
– Nadine Shultzmayer ! Répondit Rosemonde qui avait l’imagination fertile.
– OK, je ne vous demande pas d’où vient votre information, vous ne me le direz pas, ce que je veux savoir c’est quels genres de compléments d’informations vous pouvez m’apporter, ensuite on discutera.
– L’héritage vous intéresse, je suppose ?
– Cela va de soi ! Répondit Maria-Ines.
– Je peux vous expliquer comment faire afin que Madame Mornay-Sauvignac refasse son testament.
– Un truc béton, je suppose ?
– Garanti.
– Et comment je pourrais être sûre, j’ignore d’où vous sortez !
– C’est un risque à prendre.
– Combien ?
– 1 000 euros !

Maria-Ines faillit d’étouffer.

– Vous déconnez ?
– Non, non ! En liquide évidemment !
– Vous vous figurez que je me ballade avec une telle somme sur moi ?
– Je ne me figure rien du tout, vous avez combien sur vous ?
– Peu importe, je ne m’attendais pas à une proposition aussi exorbitante, je vais vous laisser.
– Alors écoutez-moi cinq minutes, je vais vous étonner.
– C’est cela, étonnez-moi !
– Madame Mornay-Sauvignac ne souhaite pas que ses neveux héritent, Louis parce qu’il est gay, Thérèse parce qu’elle s’est défroquée…
– Elle s’est défroquée ?
– Vous ne le saviez pas ? Je peux vous fournir ses coordonnées, vous vérifierez.

Rosemonde regretta aussitôt ces paroles, il ne fallait surtout pas que Maria-Ines puisse remonter sa piste avec l’aide de Thérèse.

– Je n’y manquerais pas !
– En ce qui concerne Pierre, la vieille lui reprochait comment dire…
– De ne pas vouloir refonder une famille après la mort de sa femme, c’est ça ?
– Et de multiplier les conquêtes féminines. Mais ça n’explique pas l’animosité qu’elle a envers Herman ?
– Je suppose qu’elle lui reproche surtout d’être le fils de son père.
– Oui, mais elle s’est fabriqué des prétextes, des prétexte idiots, celui de son prénom, celui de ne pas être baptisé… Comme si c’était de sa faute !

Comment pouvait-elle connaître ça ? Se demanda Maria-Ines. Mais Rosemone ne savait pas tout…

Maria-Ines se rémora ce jour où Pierre évoquait sa famille :

« La tante Madeleine c’est un cas, elle nous a gâté tous les trois, quand nous étions enfants. Quand je me suis marié, c’est elle qui a payé la noce et tous les frais annexes, mais elle n’est pas venue, prétextant qu’elle détestait les cérémonies et les mondanités. Nous lui avons rendu une visite de politesse au retour de notre voyage de noces en Thaïlande, nous avions apporté un gros gâteau, une bonne bouteille de champagne et une belle étole en soie que nous avions acheté à Bangkok. Elle nous a reçu fallait voir comment, manifestement, ma femme ne lui plaisait pas. Ne s’embarrassant d’aucune diplomatie, ma tante a lancé à mon épouse : « Vous êtes une assez jolie femme, dommage que vous soyez si vulgaire ! », évidemment elle a répondu d’une pique : « La prochaine fois qu’on se verra, envoyez-moi un mot pour m’indiquer comment je dois m’habiller ! » Deux minutes après nous étions dehors. On s’est fait une raison, mais à la naissance d’Herman, on lui a envoyé un faire-part accompagné d’un petit mot où nous disions regretter les paroles échangées et pardonnions les siens, bref du blabla diplomatique ! Elle nous a fait une réponse surréaliste : « Ce prénom que vous êtes allé chercher chez les boches contribuera à vous déshonorer davantage. »

– Et ensuite ? Demanda Maria-Ines, sortant de sa rêverie.
– Je vais vous donner une piste, juste une piste, elle ne sera pas suffisante, mais elle est gratuite. Herman peut très bien changer de prénom, ça se pratique maintenant facilement en mairie, quand ça sera fait, il adressera la copie du récépissé officiel à la mère Mornay en lui disant qu’il n’était pas responsable de l’attribution de ce prénom mais conscient que c’était une honte pour la famille… il serait également judicieux de lui envoyer un certificat de baptême…
– Mais Herman n’a jamais été baptisé !
– On s’en fiche, vous ferez un faux, vous devriez trouver des modèles sur Internet.
– Ah ?
– Bon vous avez compris ?
– Je pense, oui ! Et donc la suite est payante ?
– Oui !
– C’est cher ! Argua Maria-Ines
– A vous de voir, mais je n’ai pas l’intention de marchander.
– Je peux réfléchir un jour ou deux ?
– Mais absolument, ma chère ! Ah, au fait pas de grosses coupures, j’ai du mal à les faire passer.

Les deux femmes se serrèrent la main.

« Coriace, la nana ! » se dit Rosemonde, « mais qu’importe, le ver est dans le fruit, le changement de prénom, Herman va le faire, à tous les coups, la vieille ne se laissera pas amadouer, au contraire, ça va bien l’énerver. Mais si elle veut écouter la suite, ce sera encore pire ! Qu’est-ce que je m’amuse !

Elle prit le métro jusqu’à la station Saint-Paul afin de regagner son domicile. C’est après avoir marché une centaine de mètres rue Saint Antoine qu’elle réalisa qu’elle avait oublié d’acheter du pain pour le diner. En faisant volte-face pour se rendre à la boulangerie, elle remarqua alors ce jeune homme au visage peu avantageux vêtu d’un polo Lacoste qui la regarda d’un air surpris, puis se retourna pour prendre son téléphone portable. Il y avait une file d’attente monstrueuse chez le boulanger provoquée par un couple de touristes asiatiques qui n’arrivaient pas à se faire comprendre. Rosemonde prit son mal en patience, et se retourna machinalement. Monsieur « Lacoste » faisait également la queue.

– Tiens, lui aussi il a oublié son pain ! »

En sortant, elle reprit sa route et s’arrêta devant l’étale extérieure d’un libraire d’occasion. Elle y trouva un beau livre qu’elle ne connaissait pas sur « les secrets du Marais ». Elle entra le régler, et quand elle sortit, elle remarqua sur sa gauche Monsieur « Lacoste » en train de téléphoner.

« Drôle de type ! »

Elle traversa la rue, quand un déclic se produisit dans son esprit.

« Il n’a pas acheté de pain ! Cet abruti est en train de me filer le train ! »

Elle en eut la confirmation quand elle s’arrêta devant une vitrine rue de Turenne.

Connaissant le Marais comme sa poche, elle entraina son poursuivant vers les petites rues, piqua un sprint quand elle fut hors de sa vue et se faufila à l’intérieur d’une courette par un porche ouvert.

Le gardien intrigué mais subjugué par la beauté de cette personne en détresse ne manqua pas de venir aux renseignements.

– Un problème Madame ? Je peux vous aider ?
– Il y a un satyre qui me suit, je me suis planquée ici en attendant qu’il dégage.
– Il est comment votre type ? Je vais aller voir.
– Jeune en polo blanc de sport, des grosses lunettes.

Il revint quelques minutes après.

– Je n’ai pas vu votre gars, vous avez dû le semer.
– Je vais peut-être attendre cinq minutes avant de repartir ! Proposa Rosemonde.
– Pas de soucis.

Le type dévisageait la clerc de notaire, on devrait même dire la déshabillait du regard, il la trouva à son goût. Il aimait beaucoup les femmes à forte poitrine.

– C’est dingue le nombre de tarés qui se baladent en liberté, mais vous avez l’air affolée, rentrez boire une bière, ça vous remontera ?
– C’est pas de refus, merci !

« Plus je gagnerais de temps, mieux ce sera ! »

– Je m’excuse, c’est de la « Kro », je n’ai rien d’autre, mais elle est bien fraiche ! Posez votre veste.
– C’est gentil merci !
– Vous savez, c’est pas si souvent que j’ai l’occasion de voler au secours de belles femmes en détresse !

« Ça y est, il va me draguer, ce con ! »

– Vois devriez peut-être porter plainte ! Insiste-t-il.

« N’importe quoi ! »

– Les flics ont autre chose à faire !
– Ou au moins, déposer une main courante
– Bonne idée ! Répondit-elle ne souhaitant pas le contrarier.
– C’est une drôle d’expression ça, « main courante », vous ne trouvez pas ?
– Non, ça dit bien ce que ça veut dire, répondit Rosemonde qui, vous vous en doutez bien, avait fait du droit : des évènements écrits à la main, qui courent sur un registre.
– Moi ça me faisait penser à une main qui caresserait une épaule… par exemple.
– Vous êtes un poète, vous !
– Je peux me permettre ? Demanda-t-il en approchant sa main de son épaule.
– Vous permettre quoi ? Je ne vous permets rien du tout !

Mais Marcel, puisqu’il se prénommait ainsi n’avait pas attendu d’autorisation, il avait effleuré, juste effleuré l’épaule gauche de Rosemonde, une très belle épaule !

– Ne vous gênez pas, faites comme chez vous ! Le railla-t-elle.
– Cela ne se produira plus.
– Vous avez quoi dans la main ? Du magnétisme ?
– Peut-être bien. On me l’a souvent dit.
– Recommencez, mais juste une seconde, c’est pour voir si je n’ai pas rêvé.

Marcel remît sa main, le contact fut un tout petit peu plus long. Rosemonde frissonna.

Du coup, elle le regarda autrement, lui trouva un certain charme et se dit qu’il ne devrait pas être désagréable de faire l’amour avec quelqu’un qui a un tel magnétisme dans les mains.

« S’il me drague, je me laisse faire ! »

Le problème c’est que la crainte de se prendre un râteau avait ôté à Marcel l’audace nécessaire pour continuer.

Un silence s’installa alors que Rosemonde se résolut à rompre.

– Avec un magnétisme comme ça dans les mains, vous avez dû en faire des conquêtes féminines !
– Je ne me plains pas.

Un simple coup d’œil circulaire dans la loge laissait deviner que son occupant était célibataire.

– Vous vivez seul ?
– J’ai été marié, mais maintenant je suis devenu trop indépendant pour vivre en couple.
– Indépendant, mais un peu coquin, non ?
– Je suis un homme.
– Vous l’avez l’air d’un drôle de phénomène !
– Qu’est-ce qui vous fait penser à ça ?
– Vos mains !
– Vous n’avez pas eu le temps de vous faire une opinion.
– Alors, offrez-moi une autre bière et je vous autoriserai peut-être…

Elle ne finit volontairement pas sa phrase.

Marcel qui n’était pas complétement idiot compris qu’il bénéficiait d’une ouverture, mais soucieux de respecter les formes ne fit rien avant d’avoir ouvert une nouvelle canette et que Rosemonde s’en soit envoyée une lampée.

– Je suis votre genre au moins ?
– J’aime toutes les belles femmes !
– Merci c’est gentil ! Je vais être très honnête avec vous, je n’ai rien d’une femme facile, mais je ne suis pas coincée non plus. Une petite expérience sans lendemain pourrait éventuellement me tenter.
– Alors, je suis votre homme !

Rosemonde s’attendait à ce qu’il la prenne dans ses bras, mais il n’en fit rien.

– Je reviens, j’en ai pour cinq minutes ! Indiqua-t-il avant de se diriger vers son minuscule cabinet de toilette.

Rosemonde entendit le bruit de l’eau qui coule, le type se lavait les mains, peut-être aussi ses parties intimes. Puis ce fut la brosse à dents.

« On nage en plein romantisme ! »

– Me voilà, j’arrive !

A ces mots, Rosemonde se dépêche d’enlever son haut et se retrouve de suite entre les bras de Marcel. Il cherche sa bouche, elle ne se dérobe pas. Il la pelote, lui enlève son soutien-gorge comme un chef, c’est à dire du premier coup, demande s’il peut embrasser les tétons.

– Mais avec plaisir !

« Ce mec sait se conduire avec les femmes », j’ai dû tirer le bon numéro.

– Quelle belle poitrine vous avez là !

– Je n’y suis pour rien, mes parents m’ont fait comme ça !
– Eh bien, ils n’ont pas raté leur coup !
– J’adore les belles poitrines !
– Comme tous les hommes !

Rosemonde devine à travers le pantalon, la bite bandée de l’homme. D’autorité elle y porte la main.

– Peut-être devriez-vous vous mettre à l’aise ? Lui suggère-t-elle.

Marcel se recule de trois pas et pose ses vêtements sur une chaise, il termine par le caleçon et vient rejoindre sa partenaire du moment.

– Vous avez une bien belle bite, Monsieur… Monsieur comment déjà ?
– Appelez-moi Marcel ! Et vous ?
– Appelez-moi Sylvie ! Répond Rosemonde.

Et en disant ses mots, Rosemonde effectue une flexion des genoux afin de se retrouver, bouche contre bite.

Cette bite elle la trouve réellement jolie, mais cela ne l’empêche pas de revenir à la réalité.

« Mais qu’est-ce que je fous là ? Je m’apprête à sucer la bite d’un parfait inconnu que je ne connais que depuis dix minutes ! »

Aussi se relève-t-elle sans un mot et recherche déjà où est resté son soutien-gorge

– Vous partez ? Demande bêtement Marcel.
– Oui, ça va trop loin. Je me suis laissé entrainer, un coup de folie, mais je ne suis pas celle-que vous croyez.
– Je ne crois rien du tout ! Vous partez, et bien tant pis pour moi !
– Vous êtes un gentleman ! Répondit-elle, heureuse de constater qu’il prenait la chose aussi bien.
– Me permettrez-vous de vous toucher à nouveau l’épaule, juste un instant ?
– Je vous en prie ! Répond-elle par réflexe.

La main est sur l’épaule et la magie opère de suite.

« Putain ces mains ! S’il baise aussi bien qu’il caresse… »

– Vous êtes en train de m’ensorceler, là ?
– Mais pas du tout, voyez je ne vous touche plus.
– Alors touchez-moi encore une fois et après il faudra bien que je prenne une décision.

L’instant d’après, Marcel la touchait de nouveau. Mettant fin à ses atermoiements, Rosemonde se laissa peloter les seins. L’homme n’en pouvait plus, il caressait le haut, le bas, le côté, jouait avec les tétons.

– Je peux les embrasser ?
– Je vous en prie.

Les bout de seins, il les suce, il les lèche, il les aspire

« Limite ventouse le mec, mais ses lèvres sont magiques, ça compense ! »

Rosemonde parvient à lui glisser entre les doigts et s’accroupit de nouveau, sa bouche quémande la bite qu’elle ne tarde pas à engloutir.

Rosemonde aimait sucer et mettait un point d’honneur à bien le faire. Elle avait eu beaucoup d’amants, sans compter son stage en Suisse, et avait pu avec le temps améliorer sa technique. Aujourd’hui elle se disait rangée, mais la chose était fort relative, Elle s’était mariée avec un homme qui voyageait beaucoup et qui ne la sautait que rarement… Mais Rosemonde était si jolie quand elle l’accompagnait dans ses réceptions mondaines… Alors elle se consolait avec le notaire, parfois avec d’autres. Cureuse façon de « se ranger ! », mais que voulez-vous ? Quand on est chaude comme la braise…

La bite de Marcel sentait la savonnette, normal, puisqu’il venait de la laver, mais comme tous les hommes pressés, il ne l’avait pas bien rincée.

Certes Rosemonde aimait les bites propres, mais une bite peut être propre en étant nature, les odeurs naturelles de la journée, sueur et même urine ne nuisant pas au bon goût.

Sa langue virevoltait par petite touche, un peu sur bout du gland, un peu à sa base et on recommence. Il ne fallait cependant pas que Marcel jouisse de suite, elle entendait bien qu’il la baise ! Non qu’il l’encule avec virilité. Elle délaissât le gland pour lécher un peu la verge à la façon d’un esquimau glacé, puis se livra à un gobage de couilles que l’homme trouva amusant, elle revint ensuite à son point de départ mais pour cette fois-ci accomplir une série de va-et-vient entre ses lèvres pulpeuses.

Elle tenta d’aventurer son index vers l’œillet brun de Marcel, mais ne rencontrant aucun signe d’encouragement, elle jugea la pratique superflue.

« il ne sait pas ce qu’il perd ! Je lui aurais fait ça bien !

– C’était bon ? Demanda-t-elle en se relevant !
– Vous sucez comme une reine !
– Vous avez une capote ?
– Euh…
– Donc vous n’en avez pas ! Qu’est-ce qu’on fait ? Vous allez en chercher à la pharmacie ou je regarde si parfois dans mon sac à main…

Marcel commençait à se poser des questions sur cette étrange femme, mais sans les approfondir. Bander et penser n’ayant jamais fait bon ménage.

Toujours est-il que Rosemonde avait quelques préservatifs dans une petite pochette de son sac à main. Après que Marcel se soit encapoté, notre clerc de notaire coquine vient se positionner en levrette sur le petit canapé-lit exposant aux yeux de l’homme un superbe fessier bien cambré dont les orifices réclament leurs dus.

– Dans le cul, s’il vous plaît, je préfère ! Indiqua-t-elle

Ce choix ne dérangeait pas Marcel, bien au contraire mais estima qu’une petite préparation n’aurait que des avantages

– Avant, je vais lubrifier un peu, si vous le permettez !
– Je vous en prie lubrifiez-moi le trou du cul.

Elle ne le regretta pas, sa langue virevoltant autour de son œillet brun lui provoquait de telles sensations qu’elle se demanda si elle n’allait pas jouir de cette façon.

– Vas-y ! Encule-moi, maintenant !

Alors Marcel, tel un hussard pénétra la belle d’un coup de rein si énergique qu’elle faillit en perdre l’équilibre.

Les deux baiseurs, en état d’excitation maximale n’en eurent pas pour longtemps. Dès les premiers pistonnages, Rosemonde se mit à miauler de plaisir ce qui fit que Marcel augmenta la cadence et finit par jouir en se prenant pour le roi de la jungle, tandis que Rosemonde en perdait sa perruque.

– Ah ben, vous alors ! Balbutia-t-il. En quittant la position.

Puis sans un mot il se dirigea vers les toilettes afin d’opérer un petit nettoyage. Rosemonde le suivit.

– Je vais pisser !
– Ça vous gêne si je regarde ?
– Pas du tout, mais fallait me dire que vous aimiez ça, on aurait pu s’amuser…
– Peu importe, j’ai passé un excellent moment !
– Merci ! Attention, je pisse, allez-y foutez-vous en plein la vue !

Et afin que Marcel puisse bien voir, au lieu de s’assoir sur la cuvette, Rosemonde s’accroupit sur la lunette, les jambes légèrement écartées et laissa couler son flot doré.

– Que c’est beau !
– Je ne vous le fais pas dire !
– J’adore voir une femme faire pipi !
– Régalez-vous !
– Faire caca aussi !

« Ben, voilà autre chose ! »

Rosemonde s’en alla récupérer ses affaires, encore toute surprise de cette aventure improvisée

– Je ne sais pas ce qui m’a pris ! Vous allez me prendre pour une salope !
– On s’est fait plaisir ! Le reste on s’en fout.
– Vous êtes un cas, vous auriez pu être magnétiseur.
– Je l’ai été, j’avais même un cabinet, j’ai été poursuivi pour exercice illégal de la médecine. Pourtant j’en ai soulagé des gens…

« C’est fou ce besoin qu’ont les hommes de raconter leur vie après avoir baisé ! »

– … Mais puisque dans cette société, les charlatans ont plus de droits que les gens sincères…
– N’exagérons rien…
– Je me suis dit, je vais faire le charlatan, alors, je me suis mis à faire tourner des tables ! C’est fou ce que les gens peuvent être crédules. Mais bon, un jour j’ai poussé le bouchon un peu trop loin et j’ai été condamné pour escroquerie.
– Et avec un tel casier judiciaire, on vous a accepté comme gardien d’immeuble dans le Marais !
– Je me suis débrouillé !
– Je peux vous poser une question indiscrète ?
– Posez toujours !
– Vous êtes célibataire, mais vous devez avoir une copine ?
– En fait, non, pas en ce moment. Quand j’ai eu mes ennuis avec la justice, je me suis retrouvé avec une grosse amende à payer, et on a bloqué mon compte en banque. Ma copine m’a laissé tomber, merci la copine ! J’ai dû demander un prêt pour payer. Alors je vis dans cette loge, je fais le concierge, je ne sors plus, je n’ai plus de télé, j’écris des poèmes, ils sont nuls mais faut bien que m’occupe
– On va se tutoyer, parce que tu sais que tu m’intéresses, toi ?
– T’as un truc à me proposer ? Tu ne veux quand même pas que je fasse tourner une table ? S’amusa-t-il.
– En fait si !

« Quelle aubaine, je cherchais un charlatan, et voici qu’il m’en tombe un du ciel, comme par miracle ! »

Elle lui explique alors son plan, du moins les grandes lignes. Marcel l’écoute et lui expose ses conditions :

– Il me faut une table spéciale et un complice. La table, je sais où la trouver, mais elle est chère, il faut donc que ce soit toi ou la vieille qui l’achète.
– Humm !
– Comme tu dis ! Deuxième point : je fais ça incognito, donc pas chez moi, l’idéal, ce serait de faire ça chez la vieille avec la table qu’elle aurait achetée.
– Ça reste gérable. Mais le complice c’est pourquoi faire ?
– Pour appuyer sur la télécommande.
– Tu ne peux pas te débrouiller tout seul ?
– Non ! Quand je suis tombé pour escroquerie, c’est à cause d’un petit merdeux qui m’a filmé à mon insu avec un téléphone portable qu’il a réussi à planquer je ne sais pas comment. Quand on passe le film au ralenti on voit bien que mes mains ne sont pas là où il faut.
– Ça se complique !
– Elle a des domestiques la vieille ?
– Une bonne et un secrétaire.
– Alors j’en ferais mon affaire !
– Sûr ?
– Un peu d’argent, un peu de bagout et un peu de magnétisme. Reste donc à régler un point essentiel : je suis payé combien ?
– 20 000 euros si l’opération réussit, si elle échoue, tu n’auras rien.

« Il n’en revient pas ! »

– Et bien ! Je suppose que mes faux frais seront à ma charge !
– Logique non ?
– Le souci c’est que je n’ai pas un rond devant moi, je te fais remarquer que j’ai une complicité à acheter !
– Tu ne l’achètes pas, tu fais comme moi, tu conditionnes l’octroi d’une grosse prime à la réussite de l’opération.
– Mwais ! Faut que je m’achète un costume et des pompes, je ne vais quand même pas faire tourner les tables en jeans et en baskets.
– On y pensera. Ne t’inquiète pas pour ça.
– Je peux vous dire quelque chose ?
– Bien sûr !
– Vous avez une poitrine fabuleuse !
– Hi ! Hi !

à suivre

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 8 – Marcel, le magicien par Maud-Anne Amaro

  1. Liloustar dit :

    Rosemonde
    elle n’est pas pudibonde
    elle montre son cul à tout le monde

  2. Biquet dit :

    L’en a de la chances ce Marcel !

  3. Forestier dit :

    Décidément ce nouveau récit n’en finit pas de nous présenter des personnages fort étranges et si ce Marcel semble moins vassilien que ces collègues, sa rencontre avec Rosemonde est tout à fait bandulatoire

Répondre à Forestier Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *