Les filles du bois maudit – 8 – La fuite par Léna Van Eyck

Les filles du bois maudit – 8 – La fuite par Léna Van Eyck

Le curé jubilait, ses doutes se confirmaient, comme prévu il y irait voir l’évêque et lui annoncerait qu’il tenait à sa merci cette sorcière qu’il recherchait ! Mieux, il avait acquis la certitude que Dame Isabelle était aussi une âme damnée. La perspective de voir allumer deux beaux bûchers où périraient dans des souffrances atroces, ces créatures de Lucifer, l’enflammait (si l’on ose dire !)

Le curé Gazeau eut d’abord l’idée de prévenir messire Enguerrand de sa découverte, mais il y renonça, le baronnet était amoureux fou de Dame Isabelle, et ne dit-on pas que l’amour fou est œuvre diabolique ? Il ne croirait pas ce que lui dirait le curé, et pire le ferait passer pour fou. Non, il lui fallait faire autrement, il se rendit alors aux cuisines où il devisa quelques instants avec quelques accortes cuisinières affairées à leurs fourneaux.

– Je crains que la malédiction du diable s’abatte sur ce château !

Pour éveiller la curiosité, voici une introduction qui a fait ses preuves. Il continua donc :

– J’ai un pressentiment, je crois fortement que cette femme qui accompagne le sieur Florimond et qui vient d’on ne sait où soit une sorcière !
– Le bruit en court, en effet !
– Mais il y a pire ! Dame Isabelle s’est entretenue bien longtemps avec cette Marguerite sortie de nulle part, un entretien accompagné, me semble-t-il, d’actes contre nature !
– Oh ! Fit Philippine, faisant semblant d’être choquée. Je n’ai point vue de près cette sorcière, mais ce messire Florimond a de fort jolis yeux.
– Le diable aurait de beaux yeux, il n’en resterait pas moins le diable.
– C’est sans doute pour ça qu’on dit qu’il existe de beaux diables !
– Ma fille, tu blasphèmes !
– Ah, bon, je ne l’ai pas fait exprès, faudra-t-il que je m’en confesse ?
– Assurément !

L’abbé Gazeau se rendait bien compte que ses propos indifféraient Philippine, mais comme il l’avait espéré la vieille Childeberte s’était approchée, curieuse comme une vieille chouette.

– Des actes contre nature ! Disiez-vous ?
– Eh, oui ! Je les ai entendues, bien malgré moi !
– Mais que faisait-elle donc ?
– Parfois ces pècheresses forniquent entre-elles, l’une fait l’homme et l’autre fait la femme ! Mais ne le répétez pas, je me trompe sans doute.
– Ce ne doit pas être facile, sans bite ! Se gaussa Philippine.

Le curé ne répondit pas, le mal était fait Childebert se chargerait de colporter ou plutôt de confirmer la rumeur…

Et il se rendit aux écuries où sa carriole était prête, le garde du pont le laissa passer. On ne demande pas à un homme d’église s’il a une autorisation de sortie ! Le curé Gazeau prit ensuite le chemin de l’évêché.

Philippine ne perdit pas une minute et courut prévenir Florimond qui se trouvait avec Sarah et père Godefroy !

– Le curé Gazeau est en train de vous faire mauvaise réputation et va jusqu’à parler de sorcellerie. S’il prévient l’évêque, je crains pour vos jours :
– Il ne quittera pas le château, j’ai donné des instructions au garde du pont

Peu de temps après la jeune fille annonçait au petit groupe que le curé était sorti du château.

– Mais comment a-t-il fait ? S’étonne Florimond
– C’est un curé, il se donne tous les droits. Mais maintenant, Il nous faut partir d’ici ! Prestement ! Annonça Sarah.
– Partir où ? Alors que je viens de reconquérir mon château ? Aurais-tu perdu la raison ?
– Tous les soldats sont derrière Enguerrand, ils n’attendent qu’un ordre pour nous massacrer, nous ne pourrons rien faire !
– Foutaises, ils ont prêté allégeance
– Une allégeance sous contrainte n’a pas de valeur.
– Et si nous prenions les devants ?
– Quels devants ?
– En assassinant Enguerrand, Amaury et quelques autres ?
– Mais tête de mule, nous n’aurons même pas le temps de sortir nos dagues ! Ne comprends-tu pas que c’est justement l’occasion qu’ils attendent afin de légitimer leur acte.

Florimond semble troublé.

– Tant pis je défendrais mon titre et mon honneur jusqu’à la mort !
– Et tu seras bien avancé, une telle posture s’apparente à du suicide, et le suicide n’est-il pas un péché mortel ?
– Tu sais très bien que l’Enfer ne me fait pas peur !
– Et puis tu sais que j’ai des pouvoirs, je ne pourrais rien contre la multitude, mais je vois des choses ! Bluffa-t-elle. Je sais ainsi que notre destin n’est pas scellé, si nous partons, nous auront la vie sauve, si nous restons, ils nous prendront vivants pour nous brûler…
– Pas moi !
– Si ! On t’accusera d’être au service d’une sorcière ! Telle est ma vision !
– Je vais réfléchir !
– Le temps presse, moi je pars avec le père Godefroy ! Donne des ordres pour lever les contrôles à la sortie du château.
– Je vais les donner de ce pas, je te souhaite bonne chance, peut-être nous reverrons-nous ?
– Si tu restes ici, ça m’étonnerait !
– En enfer peut-être ?
– C’est ça !
– N’empêche que tu vas rester ici, seul, tout seul, ceux qui te soutiennent se tairont, les autres se mêleront à la curée pour te détruire.
– Partez devant, je vais réfléchir !
– Si tu vois que ça tourne mal pour toi, arrange-toi pour en mourir, il serait dommage que tu me mettes en danger en racontant n’importe quoi sous la torture.
– J’y veillerais, répondit Florimond, bien plus troublé que ce qu’il laissait paraitre

Peu de temps après, Sarah et le père Godefroy rejoignaient Dame Isabelle, ils se rendirent aux écuries, celle-ci demanda à deux de ses soldats de les escorter, et les cinq cavaliers se dirigèrent vers l’entrée du bois maudit.

– Et Florimond ? Demanda Dame Isabelle
– Il hésite encore !
– Tant pis pour lui !

Les deux hommes d’escorte avaient eu vent des ragots colportés par le curé, puis repris par un peu tout le monde, mais par crainte, n’osèrent faire ni dire quoi que ce soit.

Il fallut faire une halte, le cheval de Godefroy se mettant à boitiller. Dame Isabelle en profita pour expliquer le plan.

– Voilà, ce cavalier est porteur d’une lettre destinée à mon frère Messire Bernard par laquelle je lui demande de vous porter asile. Ce ne pourra être que provisoire, juste quelques jours, après il faudra trouver autre chose, mais j’y veillerai. On va vous escorter jusque là-bas et vous vous présenterez comme des compagnons de route de messire Florimond. Je vous rejoindrais demain, je dois m’entretenir avec messire Enguerrand.

– Un cavalier arrive, il porte vos couleurs : Annonça alors le père Godefroy.

L’homme arriva à bride abattu, c’était Denys, l’un des hommes de Dame Isabelle, fidèle d’entre les fidèles.

– Je suis porteur d’une épouvantable nouvelle et je dois vous la communiquer en particulier.

Isabelle suit Denys cent mètres plus loin.

– Dame, c’est terrible, le curé Gazeau est en route pour l’évêché, vous allez être accusée de sorcellerie, cet homme est fou assurément, mais l’évêque le croira. Ce vilain curé a répandu son fiel dans tout le château qui n’est plus qu’un nid de commérages infâmes…

Le projet d’Isabelle de devenir châtelaine aux côtés d’Enguerrand venait de fondre comme neige au soleil.

Elle accusa d’abord le coup, puis se montra digne et déterminée :

– Le coup est dur mais j’aurais ma revanche, je ne suis pas femme à courber l’échine. Il nous faut nous cacher quelque temps, sans doute devrais-je me débarrasser de ce curé et de cet évêque malfaisant, mais pour l’instant, je ne vois pas trop comment.

Isabelle réfléchit : ne pas rentrer au château d’Enguerrand et rejoindre son frère Bernard avec les autres à Beaulieu ? Mauvaise idée, l’évêque n’hésitera sans doute pas à la traquer jusque dans le château de son frère en mettant ce dernier en difficulté.

Elle revient vers le groupe et demande au cavalier de lui restituer la lettre cachetée qu’elle avait préparée et qui devient maintenant inutile, estimant que désormais les fugitifs doivent rester ensemble. Puis elle congédie les deux hommes d’escorte.

– Allez rechercher vos compagnons et rentrez tous en notre château à Beaulieu.

Elle étreint ensuite Denys.

– Adieu mon ami, peut-être un jour nous reverrons-nous, je ne te dis pas où je vais, puisque je ne le sais pas moi-même.

Mais si, elle le savait mais moins il y aurait de gens au courant… (refrain connu)

– Bon ! La situation a changé, ce pou malfaisant de curé Gazeau a juré ma perte et veut me faire bruler par l’évêque. Je suis obligée de ma cacher, allons vers le bois, tous ensemble.
– On ne va plus chez Messire Bernard ? Demande le père Godefroy, légèrement largué.
– Ben non, on va entrer dans le bois, direction la rivière, après nous aviserons.
– Ce cheval est trop mal en point ! Objecta Sarah.
– Alors Godefroy va monter derrière toi.
– Oh ! Deux autres cavaliers !
– Fonçons ! Nous serons dans le bois avant eux ! indique Dame Isabelle
– Mais n’est-ce point messire Florimond ?
– Il s’est enfin décidé, mais qui l’accompagne ?
– On dirait Dame Blanche de Dormelan !
– Amaury va être furieux !

La jonction s’effectua, Blanche ne paraissait nullement traumatisée !

– Je n’allais pas partir sans ma promise ! Où se dirige-t-on ?
– On rentre dans le bois ! Répondit Dame Isabelle.
– Mais il est maudit ? S’effraya Blanche !
– Non ce n’est là que superstitions de bonnes femmes !
– Pourtant tous ces morts ?
– De simples brigands de grands chemins qui avaient trouvé là refuge facile. Nous les avons vaincus.
– Enguerrand va nous pouchasser ! s’inquiète Florimond
– Avec ce qu’il lui reste de soldats, ça m’étonnerait ! Et puis sinon, tu penses aller où ?

Bien sûr on vint prévenir Enguerrand de la fuite du petit groupe. Mais pour lui tout cela restait conforme au plan tacite qu’il avait conclu avec Dame Isabelle. Hugues de Fontmarais, le vieux précepteur ne comprenais pas.

– Ils n’iront pas loin, laissons-les à leur destin !
– Mais Damoiselle Blanche et Dame Isabelle sont avec eux !
– Ça fait partie du plan ! Elles ne risquent rien ! Répondit sèchement le nobliau, signifiant ainsi qu’il ne devait aucune explication supplémentaire au précepteur.

Mais les délires du curé Gazeau changeaient la donne. Il savait maintenant Dame Isabelle en réel danger. D’autant que cette dernière devait rentrer après avoir escortée les fugitifs, et qu’elle était toujours absente.

« J’ai compris, avec les délires du curé, elle s’est sentie menacée et est retourné à Beaulieu » Se dit Enguerrand

Le père Gazeau conduisait une carriole traînée par un bourrin en fin de carrière, il n’allait donc pas très vite et messire Enguerrand sur son vif destrier pourrait encore le rattraper facilement.

Quittant seul le château sur son fier pur-sang, il confia à qui voulait l’entendre qu’il devait se rendre au château de messire Bernard, ce qui n’était point un mensonge, puisqu’il avait bien l’intention de s’y rendre, mais pas de suite ! Avant, une autre tâche l’attendait.

Après un bon galop, il entrevit dans le lointain, la carriole du curé Gazeau. Il la suivit de loin pendant quelques temps, attendant le moment propice.

Il fallait un moment emprunter un chemin boueux bordé de grands arbres qui plongeait l’endroit dans l’ombre.

Enguerrand déboula à bride abattue jusqu’à la hauteur de la carriole :

– Holà, l’abbé !
– Vous messire ?
– Je viens vous avertir d’un grave danger, on en veut à votre vie !
– Ciel !
– Il vous faut rebrousser chemin ! Et maintenant !
– Mais mon fils, je ne peux point, je dois me rendre chez Monseigneur l’évêque.
– Vous vous y rendrez plus tard !
– Non mon fils, le temps presse, mais s’il y a danger me ferez-vous la grâce de m’escorter jusqu’à l’évêché ?

Enguerrand était dépité, il avait tout naïvement pensé qu’il lui suffirait de demander au prêtre de s’en retourner pour qu’il le fit, mais l’ensoutané ne voulait rien savoir.

– Si je vous accompagne, je risque ma vie comme la vôtre.
– Alors remettons-en à Dieu !
– Et si nous sommes massacrés, votre mission ne sera pas accomplie ! Alors à quoi bon ?

Mais le curé Gazeau était un peu moins stupide qu’il ne voulait le faire paraître :

– Mon fils, je comprends votre désarroi, vous péchez par mensonge, je doute que les brigands dont vous me parlez existent. En vérité vous craignez pour Dame Isabelle. Mais mon fils rendez-vous à l’évidence ! Dame Isabelle est sous l’emprise du malin…
– Quelles preuves avez-vous ? S’énerva Enguerrand
– Mettriez-vous mes paroles en doute, votre folle passion vous aveugle ! Oubliez cette femme, elle n’est pas seulement une sorcière, mais aussi une catin !

Ce fut les dernières paroles du père Gazeau, Enguerrand lui porta ses mains à la gorge et l’étrangla bel et bien.

Réalisant son forfait, il s’agenouilla et entra en prière :

– Mon Dieu pardonnez-moi, mais je pouvais faire autrement, si j’ai mal agi foudroyez-moi sur le champ.

Et comme personne ne le foudroya, il en conclu que Dieu était décidément très miséricordieux ! Ou alors il était occupé ailleurs ?

« Mais comment vais-je me confesser de ce crime, quel homme d’église acceptera de m’absoudre ? Me voici damné pour l’éternité, dans les siècles des siècles ! »

Alors il lui vint une pensée étrange :

« Si le Paradis m’est désormais fermé à jamais, j’irais en Enfer, mais n’ais-je point entendu qu’il suffit de bien s’acoquiner avec le diable d’une certaine façon pour en obtenir bonnes places ! Restait à savoir comment ? Une sorcière devait forcement être au courant, et une sorcière il croyait bien en connaître une ! Elle s’était enfuie, mais Dame Isabelle saurait la retrouver ! »

Parfois les choses deviennent toutes simples ! Même quand l’esprit est tordu.

Enguerrand débarrassa le curé de sa robe de bure et de ses oripeaux, puis il traîna et dissimula le cadavre dans les fourrés touffus, les bestioles de la forêt auraient tôt fait de le rendre méconnaissable.

On ne s’inquiéterait sans doute pas outre mesure de la disparition du curé. Aussi Enguerrand s’apprêta à prendre la direction du château de messire Bernard quand une réflexion lui vint à l’esprit : tout danger n’était pas écarté avec la mort du curé, la rumeur s’était tellement répandue au château qu’un jour où l’autre elle parviendrait aux oreilles de l’évêque. Des rumeurs en tout genre, il en pleuvait, les autorités qu’elles soient civiles ou religieuses qui n’avaient que rarement l’occasion de démêler le vrai du faux renonçaient à trier, préférant des sources d’informations plus sérieuses. Mais dans le cas présent on avait affaire à un évêque pugnace, obnubilé par l’ordre religieux.

Alors la solution ?

« Eh bien, éliminons l’évêque ! » se dit Enguerrand ! Puisque je suis déjà damné, on ne pourra me damner deux fois !

Ne se reconnaissant plus lui-même il se prit à échafauder des plans aussi diaboliques que tordus, en faisant reposer son cheval. Son idée première était de faire croire à l’évêque qu’il avait assisté à une apparition miraculeuse, de l’emmener sur les lieux supposés du prodige avant de l’occire bel et bien.

Puis il se dit qu’il pouvait faire bien plus simple, n’en revenant pas de cette lueur d’intelligence qui venait de l’habiter.

Il endossa la robe de bure du curé par-dessus ses propres habits et prit le chemin de l’évêché. Un peu plus loin il attacha son destrier à un arbre et continua en carriole jusqu’à l’évêché où il demanda à rencontrer Monseigneur l’évêque.

Ce dernier n’avait jamais eu l’occasion de rencontrer Enguerrand en personne, mais ce dernier s’était néanmoins encapuchonné et baissa la tête.

– Je suis l’abbé Potier ! Se présenta le baronnet.
– Il ne me semble pas vous connaître….
– Je viens d’arriver en ces lieux, j’ai fui la Picardie, où des hordes d’anglais sèment panique et désolation, j’ai trouvé sur mon chemin refuge au château de messire Enguerrand.
– Et qu’as-tu donc de si urgent à me rapporter ?
– Le curé du château, le père Gazeau se meurt.
– Ah ! Une vilaine fièvre sans doute ?
– Non une vilaine chute, il a perdu beaucoup de sang et réclame les derniers sacrements.
– Soit ! J’envoie de ce pas le père Daladier le visiter.
– C’est que le père Gazeau m’a confié avoir une vision. Il ne m’en a pas précisé le contenu et m’a dit le réserver à votre seule attention !
– Une vision ? Ciel ! Délire-t-il ?
– Non, monseigneur il est calme, il attend de mourir dans la paix.
– Bien, je faire préparer mon attelage.
– Je crains, Monseigneur que le temps presse, ma modeste carriole est à votre disposition et nous permettrait de partir sur le champ, j’en profiterai pour vous faire part des choses étranges que j’ai entendues en ce château.

Plus que l’agonie supposée du curé Gazeau, ce sont les dernières paroles d’Enguerrand qui décidèrent l’évêque de se bouger.

Quelques minutes plus tard le cadavre de l’évêque dépouillé de ses oripeaux rejoignait à son tour les buissons griffus du chemin boueux.

Enguerrand se débarrassa un peu plus loin des habits sacerdotaux des deux prélats, puis il détacha la carriole qu’il fit dévaler au fond d’une dénivellation où elle se brisa, il donna ensuite un coup de badine sur le postérieur du canasson qui démarra en trottinant, prenant le chemin de l’écurie du château.

Enguerrand retrouva son destrier et se rendit au château de messire Bernard. Il souhaitait maintenant accélérer la date de ses noces, meilleure façon selon lui de faire taire les méchantes rumeurs entachant la réputation de sa promise. Ensuite, il leur faudrait retrouver la sorcière.

Au château de Beaulieu, on lui indiqua que Dame Isabelle n’était pas encore rentrée et il en fut fort marri.

On lui indiqua ce qu’avait rapporté les cavaliers d’escorte, après avoir largué ces derniers, elle avait chevauché en direction du bois maudit en compagnie de gens ayant causé grands désordres au château de feu Messire Baudoin

– On m’a rapporté les événements tragiques survenus en votre château. J’avoue ne pas avoir tout compris. Déclara Messire Bernard prenant son interlocuteur de haut.
– A vrai dire, moi non plus ! Répondit Enguerrand afin de couper court.

Une réponse qui stupéfia Messire Bernard qui subodorant des choses peu claires préféra en rester là sur ce sujet.

– Nous regrettons tous la mort de mon ami Baudoin ! Quand auront lieu les obsèques ? Je m’y rendrai bien entendu !
– Rien n’a été décidé pour le moment, mais la chose ne devrait point tarder ! Vous serez avisé bien évidemment.
– Bien sûr, bien sûr !

Les obsèques ? Il fallait qu’il se charge de ça aussi ! Comment avait-il pu oublier ?

Devant l’attitude passablement agacée de Messire Bernard, Enguerrand remit à plus tard son projet de lui demander la main de sa sœur Isabelle et quitta le lieu avec des sentiments partagés.

« Ou est-elle donc ? Se serait-elle fait piéger par cette sorcière ? »

A part attendre, il ne voyait pas bien que faire d’autre !

Rentré en son château maintes tâches l’attendaient, il fit semblant de s’inquiéter de l’absence du curé, on lui répondit qu’il était parti pour l’évêché. Il faudrait attendre que son bourricot revienne pour que les gens comprennent qu’il avait quitté ce monde cruel. On attendrait probablement quelques jours avant d’envoyer des cavaliers inspecter la route. Ils trouveraient peut-être un cadavre mais ne saurait l’identifier, les chiens errants, les loups et les corbeaux étant passés par là, mais la découverte de la carriole brisée ferait conclure au sort funeste du prélat.

Il faudrait ensuite demander son remplacement à l’évêque ! Mais ce dernier ayant disparu, serait-il si vite remplacé ? Il faudrait donc dégoter un autre curé quelque part afin de s’occuper des funérailles de messire Baudoin !

« Que de complication à gérer ! Je ne m’en sortirais jamais »

Et comme si ça ne suffisait pas, le chevalier Amaury demandait à corps et à cri qu’on lui retrouve sa fille.

– Si elle est avec Dame Isabelle, elle ne risque rien !
– Il y a une sorcière avec eux !
– Ce ne sont là que ragots !
– Mais que font ce gens ensemble ?
– J’ai conçu un plan secret, et comme il est secret je n’ai pas à t’en dire davantage.
– Et on fait quoi pour Blanche ?
– Rien on attend !

Un autre souci était constitué par la diminution drastique des effectifs de la garnison.

Le chevalier Renaud se proposa d’aller vers le nord débaucher plusieurs dizaines de gaillards qui seraient assurément mieux à défendre le château que de guerroyer contre des anglais mieux équipés.

Et si pendant ce temps, le château était attaqué ?

Pendant ce temps, le petit groupe constitué de Sarah, Godefroy, Isabelle, Florimond et Blanche pénétrait dans le bois maudit.

– Où allons-nous ? S’inquiéta Florimond.
– A la rivière, ensuite nous aviserons.
– J’ai une cachette ! Indiqua l’homme, c’est petit, nous pourrons y dormir tous les cinq mais point y vivre !
– Au moins les loups ne nous importuneront pas ! Allons-y en attendant mieux !
– Mais je ne sais pas comment y aller en partant d’ici !
– Tu sais y aller en partant d’où ? Lui demanda Sarah.
– De la rivière !
– Alors nous saurons faire ! En route !

En continuant de longer la rivière, les trois fées, Catherine, Margot et Charlotte découvrirent les cadavres des soldats d’Enguerrand :

– Qui a bien pu les tuer, ceux-là ?
– Décidemment ce bois devient trop fréquenté, il va falloir remédier à ça !
– Je sens que nous allons nous amuser !
– On va poser des pièges près de l’entrée, des épouvantails, des cadavres de sales bêtes !
– On pourrait aussi déplacer les cadavres et les exposer de façon à ce qu’ils provoquent le frayeur et l’horreur !

Bref, ces demoiselles regorgeaient d’idées macabres et regagnèrent leur tanière.

Jehan, ahuri les vit descendre à l’aide d’une échelle de cordes !

« C’est donc de cette façon qu’elles sortent de ce trou à rats ! »

– T’es toujours vivant, toi ? Le tança Margot, j’espère que tu as bien fait le ménage parce que sinon, il va-t’en cuire !
– J’ai fait ce que j’ai pu, mais quand j’ai voulu nettoyer le mur là-bas, ça a fait comme un gros trou !
– Quoi ! S’exclamèrent de conserve les trois blondinettes.
– Plusieurs salles avec des macchabées.
– On va voir ça !

Jehan pensa en profiter pour s’enfuir, puisque maintenant il savait comment procéder, mais nos trois filoutes n’étaient point sottes et l’emmenèrent avec elles.

– Faudra déblayer, on pourrait en faire un joli petit palais ! Suggéra Charlotte.
– Mais comment faire ?
– On va casser les squelettes et les jeter dans un ravin ! Précisa Catherine !
– Ce n’est guère chrétien ! Objecta Jehan !
– Non, mais, de quoi je me mêle ? On lui a demandé quelque chose à celui- ci ? S’écria Margot !
– On le fouette ! Suggéra Charlotte
– Oh, oui ! Oh, oui !!!!

Jehan affolé court vers l’échelle de cordes, mais il a affaire à trois véritables tigresses, elles s’en emparent, le déshabillent et tandis que Margot et Charlotte le maintiennent, Catherine se saisit d’une badine de noisetier et entreprend de lui rougir les fesses.

– Arrêtez, arrêtez ! Supplie le jeune homme pendant que ses fesses s’embrasaient.
– On arrêtera quand on en aura envie, tu as choisi d’être esclave, on fait donc ce qu’on veut avec toi !
– Ouin !
– Et puis d’abord tu n’es qu’un douillet, non seulement ça fait pas mal mais ça peut faire beaucoup de bien. Dit Margot.

Evidemment le pauvre Jehan ne comprend rien.

– Regarde ! Lui dit Margot en se mettant nue.
– Voudrais- tu, toi aussi gouter de la badine ? Lui demande Catherine.
– Ben oui, c’est pour lui montrer !
– Tu y crois ?
– On verra bien !
– Penche-toi un petit peu que je cingle tes jolies fesses.

Et le premier coup tombe laissant une insolite traînée rougeâtre sur son cul.

– Ah ! Vas-y fouette-moi, j’aime trop ça ! Commente la victime consentante
– Tiens traînée, ribaude, fille à remparts
– Ah ! Oui, je suis tout ça, fouette-moi encore.

Mais voilà que Charlotte se déshabille, se met à côté de sa sœur et réclame à son tour de la badine. Du coup Catherine va d’un cul à l’autre en jouant de la baguette.

– Vous faites une belle paire de catins toutes les deux !
– Oh ! Oui !

Faut-il préciser que le pauvre Jehan qui n’a jamais vu un tel spectacle ne comprend pas le plaisir qu’on ces donzelles à se faire ainsi marquer le cul !

– Reviens ici, toi ! Lui dit Catherine.
– Laissez-moi !

Alors Margot et Charlotte abandonnant leur position de soumise, maîtrisent de nouveau le jeune homme.

– Ecoute-moi bien, lui dit Catherine, je vais te fouetter…
– Non, pitié…
– Mais vas-tu m’écouter à la fin, tête de pioche ! Quand tu vas recevoir le coup de badine, il faudra que tu penses que ça te fait du bien. Parce qu’en fait c’est ton esprit qui te dit que ça te fait du mal, il faut être plus fort que lui.
– Je ne comprends rien à ces diableries.
– Allez, on essaie, je tape et tu vas me dire que c’est bon !
– Non !
Catherine lui cingle la fesse, puis le fait se retourner et lui donne des coups de badines sur les couilles !

– Aïe !
– Alors, c’était bon ?
– Non, c’était pas bon, ça fait mal !
– Mais c’est qu’il m’énerve ! S’écria Catherine en lui assénant plusieurs coups de badines à la volée.
– Et maintenant va bouder dans ton coin !
– Il est irrécupérable ! Commenta Charlotte
– Faut pas dire ça, faut jamais dire ça…

Et soudain Margot se met à chuchoter des choses très salaces à l’attention de des frangines, lesquelles en gloussent de rire.

Du coup Catherine s’en va fouiller dans une malle un peu démantibulée et en extrait un magnifique olisbos en bois sculpté, poli et vernis.

– Qui c’est-y qui va prendre cette jolie chose dans son petit cul ? Demande-t-elle en s’approchant de Jehan et en le narguant
– Mais vous êtes complètement foldingos ! Proteste le jeune homme.

Il se met à courir vers l’autre extrémité de la pièce, mais Margot et Charlotte ont tôt fait de le rattraper et de le maintenir.

– Si tu te laisses faire, ce sera plus agréable, sinon on va être obligé de te tenir, tu vas gigoter et ça va te faire mal.
– Mais pourquoi vous voulez me faire ça ?
– Parce que ça nous plait, ça nous excite et ça nous amuse, et puis c’est pour ton bien.
– Mon bien ? C’est de me faire pécher de plus en plus sordidement ?
– C’est pas grave, tu pèches, tu te confesses et tes péchés sont effacés, si tu veux on ira te chercher un curé, il t’enculera et après il te confessera !
– Blasphème !
– Bon alors tu te laisses faire ou pas !
– Trainées, ribaudes, filles à remparts !
– Tenez-le !

Jehan se débat mais pas trop, il n’est pas très finaud mais comprend que plus il se rebellera, plus les filles le tourmenteront. Catherine lui écarte les fesses !

– Oh, que c’est serré tout ça ! Nous allons le desserrer !

Elle va chercher une petite amphore, et fait couler dans sa paume un peu de l’onguent qu’elle contient, puis l’applique sur l’anus du jeune homme, avant de faire pénétrer son doigt qu’elle agite frénétiquement.

– Mais arrêtez !
– Pourquoi tu rouspètes, puisque tu sais très bien que nous n’arrêterons pas ?

Un second doigt rejoint le premier. Nous sommes au moyen âge et nul anthropologue n’a encore été expliquer que ce mouvement stimulait la prostate, d’ailleurs personne ne sait ce qu’est une prostate. N’empêche que notre Jehan commence à ressentir une excitation aussi inexplicable qu’imprévue

Après quelques minutes de ce traitement, notre homme ne lutte plus, à ce point que Margot et Charlotte lui relâche ses mains. Quand Catherine lui introduit alors délicatement la bite en bois dans le fondement, il réagit comme une chiffe molle, juste un petit sursaut au début de l’introduction puis il se laisse sodomiser, se demandant quelle punition Satan peut bien réserver aux gens dans son cas.

– Alors ça te plait ?
– Bougresse !
– Je ne t’ai pas demandé ce que j’étais, je t’ai demandé si ça te plaisait !
– C’est contre nature !
– Et tuer des innocents, les affamer, les emprisonner, les torturer, c’est la nature ? Nous nous ne faisons de mal à personne, même pas à ton cul sinon on t’aurait enculé à sec !

Jehan ne peut que rester coi devant ce flot de paroles qu’il a un peu de mal assimiler.

N’empêche que quand Catherine retire le gode, l’homme bande comme un mulet.

– Humm, je crois que je vais sucer tout ça ! Se propose Margot.
– Et moi ? Proteste Charlotte.
– Y’en aura pour tout le monde ! Intervient Catherine.

Complètement passif Jehan se laisse sucer la bite, Margot la première, tandis que Charlotte patiente en lui gobant les couilles, Catherine attend qu’un peu de place se libère et vient lécher à son tour ce qu’elle peut, puis les filles alternent leur action en un ballet infernal.

– Je me ferais bien baiser ! Dit Margot décidemment très excitée !
– Pourquoi toi ?
– Parce que je l’ai dit en premier.
– Mais moi aussi je veux baiser ! Réplique Charlotte.
– Tirons à la courte paille ! Propose Catherine.

On tire ! Charlotte gagne.

On fait allonger Jehan sur le dos, et la fille s’empale le cul sur sa verge avant de la chevaucher hardiment. L’affaire est brève, la bite de Jehan débordant de sève. Les filles ne sont pas rassasiées, elles vont continuer à jouer, mais marquent une petite pause, parce que tout ça, ça creuse…

– Je vais pouvoir m’en aller, maintenant ? Demande timidement Jehan en ramassant ses vêtements.
– Non !
– Je m’échapperais, j’ai compris comment vous sortez de cette tanière !
– Tu n’es qu’un esclave, petit bonhomme, il faudrait peut-être que tu le comprennes ! On aurait pu te tuer, tu nous dois la vie !
– Oui, bien sûr !
– Et puis si tu t’échappes, tu vas aller où ? Tu ne sauras pas sortir de ce bois, il est plein de sales bêtes et de sortilèges, et puis il te faudra dormir, manger, boire ! Tu vas faire comment ? Ici t’es en sécurité, et si t’es bien sage on te donnera même à manger. D’ailleurs en parlant de manger, on a comme une petite faim, va nous chercher un jambon à côté, on t’en donnera une tranche, parce qu’on est des gentilles filles !
– Je me suis permis de me servir pendant votre absence.
– Normal, on ne dira rien !
– Vous vous le procurez comment le jambon ?
– On t’interdit de poser ce genre de question : T’as compris, pauvre crétin ?

A suivre

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3 réponses à Les filles du bois maudit – 8 – La fuite par Léna Van Eyck

  1. Marteau dit :

    Moi je veux bien être dominé par trois maîtresses, mais gratuitement

  2. Lope de Neuilly dit :

    Dominé par trois belles coquines ! Mon rêve

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