L’androgyne par Serge Virinoviev

 

L’androgyne par Serge Virinoviev

 


L’androgyne

Mais qui est ce jeune éphèbe aux traits si fins
Faisant sur lui les mâles hétéros se retourner,
A la pédérastie pourtant nullement enclins
Et plus prompts sur les homos à se défouler ?

Son visage angélique empreint de douceur,
Son corps que ne renierait pas plus d’une,
Ses fesses, un chef-d’œuvre du créateur,
Il me donne très envie de pénétrer sa lune.

Ce bel Adonis a-t-il conscience de sa beauté
Qui lui donne cette allure tellement féminine ?
Tout chez lui respire une attirante ambiguïté
Tandis que tordant du cul seul il chemine.

L’ambivalence de ce garçon est enivrante
Et moi aussi je l’observe car il m’excite.
Est-il un bon amant ou bien une bonne amante ?
Qu’importe c’est pour lui que durcit ma bite.

D’un œil je surveille mes congénères masculins,
Il n’en est pas un qui vers lui ne tourne la tête.
Messieurs, ce postérieur, ce délicieux popotin,
Ne mettrait-il pas votre libido hétéro en fête ?

Vous vous doutez bien que dans son pantalon
Ce n’est pas une adorable chatte qu’il possède,
Une petite fente toute rose dans son caleçon
Mais une queue comme la vôtre, souvent raide !

Vous détestez, vous éreintez ces foutus pédés,
Malgré tout vous savez à qui vous avez affaire !
Sur lui constamment vos yeux sont dardés,
Vous aimeriez bien l’avoir comme partenaire.

Bon nombre d’entre vous vont se branler ce soir
En repensant à ce bel androgyne dans leur lit,
Et moi aussi ne désirant pas ici vous décevoir
Je me masturberais en fantasmant sur son vit.

Entre vous et moi il y a une énorme différence,
J’assume mes désirs et je n’ai pas de scrupules,
Contrairement à vous j’aime goûter la semence
D’un autre homme et j’accepte qu’il m’encule.

Je n’oublie pas cet Apollon qui m’a fait bander,
Y a-t-il à cela quelque chose de blâmable ?
S’il avait voulu de moi je n’aurais pu que céder
Et me donner à lui sans le moindre préalable.

Votre sexualité refoulée me semble bien risible,
Vous les hommes ayant eu un jour une érection
Pour un jouvenceau au cul tellement irrésistible
Que vous vous êtes astiqués avec satisfaction !

Allons, ne baise pas qui veut avec qui il veut,
La morale est là veillant, gardienne du temple !
Moi je suis friand des plaisirs les plus licencieux,
Celle ou celui qui dort nu avec moi je contemple.

Serge Virinoviev

Ce contenu a été publié dans Histoires, Poèmes, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à L’androgyne par Serge Virinoviev

  1. Filippi dit :

    Le côté tendancieux n’était peut-être pas de rigueur, mais c’est bien quand même

  2. Rebel dit :

    Hommage en l’ambiguïté, joliment tourné

Répondre à Rebel Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *