Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas – 22 – Jeux de rôles par Maud-Anne Amaro

Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas
22 – Jeux de rôles par Maud-Anne Amaro

Mercredi 22 janvier, vers 18 heures

Eric Duvallès est un angoissé. Si la veille il avait été satisfait de s’être confié, il était aujourd’hui dans un état d’esprit assez différent. Il se posait milles questions et se demandait s’il avait bien fait. Après tout, cette Parma, il ne la connaissait que depuis un peu plus d’une semaine, il s’en était amouraché mais se rendait compte qu’il ne savait pas pratiquement rien d’elle. Peut-être était-elle une aventurière ? Mais dans ce cas que cherchait-elle ? Elle ne michetonnait pas, n’avait pas d’exigence financières, mais voilà qu’après s’être débrouillé pour lui réaliser un petit fantasme passager, elle se faisait fort de lui réaliser le fruit de ses obsessions les plus secrètes !

« Comment pourrait-elle faire une chose pareille ? Elle ne va quand même pas me dénicher un de ses copains en me disant : « voilà, tu peux lui sucer la bite et après il va s’en aller ! » Non, ce n’est pas possible !

A 18 heures, ils se retrouvèrent au studio à Mouffetard. Parma était d’excellente humeur. Après avoir échangé quelques banalités, elle sortit le godemiché qu’elle avait dans son sac.

– Regarde ce que j’ai apporté !

Duvallès ne comprend pas, il sait ce qu’est un gode, mais se demande ce que Parma fait avec ça.

– C’est quoi ? Demande-t-il bêtement.
– Ben, c’est un gode !
– Je le vois bien, je ne suis pas idiot, mais tu veux qu’on en fasse quoi ?
– C’est par rapport à ton fantasme…
– Mais Parma, tu n’y es pas du tout, c’est du plastique, c’est froid, ce n’est pas vivant.
– Bon, bon, n’en parlons plus.

Elle n’insista pas et remisa le sex-toy au fond de son sac. Son plan battait de l’aile. Elle pensait le faire jouer avec, lui montrer comment faire une bonne fellation, l’exciter, puis après lui proposer une vraie bite. Oscar attendait qu’elle l’appelle, il était dans le quartier en train de boire un pot dans un bistrot.

Duvallès était satisfait, si c’était comme cela qu’elle pensait réaliser son fantasme, c’était raté, elle lui fouterait désormais la paix avec ça ! Il se rendit compte alors que non seulement il avait un fantasme obsessionnel, mais qu’il vivait dans la crainte de le réaliser.

Alors évidemment quand Parma jouant une dernière carte lui annonça :

– Remarque si tu veux du vivant, je peux aussi t’arranger ça !

Il fit une drôle de tronche.

– Soit gentille, laisse tomber !
– Rappelle-toi ce que je t’ai dit hier : Quand un fantasme est réalisable, il faut le réaliser, sinon, ça tourne en névrose obsessionnelle.

« Peut-être a-t-elle raison ? » se dit-il.

– Et tu verrais ça comment ? Demanda-t-il par simple curiosité.
– J’ai discuté cet après-midi avec un vieux copain, il est bisexuel et il adore qu’on le suce…
– Non, arrête !
– Laisse-moi finir, ça ne t’engage à rien : si tu veux je l’appelle, il te montre sa queue, elle est très belle tu sais, tu pourras la toucher et la sucer, et après il s’en ira… et tu ne le reverras jamais plus.

Duvallès ne sait que répondre, il murmure un presque inaudible :

– Je vais réfléchir.
– Tu en meurs d’envie, lance toi, une occasion comme celle-ci, tu n’en n’auras peut-être jamais d’autres.
– Qu’est-ce que tu me fais faire ?
– C’est pour ton bien, Eric, je ne veux pas qu’il y ait de fantasmes refoulés entre nous.
– Bon, bon, je veux bien essayer, mais ça me gêne un peu.
– Qu’est ce qui te gêne ? Toutes les conditions sont réunies pour que ça marche : Ça ne se passera pas uniquement entre hommes puisque je serais là. Moi ça ne me gêne pas du tout. Le mec il ne demande qu’à être sucé sans qu’il y ait de suite. Je ne vois pas ce qui peut te gêner ?
– S’il me reconnaît après dans la rue ?
– Mais qu’est-ce que ça peut foutre ? Oh, j’ai une idée quand il va rentrer, tu lui tourneras le dos et à ce moment-là, je lui mettrais un bandeau sur les yeux.
– T’as réponse à tout !
– Je vais l’appeler pour qu’il vienne !
– Pas maintenant !
– Si ! Il faut battre le fer quand il est chaud.
– Tu avais tout préparé, n’est-ce pas ?
– Je l’ai fait pour toi, Eric ! Je téléphone ?
– Bon, puisque tu y tiens tellement.

Elle téléphone à Oscar, il demande de venir dans un quart d’heure et lui donne rendez-vous au pied de l’immeuble.

– Bonjour ! dit simplement Oscar.
– Bonjour ! Excusez-moi de vous tourner le dos.

Parma lui bande les yeux d’Oscar, lui baisse son pantalon. Duvallès s’approche, le cœur battant à cent à l’heure. La femme prend d’abord le sexe en bouche afin de le faire bander convenablement.

– Voilà, à toi de jouer !

Et c’est le miracle. Quand Oscar est entré Duvallès cherchait encore un prétexte pour se défiler, mais la vue de cette queue tendue a changé la donne, son cerveau a passé le relais à son propre sexe. L’image de son fantasme est là devant ses yeux.

Quelques secondes après, elle était dans sa bouche.

Il suce, il suce n’importe comment, mais il suce à en attraper des crampes de mâchoires.

Parma s’aperçoit qu’il ne sait pas sucer, elle hésite à intervenir, à lui indiquer ce qu’il convient de faire, mais elle ne le fait pas, l’important est qu’il réalise son fantasme, s’il y a une suite ce sera différent.

Au bout d’un certain temps (difficile de compter le temps dans ces moments-là !) Duvallès s’arrête et se relève. Parma comprend que son fantasme ne va pas jusqu’à l’éjaculation. L’affaire est donc terminée.

– Tourne-toi, il va partir !

Parma retire le bandeau !

– OK ! Tu te casses, lui souffle-t-elle
– On ne m’a jamais aussi mal sucé !
– Chut !

– Au revoir Monsieur, content de vous avoir fait plaisir !
– Merci, Monsieur, bonne soirée.

Parma s’approche de Duvallès qui bande comme un taureau.

– Maintenant je vais te soulager, mon gros biquet ! Allonge-toi, j’arrive !

Elle le chevaucha quelques minutes aux termes desquelles sa queue débordante d’excitation cracha violemment sa jouissance.

Parma ne pensa même pas à simuler, elle songeait déjà à la suite.

Et la suite promettait d’être grandiose, un vrai rôle de composition, si elle réussissait elle gagnerait sur les deux tableaux : non seulement sa mission serait accomplie, mais elle n’aurait plus aucun scrupule à solliciter des premiers rôles au cinéma !

– Alors, heureux ?
– Pour l’instant, oui, je plane ! Tu te rends compte : un fantasme qui m’obsédait depuis plus de trente ans, j’ai un peu honte quand même !
– Honte de quoi ? Tu n’as fait de mal à personne à ce que je sache.
– Je sais, mais il a le poids de mon éducation.
– Laisse tomber, ça ! La vie est trop courte pour se mettre des carcans autour du cou.
– Et puis, je me demande comment je vais gérer ça maintenant ?
– Ne te pose donc pas de questions métaphysiques ! Tu verras bien ! Fais-moi un bisou !

Ils se roulèrent une pelle.

« C’est peut-être la dernière ! » Pensa-t-elle avec un brin de nostalgie.

– Je ne comprends toujours pas pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Demanda-t-il.

« C’est le moment ! Attention pour la grande scène du 2  »

Elle commença par se composer un visage visiblement attristée, elle se mordit les lèvres, s’efforçant de faire venir ses larmes.

– Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
– Tu veux vraiment savoir pourquoi j’ai fait tout ça ?
– Mais qu’est-ce qui se passe ?
– Il se passe que je suis la reine des salopes !
– Mais, mais, mais… balbutia-t-il.
– En te rencontrant, j’étais bien service commandé.
– Hein ?

Le visage de Duvallès se décompose.

– Je devais te séduire, te rendre complètement dingue de moi. Et tout ça pour te demander un truc énorme. Mais je laisse tomber…
– Quel truc énorme ?
– Ça n’a plus d’importance maintenant, je me sens pas assez salope pour faire du chantage au sentiment. On va en rester là.
– Mais c’est quoi ce truc énorme ?
– Je vais te dire un truc ! En dix jours, j’ai appris à te connaître, tu n’es pas le genre de type à qui on en a rien à foutre de faire une vacherie. T’es trop gentil ! J’espère que je t’ai donné du plaisir, pour le reste, j’ai vu que j’avais affaire à quelqu’un d’intelligent, je suppose que tu ne te faisais pas trop d’illusions sur l’avenir de nos relations. Je vais partir, te laisser, si tu veux on s’embrase, sinon tant pis !
– S’il te plaît, c’est quoi ce que tu devais me demander ?
– On se quitte sans bisou, alors ?
– Parma ! Tu ne souhaites pas aller au bout de ta… de ta… ta mission, d’accord, mais une autre personne prendra peut-être le relais, j’ai le droit de savoir !

« Il a oublié d’être con, ce mec ! »

– Evidemment, vu comme ça ! Bon alors d’accord, je vais te le dire : J’étais chargé de m’arranger pour que tu abandonnes les poursuites contre Romain Framboisert.

La tronche de Duvallès !

– Les poursuites ? Quelles poursuites ?
– Tu as bien porté plainte contre lui, non ?
– Mais jamais de la vie !

Elle est sur le cul, Parma !

– Je ne pige plus rien !
– Je suppose que tu connais l’affaire dans ses détails. J’ai déclaré à la presse que je portais plainte, mais ce n’était que de la com. Mon avocat m’a dissuadé de le faire, on aurait perdu, notre sécurité interne offrait trop de failles et nos concurrents ne nous auraient pas loupés.

Du coup Parma étouffa un petit rire nerveux.

– Tout ça pour rien ! Bon c’est peut-être aussi bien comme ça ! Ça m’aurait embêté qu’on continue à te harceler.

Elle va pour partir, complètement dépitée, mais Duvallès veut en savoir davantage.

– C’est Framboisert qui vous a confié cette mission débile ?
– Non, j’ai eu affaire à un intermédiaire. Framboisert, je ne l’ai jamais vu !
– C’est votre métier de faire des trucs comme ça ? Vous êtes call-girl ?
– Non, on m’a proposé, ça comme ça, un simple concours de circonstances.
– Et ça paye bien ? Demanda-t-il d’un ton sarcastique.
– Pfff ! Je l’ai fait surtout contre la promesse d’avoir un rôle au cinéma.
– Ah ! Vous voulez faire du cinéma ?
– Ben oui !
– Vous allez faire quoi maintenant ?
– Rentrer chez moi, qu’est-ce que voulez que je fasse d’autre ?
– Et rendre compte de l’échec de votre mission, je suppose ?

Un échec ? Etait-ce un échec, plutôt un énorme malentendu.

– On verra ça demain !

Elle se dirigea vers la porte.

– Vous laissez des affaires à vous ! Lui dit-il.

Elle se retourna, sembla hésiter sur ce qu’il convenait de faire, resta plantée, le regard fixe. Quelques larmes apparurent, de vraies larmes cette fois.

– C’est ça, pleurniche, comme ça tu pisseras moins !

Cette inhabituelle vulgarité de la part de Duvallès eut pour effet de lui provoquer cette fois une véritable crise de larmes.

– Bon on se calme ! Lui lança-t-il en s’approchant d’elle.
– Eric ! Je ne suis pas une salope !
– Je n’ai jamais prononcé de mot !

Ils sont maintenant très près l’un de l’autre et tous deux aussi désemparés.

– Je vais y aller ! Reprend Parma.
– Tu prends tes affaires ou je te les mets de côté ?
– Je passerai demain. A 18 heures ça ira ?
– Oui !
– Au revoir Eric !

Duvallès soupire un grand coup, s’approche un peu plus…

– Je te fais quand même un bisou ! Murmure-t-il, la voix chevrotante.

Un bisou dans le vide, joue contre joue comme s’il embrassait une vieille cousine.

– Mieux que ça ! Lui souffle Parma.

L’instant d’après ils se roulaient une galoche comme deux amoureux sous un porche.

– Je peux rester un peu ? Osa Parma.
– Bien sûr ! Va t’arranger un peu, je t’emmène au restaurant.
– Tu ne préfères pas qu’on se commande des pizzas comme le premier soir ?

C’est donc ce qu’ils firent. Ils dînèrent en faisant presque comme si de rien n’était, Duvallès aurait sans doute aimé en savoir davantage sur cette femme mystérieuse, mais à tout prendre, maintenant que l’aventure touchait à sa fin, il se dit qu’il préférait garder dans son souvenir l’image de cette femme sortie de nulle part et qui avait réussi à l’émerveiller pendant quelques jours. Après avoir dîné, ils profitèrent du temps relativement clément pour se balader dans le quartier, ils allèrent boire un chocolat dans une brasserie, échangeant peu de paroles. En rentrant, ils firent l’amour et Parma ne ménagea pas sa peine afin que Duvallès prenne le maximum de plaisir, puis ils s’endormirent, blottis l’un contre l’autre.

Jeudi 23 janvier

– Bon, maintenant on va se séparer, mais on ne va pas se dire adieu. Si tu veux me revoir de temps en temps que ce soit pour une soirée ou pour une heure, je ne me déroberai pas. Je sais que tu es un mec bien et que tu n’en abuseras pas, mais pour moi ce ne sera pas une corvée, d’accord ?
– D’accord ! Répondit-il avec des trémolos dans la voix.

– Comment ça, il n’a pas porté plainte ! S’exclama Oscar Lichtenberger.
– Ben, oui, et vu la façon dont il m’a annoncé ça, je peux t’assurer qu’il ne bluffait pas.

Oscar trouva alors un prétexte pour téléphoner chez les Framboisert. Edith lui confirma qu’ils n’avaient aucune nouvelle de cette fameuse plainte. Romain aurait dû être convoqué en ce sens à la police depuis longtemps et ce n’était pas le cas.

– Bon, ben tant pis ! Marmonna-t-il après avoir raccroché.
– Pour Framboisert, c’est aussi bien comme ça, non ?
– Pour lui, oui, mais pour la bonne surprise que je voulais lui faire, c’est le fiasco. Et moi qui m’étais investi à fond…
– Bon, tu ne vas pas pleurer ! C’est la vie ! On fait les comptes ?
– C’est ce qui s’appelle foutre du pognon par la fenêtre. Je te fais un chèque !
– Voui !

Et tandis qu’il le rédigeait, elle ajouta :

– Et pour ce rôle au ciné ?
– Le rôle, c’était si tu avais réussi ta mission…
– Oh ! Je ne l’ai pas raté non plus, c’est la mission qui s’est barré en couilles, je n’y suis pour rien.
– Et alors on fait comment ? Ce serait de l’argent on couperait la poire en deux, là, je ne peux pas, je ne vais pas te donner un demi rôle.
– T’avais qu’à te renseigner mieux !
– Je me serais mieux renseigné, je ne t’aurais pas proposé ce truc ! Bon je double le montant du chèque, ça ira ?
– Bien obligé ! C’est pas encore demain que j’aurais mon nom en gros sur les affiches.
– De toute façon je conserve ton numéro…
– Tu en as combien de numéro de nanas dans tes calepins ?

Oscar ne sut répondre que par un sourire idiot.

Seule dans la rue, Parma se demanda ce qu’elle allait faire. Pas de perspective, pas de projet, rien. Elle s’en alla boire un chocolat. Son rêve de carrière au cinéma s’éloignait inexorablement. Ni Portillo, ni Oscar n’avait voulu le réaliser, et pourtant elle s’était donnée sans compter, d’abord ces longs mois avec Michael Dereine avec qui elle était encore officiellement mariée, puis cette mascarade avec Duvallès. Duvallès ! Si elle lui proposait qu’il l’entretienne, accepterait-il ? Elle se garda cette piste en réserve. Sinon quoi faire ? Vivre de ses charmes, après tout, des Duvallès en puissance, il y en avait à la pelle et peut-être un jour tomberait-elle sur le « roi du pétrole » ?

« Merde, il est froid, ce chocolat ! »

Vendredi 24 janvier

Oscar avait du mal à digérer sa déconvenue causée par le loupé de la mission de Parma. Une réussite l’aurait énormément rapproché du couple Framboisert. Là il se demandait comment faire, quand il avait eu Edith au téléphone la veille, elle s’était certes montrée sympathique, mais n’avait pas prononcé la petite phrase qu’il souhaitait entendre genre : « on pourrait se voir un de ces jours… » et de son côté il n’avait pas osé en prendre l’initiative. C’était son problème à Oscar, les gens se liait avec lui facilement en raison de son charisme et de sa tchatche, puis se lassait de lui car il devenait inexorablement collant.

Il consulta sur son smartphone la liste des taches à exécuter : « prendre rendez-vous chez le dentiste », « faire réparer sa sonnette d’entré »… Rien que des trucs qui lui prenaient la tête. Et puis  » récupérer la maquette de draisienne chez Martinov ». Il téléphona à ce dernier, lui proposa de passer le récupérer le lendemain dans la matinée.

Il le regretta aussitôt après avoir décroché, il ne se sentait pas prêt à affronter le regard de Béatrice après l’avoir sollicité pour cette sauterie finalement inutile chez Duvallès. Quelque part cette femme l’impressionnait.

Etre impressionné par une femme, lui, Oscar, voilà qui était à peine croyable !

Il eut alors l’idée saugrenue de demander à Parma de lui rendre le service d’y aller à sa place.

– En somme, vous me proposez un boulot de coursier ? Se moqua-t-elle au téléphone.
– La course vous sera grassement payée ! Et puis cela vous permettra de revoir Béatrice !
– Rien à cirer de Béatrice, je ne suis pas gouine, moi !
– Elle non plus ! Bon, vous refusez alors ?
– Non, je vais y aller, ça me fera une balade.

Elle aurait bien été incapable à ce moment-là d’expliquer pour quelle raison elle avait accepté. Ce n’est que plus tard qu’elle le comprit. Car parfois l’inconscient travaille…

Lundi 27 janvier

– Oscar va venir à 11 heures, il est bien gentil, mais j’ai peur de retomber dans un engrenage et qu’il ne redevienne collant. Par conséquent, j’ai pas trop envie qu’il s’éternise, je lui dirai qu’on a un autre rendez-vous juste après et qu’on est invité au restau. Qu’est-ce que tu en penses, Béatrice ?
– La même chose que toi, mon petit professeur !

Mais quand à 11 heures, Béatrice ouvrit la porte d’entrée dont la sonnette venait de retentir, elle poussa une exclamation de surprise !

– Parma ! Qu’est-ce que tu fous là ?
– C’est Oscar qui m’envoie !
– Ah, bon ? Il a eu un empêchement !
– En fait j’en sais rien, il m’a demandé si je voulais aller chercher son machin à sa place. Alors comme j’avais rien d’autre à faire…
– Rentre !

Le professeur Martinov étonné d’entendre une voix féminine sur le pas de la porte s’était approché et dévorait des yeux la jolie brune en se remémorant sa dernière visite particulièrement mouvementée au laboratoire.

– On te fait un café ? lui propose Béatrice !
– Volontiers !

Et bien sûr, Béa ne tarda pas à poser la question qui lui brûlait les lèvres :

– Alors comment ça s’est passé après mon départ de chez Duvallès ?
– Le bide ?
– Comment ça ?
– Il m’avait dit qu’il fantasmait sur les trios, mais en fait il m’avait dit ça pour me cacher son vrai fantasme.
– Ah bon, et c’était quoi ?
– Bof ! Il voulait sucer une queue !
– Lui aussi ! Ce doit être la mode !
– J’ai donc proposé à Oscar de payer de sa personne.

Léger mensonge mais quelle importance ?

– Il l’a fait ?
– Oui ! Et après j’ai « travaillé’ Duvallès, je lui ai joué la grande scène que j’avais préparé, et là il m’a répondu qu’il n’a jamais porté plainte contre Framboisert ! Autrement dit on a fait tout ça pour des prunes.
– Elle est bonne celle-là !
– Façon de voir les choses ! Répondit Parma d’un ton dépité.
– Pourquoi ? Oscar n’a pas été réglo ?
– Oui et non, il m’a bien payé, mais sa promesse de me faire entrer dans le monde du ciné… envolé !
– Alors, tu vas faire quoi, maintenant ?
– J’en sais rien, j’avais envie de parler, de raconter ce truc à quelqu’un, maintenant c’est fait, ça m’a fait du bien !

Parma à ce moment dévisagea le professeur d’une drôle de manière.

– Euh, j’ai emballé le modèle réduit d’Oscar dans un petit paquet, c’est un petit peu fragile, mais je l’ai bien protégé… intervient ce dernier.
– Je vais vous dire un secret ! Dit alors Parma. Oscar m’a raconté plein de choses sur vous ! Des choses très osées !
– Je vois ! Bravo la discrétion ! Si je le revois, il va m’entendre.
– Il est plus bête que méchant, vous savez ! Mais moi, je vais vous dire une chose, que vous soyez si libéré, si décontracté, je trouve ça très cool. Si tout le monde était comme vous, on s’emmerderait moins sur Terre.
– C’est gentil !
– Non, c’est sincère ! Mais arrêtez de me déshabiller du regard avec cet air malheureux, vous ressemblez à Droopy.
– Mais je ne vous déshabille pas…Commença-t-il à protester.
– Si, si tu la déshabilles ! Intervient Béatrice en riant !
– Mais tout le monde est contre moi !
– Allons, allons, ne vous fâchez pas ! Moi je ne suis pas fâchée ! On se fait un bisou ?

Elle n’attend pas de réponse et embrasse le professeur sur le bord des lèvres.

– Hum, vous sentez bon, vous mettez quoi comme eau de toilette ? Lui demande-t-elle.
– Je sais pas, c’est un cadeau !
– Oh, le gros coquin qui se fait offrir de l’eau de toilette par les dames, c’est toi Béa ?
– Non, ce n’est pas moi.
– Mais vous avez plein de maîtresses, alors ? Quel homme !
– Non, je n’ai pas plein de maîtresses… (Puis réalisant qu’il n’avait nul besoin de se justifier) et d’abord ça ne vous regarde pas.
– Ecoutez, je vous propose d’aller droit au but. Il est évident que vous ne seriez pas contre le fait de me sauter…
– Mais…
– Et il se trouve que je ne suis pas contre non plus ! Ne me demandez pas pourquoi, mais depuis une dizaine de jours j’ai comme une attirance irrésistible envers les petits vieux sympas ! Alors on y va ?
– Pardon ? On y va où ?
– Ben dans votre chambre !
– Mais !
– Laisse-toi faire mon petit professeur ! Tu en meurs d’envie ! Intervient Béatrice.
– Pincez-moi, je rêve ! Commenta Martinov en prenant le chemin de la chambre.
– Et moi alors, je fais banquette ? Fit mine de s’étonner Béatrice
– Tu veux mater ? Répondit Parma
– Laisse tomber ! Amusez-vous bien !

– Vous me faites beaucoup d’honneur ! Déclara Martinov.
– Ce n’est pas de l’honneur, en fait j’ai un truc à vous demander en privé.
– Je me disais aussi !
– Je peux m’asseoir sur le bord du lit ?
– Je vous en prie !

Elle s’assit assez brusquement, ses fesses s’enfoncèrent dans la douce mollesse de la literie.

– Et ben, il est drôlement douillet votre plumard !
– Il est à votre goût ?
– Je crois oui ! Monsieur Martinov, je vais être très directe, je trouve inutile de tourner autour du pot. Ce qu’Oscar m’a dit sur vous m’a intéressé…
– Oscar devrait surtout prendre des cours de discrétion.
– Il vous aime bien, vous savez ?
– Si vous en veniez au fait ! Vous m’aviez dit vouloir être directe.
– Monsieur Martinov, avez-vous déjà fréquenté des escorts ?
– Des quoi ?
– Des prostituées, on va dire.
– Mais ça ne vous regarde pas !
– C’est donc « oui », sinon vous m’auriez répondu « non ».
– Mais enfin, pourquoi cette question ?
– Parce que vu votre âge, si je peux me permettre, vous devez avoir une sacré expérience. Et j’ai besoin de cette expérience.
– Pourquoi ? Vous voulez écrire un livre ?
– Non ! J’envisage d’exercer, j’ai besoin de conseils, juste l’essentiel histoire de ne pas faire d’impair et de ne pas passer pour une nunuche.
– Je rêve ! Vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ?
– Tout à fait !
– Et si je vous aurais répondu « non » ?
– Oscar m’avait laissé entendre que…
– Non ! Ne me parlez plus d’Oscar, je vais attraper des boutons. Je ne me souviens pas d’ailleurs lui avoir fait ce genre de confidence. Et pour tout vous dire j’ai surtout fréquenté des prostituées de rue, les escorts comme vous dites, ce n’est pas mon budget.
– Ah ! Mais les codes doivent être les mêmes, non ?
– Je suppose.
– Et bien dites-moi !
– Vous savez, je dois être un grand naïf, quand vous m’avez proposé de venir dans ma chambre, je m’attendais à tout autre chose !

Parma éclata de rire.

– Petit cochon ! Je m’en doute bien, mais ça ce sera les exercices pratiques. Alors je vous propose de jouer un jeu de rôle, vous être le client, je suis la pute, disons que j’ai rendez-vous dans votre chambre d’hôtel, je monte, toc, toc, toc, j’entre et après qu’est-ce qui se passe ?
– Présentation succincte, juste les prénoms, vous me demandez si je désire quelque chose de particulier, on confirme le tarif, et je paie.
– Vous payez ? Comme ça ? Sans avoir rien fait ?
– C’est le client qui prend le risque, la fille élimine celui de ne pas être payé.
– OK, on joue la scène ! Bonjour je suis Parma !
– André !
– Est-ce que vous désirez quelque chose de spécial ?
– J’aime bien les godes
– Pas de problème…
– L’uro aussi !
– Pouce ! C’est quoi ça ?
– Les jeux de pipi !
– Décidemment, figurez-vous qu’Oscar…
– On ne parle pas d’Oscar !
– Vous voulez me pisser dessus ?
– Non, le contraire !
– Ah ! Et elles font toute ça !
– Non pas toutes, mais beaucoup le font sans problème.
– Alors il faudra que je le fasse ?
– Pas forcément, c’est vous qui déterminerez vos tabous.
– Ça ne me gêne pas plus que ça, mais faut que j’aie envie.
– On verra ça à la fin ! Il y a une bouteille de flotte au pied du lit, buvez en un coup !
– Parce que vous voulez le faire pour de vrai ?
– Si vous en êtes d’accord !
– Bon je demande combien pour tout ça ?
– En principe le client et la fille se sont mis d’accord au téléphone, mais il est bon de reconfirmer pour éviter tout malentendu. Voilà l’argent.

Il fit alors semblant de donner un billet.

– Vous faites semblant, là !
– Mon portefeuille est resté en bas ! Vous voulez vraiment que je vous paie ?
– Ce serait plus réaliste !
– Quand je vais voir ces dames, je donne xxx euros, c’est donc ce que je vous propose, question de budget, mais dans la réalité vu votre jeunesse et votre beauté vous pourrez demander deux ou trois fois plus.
– En somme vous voulez que je vous fasse un prix d’ami ?
– On va dire ça comme ça !
– Donc vous me paierez après ? Je croyais que ce n’était pas l’usage ?
– Sauf pour les amis !
– Ah, d’accord !
– Bon on reprend le jeu de rôle, rappelez-vous je suis une pute et je veux que vous réagissiez comme si j’étais une pute. Déshabillez-vous.
– Dans ce genre de relations, généralement on se tutoie
– O.K. Déshabille-toi !

Et tandis qu’il le faisait, Parma s’en alla dans un coin en faire discrètement de même.

– Quand tu te déshabilles, arrange-toi, pour que le client en ait plein la vue. Plus il sera excité, mieux ce sera.

En l’occurrence le professeur Martinov profitait maintenant du spectacle de la magnifique nudité de la belle brune. Quant à son sexe à lui, il était presque au garde à vous.

– Je commence par la pipe, c’est ça ?
– C’est souvent comme ça, mais tu mets une capote au client, c’est toi qui la pose !
– Wha ! Va falloir que j’apprenne ! Pour la pipe c’est obligé ?
– Ne commence donc pas à accumuler les risques…

Elle avait des préservatifs dans son sac et elle réussit sans trop de mal à habiller la queue de notre vert professeur, en revanche le contact de sa bouche avec le latex lui provoqua un mouvement de recul.

– Je ne savais pas qu’il faudrait que je suce des capotes ! C’est nul ce truc.
– C’est les inconvénients du métier.
– Je n’avais pas pensé à ça !
– Je vais te dire un truc : l’escorting c’est un échange : tu donnes du sexe au client, et il te donne de l’argent, et c’est tout ! C’est un business. Ton propre plaisir il est facultatif. Et plus tu exerceras moins tu en auras, je veux dire dans le cadre de ton activité, dans la vie privée c’est autre chose.
– Encore heureux !
– Si tu pensais faire un job qui joignait systématiquement l’utile à l’agréable, autant ne plus y penser.
– Hummm ! Tu me démotives un petit peu là. Mais les filles que tu rencontrais, elles ne déprimaient pas toutes je suppose ?
– Bien sûr que non, la prostitution c’est du relationnel, tu rencontreras des connards, faudra faire avec ou les virer, mais aussi des mecs respectueux et intéressants, avec qui tu pourras même lier des contacts, sortir avec, aller au restau, je veux dire aller au restau entre complices, sans qu’il soit question de boulot.
– T’a fait ça toi ?
– Bien sûr !

Martinov se remémora alors Josie (voir Martinov et le droit piquet) qu’il n’avait pas vu depuis longtemps.

– Et ça s’est passé comment ?
– Ben je lui payais le restau, mais comme je l’aurais payé à n’importe quelle copine, ce n’était pas du business.
– Je croyais que quand on escortait un type au restau, on se faisait payer le temps ?
– Tu fais payer les nouveaux, ceux pour qui l’argent n’est pas un problème, ceux avec qui tu ne te sens pas à l’aise. Avec d’autres, ça pourra être différent, parce qu’ils sont sympas, parce qu’ils t’apportent quelque chose, parce que la relation va au-delà de la simple relation pute-client…
– Ben j’en apprends des choses ! Mais dit donc tu débandes !

Elle se pencha, et manipula de la langue la bite du professeur, s’habituant plus facilement qu’elle ne l’aurait pensé au latex. Au bout d’un moment elle se lassa.

– On va sur le lit ! Je vais te mettre un gode.
– Tu peux me pincer un peu les tétons, avant !
– Pourquoi ?
– Pardi, parce que j’aime bien, c’est une zone érogène chez beaucoup d’hommes mais certains ne le savent même pas !
– Merde, j’en apprends des choses, répétât-elle, j’aurais dû prendre des notes.

Réflexion idiote qui les fit éclater de rire si bruyamment que Béatrice les entendit du laboratoire.

« Et bien, ils ne s’emmerdent pas ces deux-là ! Et moi, je suis là comme une conne, je vais être bonne pour me palucher dans mon coin ! »

– Tas un gode ? Demanda Parma, sinon j’en ai apporté un !
– Non prends le tien ! Ne te sers jamais des sex-toys du client, on ne sait jamais tu peux tomber sur un fêlé qui a trafiqué quelque chose, les risques sont minimes mais ils existent. Pareils pour les capotes, prend toujours les tiennes, il parait qu’il y a des fadas qui s’amusent à les percer avec des trous d’épingles…
– Les salauds !
– De même ne te laisse jamais attacher, même par un client habitué, tu ne connais jamais les gens, tout le monde peut être pris d’un coup de folie !

Parma se souvenant des conseils d’Oscar protégea le gode avant de le faire pénétrer dans l’anus du professeur puis de le faire aller et venir.

– C’est bon ce que je te fais ?
– Ouiii !
– Je suis une bonne pute, alors !
– Continue ! C’est bon…

A ce jeu, elle paraissait infatigable, changeant de main quand elle sentait la crampe.

– C’est bon d’avoir le cul rempli, hein ?
– Ouiii !
– Imagine que c’est une vraie bite qui est en train de t’enculer en ce moment… une bonne bite que tu aurais bien sucé avant.
– Oh là là !

Martinov n’en pouvait plus et lui demanda de stopper, il fallait maintenant qu’il prenne son plaisir.

– Les mots que j’ai dit, c’était bien ?
– On fera la critique du film après, pour l’instant, il faut que je jouisse.
– Je crois que je peux faire un peu pipi, on va s’occuper de ton petit fantasme.

Quelques instants plus tard, le professeur Martinov était allongé dans la baignoire et se branlait tandis que Parma parvenait difficilement à uriner. Il se débrouilla néanmoins pour se délecter des quelques rares gouttes qui lui dégringolèrent dans le gosier. Puis elle se saisit de la bite et acheva de la masturber jusqu’à ce qu’elle crache son foutre.

– Alors c’était bien ?
– Super ! Répondit-il
– Mais je n’ai pas joui !
– Faudra t’habituer…
– Oui, mais là, en ce moment, j’ai envie, tu vois ?
– Je veux bien te lécher, mais on ne sera plus dans le jeu de rôle !
– O.K. on fait une parenthèse vient me donner ta langue !

Martinov manquait de motivation, il adorait lécher, mais maintenant qu’il avait joui… Il le fit néanmoins, il ne pouvait quand même pas refuser. La chatte était toute mouillée et sentait un peu le pipi, les premiers mouvements de sa langue ne produisirent rien et il allait se résigner à un interminable cuni quand tout d’un coup, la belle brune se mit à gémir, à sursauter et à pousser un hurlement de loup-garou en détresse.

« C’est pas un peu fini de brailler comme ça ! » S’exaspéra Béatrice.

– Je suppose que… on peut continuer à se tutoyer ?
– Bien sûr !
– Je suppose que tu as encore des conseils à me donner !
– J’en sais trop rien ! Il est quelle heure ?
– Presque midi !
– Je t’emmène au restau avec Béa ?
– Pourquoi pas ?

Après avoir pris une petite douche, Martinov et Parma descendirent ensemble.

– Vous n’avez pas été très discrets ! S’amusa Béatrice.
– Non, c’est vrai on a fait du bruit ? Fit mine de s’étonner le professeur.
– Mes sous ? Intervint Parma

Et devant les yeux étonnés de Béatrice, Martinov sortit quelques billets de son portefeuille afin de les donner à Parma.

– Ben oui ! Intervint cette dernière, il me paye sa passe, j’espère que ça ne te choque pas, ma jolie ?
– Choquée, non, mais j’ai dû zapper un épisode.
– Prépare-toi, on va bouffer dehors !

Et nos trois joyeux comparses sortirent bras dessus, bras dessous, tandis que des flocons de neige dégringolaient mollement du ciel.

Epilogue

Eglantine Soufflot est une belle femme, brune, bronzée, très élégante dans son tailleur beige, la quarantaine sourire carnassier.

C’est Béatrice qui avait pris le rendez-vous et le professeur Martinov n’avait pas encore bien compris pourquoi. « Ça peut être amusant, avait juste indiqué la jeune chimiste. »

Eglantine Soufflot sortit de sa sacoche un porte bloc-notes en cuir qu’elle ouvrit sur une page vierge, puis un stylo de marque. Une vraie business-woman.

– Je suis responsable commerciale chez « Désir-Plaisir », nous commercialisons des sex-toys.
– Oui ! Approuva Martinov qui savait déjà tout cela.
– Vous êtes, je crois l’inventeur de ce gadget ridicule vendu sous le nom d’Adultère-Stop…
– Mais pas du tout…
– Allons, allons, je me suis renseignée, mais je comprends votre réaction, il n’y a vraiment pas de quoi être fier d’une invention pareille…

Martinov éclata !

– Si vous êtes venu pour nous faire la morale, la sortie c’est à droite.
– Je ne vous fais pas la morale !
– Si ! Vous venez m’emmerdez avec une invention qui n’est même pas de mon fait. J’en ai plus que marre des Adultère-Stop, des Fidélitas et de toutes ces conneries. Disparaissez s’il vous plaît ! Et qu’est-ce que vous êtes en train d’écrire en ce moment ? Pour la dernière fois prenez la porte ou je ne réponds plus de mes actes.
– Inutile de vous énerver…
– Béatrice, peut tu m’aider à jeter cette tarée dehors !

Et alors que Béatrice se lève, Eglantine se cramponne à son fauteuil.
– Si vous m’assurez que vous n’êtes pas l’auteur de ce machin, je suis prête à m’excuser platement de mes sarcasmes.

Hésitations.

– Laissez-moi m’exprimez juste deux minutes, pas une de plus, après je disparais, promis, juré, craché !
– D’accord deux minutes, grouillez-vous admet Béatrice.
– Vous ne l’avez pas inventé, mais vous avez participé à l’invention d’une façon ou d’une autre, c’est ça ?
– Ce serait trop long à expliquer, on juste réalisé un étui de protection… commence Béa.
– Mais qui est l’inventeur ?
– Si on vous demande, vous répondrez que vous ne savez pas ! S’énerve Martinov.
– OK. Ce que je voulais vous proposer c’est de fabriquer un antidote ?
– Un antidote ! N’importe quoi ! On ne fait pas d’antidote à un logiciel !
– Si ! Il suffit de trouver le moyen de bricoler un autre logiciel qui empêchera définitivement la puce d’enregistrer les écarts de température. J’ai déjà pensé au nom ça s’appellera Jalousie-stop. On pourrait en vendre plein en Espagne et en Italie. Vous sauriez faire ?
– Ce n’est pas dans nos cordes… commence Martinov.
– On vous téléphone dans une heure, on vous donnera une réponse, vos deux minutes sont écoulées. Intervient Béatrice.

Une fois Eglantine Soufflot partie, Martinov s’agace.

– Pourquoi lui téléphoner dans une heure, on pouvait dire non tout de suite ?
– Confectionner un truc qui va tromper les maris jaloux c’est une idée qui me plait bien.
– Mais enfin, on ne sait pas faire !
– Framboisert sait faire, lui, on va sous-traiter !
– Hummm ! Tu crois ? Elle m’a énervé cette bonne femme !
– Ce n’est pas de sa faute, elle ne connait pas toute l’histoire. Je la trouve très classe, moi !
– Tu ne vas me dire que…
– Mais non, mais, non ! Je la rappelle, elle ne doit pas être bien loin…

Une demi-heure plus tard l’affaire était pratiquement conclue.

– C’est indiscret de vous demander ce qu’il y a dans cette énorme mallette ?
– Pas du tout, d’ailleurs j’allais vous en parler, ce sont quelques-uns de nos produits ! Dit-elle en l’ouvrant ! Des sex toys les plus performants du marché, s’il y en a qui vous font plaisir.
– C’est quoi ça ? Demande Béatrice.
– Un gode anal gonflable ? Vous désirez l’essayez ?

A ces mots le professeur Martinov, se dirigea vers la porte d’entrée et y déposa un panneau : « réouverture à 14 heures »

FIN de l’épisode

© Maud-Anne Amaro. La Rochelle, juin 2015

 

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11 réponses à Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas – 22 – Jeux de rôles par Maud-Anne Amaro

  1. Maud Anne Amaro dit :

    Vous avez aimé les galipettes de Romain et Edith Framboisert ?
    Retrouvez les dans les épisodes 17 / 19 / 22 ♥

  2. Voisin dit :

    L’un des meilleurs « Martinov ». Quel vieux cochon celui-là, mais il est tellement sympa…

  3. Bureau dit :

    Joli récit malgré la fin qui nous laisse un peu sur notre faim

  4. Vintimille dit :

    Délicieux récit que j’ai lu d’un bout à l’autre, mais j’ai trouvé la fin un peu frustrante

  5. Faune dit :

    Dommage cette fin en queue de poisson alors qu’il y avait de qui finir en feu d’artifice

  6. Muller dit :

    Encore une fois Maud-Anne Amaro nous aura ravi

  7. sapristi dit :

    L’un des meilleurs Martinov, très dense avec des personnages secondaires bien typés, une action pasionante et je ne parles pas des galipettes nombreuses et variées

  8. AcmoJM dit :

    J’ai découvert cette série que j’ai lu jusqu’au bout car c’est sympa et bien écrit, avec de bonnes scènes de cul. Mais cet épilogue me laisse sur ma faim car je ne peux que supposer une suite entre notre  » business-woman » qui n’avait pas l’air de laisser « Béatrice » indifférente!!!! et les potentielles rencontres avec Romain et Édith pour mettre au point le fameux « stop jaloux » !!!

  9. Emily dit :

    Moi, j’aimerais bien être l’assistante du professuer Martinov

  10. Enzo Cagliari dit :

    J’ai tout lu. Tout simplement fabuleux ! Félicitations

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