Martinov 17 : L’élixir du docteur Lidenbrock – 8 – Fanny comme la braise par Maud-Anne Amaro

Martinov 17 : L’élixir du docteur Lidenbrock
8 – Fanny comme la braise par Maud-Anne Amaro

Sarriette pris place dans un fauteuil moelleux, tandis que Pivert s’assit à son bureau poussant légèrement l’ordinateur portable qui s’y trouvait.

– Je m’appelle Lidenbrock, Constantin Lidenbrock, se présenta Eugène Sarriette, je suis le malheureux inventeur de de produit, et croyez moi…
– C’est vous l’inventeur du Feel-Younger… Mais qui vous a donné mes coordonnées ?
– Euh, je vous dirais sans doute cela plus tard, permettez-moi pour l’instant de protéger mes sources !
– Et vous voulez quoi ?
– Ecoutez-moi, je ne serais pas long : J’ai fait une terrible faute en mettant au point la formule de ce produit…
– Au moins vous le reconnaissez !
– Les premiers tests n’ont rien montré d’anormal. Puis plusieurs personnes se sont plaintes de troubles assez préoccupants. J’ai eu grand tort de minimiser ces réactions.
– Si vous en veniez à la raison de votre visite.
– Je suis disposé à indemniser les personnes que j’ai rendues malade.
– Ah !
– Seriez-vous disposé à un arrangement à l’amiable ? Cela supposerait bien entendu l’arrêt sans suite de l’enquête que vous avez diligenté…
– En principe non ! Quoi que tout dépend de la somme…
– 10.000 euros
– Vous plaisantez ! Je suis sûr qu’il y a beaucoup plus dans votre mallette.
– Je n’ai pas que vous à dédommager. Combien auriez-vous voulu ?
– En fait, je n’en sais rien, je testais vos intentions. La victime dans cette affaire ce n’est pas moi, c’est mon compagnon…
– Ah ! Et je pourrais le rencontrer !
– Non ! C’est moi qui m’occupe de tout. Mais pour l’arrangement proposé, je suis obligé de le consulter, restez assis, je vais lui téléphoner à côté.
– Attendez, ça ne va pas ! Ce que je veux c’est un engagement écrit de la personne par lequel il renonce à toute poursuite, vous comprendrez que je ne vais pas me contenter d’y voir figurer un nom invérifiable.
– J’ai bien compris, je téléphone, attendez moi quelques instants.

– Allô, Brigitte, ça se présente mal (il lui résume l’entretien)
– Mais t’es con ou quoi, pourquoi aller lui dire que ce n’était pas toi la victime ?
– Pour la vraisemblance, et puis j’avais peur qu’il me piège avec ses questions.
– Invente un truc, essaie de lui tirer le maximum de fric !
– J’ai pas d’idée !
– Fais le poireauter, je te rappelle.

Mais il a à peine raccroché que le téléphone sonne. C’est Brigitte Silverberg qui rappelle !

– Est-ce qu’il t’a dit des choses compromettantes ?
– Oui !
– Alors voilà ce que tu vas faire…

– C’est d’accord, Monsieur Lidenbrock, ce sera 30.000 euros
– Je n’ai pas une telle somme sur moi !
– Vous vous arrangerez avec mon compagnon, il sera dans vingt minutes, je vous sers quelque chose ?
– Je veux bien un grand verre d’eau.

– Quand même, entre nous quand vous vous êtes aperçu qu’il y avait une molécule suspecte dans votre produit, pourquoi n’avez-vous pas réagi de suite ?
– On ne va pas discuter de ça, j’ai eu tort, c’est tout !
– Je pense pourtant avoir mon idée là-dessus.
– Et bien gardez-là pour vous, je vous en prie.
– Je sais par expérience ce que c’est d’avoir un fardeau, on croit qu’on peut vivre avec et effectivement on vit avec pendant quelques temps. Puis on n’en peut plus, on cherche une solution, ce qui est bien, mais ça ne suffit pas, souvent la meilleurs thérapeutique c’est la parole ! Se confier ça soulage.
– Vous êtes psy ? Ironisa Sarriette.
– Non, mais peut-être que je vous comprendrais mieux et que je pourrais demander à mon compagnon d’être moins exigeant !
– Vous ne comprendriez pas !
– Essayez, je suis prêt à parier le contraire.

Alors brusquement Sarriette sentit le besoin de parler.

– Je fais des crèmes de beauté à base de plantes depuis plus de dix ans. Je n’avais jamais eu de problèmes. Un jour une bonne-femme m’a commandé un sérum de rajeunissement, elle avait du fric, elle m’en a offert pas mal. Alors je me suis souvenu d’un machin qui avait été retiré de la vente parce qu’il contenait une molécule que tout le monde ne supportait pas. J’ai recherché la formule et j’ai reconstitué le produit.…
– Attendez, vous êtes en train de me dire que vous saviez dès le départ que vous diffusiez un produit avec une molécule douteuse ?
– Oui et non !
– Pardon ?
– Vous me laissez parler ou pas ? Bon la personne a testé le produit, il n’y a pas eu de réaction secondaire et elle était ravie du résultat. J’ai alors vendu le produit à deux autres personnes toujours sans problème. Je me suis dit alors qu’on avait encore abusé du principe de précaution et que les cas d’allergie devaient être rarissimes. C’est alors que j’ai testé le produit sur mon épouse. J’ai une très belle femme, et j’enrage de la voir vieillir, vous comprenez ?
– Bien sûr !
– Les trois premiers jours, les résultats ont été satisfaisants, puis les premiers soucis sont apparus, nausées, vertiges, grandes fatigues, perte de mémoires, exactement les symptômes qui ont provoqué le retrait de vente de l’ancien produit. Alors j’ai cherché un truc qui servirait d’antidote à cette saloperie de molécule, j’ai essayé des tas de trucs, j’ai dû vendre ainsi plus de vingt versions différentes du produit. A chaque fois que je pensais avoir trouvé la solution, je testais de nouveau sur ma femme, mais ça ne fonctionnait toujours pas…Je ne savais plus quoi faire, mais ça tournait à l’obsession, je me persuadais que je finirais par trouver, je m’acharnais. Et dernièrement je pensais avoir trouvé une solution mais c’était long, il y a des préparations qui ne se font pas en cinq minutes, je ne suis pas le docteur Jekyll… et alors que je redevenais optimiste voilà que j’apprends qu’on enquête sur mes produits. Mettez-vous à ma place !
– Euh…
– OK, j’ai été un peu léger ! Je m’en rends compte maintenant, mais bon, personne n’est mort non plus !
– Vous en êtes vraiment sûr ?

Le visage d’Eugene Sarriette s’empourpra.

– Non, mais il n’y a pas de raison…
– Puisque vous le dites !
– Vous ne comprenez pas que tout cela est un concours de circonstances, j’ai fait ça par amour pour ma femme, uniquement par amour pour ma femme, j’y ai passé des jours et des nuits. Maintenant si une plainte est déposée contre moi, non seulement je serais ruiné, non seulement je ne pourrais plus faire mes expériences, mais ma femme risque de ne rien comprendre et de me laisser. Toutes mes raisons de vivre seront évanouies. Il ne me restera qu’à quitter ce monde.

Pivert commença à s’inquiéter sérieusement de la santé mentale de son interlocuteur.

– Bon mon ami ne me rappelle pas, je vais essayer de le joindre, proposa-t-il.

Il s’isola quelques instants persuadé que le plan de Brigitte ne fonctionnerait pas. Mais il se contraint à l’essayer. Il laissa passer deux minutes et revint.

– Bon alors deux choses : Je vous ai menti tout à l’heure, mon ami ne viendra pas, il est hospitalisé dans un état grave !

Sarriette encaissa sans rien dire.

– La deuxième chose c’est que si vous voulez éviter un dépôt de plainte, c’est toujours 30.000 euros.
– Sans aucune garantie pour moi ! N’y comptez pas !
– Alors il y aura un procès et vous le perdrez !
– Vous n’avez aucune preuve !
– On a un flacon !
– Je vous ai dit, j’ai vendu vingt versions différentes du produit…
– Si mon ami meurt, ce sera un procès pour homicide involontaire, ce sera les assises, faute de preuve tangible, l’intime conviction sera suffisante.
– Et bien je prends le risque, j’ai eu tort de vous faire des confidences, mais de toute façon, elles n’ont pas été enregistrées…
– Si justement !
– Pardon ?
– Toute notre conversation a été enregistrée.
– Salaud !
– C’est un point de vue !
– J’efface tout si vous me donnez le contenu de votre mallette !
– Allez-vous faire foutre !

Et soudain Pivert changea d’attitude, en bon comédien, il se composa un visage tourmenté :

– Vous m’avez traité de salaud ! Vous avez raison. Moi aussi je vous dois la vérité.
– Qu’est-ce que vous allez me raconter ?
– Je n’ai aucun ami malade !

Sarriette poussa un ouf de soulagement.

– Ça fait du bien, hein ?
– A qui le dites-vous !
– Le produit m’a été revendu par une connaissance que j’ai ensuite perdu de vue. J’en ai pris, je ne l’ai pas supporté et je l’ai jeté à la poubelle. Puis j’ai eu un remords, comme je n’aime pas les charlatans, j’avais décidé de vous mettre hors d’état de nuire, je vous ai donc fait rechercher, je sais donc qui vous êtes, Monsieur Sarriette !
– Et bien bravo !
– Et j’ai récupéré votre produit qui est actuellement en cours d’analyse.
– C’est ça vos révélations ?
– Il y a autre chose ! J’ai vraiment honte d’avoir tenté un chantage, cet enregistrement existe, je vais vous le faire écouter, venez près de moi.

Sarriette s’approcha de l’ordinateur portable de son interlocuteur.

– Voilà, je l’arrête, vous voulez l’écouter ?
– Pour quoi faire ?
– Pour constater que je ne bluffe pas.

 » Je m’appelle Lidenbrock, Constantin Lidenbrock… » débita le haut-parleur de l’ordi.

– Oui, bon, ça va, j’ai compris… Ça ne constituera pas une preuve, vous le savez bien !
– Non mais ça peut participer à « l’intime conviction »
– A l’intime conviction de qui ? Il n’y a pas d’homicide involontaire puisque votre copain n’existe pas.
– A celle des enquêteurs ! Mais rassurez-vous je vais l’effacer !
– Vous voilà devenu raisonnable ! Et à quoi devrais-je ce subit élan de générosité
– Je ne suis pas un salaud ! En fait vous m’avez touché quand j’ai compris que toute cette histoire n’était motivée que par l’amour de votre femme… Vous savez vous servir d’un ordinateur ?
– Oui !
– Alors détruisez vous-même l’enregistrement vous serez sûr !
– Non faites-le mais je vous regarde… il faut le supprimer définitivement, pas seulement le mettre à la corbeille !
– J’entends bien ! Voilà qui est fait !
– Merci !
– Je viens de faire un geste énorme…
– Et vous voudriez que j’en fasse un aussi ?
– Appelons ça un gentleman agrément.
– Et sinon ?
– Je n’ose même pas y penser ! Allons ! M’obliger à entamer une procédure qui va nous prendre la tête à tous les deux.
– J’avais l’intention de lâcher 10.000… je vais vous les donner.
– Je ne vous demande pas 20.000…
– Oui, bon voilà 15.000 et on arrête ! O.K. !

Sarriette s’en alla, il n’avait aucune garantie, Pivert aurait bientôt l’analyse du produit, qu’en ferrait-il ? Bof il verrait bien.

Pivert n’était pas mécontent de sa prestation. Après avoir raccompagné son visiteur, il dévoila la tablette masquée sous une chemise en bristol, et vérifia si elle aussi avait enregistré la conversation.

« Ouf ! Ça a marché ! »

Il réécouta afin de vérifier la qualité de l’enregistrement.

« Super ! J’ai vraiment été très bon ! Quand je pense qu’au théâtre on ne me file que des rôles à la con ! »

– Allô, Brigitte ! C’est fait !
– Ça a marché ?
– Je crois que ça te plaira, je t’envoie ça sur ton mail.
– Tu lui as tiré combien ?
– 15 000 !
– Pas mal, il y en a 5.000 pour toi !
– Whaouh, je vais faire la fête !
– Apporte-moi le reste à l’agence dans une enveloppe cet après-midi.

– Allô, Béa ! C’est Brigitte ! Comment tu vas ma bibiche !
– La bibiche va bien, et toi ?
– J’ai une petite enveloppe pour toi, tu peux passer quand ?
– Une enveloppe ? Euh, demain en milieu de matinée.
– O.K. Donne-moi ton mail, je t’envoie l’enregistrement que mon ami a réalisé avec Sarriette. Tu verras c’est édifiant.

Le mail ne tarda pas à arriver. Béatrice décida d’abord de ne pas l’écouter et d’inviter le professeur à l’écouter seul. Mais la curiosité féminine fut la plus forte. Elle ne put qu’être admirative devant la maîtrise avec laquelle l’ami de Brigitte avait mené son entretien.

– Tiens mon petit professeur, c’est un cadeau de ma détective privée, un enregistrement entre Sarriette et un type qui s’est fait passer pour l’un de ses clients.
– Mais comment…
– Je t’expliquerai après ! Je te laisse.

Effectivement, c’était édifiant. Martinov retourna auprès de Béatrice.

– Tu l’as écouté ?
– Comme ça, oui !
– Bon, O.K., ça ne t’intéresse plus. C’est ton droit. Je peux quand même te demander d’aller chercher les résultats demain matin ?
– C’était dans mes intentions.
– Ça te fera arriver vers quelle heure ici ?
– 10 heures, je pense !
– OK, je partirais à Paris dès que tu seras arrivée. Euh, je peux faire comment pour lui faire écouter l’enregistrement.
– Je te prêterai mon ordinateur portable.
– C’est gentil !
– Bien sûr que je suis gentille.
– Ah ! Enfin un sourire !
– Oui parce que mercredi midi cette affaire sera terminée et je n’entendrais plus parler de cette bonne-femme.
– Mais enfin, elle ne t’as rien fait !
– Je la déteste !

Mercredi 10 décembre

A 9 heures 15, Béatrice sort de la Faculté des sciences avec une enveloppe contenant les résultats. Elle prend l’autobus pour regagner la gare Saint-Lazare. Elle se dit tout d’abord qu’il n’est sans doute pas utile de lire l’analyse, puis elle se rend compte que le professeur Martinov risque de s’y perdre, la chimie organique n’étant pas son point fort. Elle ouvre donc et y découvre une liste d’une quinzaine de molécules.

Elles sont listées sous leurs expressions chimiques. Les traduire ne lui pose aucun problème sauf pour trois d’entre-elles pour lesquelles soit elle a des doutes, soit elle ne sait pas.

« Bon, ça va me demander un peu de travail, je ferais ça dans le train avec mon portable. Décidément cette affaire continuera à m’emmerder jusqu’au bout ! »

Son téléphone sonne, c’est un message de Brigitte.

« Si tu pouvais être là à l’heure, j’ai un rendez-vous juste après. Tendre bisous »

Voilà Béatrice fort embarrassée. Elle n’avait pas oublié ce rendez-vous, mais comptait le décaler. Elle s’apprête à répondre en ce sens puis réfléchit :

En fait, elle ne sait pas quelle suite à donner à cette relation qui la trouble beaucoup plus profondément qu’elle ne veut bien se l’avouer.

« En y allant alors qu’elle est pressée, elle ne pourra pas me faire de proposition sexuelle immédiate ! Oui mais… »

Parce qu’il y a un « mais » !

En y allant ce matin, elle n’aura jamais le temps de regagner le laboratoire qu’elle partage avec le professeur Martinov à Louveciennes.

– Allô, mon petit professeur, j’ai eu un contretemps, je n’ai pas le temps de rentrer.
– Mais les analyses…
– Justement, je ne les aurais qu’à 10 heures.
– Sûr ?
– Oui, oui, le gars qui doit me les donner n’arrivera qu’à cette heure-là.
– On fait comment alors ?
– Je t’attends à l’arrivée du train…
– C’est pas très pratique si on a besoin de causer, on pourrait se retrouver au bistrot comme l’autre fois…
– Hum, j’ai vraiment pas envie de rencontrer l’autre dinde !
– Béatrice ! Enfin ! Je vais m’arranger pour y être à 10 h 30. A cette heure-là, elle ne sera pas arrivée.
– O.K.

Elle remet son « déchiffrage chimique » à plus tard et file en métro vers l’agence Zampano.

Les deux femmes s’embrassent chastement mais tendrement.

– Dis donc, toi ! J’attends toujours la réponse à mon mail !
– Mais je t’ai répondu, protesta Béatrice.

Brigitte savait qu’elle mentait, mais n’en fit rien paraître.

– Alors tes impressions ?
– Ben, j’ai trouvé ça parfait, ça conclue l’affaire. Je te dois une fière chandelle.
– Penses-tu, j’y ai trouvé mon compte. Tiens voilà ta petite enveloppe.
– Je n’ose pas refuser.

Béatrice se fit néanmoins la remarque que si Brigitte avait équitablement partagé l’argent soutiré par son complice, elle avait intégralement gardée pour elle celui qu’elle avait soutiré à Sarriette.

« Après tout, c’est de bonne guerre ! »

– Tss, tss, on ne va pas se faire des manières. Je ne peux pas te garder plus, j’ai rendez-vous avec un emmerdeur, il est déjà en salle d’attente. Bisous ?

Et cette fois le baiser fut torride. Brigitte en profita pour plaquer sa main sur l’entrejambe de Béatrice.

– Arrête, tu vas me rendre folle !
– On n’a que le bon temps qu’on se donne ! Je te téléphonerai, j’aimerais qu’on passe une autre soirée ensemble, ce sera probablement la dernière, mais ça nous fera un souvenir. Tu es d’accord bien sûr ?
– Bien sûr ! S’entendit répondre la jeune chimiste.

En sortant, Béatrice ressentit une humidité significative au niveau de sa petite culotte.

Pas moyen de s’asseoir dans le métro, ça allait être la course contre la montre pour mettre au clair l’analyse du labo.

A 10 h 30 elle rejoint la brasserie « aux tourterelles ». Pas de Martinov.

« Pas grave, il va arriver d’un moment à l’autre. Elle sort l’analyse, annote en clair les molécules qu’elle connaît, puis allume son ordinateur portable. La première recherche est un vrai calvaire, il y bien des choses approchantes mais pas celle qu’elle cherche. Or en chimie « l’approchant » ne veut pas dire grand-chose. A la deuxième ! Là encore impossible de trouver quelque chose de cohérent, entre les Raymond la science de Wikipédia et des articles qui survolent le sujet, elle n’est guère avancée. Enfin après avoir épuisé deux pages de Google, elle tombe sur un truc intéressant.

« Molécule interdite en pharmacologie depuis juin 1985, en raison de graves réactions indésirables chez certains sujets et patati et patata. »

« Et bien voilà ! On a trouvé ».

Elle cherche la troisième uniquement par acquit de conscience, et miracle trouve de suite.

« Molécule qui combiné à … Peut se révéler toxique… »

Combiné à quoi ? Ben justement à un autre produit de la liste.

Il n’y avait donc pas une molécule dangereuse, mais deux.

– Bonjour Mademoiselle Béatrice ! Le professeur Martinov n’est pas là ?

« Merde, merde et re-merde : La Fanny ! »

Instinctivement elle regarde sa montre, il est 11 h 50.

« Qu’est ce qui lui prend à cette conne d’arriver en avance ? On ne lui a jamais appris que c’était impoli ? Et Martinov, il est où ?

– Ben non, il n’est pas là, je l’attends.
– C’est vrai que je suis légèrement en avance.

Et Fanny s’assoit en face de Béatrice comme s’il s’agissait de la chose la plus banale du monde.

– Vous avez eu les analyses ?
– Oui !
– Je peux savoir ?

Béatrice lui tend la feuille, ça a beau être traduit, n’empêche que pour le commun des mortels, ça reste du chinois.

– Ça ne me parle pas beaucoup !
– Il y a deux saloperies dedans, ça et celui-là quand il est associé à celui-ci.
– C’est beaucoup dangereux ?
– Pas eu le temps de creuser la question mais en tous cas c’est interdit par le ministère de la santé.

Et voici le professeur Martinov qui débarque.

– Euh, bonjour. Désolé, j’ai eu des problèmes de train !
– Tu n’es pas en retard ! S’étonne Fanny.

Evidemment, elle ne peut pas comprendre.

Martinov s’est assis sur la banquette à coté de Béatrice. La voilà coincée.

– Alors ces analyses ?

Béatrice répète au professeur ce qu’elle a déjà confié à Fanny.

– Donc reprend Fanny, je suis restée quatre jours de plus avec Eugène pour rien, j’aurais aussi bien fait de partir samedi.
– Ce n’est peut-être pas si simple, répondit Martinov, on a un enregistrement à te faire écouter, ça risque de t’être pénible mais tu auras ainsi toutes les cartes en main pour prendre une décision. Béatrice tu peux le faire écouter à Madame.
– Oui, mettez les écouteurs, ça dure à peu près un quart d’heure. Moi je vais vous laisser, tu me laisse passer mon petit professeur.

Mais Martinov fit semblant de ne pas entendre la dernière phrase. Béatrice n’insista pas et rongea son frein.

Fanny écoutait l’enregistrement en passant par toutes les couleurs, blanche, écarlate, un moment elle ne put retenir ses larmes.

– Allons, allons !
– Excusez-moi ! Vous pouvez rembobiner ? J’ai zappé un passage…
– Euh, Béatrice tu peux le faire ?

« Super j’ai une nouvelle fonction : rembobineuse ! »

A la fin de l’enregistrement la pauvre Fanny était dans un drôle d’état.

– Je peux en avoir une copie ?
– Non, ce ne serait pas correct vis-à-vis d’Eugène, il est persuadé que cela a été effacé.
– Et lui, il a été correct avec moi ?
– A mon avis il a été stupide et je pèse mes mots, mais il n’a dit aucun mal de toi bien au contraire.
– Est-ce qu’il était sincère en disant ça ?
– Va savoir !
– Du coup, je ne sais plus où j’en suis !
– Il faut que tu prennes du recul. Il ne faut pas prendre de décisions irréfléchies.
– J’avais bien réfléchi, mais cet enregistrement m’embête. J’avais fini par me persuader qu’Eugène était un salaud. En fait il me parait surtout à moitié abruti ! Et je crois que je suis toujours amoureuse de lui ! Je suis amoureuse d’un abruti ! On gère ça comment ?
– Je te dis : prend du recul !
– Ouais, je vais récupérer mes valises à la consigne et me prendre une chambre à l’hôtel… A moins que tu puisses m’héberger deux ou trois jours ?
– Bien sûr, pas de soucis ! Répond le professeur Martinov

« Manquait plus que ça ! » Maugréa Béatrice in petto.

– Euh ! Intervint cette dernière, ça te dérange si je prends mon après-midi.
– Non, non, pas du tout !

« Tu m’étonnes, comme çà, il va se la sauter tranquilou ! »

Et elle les laissa en tête à tête.

Martinov lui proposa le restaurant, mais Fanny n’avait pas faim, il l’emmena donc à Louveciennes après avoir récupéré ses valises.

– C’est mignon chez toi !
– Bof ! Une tanière de vieux célibataire.
– Jamais marié, jamais de copines ?
– Des copines, mais je n’ai jamais vécu en ménage. Tu veux manger un truc.
– Non pas faim ! Mais ne te gênes pas pour moi si tu veux manger ! Tu sais ce dont j’ai besoin en ce moment ?
– Dis !
– De chaleur humaine !

Le professeur esquissa un sourire.

– Prend moi dans tes bras ! Reprit-elle.

Il le fait, elle pleurniche à moitié, Martinov se fait protecteur, mais n’avait pas prévu que la main de la jolie mature irait si vite se balader sur sa braguette.

– Tu cherches quelque chose ?
– Non j’ai trouvé !

Et hop, la voilà qui se baisse, qui dégrafe la braguette, qui plonge la main à l’intérieur et la ressort avec la bite dedans. L’opération a duré environ 10 secondes.

– Je vais peut-être retirer mon pantalon ! Propose le professeur.
– Comme il te plaira, mon cher ! Dis-moi, ce n’est pas très sexy tes slips, ça fait vieux pépé !
– J’en suis un !
– Mais non, quand on baise on a toujours 18 ans ! N’empêche que tes slips… Elle ne peut pas t’offrir des beaux caleçons ta Béatrice ?
– Ce n’est pas MA Béatrice.
– Tss, vu les regards jaloux qu’elle me lance, j’ai du mal à croire qu’elle est une simple assistante de laboratoire.
– Ce n’est pas mon assistante, mais mon associée. Et on arrête sur ce sujet, je croyais que tu voulais me sucer ?
– Tu fais quoi avec elle ?
– Bon, on arrête !

Et Martinov excédé par la tournure des événements se recule, et remonte son pantalon.

– Ben tu fais quoi ?
– Ecoute Fanny, j’ai accepté que tu viennes à la maison, mais…

Il s’arrête, Fanny ne l’écoute plus, elle est en larmes

– Ouin, je fais que des bêtises en ce moment, pardonne-moi !
– Mais…
– Mais je suis sur les nerfs, tu comprends, je voulais rompre l’autre jour, et il a fallu que je joue les prolongations à la maison, tu peux deviner dans quel état j’ai passé ces trois jours ?
– Certes, mais…
– Alors c’est promis, juré, je ne te parle plus jamais de Béatrice, mais sois gentil, j’ai besoin d’un câlin.

Alors bonne pâte, le professeur se laisse faire, on rejoue la scène, pas besoin d’ouvrir la braguette qui n’a pas été refermée, mais pour le reste c’est du pareil au même sauf que Fanny s’interdit toute réflexion concernant la ringardise du slip.

Et voilà que Fanny a déjà en bouche la bite de Martinov, en quand on dit en bouche, c’est en bouche, la verge entre dans son gosier jusqu’à la garde et elle suce avec une telle ardeur que le professeur craint pour son équilibre.

– Si on s’installait mieux ?

Fanny n’a rien contre, bien au contraire, demande « où ça ? » La chambre semble un endroit tout désigné, ils s’y rendent donc, Martinov finit de se déshabiller et Fanny en fait de même.

– Tu es belle !
– Disons que j’ai de beaux restes.

Elle s’allonge sur le dos, ce qui permet au professeur de jouer les papillons butineurs en posant ses lèvres un peu partout, mais surtout sur les tétions de la belle, ce qui la rend toute chose.

– Mais qu’est-ce qu’il me fait, ce gentil monsieur ?
– Que des bonnes choses !
– Oh, oui, encore des bonnes choses comme ça !
– Hummm.
– Plus bas, il y a des choses encore meilleures à faire.
– On y va, on y va !

La langue du professeur descend là où il convient.

– Tu la trouves comment ma petite chatte ?
– Délicieuse !
– Tu aimes ça bouffer les chattes ?
– J’adore !
– Les bites aussi ?
– Oui, parfois !
– Tu préfères les bites ou les chattes ?
– Comment veut-tu que je te lèche si tu causes tout le temps ?
– Débrouille-toi… Non lèche moi, je me tais, je ne dis plus un mot !

Enfin le silence ! Un silence tout relatif d’ailleurs car tandis que le professeur la doigte du majeur et de l’index avec énergie tout en butinant son clito, la chambre ne tarde pas à s’emplir de gémissements de plus en plus expressifs et de plus en plus rapprochés.

Madame se cambre, madame crie, madame a joui, madame s’affale comme un chique molle.

– Et bien dis donc, tu ne m’as pas raté, toi !
– Hé, hé ! Murmure le professeur qui a sa petite fierté.
– Tu m’avais parlé d’un petit gode…
– Ah, oui, tu veux qu’on joue avec ?
– Montre voir à quoi, il ressemble.

Martinov ouvre le tiroir de la table de chevet :

– Ah ! Il n’est pas là ? C’est encore Béatrice qui l’a foutu je ne sais pas où ?
– Humm, hummm !
– Oui, bon, ça va, tu n’as rien entendu !
– Je n’ai rien entendu.

Le gode était en fait dans l’autre chevet, de l’autre côté du lit.

– Ah, fais voir, il est pas mal ! Et tu fais quoi avec, tu te le mets dans le cul ?
– Ça m’arrive !
– T’es un cochon !
– Je sais !
– Suce-le un peu, je veux voir comment tu fais !
– Ça t’excite de me voir sucer un gode ?
– Ça m’amuse aussi !

Le professeur lui fit alors une démonstration de ses talents de suceur, travail de la langue autour du gland factice et longue introduction buccale.

– Tu m’a l’air d’un super suceur de bites, toi ? Tiens, ça me plairait bien de t’en voir sucer une vraie !
– Ah, oui ?
– Tu ne connais pas quelqu’un ?
– C’est l’occasion qui fait le larron, j’ai fait ça quelque fois, mais je n’ai pas de contacts réguliers.
– Et si moi je te trouvais quelqu’un ?
– On verra… le gode tu le veux un peu pour toi ?
– Oui donne, je vais te l’enfoncer dans le cul ! Mets-toi en position mon vieux cochon, je vais bien t’enculer.
– Il faudrait mettre une capote et du gel, en principe, il devrait y avoir tout ça dans le tiroir.
– A moins que Béatrice ait rangé tout ça ailleurs !
– Pardon ?
– Non, non j’ai rien dit ! Ah, j’ai trouvé les capotes, par contre le gel…
– Tant pis pour le gel, allez vas-y enfonce !
– Mais c’est qu’il est très demandeur cet homme-là ! Tu sais que t’es rigolo avec le cul comme ça, c’est attendrissant je trouve. Il faut que je lui fasse un bisou à ce trou du cul, il me plait de trop !

Et Fanny joignant le geste à la parole, s’en va fureter de la langue dans le petit troufignon de notre vénérable professeur, qui frémit sous cette caresse subtile.

– Ça sent un petit peu fort, mais ce n’est pas pour me déplaire !
– Oh, mais quelle langue que tu as toi !
– Ça te plait, hein que je te lèche ton trou de balle ? Bon assez rigolé, ouvre-toi bien, j’ai envie d’y mettre un doigt !
– Ne te gène surtout pas !

Elle fait aller et venir son doigt, plusieurs fois de suite tandis que le professeur commence à pousser de petits jappements de plaisir, un deuxième doigt vient accompagner le prmier et ça repart de plus belle.

– T’aimes ça, hein mon gros cochon ?
– Oui, oui, continue !
– Je crois qu’on peut maintenant rentrer le machin.

Le « machin » entre avec une facilité qui déconcerte Fanny.

– Il y a un vibrator incorporé ! Tient à préciser Martinov.
– Un quoi ?
– Un vibrator ! Il faut que tu fasses tourner l’anneau qui est à l’extrémité !
– L’anneau ? Quel anneau ? Ah, le truc là ! Whaou, ça vibre ! C’est génial ce truc !
– C’est réglable ! Tu n’es pas obligé de le mettre si fort. Mais, non, laisse comme ça, c’est trop bon ! Oh, lala ! Arrête, continue, Oh !
– J’arrête ou je continue ?
– Enlève-moi ça !
– Un problème ?
– Non pas vraiment un problème, sauf que j’ai joui, c’est l’inconvénient avec ce genre de pratique.

Effectivement, la simulation de la prostate par le vibrator du gode avait provoqué un écoulement du liquide… prostatique (ben oui !), ça n’avait rien de désagréable sauf que ce n’était pas une vrai jouissance.

– On fait quoi ? Tu t’occupes un peu de moi ? Proposa Fanny.
– Je vais me passer un gant sur le zizi, et je vais prendre une de mes petites pilules miracle, dans vingt minutes, je serais reparti.

Les pilules miracles ce sont du « Lapin dur », puissant aphrodisiaque inventé par Béatrice et le professeur, il y a quelques années déjà et qui leur permirent de faire modestement fortune. (voir cet épisode)

De retour de la salle de bain, le professeur trouva Fanny allongé sur le dos, se tripotant nonchalamment la moule.

Il entreprit alors de lui embrasser le bout de ses seins, d’abord avec une certaine tendresse, puis avec de plus en plus d’avidité. Du coup la main de la belle se montra plus hardie et se mit à s’exciter le clitoris avec frénésie, jusqu’à en jouir dans un geyser de mouille.

« Putain ! J’aurais dû mettre une serviette ! Il va falloir que je refasse tout le lit !  » Maugréa in petto le professeur Martinov.

Bientôt les premiers signes à la réaction du « Lapin dur » se firent jour. Le professeur se mit à transpirer et à avoir grand soif, il se précipita au lavabo et avala une grande rasade de flotte, quand il revint il avait la bite au garde-à-vous.

– Madame, souffrez que je vous encule ! Annonça Martinov se croyant au théâtre.
– Enculez-moi, cher ami, enculez, moi, mon trou du cul de salope en chaleur est à votre disposition.

Le temps de se couvrir et la bite du professeur est dans le fondement de la brune. Martinov la pilonne comme si on l’avait doté d’un moteur intégré. Fanny braille tant et plus. Le rythme est infernal. Accélération, jouissance, tout le monde s’écroule.

Le professeur reste hagard quelques secondes, le visage rougi par le sang, les yeux exorbités et la langue toute sèche.

– On ne m’avait jamais enculé aussi bien ! Conclut Fanny.

Ces petites fantaisies ont un peu épuisé notre vert professeur qui peine à reprendre ses esprits. Fanny se fait chatte et lui caresse affectueusement la poitrine.

– C’est un mec comme toi qui m’aurait fallu !
– Tu ne m’aurais pas supporté longtemps ! Je suis maniaque, imprévisible et j’ai un sale caractère.
– Ça ne me changerais pas beaucoup d’Eugène et au moins toi tu n’es pas frappé.

Martinov se dit qu’il était urgent de recadrer la situation :

– Fanny, jouons cartes sur table, est-ce que tu es en train d’essayer quelque chose ?
– J’ai le droit d’essayer, non ? Répondit-elle se faisant câline.
– Je ne te reproche pas d’essayer !
– Réfléchis-y ! C’est bien toi qui dit qu’il ne faut jamais prendre de décisions précipitées.
– Je ne veux pas te laisser de faux espoirs !
– Tu veux que je te suce encore ?
– T’as le droit d’essayer, mais ça ne marchera pas !
– Même avec tes petites pilules ?
– Faudra attendre 20 minutes.
– On n’est pas pressé.

à suivre

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8 réponses à Martinov 17 : L’élixir du docteur Lidenbrock – 8 – Fanny comme la braise par Maud-Anne Amaro

  1. Verdier dit :

    De l’érotisme brulant autour d’un personnage intéressant

  2. Xav dit :

    mon érectomètre a bandouillé sévère

  3. baruchel dit :

    Pas mal trouvé ce personnage de Fanny

  4. lorelei dit :

    Superbe ambiance érotique, beaucoup d’humour et jolie plume

  5. lesueuer dit :

    Quand je serais vieux je veux être comme le professeur Martinov, un vieux cochon sympathique

  6. sapristi dit :

    Super histoire, chaude et bandante

  7. 2mario dit :

    Maud-Anne a un don pour nous raconter ce genre de choses, j’en suis tout chose

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