Les nuits d’une demoiselle par Colette Renard

Les nuits d’une demoiselle par Colette Renard

Les nuits d’une demoiselle

Que c’est bon d’être demoiselle
Car le soir dans mon petit lit
Quand l’étoile Vénus étincelle
Quand doucement tombe la nuit

Je m’fais sucer la friandise
Je m’fais caresser le gardon
Je m’fais empeser la chemise
Je m’fais picorer le bonbon

Je m’fais frotter la péninsule
Je m’fais béliner le joyau
Je m’fais remplir le vestibule
Je m’fais ramoner l’abricot

Je m’fais farcir la mottelette
Je m’fais couvrir le rigondin
Je me fais gonfler la moufflette
Je m’fais donner le picotin

Je m’fais laminer l’écrevisse
Je m’fais froyer le cœur fendu
Je me fais tailler la pelisse
Je m’fais planter le mont velu

Je m’fais briquer le casse-noisettes
Je m’fais mamourer le bibelot
Je m’fais savourer la sucette
Je m’fais reluire le berlingot

Je m’fais gauler la mignardise
Je m’fais rafraîchir le tison
Je me fais grossir la cerise
Je m’fais nourrir le hérisson

Je m’fais chevaucher la chosette
Je m’fais chatouiller le bijou
Je m’fais bricoler la cliquette
Je me fais gâter le matou

Mais vous me demand’rez peut-être
Ce que je fais le jour durant
Oh ! cela tient en peu de lettres :
Le jour, je baise, tout simplement.

Colette Renard (1924-2010)

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2 réponses à Les nuits d’une demoiselle par Colette Renard

  1. Harivel dit :

    Fallait oser !

  2. Zilerdman dit :

    Je viens de me branler devant la photo de cette femme magnifique ! Ça fait du bien !

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