Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas – 19 – Domination, manipulation par Maud-Anne Amaro

Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas
19 – Domination, manipulation par Maud-Anne Amaro

Michael Dereine

Il n’en revient pas d’avoir dormi si longtemps. Il a faim et soif. Les événements de la veille lui reviennent peu à peu en mémoire : sa ruine annoncée, la visite de Maria Baule qui lui a embarqué tout ce qui pouvait se boire.

« La salope ! »

Il fouille dans ses poches et rassemble toutes les pièces de monnaies qui s’y trouvent. Il n’y a même pas quatre euros, mais il se dit que ce sera suffisant pour s’acheter du pain et une bouteille de vin ordinaire.

Il ouvre la porte d’entrée et aperçoit le paquet de biscottes et le kilo de pommes laissés la veille par Maria Baule. Il y a un mot qu’il découvre :

« Soit prêt à 10 heures, et mange un peu ! Bisous ! Maria ! »

Bisous ! Elle a écrit « bisous » ! Du coup il en est tout ému, renonce à sa sortie et se met à grignoter une biscotte.

Mais l’alcool lui manque. Il se dit alors que puisque Maria Baule va passer à 10 heures, pourquoi ne pas l’embobiner, il va faire semblant de faire ce qu’elle va lui demander, être bien sage et elle lui donnera certainement un peu d’argent…

10 heures

Maria Baule sonne à l’interphone, il l’a fait entrer. Elle est accompagnée d’un grand chauve d’une quarantaine d’année à l’allure draculesque.

– Quel changement ! Constate-t-elle en découvrant un Michael Dereine, rasé, lavé, peigné, habillé et parfumé.
– T’es venu en moto ? Lui demande-t-il un peu surpris de sa tenue de cuir noir.
– Non, pas vraiment, mais on parlera de ça tout à l’heure ! Je te présente Victor Perdrix, mon comptable…
– M’sieu !
– Donc, résumons-nous, si j’ai bien compris tu n’as plus une tune, mais il te reste quelques trucs à vendre et quand tu les auras vendu tu finiras aux restos du cœur. Monsieur Perdrix va regarder tout ce qui peut se négocier et s’occuper de les vendre. Pour l’appart, tu vas le quitter, on va récupérer la caution et on va te trouver un petit studio provisoire pas trop cher et ça dès cet après midi.
– Tu peux me prêter un peu d’argent ! L’interrompit Dereine.
– Sûrement pas ! Ce que je te propose c’est un sauvetage, mais ce sera à mes conditions, de toute façon tu n’as pas le choix, quand on sauve un noyé, ce n’est pas lui qui choisit la couleur de sa bouée !
– Juste 50 euros !
– Non, on te remplira le frigo pour que tu puisses bouffer, mais pas d’argent et pas d’alcool, le temps que tu t’achètes une conduite. Et pendant ce temps-là, j’organiserais ta nouvelle vie ?
– Ma nouvelle vie !
– Oui, tu vas en chier pendant un an, Fini Bercy et le Zénith, ce sera les salles de sous-préfecture de provinces, les animations de supermarchés, les kermesses des comités machin-trucs. C’est pas génial mais ça te permettra de vivre à peu près bien, sans excès…
– Autant que je me tire une balle…
– Arrête, tu vas me faire pleurer. Dans un an tout le monde aura oublié le vilain Dereine, on pourra alors faire un article genre : « Michael Dereine, l’idole déchue obligé de courir le cachet ». Et dans le numéro suivant on aura un faux courrier des minettes avec des « Je ne l’ai pas oublié, je veux qu’il revienne ! » Et ce retour c’est moi qui le préparerai, l’organiserais et il sera grandiose !
– Tu crois que…
– J’en suis sûre !
– Et pourquoi tu fais ça pour moi ?

Ça, elle n’allait pas lui dire la vérité ! Avec cette opération elle n’investissait pas grand-chose, Il y avait 80 % de chances que son retour en grâce fonctionne, la vie du music-hall est parsemée de retours de ringards, il suffisait de savoir bien les gérer et dans ce cas ça pouvait rapporter pas mal.

– Je fais ça pour toi, parce que je veux que tu sois mon esclave !
– Esclave de quoi ?
– Mon esclave ! Tu vas être mon esclave, exécuter le moindre de mes désirs quand j’en aurais envie…
– Tu veux qu’on fasse des trucs comme avant ?
– Avant tu n’étais pas mon esclave !
– Ben pourquoi ça changerait, alors ?
– Il faut bien qu’il y ait une contrepartie à l’aide que je t’apporte. Déshabille-toi entièrement, mets-toi à genoux et dis-moi merci !
– Ça ne va pas, non ?
– Si, ça va très bien !
– Pas devant lui en tous cas ! Protesta-t-il en désignant le comptable.
– Et pourquoi donc ?
– Parce que ça me gêne !
– Je m’en fous !
– Barrez-vous, vous m’énervez ! Eructa-t-il

Maria ne répondit pas, elle fit glisser vers le bas la fermeture éclair de son blouson, elle n’avait en-dessous qu’un soutien-gorge sans bonnet mettant en valeur sa volumineuse poitrine. Dereine la regarda avec concupiscence. Quand elle commença à se caresser sensuellement les tétons, il se surprit à bander. Voilà un certain temps que cela ne lui était pas arrivé et il prit la chose avec le sourire.

– Attends-nous à côté ! Ordonna Maria à son comptable qui du coup s’enferma dans la salle de bain.
– Maria, tu joues à quoi ? S’inquiéta Michael.
– Je joue à la maîtresse, et toi tu vas être mon esclave !
– Pas envie de jouer à ça !
– Oui, mais tu as envie de me caresser les seins.
– J’ai envie, mais je peux m’en passer !
– Chiche ! Répondit-elle en remontant la fermeture éclair.

Elle ouvrit la porte de la salle de bain.

– Viens, on s’en va ! Dit-elle à son comptable.
– Non attendez : Cria Dereine !
– Attendre quoi ?
– On peut peut-être discuter…
– Discuter de quoi, je t’ai proposé un plan de sauvetage, il est assorti de conditions qui n’ont rien d’insurmontables. Tu l’acceptes ou pas ?
– Je peux réfléchir ?
– O.K., réfléchis, on va boire un café au coin de la rue et on revient aussitôt après.

« Cette femme est complètement folle ! » Se dit Michael.

Il décide qu’il l’enverra promener dès qu’elle reviendra, il se débrouillera, après tout il a son propre comptable, il l’a engueulé, mais il n’aura qu’à s’excuser. Et pour le reste, il lui faudra trouver un imprésario… Où ça ? Où ça ?

Non, Maria Baule, est la bonne carte, admit-il. Il lui fallait entrer dans son jeu et il en sortir dès qu’il en aurait l’occasion.

– Alors, on a réfléchi ?
– O.K. ! Tu peux faire de moi tout ce que tu voudras.
– Je peux m’amuser avec toi, alors ?
– Jusqu’à un certain point.
– Rassure-toi je ne vais pas l’abîmer, ta petite gueule d’amour.

De nouveau, elle ouvre la fermeture éclair de son blouson.

– Ils te plaisent, n’est-ce pas ?
– Oui !
– Oui qui ?
– Oui Maria !
– Bon maintenant tu te mets à poil !
– Pas devant lui !
– Tu ne vas pas recommencer à discutailler, non ! Tu te mets à poil et un point c’est tout !

Alors Michael se déshabilla, c’était probablement la première fois qu’il se déshabillait devant un autre homme.

– Comment tu le trouves ! Demanda Maria au comptable.
– Pas mal !
– A genoux, Michael !
– Pour… Pourquoi ?
– Parce que j’ai envie, et parce qu’un esclave ça se met à genoux et puis je n’ai pas à justifier mes ordres.

Et sur ces bonnes paroles, Maria Baule retira son pantalon sous lequel elle ne portait nulle culotte, puis se dirigea vers le grand canapé.

– Tu vas me lécher la chatte !

Voilà un ordre propre à rassurer Michael qui n’a rien contre le fait d’obéir à cet ordre, malgré la présence de Monsieur Perdrix, le comptable. Par contre quand il voit ce même Monsieur Perdrix retirer pantalon et caleçon et s’avancer la bite à l’air, il balise un peu.

– Tu fais quoi, Victor ? Demande Maria jouant l’étonnement.
– Je me mets à l’aise !
– Gros cochon, ça ne se fait pas de montrer sa bite chez les gens.
– Pardon… je croyais que…
– Tu croyais quoi ? Que c’était la fête ? Tu croyais même qu’il allait te la sucer ? C’est ça, tu croyais qu’il allait te sucer. Mais mon pauvre ami, tu n’y es pas du tout, Michael Dereine n’est pas un suceur de bites ! N’est-ce pas Michael ?
– Non, non, je ne suis pas pédé ! Croit-il devoir confirmer.
– Tout de suite les grands mots ! T’as essayé au moins ?
– Non, non, et j’en ai pas envie !
– Tu sais que ça m’amuserait de te voir essayer ?
– Pas moi !
– Mais tu es mon esclave, tu dois m’obéir et si je te demande de le sucer tu vas le sucer.

Dereine ne répond pas, saisit d’un trouble aussi soudain qu’indéfinissable. Maria Baule et Victor Perdrix s’échange un regard.

– Suce-le ! Suce-lui sa bite ! Ordonne Maria.

Celle-ci s’attendait à un refus catégorique, et il n’entrait pas dans ses intentions d’insister outre mesure pour lui faire accepter cette prestation complètement improvisée.
Mais l’inconcevable se produit. Dereine vint se mettre en position devant l’entrejambe de Monsieur Perdrix. Il regarde sa bite comme s’il s’agissait d’une curiosité anatomique, puis approche sa bouche et l’engouffre avant de la faire aller et venir.

Elle n’en revient pas, Maria. Est-ce qu’avec ce geste il a voulu affirmer de façon claire qu’il acceptait ses conditions et qu’elle pourrait donc lui demander n’importe quoi ? Non, elle n’y croit pas. Ou était-ce plutôt l’expression d’un fantasme refoulé et dont la réalisation ne pouvait se faire que dans le cadre d’une relation de domination !

Maria ne fit pas prolonger cette pipe inattendue et Victor Perdrix fut bientôt invité à se finir manuellement, tandis qu’elle s’allongeait passivement sur le canapé attendant la langue et les doigts du jeune chanteur déchu.

Si Dereine n’était ni un adepte ni encore moins un spécialiste d’un cunnilingus, pour l’avoir pratiquée maintes fois avec Maria, il savait comment s’y prendre et n’eut pas trop de mal à la faire jouir après qu’il eut léché comme il se doit sa chatte dégoulinante et son clito tendu.

Sa jouissance obtenue, Maria se retourna et s’offrit en levrette.

– Si tu as une capote, tu peux me prendre !

Il n’en n’avait pas, mais Monsieur Perdrix, bon prince lui en passa une.

« La dernière fois que j’ai baisé, c’était avec Edith Framboisert ». Pensa-t-il et cette évocation l’aida à prendre son plaisir.

19 heures

C’est en rentrant à la maison après sa journée de travail que le monde de Duvallès bascula. Son fils, un grand dadais malingre de 25 ans l’accueillit en tirant une impossible tronche.

– Qu’est-ce qui se passe ? Demande le père.
– Maman est partie !
– Elle est partie ? Elle revient quand ?
– Je crois qu’elle ne reviendra pas.
– Qu’est-ce que tu me racontes ? Elle est partie où ?
– Elle nous a demandé de ne pas te le dire.
– Mais, je peux savoir ce qui se passe ?
– T’as fait une grosse connerie, on dirait ? Répondit le fiston en prenant un air de circonstance sans doute imité des mauvais feuilletons américains.
– Une connerie ? Quelle connerie ?
– Arrête, j’ai vu la photo !
– Quelle photo ?

Le fiston ne répond pas mais lui tend une enveloppe cachetée sur laquelle il reconnait l’écriture de son épouse : « Pour Monsieur Eric Duvallès »

Il l’ouvre avec nervosité. Le pli contient une simple feuille sur laquelle est imprimée une photo où on le voit sur le pas de la porte de sa garçonnière avec Parma (alias Paméla) en arrière-plan. En dessous ces quelques mots manuscrits : « une garçonnière, une maîtresse, une double vie… je n’ai pas l’intention de continuer à vivre avec un menteur ! »

Sa première réaction est de se dire qu’il a été manipulé par Parma. (logique, non ?)

– La salope ! Fulmine-t-il.
– C’est de Maman que tu parles comme ça ! Réplique le fils, manifestement remonté.
– Ecoute-moi bien, toi : Quand tu auras fini tes études de droit, tu pourras peut-être te permettre de juger les gens. En attendant tu la fermes et tu disparais de ma vue !
– Je veux bien écouter tes explications…
– Je ne t’en dois aucune ! Et je t’ai dit de me foutre le camp !

Il ne fit pas et resta planté là. Alors Duvallès, réussit par prendre sur lui afin de ne pas envenimer les choses et sortit de l’appartement estimant qu’un peu d’air frais lui serait salutaire. Il se mit à marcher un peu au hasard et tenta d’y voir un peu plus clair. Sa femme, soupçonneuse et jalouse l’avait donc fait suivre depuis un certain temps et avait finit par découvrir l’existence de la garçonnière. Mais ne trouvant rien d’autre et notamment pas la maîtresse qui aurait en toute logique dû s’y trouver, elle avait sans doute imaginé un stratagème à l’aide d’une employée d’un cabinet de détective privée, dont le résultat ne pourrait que provoquer le divorce. Il n’aurait jamais pensé que sa femme avait l’esprit si tordu. Et s’il enrageait ce n’était pas tellement en raison du départ de son épouse mais parce qu’il avait été selon lui assez con pour tomber amoureux d’une pétasse en service commandé !

Duvallès est un pragmatique, la fuite de sa femme est loin de n’avoir que des mauvais aspects. Fini, ces récriminations incessantes à propos de tout et de rien, fini les repas ennuyeux et insipides devant le journal télévisé. Il allait pouvoir désormais manger ce qu’il voulait et quand il le voulait, s’empiffrer de charcuteries et de chocolat, écouter de la musique à fond les haut-parleurs. Et les gosses ? Ils n’auraient qu’à se démerder, ce n’est quand même pas lui qui allait leur laver et leur repasser leurs fringues. D’ailleurs pourquoi rester vivre à la maison ? La garçonnière lui conviendrait très bien en attendant que la situation se décante.

Mercredi 15 janvier

Parma qui évidement n’est pas au courant des déboires de Duvallès avait décidé de le faire lanterner et de ne l’appeler que le lendemain. Elle se l’imaginait, anxieux, espérant son coup de fil, puis finissant par se faire une raison. Quand elle l’appellerait demain, il serait tellement fou de joie, qu’il sera « prêt à cuire ».

Duvallès était en fait dans une tout autre disposition d’esprit, il n’avait pas pu dormir de la nuit, était d’une humeur exécrable, et s’il pensait à Parma ce n’était que pour la maudire.

Jeudi 16 janvier

Parma s’était demandé qu’elle heure serait la plus appropriée pour appeler Duvallès. Elle dut l’idée de souffler le chaud et le froid, Un contact vers 10 heures qui aboutirait sur un rendez-vous le soir, une annulation vers midi et l’annulation de l’annulation vers 15 heures. Oui décidément ce scénario lui plaisait bien.

10 heures

Duvallès est en réunion avec deux de ses collaborateurs, son portable sonne, sans que le numéro ne s’affiche.

– Allô, Eric, c’est Paméla, tu vas bien ?
– Quoi ?
– Une bonne surprise, hein ?
– Une seconde.

Il ne comprend pas la raison de cet appel. Il se lève, demande à ses collaborateurs de l’attendre, sort et s’en va au fond du couloir.

– Je vous écoute.

Parma est surprise par ce ton très sec et par le vouvoiement.

– Euh, tu ne peux peut-être pas parler ?
– Si !
– Des soucis ?
– Bon, qu’est-ce que vous avez à me dire ?

Parma sent la situation lui échapper, elle qui était si sûre de son coup.

– Je pensais que tu aurais été content qu’on passe un petit moment ensemble.
– Mais enfin, c’est de l’inconscience !
– Pardon ?
– Vous manigancez quoi encore ?

« Il se passe quelque chose ! » se dit Parma, il faut surtout éviter qu’il me raccroche au nez.

– Ecoute-moi bien, je ne comprends pas ton changement d’attitude, mais pourquoi ne pas s’expliquer entre quatre yeux ?

Sans trop savoir pourquoi, une sorte de curiosité inconsciente sans doute, il accepte de la rencontrer… le plus vite possible…

10 h 45

Ils se sont donné rendez-vous dans un café au coin de la place de la Bastille et du Boulevard Henri IV.

– Je vous écoute ! Commence Duvallès faisant preuve de peu d’originalité.
– Moi, je téléphonais juste pour qu’on se revoie, alors c’est plutôt moi qui vais t’écouter.
– Arrêtez ce tutoiement, s’il vous plaît, il n’est plus de mise.
– Ce n’est pas un problème.
– Je crois que votre employeur a oublié de vous prévenir que votre mission devenait sans objet, puisque ma femme est partie de mon domicile hier matin.
– Attendez ! Votre femme est partie et vous me considérez comme responsable de son départ ?
– Evidemment !
– Désolée, mais je n’y suis pour rien.

« Le pire c’est qu’elle a l’air sincère ! » S’étonna Duvallès.

– Oui, je crois comprendre, votre employeur ne vous a pas tenu au courant des conséquences de votre mission, il vous a simplement demandé de coucher avec moi.
– Je n’ai pas d’employeur et je n’ai pas de mission !
– A d’autres ! Vous feriez mieux de jouer franc jeu ! Ce qui m’intéresserait c’est de savoir ce qu’on vous a demandé de faire aujourd’hui.

« Whah ! Le quiproquo d’enfer ! Comment je vais regagner sa confiance maintenant ? »

– Justement, si on suit votre hypothèse, ce rendez-vous d’aujourd’hui n’a aucun sens !
– Sauf si votre employeur a oublié de vous prévenir que l’objectif était réalisé.
– Alors d’accord, donnons-nous rendez-vous pour ce soir, si je ne viens pas vous aurez raison, si je viens, votre théorie aura du plomb dans l’aile.
– Humm !

« Touché ! »

– Et je vais faire mieux que ça, je vais TE donner mon numéro de portable, Répondit-elle en forçant sur le tutoiement. Et il n’est pas bidon, TU peux le tester de suite.

Elle lui donne, et l’éternel méfiant qu’est Duvallès le teste, faisant bien évidemment sonner le portable de Parma !

« Touché, coulé ! »

– Ce soir à quelle heure ?
– Dans mon studio à 19 heures, téléphonez-moi cinq minutes avant, je descendrai vous chercher.
– Plus fâché ?
– Si on se voie ce soir, je ne le serais plus.

Et Duvallès repartit partagé entre le doute et l’espoir.

19 heures

Parma aurait pu être à l’heure, mais elle trouva malice à faire lanterner Duvallès, il n’en serait que plus vulnérable.

A 19 heures pile, Duvallès se fit la réflexion que Parma ne faisait pas partie des gens qui arrivent en avance. A 19 heures 5, il commença à s’impatienter, à 19 heures 10, à baliser. Bien sûr, il pouvait l’appeler, mais la crainte qu’elle ne lui réponde pas l’empêchait de le faire. Puis deux minutes plus tard :

– Je suis là !
– Je descends ouvrir.

Duvallès est fou de joie et dès la porte du studio refermée, il accepte le baiser que sollicite Parma.

– Alors, on est plus fâché ?
– Non, en fait ma femme avait découvert l’existence de cette garçonnière et elle la faisait surveiller… C’est sans doute aussi bête que ça !
– T’as envie ? Demanda-t-elle en posant sa main sur le centre de gravité sexuel de l’homme.
– Oui, je crois bien !
– J’ai acheté des capotes ! Allez, à poil !
Duvallès se déshabille. Il est un peu en confusion, d’une part il bande comme un sapeur à la vue du corps déjà nu de la belle brune, et d’autre part il se met à échafauder des plans insensés. Divorcer en vitesse, recommencer sa vie, rattraper le temps perdu.

– Allonge-toi ! Je m’occupe de tout. Je vais te sucer parce que j’aime bien ça ! Je suis très coquine tu sais, j’aime bien sucer des bites.

Elle croyait l’exciter avec ses propos, mais c’est raté. Le rêve de vie nouvelle de Duvallès s’écroule tout d’un coup : on n’offre pas une petite vie pépère à une fille qui se revendique championne de fellation multipartenaires. Le doute le reprend.

« Cette fille cherche quelque chose mais quoi ? »

Parma s’aperçut que quelque chose ne collait pas, le sexe de Duvallès très lentement mais sûrement perdait de sa rigidité. Ses lèvres se mirent rapidement en action, sa langue aussi afin de remédier au problème. Miracle dès ce moment l’homme ne pensa plus qu’à son plaisir. Il fallait qu’elle le rende dingue… Dès qu’il fut de nouveau raide, Parma recouvrit le sexe d’un préservatif, s’empala, et commença à coulisser dessus, elle s’activa ainsi pendant peut-être cinq minutes avant de se retirer, de s’avancer très légèrement de façon à mettre le sexe en contact avec son autre orifice, bien plus serré. Eric Duvallès mit quelques instants à comprendre ce qui se passait. Et cette fois c’était réellement une première, jamais il n’avait sodomisé personne. Parma s’agita, transpira, haleta, tandis que le torse de son partenaire devenait rosé tellement le sang affluait. Elle accéléra, se mit à japper de plaisir tandis que Duvallès se donnait beaucoup de mal pour éviter de crier.

Sans attendre qu’il décule Parma se cassa en deux afin de lui rouler une pelle.

– T’avais le droit de crier, tu sais ! Finit-elle par lui dire.

Elle avait grandement besoin d’une bonne douche, mais la remit à plus tard, il n’était pas question de le laisser seul, d’autant que Duvallès finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres :

– Franchement, qu’est-ce que tu peux bien me trouver ?
– Je te trouve sympa, t’as une bonne bouille…
– Admettons, mais je n’ai rien d’un play-boy à ce que je sache et en plus on a plus de vingt ans de différence !
– Et alors ! Il existe des tas de filles qui sont attirés par des mecs comme toi ! Mais, bon, ça ne se crie pas sur les toits, non plus ! Un psy t’expliquerait sans doute qu’il y a une raison, qu’on veut remplacer un père qu’on n’a pas trop connu… Mais ce que disent les psys je m’en tape, je suis bien avec toi, c’est tout ce que je vois !

Il est sur le cul Duvallès, mais toute méfiance n’a pas encore complètement disparu.

Jeudi 23 janvier

L’idylle perdura, Duvallès était amoureux fou et Parma avait peu à peu finit par apprécier sa compagnie. Elle tint alors à faire une mise au point.

– Il y a une chose qu’il ne faut pas me demander, c’est de t’être fidèle. Je ne sais pas faire, ce n’est pas ma nature et je n’en vois pas la nécessité. Si tu l’acceptes, on pourra se voir pendant longtemps encore.

Parma regretta après coup d’avoir tenu de tels propos, complètement contre-productifs eu-égard à sa mission. Sans doute l’avait-elle oublié l’espace d’un instant ! Il lui faudrait se rattraper et vite.

Duvallès eut d’abord un petit pincement de jalousie… Mais philosophe, se dit qu’au moins ainsi les choses étaient claires, et l’essentiel n’était-il pas qu’ils puissent continuer à se fréquenter.

Parma se ressaisit et réintégra le cadre de sa mission. Elle estima qu’au stade actuel de leurs relations, elle pouvait lui en demander beaucoup, mais qu’il était néanmoins trop tôt pour aborder la plainte déposée contre Romain Framboisert. Il lui fallait encore en faire plus !

– Sinon, si tu tiens toujours à ton petit fantasme, je peux t’arranger ça !
– Mon fantasme ? Quel fantasme ?
– Ben oui, ton petit trio avec une black ou une blonde !
– Bof ! Je n’y pense même plus !
– Oui, mais ça reviendra, un fantasme ne disparaît jamais.
– Disons que ce n’est pas à l’ordre du jour !
– Si ce n’est pas moi qui te le réalise, qui le fera ? Accepte ça comme un cadeau que je te fais.
– T’es une drôle de fille.
– Alors c’est oui ?
– Si tu veux ! Mais il n’y a pas le feu !

à suivre.

 

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4 réponses à Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas – 19 – Domination, manipulation par Maud-Anne Amaro

  1. Muller dit :

    Je viens de relire cet épisode , toujours avec le plus grand plaisir

  2. jenvelle dit :

    Délicieusement pervers. et bien écrit

  3. Albert dit :

    Le jeu que joue cette Parma est infiniment troublant

  4. sapristi dit :

    J’ai bien aimé le passage avec le comptable, Jouissif

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