Gourmandises 14 – Formation continue (2) par Jerema

 

Gourmandises 14 – Formation continue (2) par Jerema

Jeudi 6 février 2015

Ce matin-là, en partance pour une formation de deux jours, je me suis réveillé rajeuni de vingt ans ; deux jours et une nuit accompagné de Marie, ma charmante collaboratrice.

Les bienfaits de la douche matinale ragaillardissent mon corps engourdi ; je jubile, heureux comme un poisson dans l’eau. Je me sèche, me rase et m’habille, frappé d’une bonne humeur toute inhabituelle.

Je déjeune et après un petit bisou furtif à Solange, ma femme, je quitte la maison sous ses sempiternelles recommandations :

– Bon, t’es sûr de n’avoir rien oublié ? Avec ta tête !
– Mais non ! Soit tranquille ! Et puis je ne vais pas au bout du monde ! À demain !

Nous arrivons ensemble, Marie et moi. Il est tout juste 7 heures, serait-elle aussi impatiente que moi ? Je me plais à le croire.

Je la laisse se garer, et stationne quelques mètres plus loin. Je descends l’attendre et ouvre mon coffre dans lequel sa valise échoue précautionneusement.

Ce matin-là est glacial, les parebrises des véhicules qui ont passé la nuit dehors sont tous givrés. Ce n’est pas encore le temps des mini-jupes et Marie s’est abstenue de laisser ses jolies jambes se faire mordre par cette froideur hivernale. Emmitouflée sous un trois quart en tissu gris sombre, cintré à la taille. Elle s’est revêtue de son tailleur noir, veste et pantalon, le même que la dernière fois. Elle hôte son manteau et s’engouffre à mes côtés. On s’embrasse sur les joues, furtivement.

Le jour pointe déjà, mes espérances d’une folle douceur s’envolent. Je ne peux retenir mon désappointement :

– Les jours grandissent, c’est bien dommage ! On aurait dû partir plus tôt !
– Pourquoi ! Tu as peur d’être en retard ?
– Non, mais je pensais à l’autre fois et j’aurais bien commencé la journée de la sorte, tu te rappelles ?
– René, enfin…chaque jour qui se lève est différent, Dieu merci ! Non pas que je regrette, mais ne dit-on pas que l’habitude est mauvaise conseillère… T’es incorrigible ! Tu ne vas déjà pas recommencer à me tourmenter ! J’ai mal dormi et j’ai froid, monte un peu le chauffage s’il te plait !

Mon enthousiasme est retombé comme un soufflé sorti du four. Marie a incliné le dossier de son siège et s’est assoupie. J’ai baissé le volume de la radio. Les kilomètres défilent, nous nous rapprochons de notre destination.

Comment reprendre le cours des choses et m’immiscer dans ses pensées. Je me trouve trop con encore une fois.

Marie sort enfin de son mutisme.

– À quoi tu penses ? Tu m’as l’air bien songeur.
– Ah quand même ! Tu te réveilles ! Si je te dis que je pensais à toi, à nous… Ne m’en veux pas, c’est ainsi.

Brûlant d’impatience, faisant fi de toute sagesse, je fonce, tête baissée.

– Tu l’as regardé le film sur la clé USB que je t’ai donnée, tu l’as visionné ? Jusqu’au bout ?
– Quelle honte ! Faire ces choses, en public et devant une caméra ! Jamais je ne pourrais me fourvoyer de telle façon.
– Marie, mais nous ce sera sans camera, dans notre seule intimité, dans le plus profond respect de nous-mêmes. Je voudrais tant que tu te prêtes à l’exigence de ce caprice, je prie pour que celui-ci embrase ton imaginaire et te fasse sombrer dans ce monde où, nous aussi, nous folâtrerions à l’unisson. Comprends-tu cela Marie ?
– Tu es un vrai malade toi !, tu devrais consulter un psy, un sexothérapeute, que sais-je encore. Tu te rends compte de ce que tu me demandes ? Et moi, si je te sollicitais pour des trucs aussi bizarres, que penserais-tu de moi ?
– Je ne sais pas, à dire vrai je ne crois pas que je puisse te faire cela, mais, d’un autre côté, te laisser un souvenir indélébile comme celui-ci me plairait beaucoup.
– Quelle horreur ! Oublie tout ça ! Penser que je puisse m’y prêter, chasse cette idée abjecte ! Te le faire, passe encore…
– Oh oui Marie ! Moi je ne désire que ça, que tu me donnes ce bonheur de te goûter de la sorte… J’ai un cadeau pour toi Marie, enfin pour nous.
– Dois-je deviner ? Tu devrais garder ton argent pour mes seules faveurs. D’ailleurs c’est moi qui fixerais le montant de mes honoraires dorénavant.

Nous sommes sortis de l’autoroute, les messages monotones et persistants du GPS s’immiscent et closent notre duo à consonance aigre-doux :  « Dans 100 mètres prenez le rond-point et la troisième à droite… Au prochain feu tournez à gauche puis tout droit sur 800 mètres…Arrivée à votre destination dans 100 mètres ».

Je me gare dans le parking souterrain de l’hôtel. Nous sortons nos bagages et remontons par l’ascenseur qui nous dépose dans le hall d’accueil, à deux pas de la réception.

Il est 8 heures 20, une charmante hôtesse vérifie nos inscriptions. Elle nous libère de nos effets personnels après nous avoir précisé que nos chambres seraient libres en fin de matinée.

– Vous faites partie du groupe « PROSPECTIVES ». Votre salle de réunion se trouve dans le couloir sur votre droite, elle est badgée à l’entrée. Votre salon d’accueil est juste derrière vous, une collation est prévue avant de démarrer votre session.

– Parfait ! Merci de cette chaleureuse bienvenue !

Je me retourne, notre formateur est déjà bien entouré. Quatre hommes et deux femmes, pas vraiment jolies, pas bandantes. Et puis j’en ai rien à foutre de ses formations me dis-je : pour moi, ma seule raison d’être là c’est Marie et tous ses palabres ne sont que pures foutaises.

On discute, du boulot bien sûr, de qui fait quoi, des prouesses des uns et des miracles des autres. Je bois un café, Marie un thé.

Enfin on démarre, quatre autres personnes nous ont rejoint, deux couples aussi, tous sagement assis. « Tiens nous sommes treize avec le formateur ». Je souris. Heureux présage ?

– Qu’est-ce qui te fait sourire ainsi ?
– Nous sommes treize Marie, et j’ai eu mon permis de conduire un vendredi 13, alors je me disais que, peut-être, aujourd’hui serait aussi un grand jour. Tu comprends ?
– Pfft ! Mais bien sûr ! Un grand jour….

Il est 10 heures 30, Denis (le formateur) nous invite à une pause d’un quart d’heure dont tout le monde se réjouit.

Café, thé, jus de fruits et autres viennoiseries régalent nos bouches avides. À tour de rôle tout ce joli monde s’échappe, en proie à un naturel besoin dont Marie ne peut se soustraire elle aussi.

– Tu me gardes mon verre, je vais aux toilettes.

Nos regards s’accrochent, s’interrogent, se jaugent longuement.

– Oui, (et dans un murmure) je t’accompagnerais bien !

Elle s’en retourne en haussant les épaules.

Denis déroule son programme avec rigueur, il est midi passé.

– Mesdames et Messieurs, nous allons faire la pause déjeuner, pour celles et ceux qui séjournent cette nuit ici, je vous laisse vous installer et on se retrouve à une heure moins quart au restaurant.

Nous prenons nos quartiers : quelle chance, nos chambres sont côte à côte la 11 et la 15, pas de numéro 13 (me dis-je sans réelle surprise).

J’ouvre ma valise, en sort le paquet cadeau destinée à Marie et sans attendre une seconde de plus je me précipite sur le seuil de sa porte contre laquelle je tambourine.

– Oui !
– C’est moi Marie ! J’ai quelque chose pour toi, tu m’ouvres s’il te plait.

La porte s’efface. Je m’infiltre d’autorité et lui donne le fragile objet.

– « Ta tenue de soirée » Marie, je t’en prie, fais-moi plaisir ! Ça, c’est par égard à notre convention (je lui tends une petite enveloppe). Je te laisse te mettre à l’aise ou tu es déjà prête ?
– Juste une minute, je défais ma valise ! Je mets ma robe sur un cintre.

Une montée soudaine d’adrénaline me submerge, incontrôlable.

– Marie, je veux ton cul, là, maintenant !

Je referme brutalement la porte, je m’agrippe à ses hanches et la propulse vers le lit sur lequel elle tombe à plat ventre.

– Arrête ! Pas maintenant, tu es fou !

Je suis couché sur elle et pèse de tout mon poids. J’ai passé une main sous son ventre, à tâtons je déboucle sa ceinture, je fais sauter le bouton de son pantalon, la fermeture zippe.

– Laisse-toi faire ! Je n’en peux plus Marie !

Elle résiste, se débat en maugréant.

Pantalon et collant glissent sur ses cuisses jusqu’à la pliure des genoux, son string est parti de travers ; je tire trop fort, il se déchire.

– Ah c’est malin ! T’as gagné ! Lâche-moi à présent !

Que nenni, je n’écoute que ma voix qui me dit : « Vas-y ! ». Mon visage se fond entres ses fesses que je couvre de baisers goulus.

Ma bouche et ma langue œuvrent dans la sombre vallée de ma fière mutine qui peu à peu renonce, de gré ou de force, qu’importe. Mes mains délaissent ses fesses, remontent et enserrent sa taille, je l’attire, la force à s’agenouiller. Domptée, Marie se laisse guidée et érige son fondement à ma voracité, la tête repliée entre ses bras.

Prosterné devant le cul de ma reine, mes lèvres courent sur sa peau douce et veloutée, se soudent autour de sa truffe délicate et goûteuse. Ma langue lèche, se darde et se glisse dans l’étroit goulet qui peu à peu se tapisse de salive. Elle s’enfonce au plus loin. Mes papilles se réveillent, se ravissent des saveurs dont depuis trop longtemps je me languissais, ces saveurs qui enrobent ma bouche d’un bouquet de senteurs précieuses. Je bande comme un âne, je me déboutonne et me relève.

Je la pénètre d’un coup, brutalement.

– Aie ! Doucement, tu me fais mal…

Planté dans l’étroite fissure je m’active comme un furieux. Le plaisir est trop fort, je jouis sans chercher à me retenir. Tout au fond, je sens ma queue se convulser entre ses chairs qui m’enserrent et me torturent à leur tour. C’est bon, je râle de plaisir.

Le temps s’écoule ; deux ou trois minutes et quelques poignées de secondes encore à me faire essorer la verge dans l’étau brûlant de Marie qui me croque et me broie, à la recherche d’un plaisir qui se refuse obstinément à elle. Elle me repousse :

– Fais-moi jouir, avec ta bouche !

***********
On arrive un poil en retard, le temps de se rendre présentable et à Marie de changer de culotte. Ils sont tous à table et les deux places restantes nous décalent l’un de l’autre. Finalement ce n’est peut-être que mieux, éloignons les suspicions que certains semblent déjà nourrir à notre sujet.

Nous déjeunons dans un brouhaha joyeux. Le repas qui nous est servi est léger mais excellent, nous ressortons sans cette désagréable lourdeur au ventre.

L’après-midi s’éternise, entrecoupée d’une nouvelle pause à seize heures. Enfin il est 18 heures.

– Et bien je crois que vous en savez assez pour aujourd’hui déclare Denis (le regard figé sur sa montre). Je vous donne rendez-vous à 8 heures 30 demain matin, bonne soirée à vous tous.

Le groupe se scinde, Marie m’interpelle :

– René je monte dans ma chambre, il faut que j’appelle les enfants, que je prenne un bain, que je me change, je t’appelle quand je suis prête.

Ça bouillonne dans ma tête, le scénario se précise, plus fantaisiste, plus osé, plus trash…les mots me manquent, je bafouille :

– Rappelle-toi Marie ! La vidéo et ces créatures de rêves :  » La belle Diva et son amant « , soit telle qu’elle, sa doublure, apaise mon envie de toi, soit tout cela ce soir, je le désire tant.

Elle me fixe intensément, interdite, son visage s’empourpre.

– À tout à l’heure.

Rien, pas un mot de plus, elle s’en retourne et s’en va, me laissant seul avec toutes mes incertitudes.

***********
Marie s’est assise dans l’unique fauteuil de sa chambre. Le téléphone collé à l’oreille, elle donne les instructions à ses chérubins :

– Les enfants, vous êtes sages et vous écoutez votre père, vous mangez et vous vous lavez les dents. Après le feuilleton et la pub, hop ! au lit ! Vous me manquez, je vous embrasse tous les deux. Margot ! Passe-moi ton père à présent.

– Ça va mon chéri ? tu t’en sors ? On vient juste de terminer les cours, c’est rasant, mais bon l’ambiance est sympa. Je suis vannée, je vais prendre un bain, et ce soir je me couche de bonne heure. Tu me manques toi aussi, bisous ! À demain !

Confortablement assise, rassérénée par ce contact lointain mais si réconfortant, je repense à l’incroyable requête, si impérieuse, si solennelle. Pourquoi cette appétence sordide ? Pourquoi veut-il que je l’avilisse ainsi ? Qu’en attend-il ? Sera-t-il plus heureux après ? Et moi, oserais-elle lui faire cette chose ?

Je me lève d’un bond, se souvenant du paquet qu’il m’a offert et de la petite enveloppe, je la décachète en premier. Quatre cents euros, en billets de cinquante et un petit mot : [- je te désire tant et le veux si fort]. Je repense à ces paroles qu’il me fredonne parfois : « tu verras, on fera des choses qui n’existent pas… (une chanson de Polnareff) ». Un frisson me parcoure l’échine. Je déchire l’emballage du paquet rouge dont je devine le contenu. Un ensemble chic et affriolant : soutien-gorge, culotte, porte-jarretelles, d’une belle couleur fuchsia. Il y a aussi les bas, ton chair, des bas griffés (Cervin). Je déplie ces bouts de dentelles fragiles, toutes en transparences. « Oh ! », Je ne peut retenir sa stupéfaction en dépliant la petite culotte ; je l’étire, la lorgne, devant, derrière : le fond est incisé, une longue entaille qui court du pubis et remonte en une large échancrure côté verso. Une bouffée de chaleur m’envahit.

Je me dévêts, me pare de ces nouveaux dessous. « Il me sait bien mon René », ils épousent mes formes à merveille et sa clairvoyance me flatte ; je ne peux m’empêcher de penser à sa femme, la connait-il aussi bien ? Je me plais à penser que non, et cette idée m’excite. Je virevolte devant la glace du dressing, mes fesses à moitié nues s’exposent comme une offrande. Je me cambre un peu, exagérément ; je ris, me gausse de l’indécence de mes postures. Je m’accroupis comme si je devais faire un pressant besoin, je glisse une main sous mon ventre. Je suis nue ou presque. Je m’assieds sur la lunette des WC, je fais pipi avec une sensation étrange. Je m’essuie.

Mon bain est prêt, je m’immerge et ferme les yeux. La chaleur de l’eau m’engourdit, mon esprit s’évade : c’est moi à présent qui, comme dans le film, me complait à ravir mon amant… Je me sens bien, détendue, légère.

Le temps s’écoule, la fraicheur de l’eau ma sort de mes rêveries, je se redresse en frissons. J’ouvre le mitigeur de la douche, me rince et m’essuie. Je me frictionne le dos, les seins, et tout le corps. La serviette paresse sur mon ventre gonflé qui s’indigne de devoir contenir encore la gêne qui m’afflige. Mais non, je me refuse obstinément à ce besoin, comme si je me devais d’attendre un moment plus opportun. L’esprit empreint de honte et d’un désir obscur je m’habille. Avec prudence je revêts ces délicats dessous, puis j’enfile ces bas qui se tendent sous les attaches des jarretelles. J’ajuste l’entrejambe de ma culotte et ne peux résister au désir de glisser deux doigts dans la large échancrure, de me toucher jusqu’à ressentir un délicieux frisson. Je passe ma robe noire. Une once de rimmel et de fard à joues, quelques coups de crayon rouge sur ses lèvres parachèvent  » ma tenue de soirée « .

Il est 19 heures 30. René est bien discret, je l’appelle :

– Tu es prêt ? Moi je le suis !
– J’arrive dans deux minutes !

***********
Elle est toute en beauté ma Marie. Figé sur le perron de la porte je la contemple, en zieutant ses jambes d’une belle couleur chair qui ravive tout mon désir. Elle se laisse croquer des yeux quelques secondes et rompt ce suspicieux silence.

– Je prends ma veste et on y va, j’ai faim et très soif !

Elle enfile un cardigan façon blouson, rayé blanc noir. Nous quittons la chambre, la porte claque sourdement, direction le restaurant.

Nous nous sommes installés directement à table, dans un coin à l’écart. Le serveur nous a remis la carte.

– Champagne ! Vous nous mettrez une bouteille, elle fera l’apéritif et le dîner, pour le menu vous nous laissez quelques instants.
– Bien sûr Monsieur, je vous apporte le champagne de suite.

Les petites bulles explosent et convolent vers des cieux inexplorés.

– Marie, tu es ravissante, mon petit cadeau t’a plu ?
– Charmant ! de trop…

Elle me toise et trempe ses lèvres dans sa coupe avec gourmandise.

– Tu les portes ? Il me semble que oui, les bas…
– Chuuuut ! Tu verras, si tu es sage, bien sûr. J’ai faim, pas toi ?

Enfin le dessert, un sorbet deux boules pour moi, une assiette gourmande pour Marie qui n’est plus dans un état normal. Ses yeux brillent de mille facettes et sa langue se délie effrontément.

– Donnes-moi encore un peu de champagne, je crois que je ne serai pas sage ce soir…Tu sais, tout à l’heure, dans mon bain je rêvais que je te faisais ce que tu aimerais tant…

Elle baisse les yeux et dans un murmure :

– Je veux bien essayer…mais il faudrait que l’on s’en aille…tu comprends ?
– Comme dans le film ? Tu veux bien ?
– Ouais ! , tout comme dans le film… « Cochon va ! »
– Garçon ! S’il vous plait ! Vous mettrez la note des repas sur mon compte, chambres 15, le champagne je le réglerai à part. Merci !

On s’enfuit de la salle du restaurant et nous retrouvons la quiétude de la chambre de Marie.

– Marie, attend-moi je reviens de suite.

Un court instant plus tard, je réapparais, je pénètre dans l’antre de ma maîtresse un sac de sport à la main.

– Qu’est-ce que c’est ?

J’ouvre le sac et en extrait une grande serviette de plage et une alèse en film plastique. Elle me regarde avec étonnement.

– Une parade à d’éventuels débordements.

Elle part dans un grand fou rire, resserre les cuisses comme pour mieux contenir une envie pressante.

– Oh la la ! J’ai trop envie de faire pipi.

– Enlève ta robe pendant que je me déshabille aussi. Rien que ta robe. Je veux te voir le faire à travers ta culotte.

J’étends l’alèse et la serviette sur le carrelage de la salle de bains, je m’allonge.

– Oh viens vite ma chérie, viens te soulager dans ma bouche !

Le jet part d’un coup à travers l’échancrure du frêle rempart, il grossit, se disperse, m’inonde le visage, remplit ma bouche. Je bois à la régalade sous l’œil attentif de ma belle égérie qui s’est ressaisie. Elle ne rit plus, elle arbore un air grave et hautain.

– Ouvre bien ta bouche ! Oui comme ça…

Elle se soulage par de petits jets précieux, s’attachant à me laisser la boire sans que j’en perde une goutte.

– Petit coquin vas ! Oui, bois-le tout mon pipi, et si t’es sage, tu auras droit à l’autre récompense… la  « Royale », c’est bien ainsi que tu la nommes, la « grosse commission ».

J’acquiesce en grommelant :

– Oui maîtresse ! Oh oui, je le veux tant !

Des mots hachés, à peine audibles entre les ondées paisibles de sa complaisante fontaine qui peu à peu se tarit, s’assèche en une kyrielle de gouttelettes éparses. Ses fesses remontent.

– Embrasse-le ! Il aime bien tes bisous.

Ma langue paresse timidement sur sa corolle trempée.

– Oh oui ! Goûte comme il est bon mon petit trou encore plein de ton foutre ! Oui, comme ça, lèche le bien !

Elle s’est calée confortablement. Chevillé au cœur de son cratère j’aspire la chair souple et fragile de ce fruit mûr qui me crachouille les séquelles de mon périple d’avant midi.

– Oh oui…comme ça…continue ! Il les aime trop tes bisous…enfonce ta langue !

Ses mains se sont glissées sous ma nuque, ses doigts se sont noués dans mes cheveux ; ils me caressent, me flattent avec tendresse. Elle me maintient ainsi et à chaque répit de mon ardent baiser elle m’attire plus fort encore

– Attend, ne bouge-pas !

Elle se relève, me tourne le dos, se met totalement nue, ses jambes fléchissent, ses reins se creusent, ses fesses reculent, m’effleurent le visage.

Son petit œil luit de salive. Il se gonfle, s’étire. Un jet d’urine jaillit, se dédouble, se disperse entre mes lèvres. J’avale le doux nectar. Ses fesses sentent bon l’urine et l’envie qu’elle défèque dans ma bouche grandit, me galvanise. Je le veux, je ne pense plus qu’à ça.

– Oh Ouiiiiii, ça vient…

Je l’attire et reprends mon langoureux baiser. Ses sphincters s’animent, se convulsent. Ma langue s’enfonce au plus loin, bute soudain sur une chose molle et consistante à la fois, mon cœur s’emballe. Combatif, l’hôte me fait front dans un corps à corps furieux, il me chasse hors de son repaire.

Il me poursuit, se déroule entre mes lèvres, il glisse sur ma langue. Planté au fond de ma gorge, il se détend encore et colonise ma bouche. J’exulte, les sens à fleur de peau : je voudrais lui crier tout mon bonheur à ma belle sauvageonne qui se soulage avec volupté dans un râle plein de gratitude.

– Ouiiiii ! Ça t’excite que je fasse ça dans ta bouche… Oh Mon Dieu ! Il le voulait tellement.

Elle se redresse avec prudence, sa jolie frimousse se penche entre ses cuisses. Figée telle une statue, arrogante, le regard inquisiteur, ses mains empoignent et séparent les globes charnus de son derrière. Elle pousse, de toutes ses forces. Son petit trou s’étoile, cède sous la charge d’un autre belligérant qui chute brutalement, chassé par un de ses semblables qui, épris lui aussi de liberté, pointe son nez avec méfiance. Il s’enhardit, il cherche son chemin, en équilibre sur l’arête de mon nez. Hésitant, il bifurque sur sa gauche et s’effondre. C’est la fin de l’exode.

Une odeur brumeuse et tenace flotte autour de moi. Soudain les chaudes rondeurs s’affaissent, épousent mon visage, pèsent de tout leur poids. Marie se frotte avec volupté et étale la disgrâce onctueuse de son méfait. Résolue et appliquée, telle une artiste peintre avec sa toile, elle me grime avec zèle. Je suffoque. Marie n’en a cure…

Elle me libère enfin. Du moins le pensais-je.

Debout, penché au-dessus de moi, solennelle, elle contemple son œuvre.

– Lève-toi ! Fais attention ! N’en mets pas de partout, Viens !

Elle tire l’édredon et le drap de dessus. Elle étend précautionneusement l’alèse et la serviette de bain.

– Rallonge-toi à présent ! Oui comme ça, descend un peu, là, ne bouge plus !

Elle se hisse sur le lit. Elle m’enjambe, ses pieds se calent contre mes épaules, elle s’accroupit et pose sur mon visage ses fesses maculées qui renouent à leur lent et minutieux massage. Elles vont et viennent, guidées par mon appendice nasal qui coulisse dans leur sillon poissé. Momifié entre ses chaudes rondeurs qui m’enfièvrent mon cœur bat à se rompre. Je m’agrippe à ses hanches, je l’attire toujours plus fort, louant les bienfaits de ce sacrement divin.

– Tu bandes mon salaud ! Ça te plait vieux cochon ! Tu sens comme je mouille moi aussi ? Je la veux ta queue dans ma chatte.

Elle se dégage, se retourne, s’agenouille et s’empale d’un coup sur mon sexe tendu.

Nos corps en quête de délivrance se meuvent dans un silence convenu, Marie, les mains posées sur mon torse, me toise avec effronterie.

Ses doigts roulent mes tétons, les pincent, à me faire gémir de douleur.

– Mange ! Avale ce que je t’ai donné avec amour, allez ! Dépêche-toi !…Oui, mâche bien entre tes dents, avec ta langue !…Oui, tu les aimes  » les douceurs de mes fesses  » !

J’obéis et j’avale en refoulant un haut le cœur qui, étrangement, s’estompe, disparaît.

– Oh oui comme ça ! « Un fondant au chocolat », sorti tout chaud de mon derrière, tu le voulais tant ! C’est bon hein ! Dis-moi que tu les aimes mes friandises !

Ses doigts recueillent quelques débris éparts et les enfournent entre mes lèvres.

– Lèche mes doigts, suce-les !… Remercie ta maîtresse de sa bienveillance !

Marie se démène, son corps tressaute furieusement.

– Oh oui je te sens bien ! Elle est dure ta queue …Continue ! Plus fort ! Je vais jouir…

Je suis son rythme, attentif à son plaisir. Elle gémit de plus belle et jouit dans un râle long et mystérieux, les yeux clos, les traits tendus. À mon tour j’explose au fond de son ventre à grands coups de reins.

Les minutes passent, la tension tombe, l’ombre furtive de la repentance pointe, nous frôle, semblant nous dire : « qu’avez-vous fait misérables » ! Nos regards se croisent, s’évitent, Marie se lève et disparaît dans la salle de bains.

L’eau coule depuis un long moment lorsque je la rejoins. Le miroir au-dessus du lavabo me renvoie l’image peu ragoûtante de ma métamorphose : hirsute, le visage déconfit, marbré de larges traces saumâtres.

Un frisson me parcoure l’échine.

– Tu as fini, je peux ? (lui dis-je en lui montrant la baignoire d’un doigt)
– Oui, tu te dépêches et tu t’éclipses, je meurs de sommeil.

Je me savonne à tous crins, de la tête aux pieds ; bouche ouverte je m’emploie à chasser l’amertume qui siège au fond de ma gorge.

Un plaisir en chasse un autre et celui de se sentir propre me ragaillardit. Je me sèche à mon tour et m’habille à regret, j’aurais tant aimé m’endormir entre ses bras.

– Merci ma chérie, tu as été merveilleuse, bonne nuit, à demain.

Je disparais dans le silence feutré du couloir désert, mon sac de sport à la main dans lequel j’ai replié avec soin l’alèse et la serviette que, sitôt rentré, je nettoie et que j’étends sur le radiateur de la salle de bains.

***********
Je ne dors plus, d’ailleurs ai-je vraiment dormi ? (Une nuit de rêves à me vautrer, à me complaire dans les bras de mon amante, une nuit d’extases où mes fantasmes et mes angoisses n’étaient plus qu’évidences et réconforts). Quelle heure est-il ? J’allume la lampe de chevet, saisis ma montre : 6 heures 20.

Je me lève, stupéfait de me voir encore très en forme : je m’étire, ma queue se dresse plus haut, plus fière et plus dure encore. Je ferme les yeux : « Marie ! Je la voudrais là, devant moi, à genoux »…

Une sonnerie, deux, elle décroche à la troisième. Je lui susurre :

– Marie, j’ai envie de toi, j’arrive dans une minute…
– Quelle heure est-il ? Oh non ! laisse-moi dormir encore !
– Marie, je suis en peignoir derrière ta porte, ouvre-moi vite !

Je raccroche et enfile le peignoir blanc. J’entrouvre ma porte et jette un coup d’œil rapide dans le couloir désert. Je sors et me propulse vers la chambre de Marie. Je tambourine à petits coups, le cœur battant, j’insiste. Les secondes me paraissent interminables, enfin le loquet claque, la porte s’efface, je me jette à l’intérieur.

– Tu es fou ! Si quelqu’un t’avais surpris, que veux-tu encore ?

Je la regarde droit dans les yeux, j’ouvre mon peignoir et lui exhibe toute la splendeur de ma virilité :

– J’en ai trop envie lui dis-je en posant mes mains sur ses épaules ; viens ! Assieds-toi sur le lit. Suce-moi !

Ma queue s’engouffre dans l’ouverture de sa bouche prête à manifester sa colère. Elle tente de me repousser mais déjà mes mains l’enserrent, mes doigts se nouent dans ses cheveux. Elle me mord, avec rudesse, ses ongles se plantent dans mes cuisses et m’arrachent un petit cri de douleur. Ses grands yeux bleus ensommeillés soutiennent mon regard anxieux.

Elle me croque savamment, ses dents pianotent sur la longueur de ma hampe et moi je bande plus fort encore.

– Oh Ouiiiii… Bouffe-moi la queue ! Aïe ! Pas si fort.

Ma queue glisse dans sa bouche chaude et humide. Conquérante, elle s’enfonce peu à peu au fond de sa gorge. Ébahi je ne me lasse pas de la voir entrer et sortir. Je l’embouche à coups de reins amples et prévenants, jusqu’à sentir ses lèvres s’accoster à mon ventre ; c’est si bon de la posséder ainsi.

– Ah Ouiiiii ! Comme tu me suces bien ! Là, avale la ma grosse queue bien raide…c’est trop bon !

Les yeux fermés, je m’efforce de penser à autre chose. Les ondes du plaisir s’apaisent, le point de non-retour s’éloigne. Les lèvres gloutonnes de Marie glissent sur mon membre tendu. Je coïte sa bouche, impassible, sûr de ma totale maitrise.

– Tu l’aimes ma bite, arrête je vais te prendre, mets-toi à genoux à présent !

Elle s’exécute et tend son cul que je lorgne avec envie. Je pointe le bout de mon dard sur le frêle œillet.

– Non ! Pas par-là !

D’une main autoritaire elle me dirige et me fait plonger dans sa féminité brûlante de désir.

– Comme tu es mouillée ! Ça t’excite de me sucer la bite, t’aime bien faire ça ! Je vais te baiser la chatte, tiens, prends là ma grosse bite.

Je la pénètre d’un seul coup de rein, elle gémit, se trémousse et m’harangue vertement :

– Baise-moi bien, vas-y ! Fais-moi mal !

J’obéis et laboure sa tendre et fertile prairie d’où sourde la résonance de cette vigoureuse possession : « flop, flop »… je la pénètre comme un forcené, stimulé par les invectives de ma femelle en chaleur.

– Oh ! C’est bon, baise-moi, vas-y, continue !

Je m’acharne, je la fouraille sauvagement, je m’agrippe à sa chevelure, lui tire la tête en arrière.

– Je veux jouir sur ton visage, j’en ai trop envie ! Assieds-toi au bord du lit !

Je me retire, et d’un poignet expert je branle mon pieu dont le gland violacé sautille tout près de ses lèvres.

– Ah oui, ça vient !

Mon plaisir éclate, une épaisse coulée de foutre roule entre ses lèvres, ma colonne de chair frémit, se convulse :

– Mets-moi un doigt dans le cul…Oui comme ça…Oh tu m’encules bien !

Je me branle lentement, de petits jets fusent ici et là, se perdent sur ses joues, sur son front, un autre l’éborgne. Ma bite pleure de toutes ses larmes, des larmes blêmes et crémeuses qui bénissent ce beau et ingénu visage.

Je me réapproprie sa bouche et m’engouffre au fond de sa gorge chaude et mielleuse. Je serre les fesses pour mieux sentir son doigt qui ne cesse de me forer. Je me retire, je m’enfonce, j’émerge et je plonge dans ce fourreau qui semble être à la mesure de ma queue. Mon ventre tutoie et se frotte sur son visage congestionné.

Elle n’en peut plus Marie, elle me repousse, haletante. Elle hoquète, toussote et cherche un second souffle.

– Pouah !, tu n’es qu’un sale goujat, je te le revaudrai ! Et maintenant laisse-moi !
– Ma chérie, je t’aime ! Je m’en vais, je te laisse te préparer.

Dieu merci le couloir est désert, en quelques enjambées je regagne mes quartiers. Je me douche, me rase, m’habille.

Il est tout juste huit heures, je sors de ma chambre, m’immobilise sur le seuil de celle de Marie. Je frappe, trois petits coups :

– Marie, tu es prête ?

La porte s’ouvre. Marie, drapée dans sa robe noire, m’apparaît, me toise :

– Je suis prête (dit-elle en claquant sa porte).

Elle s’engage dans le couloir d’un pas chaloupé, comme elle sait si bien le faire quand elle se veut désirable, empressée de se faire aimer.

Je la suis, bouche bée, le regard figé sur ses jambes gainées de nylon clair.

On rejoint le groupe et nous prenons notre petit déjeuner ensemble, à la même table que celle d’hier.

Huit heures trente, c’est reparti, Denis nous abreuve de tous ses conseils, nous soumet à divers jeux de rôles entrecoupés de débriefs agités ; il y croit notre formateur, tout au moins il s’efforce de trouver les mots justes, les mots qui marquent.

Il regarde sa montre, son rythme s’emballe, il déroule la fin de son programme sans que quiconque ne le freine dans son élan.

Il est onze heures, heure convenue de notre libération ; tout notre petit monde éclate, les plus éloignés pressés de prendre la route au plus vite.

Marie, elle aussi, se montre bien prompte à regagner sa chambre, elle me dit sèchement :

– Tu viens ! J’ai quelque chose pour toi qui ne peux attendre.
« Que veut-elle ?…Non ! » Je la suis, comme un petit chien collé à ses talons. Ses fesses se déhanchent outrageusement, comme un appel à leur égard, une injonction muette à leur louange, je le sais trop bien. Elle ouvre la porte de sa chambre qui se referme furtivement. Marie se retourne, m’enlace :
– Moi aussi j’ai envie, comme toi ce matin.

Nos visages se frôlent : ses lèvres glissent au creux de mon oreille :

– Un jour je t’ai dit que c’était toujours après le « petit dèj. », tu t’en souviens ?

Elle susurre d’une voix mielleuse :

– Ce matin, après le déjeuner on a repris les cours de suite, je n’ai pas pu le faire…« Je veux que ta bouche se love entre mes fesses », comme hier, tu veux bien toi aussi que je te fasse cela. Déshabille-toi ! Viens dans la salle de bains, dépêche-toi !

Abasourdi, j’obéis et me dévêts. Marie, elle aussi se déshabille, elle ôte sa robe et dégrafe ses bas qui se déroulent le long de ses jambes. Elle détache son porte-jarretelles et file, vêtue de ses seuls petits dessous fuchsia.

– Viens-vite, j’ai trop envie. Allonge-toi dans la baignoire !

Envoûté, le cœur battant, j’obtempère.

Elle me rejoint, m’enjambe et s’accroupit au-dessus de mon visage.

– Ouvre ta bouche ! Là, ne bouge plus !

Un jet tiède crépite sur mon visage, déferle entre mes lèvres, ruisselle sur ma poitrine. Majestueuse, sa croupe flotte en apesanteur, elle se dandine, cherche le petit coin tranquille où s’apaiser du besoin qui l’afflige. Elle se pose, s’ancre au creux de ma bouche et borde mon visage de ses beaux hémisphères laiteux qui se fendent entre les mains expertes de ma tortionnaire. Avec habileté ses doigts s’insèrent entre les bords de la docile petite culotte qui s’efface aussi, ravie de ne pas s’opposer à l’improbable étreinte.

– Ohhh, mais tu bandes encore !  Gros cochon, vilain gourmand !

Marie se raidit, elle pousse ; ses chairs se gonflent, s’ouvrent et enfantent des bontés de son ventre. Emprisonné entre ses globes charnus j’essuie l’explosion de son abandon : nappé de souffles éthérés une, puis deux autres encore, des dragées chocolatées goûteuses, choient sur ma langue et perquisitionnent ma bouche. Je la repousse. La tête penchée sur le côté je rejette les legs de cette crapuleuse compromission. J’éructe, je crache, un œil rivé sur le joli petit fripon qui ne cesse de me braver par des coups d’œil appuyés. Il s’entrebâille et laisse s’échapper les suavités secrètes de ses intimités : un jet d’urine badin crachouille et s’infiltre entre mes lèvres en attente d’un autre butin qui déjà se profile. Je le capte, je l’enlace, le câline ; il glisse lentement, s’approprie ma bouche et s’affale mollement sur mon visage.

Les effluves musqués qui m’enrobent m’enivrent, me bouleversent : je suis son lieu d’aisances, son esclave soumis à ses caprices, à ses frasques.

Elle me branle, comme elle sait si bien le faire. Sa main est douce et légère, ferme et ardente ; elle alterne au gré de mes soupirs, des mouvements de mon bassin. Le plaisir monte, je me tends.

– Allez ! C’est fini pour aujourd’hui, une bonne douche calmera tes ardeurs.
– Oh non !
– Eh bien si ! Rappelle-toi, ce matin, dans quel état tu m’as laissée : à bout de souffle, le visage flétri par ton plaisir, sans te soucier de savoir si, moi aussi, j’avais besoin d’éteindre le feu de mon corps, d’apaiser mon âme en émoi.

Ses fesses se posent d’un coup sur ma figure, se frottent langoureusement, étouffant la pitoyable plaidoirie de mon désarroi.

– Oh oui ! Rappelle-toi ce que tu me disais : « on fera des choses qui n’existent pas…», me disais-tu. Lèche-le bien mon derrière ! Essuie-le ! Purifie-le ! Enfonce ta langue dans mon petit trou, oui comme ça ! Continue ! Mon clito est tout dur, tout gonflé…Ohhh oui ! T’arrête-pas !

Sa main s’est faite la complice de ma sollicitude, elle trifouille allègrement dans sa chatte.

– Ouiiiii, Ouiiiii, Oh Ouiiiii !…

Ses doigts s’agitent plus vite encore, ses fesses se trémoussent. Elle jouit, un plaisir sibyllin qui grossit, qui explose. Elle tremble de tout son corps et les sons qui fusent de sa gorge traduisent la lente et dithyrambique litanie de sa jouissance.

Marie se relève enfin, au mépris de mon plaisir à moi. Elle fait glisser la culotte le long de ses jambes qui, elle non plus, n’a pas résisté à l’impétueuse effusion. Elle saisit le pommeau de la douche et ouvre le mitigeur.

Elle se lave, de la taille aux pieds. L’eau roule sur son corps, glisse entre ses cuisses, sur ses fesses. Avec soin elle rince ses petits petons, l’un après l’autre, puis elle enjambe la baignoire et s’essuie.

– Dépêche-toi de te laver à présent. La petite culotte, je te la laisse ainsi que l’ensemble de « ma tenue de soirée » ; si mon mari la trouvait je ne sais ce qu’il en penserait.

Me douchant à mon tour, je perçois le bruit confus d’une conversation.

Marie pointe le bout de son nez dans l’embrasure de la porte :

– Grouille-toi !, la femme de ménage attend pour faire la chambre.

Je fulmine, frustré par la désobligeance de ma souveraine maîtresse, agacé de cette précipitation soudaine.

Je me sèche, m’habille en un rien de temps. Marie a remis son tailleur noir avec lequel elle est venue, elle m’attend, stoïque, comme s’il ne s’était rien passé.

– N’oublie pas ta valise dans ta chambre.

Son téléphone bipe, ses doigts courent sur l’écran. Son visage se fronce, puis se fend d’un sourire espiègle.

– Tu m’as l’air bien radieuse, une bonne surprise ?
– Qui sait, je ne sais pas encore. On sera de retour à quelle heure ?
– À quinze heures, quinze heures trente au plus tard. Tu repasses au bureau ?
– Tu n’y penses pas ! J’ai autre chose à faire que de commenter notre séjour : « et comment ça s’est passé, et c’était bien, que sais-je encore ». Non merci ! On verra ça lundi.
– Oui, finalement tu as raison, en plus j’ai deux ou trois courses à faire moi aussi. On déjeune et on s’en va.

La circulation est dense en ce début d’après-midi, mais si l’allure n’est guère rapide on avance sans heurt, sans l’ombre d’un bouchon.

Marie ne dit rien, elle scrute ses mails puis ses doigts pianotent sur son Smartphone. Quelques minutes plus tard, un bip qui semble la ravir : ses doigts se crispent sur son portable, s’agitent à nouveau.

– Alors ? Quelles sont les réjouissances à présent ?
– Je ne sais pas, je dois passer chez ma gynéco. Elle veut me voir d’urgence (je ne mens pas mais je ne peux lui en dire la raison, je le sens blêmir).
– Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce n’est pas grave au moins, tu ne m’en avais pas parlé.
– Mais non, t’inquiète pas, je ne peux t’en dire plus à ce jour. On arrive quand.
– Comme prévu, vers quinze heures trente. Tu me tiens au courant.
– Dors tranquille, je te dirais tout.

A suivre.

 

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15 réponses à Gourmandises 14 – Formation continue (2) par Jerema

  1. NerryTit dit :

    On connaissait les cache-sexe, il ce sont des cache-mots

  2. Armande dit :

    La literature érotique n’a que faire des métaphores, un chat reste un chat et une chatte aussi. Un texte n’a jamais rien à gagner quand il fait dans l’implicite

  3. sapristi dit :

    Fabuleux, tout simplement fabuleux !

  4. brenda dit :

    Dans les films américains, on parle en dessous de la ceinture mais on fait l’amour en soutien-gorge
    Dans ce récit c’est le contraire on fait les pires « cochonneries » (j’ai mis des guillemets) mais on ne les nomme jamais
    Mais bon sang, rendez-nous Apollinaire, Gauthier et Verlaine !

  5. Brycene dit :

    Et la suite ?

  6. Harivel dit :

    Attiré par tout ces commentaires élogieux je me suis mis à lire, certes c’est bien écrit mais depuis quand dans une texte érotique n’appellerait-on plus un chat « un chat » ? Quand je cherche un texte avec de la scato ce n’est pas pour y lire des périphrases. Désolé de casser l’ambiance

  7. Baruchel dit :

    je partage assez l’enthousiasmes des collègues, car il est vrai que le choix de mots est fantastique dans les descriptions érotiques de cet auteur. Je mettrais quand même un bémol au niveau de certaines répliques qui n’ont vraiment rien de naturel : je cite : « Rappelle-toi, ce matin, dans quel état tu m’as laissée : à bout de souffle, le visage flétri par ton plaisir, sans te soucier de savoir si, moi aussi, j’avais besoin d’éteindre le feu de mon corps, d’apaiser mon âme en émoi. » Vous en connaissez, vous, des gens qui causent comme ça ?

  8. Claire dit :

    J’adore car c’est à la fois très osé (extrême même pourrait-on dire), sans vulgarité et joliment écrit

  9. Cochet2 dit :

    C’est presque un exerci de style ! rendez-vous compte l’auteur nous parle de scato sans écrire une seule fois les mots : merde, caca, matière, boudin, étron… Du grand art !

  10. Frank25 dit :

    Ces gourmandises me ravissent ! Merci pour ce bon moment de lecture excitante

  11. Anna dit :

    Jerema n’a pas de tabou, mais sait décrire ses fantasmes extrmes avec énormement de tact sans es edulcorer pour autant. Di grand art

  12. cadichet dit :

    Quand c’est bien écrit, les fantasmes les plus extrêmes deviennent excitant

  13. Mady dit :

    Bravo Jerema. Pas de tabou, pas d’auto censure, un texte intelligent et bien écrit et en plus ça excite bien le machin !

  14. Ruvolo dit :

    fantastique ! Ca fait du bien ! Enfin un blog qui ose !

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