Gourmandises 13 – Marie, en proie à ses vieux démons par Jerema

Gourmandises 13 – Marie, en proie à ses vieux démons par Jerema


Prologue

Nous sommes tous  » Charlie  » ! Le monde entier s’émeut, secoué par l’horrible fait divers de l’attentat du journal  » Charlie Hebdo « .

Les mouvements insurrectionnels en Afrique qui semble être devenu un vrai brasier, le prix du baril du brut qui s’effondre, la crise ukrainienne, la morosité des marchés et une faible croissance mondiale, il n’y a pas de quoi se réjouir..

Nos démocraties sont en danger me dis-je en pensant que nos libertés fondamentales restent bien fragiles. Nos sociétés modernes et permissives ne vont-elles pas elles aussi basculer dans la violence et la terreur ? Et nos si chères devises (liberté, égalité, fraternité), notre si précieuse liberté d’expression, ne vont-elles pas, elle aussi, sombrer sous les coups de boutoir de tous ces fondamentalistes d’où qu’ils soient ?

**********
Lundi 19 janvier.

Il est bientôt 7 heures, je jour pointe. Les aurores sont plus matinales, elles ont repris le dessus sur l’hiver qui cependant n’abdique pas totalement. Le froid est revenu avec le retour de la neige qui s’efforce à blanchir le paysage.

Je suis d’humeur maussade, empreint d’un vague à l’âme tenace. Le pays semble être passé à un état végétatif, il ronronne et tout le business de la fin d’année est désormais bien loin. Bien loin aussi ma dernière rencontre amoureuse avec ma belle égérie qui me voue une totale indifférence. Je côtoie une Marie complexe, insaisissable, déroutante. Depuis notre stage elle me repousse avec une froideur de jeune fille effarouchée. Je la soupçonne d’avoir porté son affection sur son ami curé qui s’obstine, lui aussi, à ne plus vouloir me voir. Mes menaces restent vaines, il a compris que je n’irai pas jusque-là.

La bonne nouvelle émane du télécopieur en ce début d’après-midi, enfin je la considère comme telle. Un fax de la société  » PROSPECTIVES « , elle nous informe du deuxième module de la session  » Optimisation des performances commerciales  » : déroulement prévu les 5 et 6 février au Novotel dans le VIème à Lyon.

Un flash-back affecte brusquement ma mémoire qui se laisse porter sur les traces indélébiles de cette pathétique faveur dont Marie m’avait comblé. Mon cœur s’emballe.

Damien, notre chef supposé, s’interroge sur l’opportunité de ce stage, il souhaiterait que nous consacrions nos efforts sur notre activité commerciale qui n’engrange que peu de commandes actuellement. Il m’interroge, dubitatif :

– Quand penses-tu René ! Ce stage, est-ce bien nécessaire ?

Prudent, je temporise :

– On croit toujours tout savoir, et au fil du temps les fondamentaux on les oublie. Maintenant dire qu’il est indispensable, pas vraiment. Mais vu le contexte actuel, ces deux jours de formation nous feraient le plus grand bien pour regonfler le moral des troupes.
– Bon ! tu voies avec Marie ce qu’elle en pense et vous décidez si vous y participez. Je dois répondre avant demain 12 h.

« Merde ! C’est foutu me dis-je ». Si c’est-moi qui lui formule la demande elle aura vite tranché. Je tente un subterfuge.

– La voie hiérarchique Damien ! Je t’ai dit mon ressenti, fais la même chose avec Marie qui ne va pas manquer de se retrancher derrière je ne sais quels motifs : les enfants, son mari qui râle, enfin tu sais bien, les femmes c’est toujours compliqué. Et puis je n’ai pas le temps, j’ai un rendez-vous extérieur à 15 h.
– Bon je verrai avec elle, mais pour toi c’est d’accord !
– Tu me rappelles les dates ? 5 et 6 et six février, c’est dans quinze jours… Pour moi c’est ok ! (lui dis-je en lorgnant mon agenda).

Un rendez-vous extérieur à 15 heures, tu parles ! Je me suis éclipsé du bureau et me baguenaude dans le quartier commerçant du centre-ville, celui où de discrètes boutiques de dessous féminins taquinent mon regard alléché.  » Les folies d’Amélie « , la devanture est sans ambages : des bustes et autres statues, telles des demoiselles stoïques, parés de ces beaux atours arborent avec effronterie toute leur féminité, Je pousse la porte attiré comme un aimant.

Le magasin est désert.

– Bonjour Monsieur, puis-je me rendre utile ?
– Bonjour ! Oui, s’il vous plait. Heu…je voudrais faire un cadeau un peu coquin à une charmante dame, quelque chose de peu ordinaire… Vous auriez ?

La vendeuse ou la responsable du magasin, une belle femme dans la fleur de l’âge, coquète, distinguée, me sourit et réitère mes souhaits :

– Une chose peu ordinaire et coquine, oui j’ai tout ce que vous désirez ; je vais vous présenter quelques ensembles qui devraient vous plaire. Mais tout d’abord, la connaissez-vous bien ? Enfin je veux dire, sur ses mensurations : taille, bonnets…
– 90 C et 38/40, selon les marques.
– C’est merveilleux ! Je reviens d’ici quelques instants.

Elle disparaît dans l’alcôve derrière la banque principale. Elle s’affaire, ouvre de grands tiroirs, revient les bras chargés de petites boites fragiles. Elle les ouvre et déballe avec délicatesse leurs contenus.

Je touche, je palpe toutes ses belles étoffes de tulles et de dentelles, mes doigts caressent ces soies fragiles et colorées, sans réel enthousiasme. Elle me jauge du coin de l’œil.

– Alors qu’en pensez-vous ?
– C’est très troublant… (Je me l’imagine, elle aussi, parée de quelques dessous coquins, quelle belle salope elle ferait, engoncée dans ces froufrous de dentelle).

J’hésite à lui confier mon désir. Je me ravise, après tout, elle est là pour ça.

– J’aimerais, comment vous dire, un string, tanga ou autre shorty un peu plus… ouvert, fendu à l’entrejambe, vous auriez cela ?

Ses yeux s’illuminent.

– Je pense avoir, mon cher monsieur, taille 38/40 vous m’avez dit, une seconde !

Elle s’en retourne.

Elle farfouille dans ses tiroirs, extirpe et déballe de multiples étuis en carton glacé. Elle réapparait.

– Tenez ! J’ai trouvé ces petites merveilles.

Elle me tend deux petites culottes : une noire opaque, austère, l’autre flamboyante, de couleur pourpre en dentelle aérée retient mon attention.

Je prends le frêle tissu dans la paume de ma main, je le déplie, le décrypte : une fente nait coté recto, à la lisière du pubis. Elle court de part en part, elle s’échancre sur le verso jusqu’à former un cœur. Une image obscène se ravive, je me sens grossir dans mon pantalon.

– Je prends celle-ci, auriez-vous le haut et le porte-jarretelles en coordonnés ? Pensez-vous que madame aimera ?
– Ohhh…! Quelle dame ne serait pas sensible à une telle attention, quand bien même ne le montrerait-elle pas. Elle va peut-être rougir un peu. Encore que, je ne connais pas madame. Oui ! Je dois avoir tout ça.

Elle s’en retourne une nouvelle fois et revient avec le soutien-gorge et le porte-jarretelles assorti.

– N’est-ce pas magnifique ? (Dit-elle en exhibant à tour de rôle, sous mon regard embarrassé, les trois pièces de cet ensemble gracile et scabreux.)

Dentelles et transparences pour ces fragiles dessous dont la sensualité outrancière me ravit.

– Vous la gâtez, elle doit le mériter je suppose. Tenez ! Je vous offre les bas, couleur chair, légèrement fumés, ils sont du plus bel effet : classicisme et folie se marient à merveille.

Elle se fend d’un sourire espiègle tout en empaquetant le tout dans un papier rouge mat uni.

Je paye et m’en vais sous les remerciements mielleux de ma précieuse alliée.

Je n’ai même pas songé au fait que Marie puisse ne pas vouloir retourner en stage, l’idée ne m’a pas effleuré l’esprit. Voilà que maintenant je me sens comme un con avec mon paquet cadeau, craignant une possible et irrémédiable défection.

**********
Le même jour à 7 heures 30. À quelques lieus de là.

– Marie où a tu-mis mon pull bleu ? Je ne le trouve pas.
– Dans la penderie de notre chambre, porte du milieu, étagère du haut. Cherche un peu Mathieu ! Oh là là !, tu es pire que les enfants !
– C’est bon, je l’ai trouvé !

J’ai mal dormi, d’un sommeil agité où faits et rêves cohabitaient, où se fondaient plaisirs candides et désirs pervers. Encore une de ces nuits où, inlassablement, mon esprit s’échappe et s’emmêle dans la nasse implacable d’une luxure effrénée.

Je m’interroge : qu’elle fille suis-je donc ? Quel mal me ronge pour me corrompre à ce point. Et René, comment peut-il prendre du plaisir ainsi ? Par quel cheminement en sommes-nous arrivés là ?

Depuis ce fameux jour je le fuis, repoussant sans cesse cette appétence honteuse, me refusant à cette addiction confuse.

Je vois toujours Jean-François, mon confident de cœur, mon autre amant qui, malgré ses prêches, ne semble plus en mesure de me désenvouter. Le veut-il d’ailleurs lui aussi ? Je ne le crois plus tant il s’offre, dans l’ombre du confessionnal, à mon appétit phallique.

Il m’a confié avoir demandé sa mutation, après les célébrations des prochaines fêtes de Pâques. C’est une sage décision pour nous tous, m’a-t-il dit. Dans l’attente de ce jour tout proche, tous les mercredis après-midi il succombe aux bienfaits de ma bouche gourmande qui lui arrachent des râles de plaisir.

Il est déjà 15 h. Damien me demande de rejoindre dans son bureau. Cette démarche inhabituelle, sans motif, me laisse perplexe.

La porte de son bureau est ouverte, je pénètre en loquetant faiblement d’un poing fermé.

– Ah Marie ! Entrez !

J’obéis et m’assied à sa demande.

– On ne croule pas sous le travail en ce moment, n’est-ce pas Marie ! Mais bon c’est ainsi. On garde le moral et la forme. Au fait, ça vous dirait de changer d’air un jour ou deux, vous vous rappelez de votre stage cet automne ? Et bien, rebelote !,  » formation continue  » qu’ils disent en haut lieu. Comment je fais, je confirme avec nuitée à l’hôtel ?
– Mais…c’est où et quand ?…Vous me prenez au dépourvu !
– Les 5 et 6 février, à Lyon, avec René comme l’autre fois.

Mon sang ne fait qu’un tour, j’ai le feu aux joues, comme si Damien pouvait lire mes pensées.

– Je ne crois pas que mon mari soit très content, je vous confirme cela demain.
– Ok Marie, on attend demain mais je suis convaincu que ce stage vous ferait le plus grand bien.

 » Oh le pauvre ! S’il savait…  » Je le laisse, le cœur battant, la tête embrouillée. Je repense à cette nuit dernière et tous ces rêves prémonitoires dont je ne doute plus de l’inéluctabilité.

Je retrouve mon bureau, zieute l’agenda de mon ordi. : 5 et 6 février, jeudi et vendredi. Je valide intérieurement les dates, une moue de satisfaction au coin des lèvres : je pourrai encore soigner mon âme ce mercredi après-midi. Une grande semaine me dis-je, assurée de ma participation à ce stage.

Je n’ai pas revu René ce jour-là. Je suis rentrée à la maison et après le diner, les enfants couchés, j’ai informé Mathieu, mon époux, de la nouvelle :

– Chéri ! Au fait j’allais oublier, les 5 et 6 février je serai absente…juste une nuit comme l’autre fois, c’est la deuxième partie de notre stage.
– Oh non ! Putain ! Ça ne va pas recommencer ! Tu es obligée d’y aller ?
– Oui, c’est le siège qui l’impose et vu le contexte d’aujourd’hui, refuser, c’est se barrer toute promotion ultérieure. Et puis tu ne vas pas mourir pour ça ! Les enfants seront ravis que tu t’occupes un peu d’eux.

Nouvelle nuit pleine de rêves étranges et obsédants.

Le réveil fredonne, je me lève et me prépare. Je réveille les enfants, les fais déjeuner. Sitôt près je les accompagne à l’arrêt de bus et je file au bureau.

Ce mardi 20 janvier, Damien, René et moi dissertons devant la machine à café.

– Bon ! mes chers collaborateurs, remerciez-moi encore de ma grande bonté. Je vous envoie donc en vacances, deux jours de détente aux frais de « la princesse » !

On sirote notre petit noir, sans un mot.

– Hé bien vous ne dites rien ! Moi qui croyais vous faire plaisir…René tu me disais…
– Oh ça va chef !
– Des vacances qu’il dit ! (renchérit Marie) Si mon mari vous entendait, il vous interdirait de m’offrir pareille récompense. En attendant je vais quand même me mettre au boulot.

Les jours défilent, René m’évite. Se serait-il subitement désintéressé de moi, n’aurait-il plus cette flamme à mon égard qui le transfigurait ? Je boude, amère, jalouse comme une femme que l’on aurait brusquement répudiée.

Lundi 2 février 10 heures.

J’ouvre mon adresse email, oh surprise ! Un mail de René. Curieuse comme une pie je clique d’un doigt nerveux :  » Bonjour Marie, te souviens-tu encore de notre pacte tarifaire pour certaines de tes prestations, (c’est déjà si loin) je revendique le droit de choisir celle dont je garde encore toute la teneur : [La Royale]. Marie, je me meurs de mon éviction, puisse ces prochains jours nous réunir à nouveau. Bisous, René « .

Je me dandine sur ma chaise, le corps parcouru de mille fourmillements. « Si je m’en souviens, comment pourrais-je oublier cela ». Je reste sourde à sa requête, indécise, ne sachant que lui répondre.

Mardi 3 février, nous ne sommes plus qu’à deux jours de notre départ pour Lyon, René passe me voir à mon bureau. Agité, sur le qui-vive, il me remet une clé USB qu’il dissimulait au creux de sa main.

– Marie, tiens ! Ne l’égare pas et ne la laisse à la portée de quiconque. Il y a une vidéo dessus dont je garde un souvenir impérissable, une scène dont j’ai souvent rêvé d’en être le bienheureux…avec toi, évidemment.

Ma main se tend, machinalement, et se referme sur le petit objet mystérieux.

Il est déjà dehors mon René, mes doigts restent crispés avec l’envie terrible de loger la clé dans le port dédié de l’ordi. Je me ravise, j’attendrai sagement l’instant où je serai seule, à l’heure du déjeuner, sans risque d’être surprise.

Quelle obscénité ! Je regarde défiler les images sans pouvoir détacher mon regard de cette scène grivoise. Une sensation étrange me gagne, me fascine. J’ai des bouffées de chaleur et je perçois la moiteur qui gangrène lentement mon ventre.

Mon Dieu ! Quelle frénésie dans la quête perpétuelle d’un plaisir insatiable. Je sens se fissurer en moi les bornes fragiles de la raison. Pourrais-je faire, moi aussi, cela à mon impétueux amant ? Mais aurais-je déjà oublié le passé ? N’avions-nous pas, nous aussi, basculé dans la démesure ?

Vingt minutes d’étalage sordide d’une sexualité extravagante, d’un anticonformisme obscur. Je suis toute mouillée, je lui en veux à René de m’avoir mise dans cet état. (Le salaud !), s’il savait le fond de mes pensées…

Les deux protagonistes jouent leur partition, chacune et chacun à leur manière, rompus tous deux, semble-t-il, à ce vil préliminaire ; il bande comme un cerf ce mâle obéissant et soumis qui s’étourdit sous les salves copieuses et régulières des orifices intimes d’une jeune et jolie brunette ; il grogne de satisfaction entre ces fesses endiablées qui se frottent sur son visage, qui le fardent avec outrance.

Elle le branle, de plus en plus vite, il gicle à n’en plus finir.

C’est terminé, le générique déroule des noms chinois ou japonais, je ne sais, quand soudain un message en français se déroule en lettres blanches sur fond noir :  » Marie, voudrais-tu, toi aussi, me faire ressentir ce grand frisson…moi, je le veux si fort « . FIN

Je mange mon sandwich sans pouvoir m’extraire du cocon dans laquelle je me suis blottie. Des bruits de pas résonnent, des voix s’élèvent, l’activité redémarre. Steph., Laurence, Damien regagnent leur place les uns après les autres. Ma main s’est refermée sur le petit bout de métal plastifié. (Où le cacher) ? Je le glisse dans un soufflet de mon portemonnaie, dans l’urgence, dans l’attente d’une décision plus radicale.

Mercredi 4 février. Il est midi, nous nous séparons, René et moi, après avoir convenu de l’heure à laquelle nous nous retrouvons demain matin.

Nous ne nous sommes rien dit, ni lui ni moi, mais nos regards graves et mon silence à son mail vaut, il l’a compris, assentiment. Je repense soudainement à mon ami curé. Je le vois à 15 heures, comme tous les mercredis depuis bientôt deux mois. Je vais me confier de ce nouveau tourment ?

Mon portable émet un bip, je l’allume, un sms, du cabinet médical.  » Mince ! « , pour un peu j’oubliais mon rendez-vous chez le gynéco ce mercredi à 17 heures 30. Je clique :  » votre médecin, suite à un problème personnel, s’excuse de son absence, cependant ma remplaçante le docteur Frachon vous recevra si vous ne souhaitez pas différer votre consultation. Si tel est le cas, présentez-vous à l’heure convenue. Merci de votre compréhension. « .

Je bougonne, deux mois d’attente pour un rendez-vous. Tant pis, je verrai sa suppléante.

Le froid semble vraiment de rigueur à l’intérieur de l’église. Je me glisse derrière la lourde tenture pourpre, je m’agenouille.

– Mon père, il faut que je vous confie quelque chose, une chose dont je ne peux me défaire et que René, notre amant (j’ai dit  » notre  » volontairement) espère de tous ses vœux.
– Que veut-il encore celui-ci ! Ne vous a-t-il pas déjà assez corrompu ?
– Il me demande….non, il m’implore de lui faire sur le visage ce que je fais dans les toilettes ; mon père il veut que je le souille de tous mes besoins naturels, j’implore le pardon de Dieu et…
– Ma sœur, vous n’allez pas vous fourvoyer dans une telle posture, quelle sacrilège !

Je l’interromps, agacée cette leçon de morale. Je fais diversion, allusion à mon dernier présent.

– Au fait mon père vous avez changé votre voiture, il faut dire qu’elle paraissait au bout du rouleau ; vos chers donateurs vous ont sans doute bien aidé en cela, n’est-ce pas ? Ah ! Et puis arrêtez de me juger ! Soignez-moi plutôt ! Donnez-moi votre potion médicamenteuse, allez, approchez-vous !

Il bande comme un taureau mon beau curé. Sa bite glisse entre mes lèvres, mon pouce s’est fiché entre ses fesses et le sonde sournoisement. Il a le souffle court, le tempo allegro mon Jean-François, la reddition n’est plus très loin. Je suce avec ardeur cette queue rebelle qui ne veut abdiquer.

– Oh oui !….

Enfin il jouit. D’épaisses et chaudes giclées jaillissent de ses couilles trop pleines ; elles remplissent ma bouche, roulent au fond de mon ventre.

Il s’enfonce dans le goulot de ma bouche qui s’ouvre comme un puits sans fond. Il m’emprisonne entre ses mains. Il râle comme une bête blessée.

Ô mon Dieu comme j’aime je faire jouir ainsi mon Jean-François. Il est à moi, et lui aussi m’implore à présent, comme René.

– C’est trop bon ! Encore… Marie, prenez tout ma semence, c’est la bénédiction de Dieu …la pénitence à vos péchés.

À bout de souffle je me retire et libère cet homme si vertueux, cet homme aux apparences trompeuses. Je me redresse, m’étire.

– Je vous laisse mon père, j’ai un rendez-vous chez mon gynéco, le thérapeute de mon  » derrière  » (j’étouffe un petit rire nerveux). Pardon, je plaisantais mon père. A bientôt.

J’ai eu le temps de prendre une douche et de me changer. Je pointe à l’heure dans la salle d’attente. Trois autres femmes attendent leur tour. J’espère qu’elle n’a pas trop de retard.

La porte de la salle d’attente s’ouvre, une silhouette jeune et svelte passe dans l’embrasure :

– Madame Bontemps !
– Oui ! (Dis-je en me levant).

Je la suis dans le couloir, elle s’efface et me fais rentrer dans son cabinet.

– Le docteur Thibaud vous prie de l’excuser, il a eu un empêchement de dernière minute, je le remplace. Je suis le docteur Florence Frachon.
– Enchantée !

Elle scrute son écran, sans doute déjà ouvert sur mon état civil et mon carnet de santé.

– Mariée, deux enfants, pas d’antécédents particuliers, visite de routine ?

Cette jeune femme blonde aux cheveux raides et mi-courts me trouble Un maquillage discret révèle les traits parfais de ce beau visage. De derrière ses lunettes fantaisies ses yeux verts me sondent.

– Oui, je vois le docteur pratiquement tous les ans.

Elle me désigne la table d’auscultations d’un geste discret.

– Bien, si vous voulez bien vous dévêtir…complètement, s’il vous plait.

Je me lève et m’exécute gauchement.

– Excusez ma confusion, je ne me suis jamais déshabillée devant une femme…

Elle sourit.

– Je comprends, il y a toujours une première fois, pour tout. Mais entre filles on n’a rien à se cacher !
– Allongez-vous, vous relevez les jambes et vous mettez les pieds dans les étriers. Voilà, parfait.

Le spéculum est en moi. Elle m’ausculte, visuellement d’abord. Une ou deux minutes suffisent. Elle retire l’écarteur puis son index et son majeur gantés glissent dans mon intimité. Elle me palpe lentement tandis que le plat de son autre main m’appuie sur le pubis. Concentrée, le regard absent, ses doigts furètent avec minutie. Je suis ailleurs, mon corps s’évade, je ferme les yeux, les rouvre quelques secondes plus tard, effarée de cette escapade coupable. Je mouille, je le sens, j’ai honte. Elle n’en a cure et fait mine de rien. Elle poursuit son inspection.

– Tout va bien pour l’instant !

Elle se retire et ôte le capuchon qui entoure ses doigts. Elle s’essuie et enfile sa main entière dans un gant en latex blanc.

– J’ai remarqué sur votre fiche de santé que vous n’aviez jamais eu de toucher rectal, il est opportun d’en faire régulièrement, il permet de mieux examiner les structures extérieures du vagin et de se déceler des lésions fortuites et souvent propices à de plus sérieuses complications.

Elle dépose un peu de gel lubrifiant sur le bout de ses doigts.

– Retournez-vous, s’il vous plait, allongez-vous sur le ventre. N’ayez crainte, ce n’est pas douloureux. (Elle enlève ses lunettes)

Elle me pénètre d’un coup, sans effort. Avec prudence, son doigt tourne, caresse, descend, remonte. Elle me palpe le rectum comme aucun homme ne sait le faire. Ma honte grandit.  » La salope me dis-je, elle me gode soigneusement le cul, ce n’est plus un vulgaire examen « . Percevant mon malaise, elle se retire. Elle lève les yeux et me dit :

– Je vais vous faire mal si vous ne vous détendez pas, vous êtes trop crispée. J’ai bientôt terminé.
– Ohhh ! (Mais que fait-elle, je n’ose m’offusquer, deux doigts se glissent en moi.)
– Restez calme, je teste la souplesse de vos sphincters.

Ses doigts reprennent sa prospection, ils vont et viennent. Je les sens s’agiter, tourner et se retourner. Ils me tâtent avec minutie…ils réveillent en moi un désir obscur, trop fort et l’envie furieuse de me sentir prise sauvagement.

Elle se retire enfin, non à regret (oui assurément), laissant mon petit trou penaud.

– Bien !

Elle se penche au plus près de mon intimité, plante son regard entre mes fesses que ses mains écartent en grand. Elle observe méticuleusement. Elle se redresse, satisfaite, ne cherchant manifestement pas à masquer la satisfaction qui l’étreint :

– Pigmentation, sécrétion, élasticité, vos muqueuses sont en parfait état. Une palpation mammaire et on aura terminé.

Là, ça va mieux. Mon gynéco mâle est tout autant pointilleux. Elle prend son temps, me masse généreusement les seins, l’un après l’autre. Elle a fermé les yeux, attentive, elle s’ose jusqu’à la pointe de mes mamelons gonflés et durcis. Elle les presse, les fait rouler entre son pouce et son index. Ouf ! , elle ne s’attarde pas, juste une prise en mains, une façon de faire plus ample connaissance, de me montrer son intérêt.  » Elle en pince pour moi « , je le découvre subitement au travers de ses yeux grands verts qui me dévorent.

– Voilà c’est fini. Vous êtes en bonne santé, de ce côté-là s’entend.

Elle s’est rassise derrière l’écran de son ordi, elle a remis ses verres sur le bout de son nez et tape son compte rendu quand, d’un air candide, elle m’interpelle :

– Juste une précision, vous n’êtes pas obligée de me répondre mais déontologiquement la question s’impose et d’ailleurs le docteur Thibaud aurait dû vous la poser. Avez-vous des aventures extraconjugales ?… Le secret médical est absolu, n’ayez aucune crainte.
– Mais….quel rapport ? Enfin, oui je comprends. Heu…Et bien j’étais sérieuse jusqu’à ce jour où… j’ai un amant pour être plus directe (mentir libère ma conscience, me rassure).
– Je ne vous juge pas Madame Bontemps, loin de moi cette idée absurde d’ailleurs. Non, la question est plus d’ordre médical. Avez-vous des pratiques dites à risque ? Et si oui, vous protégez-vous ?
– Vous êtes très indiscrète, vous me mettez dans l’embarras : disons que j’ai peu de tabous mais n’ayez pas de crainte sur le choix de mes amants, ils sont très sains.
– Certainement, mais soyez prudente tout de même.

L’inquisition est terminée. Je respire quand, soudain, d’une voix chaude et sensuelle ma belle gynéco se lâche :

– J’aimerais vous revoir…dans d’autres circonstances bien sûr. Voyez-vous, je suis photographe à mes heures perdues ; le nu me fascine, et si vous me le permettez je dirais que vous avez un corps très photogénique, j’aimerais beaucoup que vous posiez pour moi. Croyez-vous que cela soit possible ?

Je reste sans voix, surprise d’une telle demande, abasourdie de son audace. Je m’imagine déjà en prochaine playmate d’un célèbre magasine pour homme, moi, Marie Bontemps petite provinciale banale. Je suis déconcertée, paralysée et pourtant je m’entends lui dire :

– Je ne sais pas…si c’est une plaisanterie, ce n’est pas vraiment drôle.
– Pas du tout, je suis très sérieuse, j’aimerais beaucoup vous avoir comme modèle, bien entendu avec émoluments.
– Mais je n’ai jamais fait ça, et puis retrouver mes photos en errance sur le net, de nos jours…
– Oh vous savez, si je voulais, demain, vous pourriez apparaître nue sur la toile sans jamais avoir posée. Une photo de vous volée, beaucoup de logiciels permettent plein de montages. Effectivement, le risque de se voir quelque part ou ailleurs existe, mais il est si infime.
– Ouais, peut-être ! L’idée est autant originale que flatteuse mais je n’ai guère de temps à moi, le travail, mes enfants, ma maison, mon mari.
– Et un amant ! Excusez-moi…Je comprends, mais j’insiste : venez au moins une fois. On peut essayer ici au cabinet, juste pour juger de votre aptitude devant l’objectif de mon appareil. Tenez ma carte de visite ou alors appelez directement le secrétariat pour un rendez-vous. Dites que c’est urgent, elles me passeront la communication.

Sa poignée de main s’éternise, me met mal à l’aise.

– À très bientôt madame Bontemps.
– Au revoir docteur.

Il est bientôt 18 heures 30 lorsque je passe derrière le volant. Le trajet me parait bien court tant je rumine les déclarations troublantes de la belle gynéco (Modèle pour photographe de nus !). Je me sens émoustillée par ce deal inédit, flattée et tout autant surprise des sentiments que le docteur Frachon porte à mon égard. Faire l’amour avec une femme belle et expérimentée, cette perspective m’enchante. Mes amants ne s’aiment-ils pas eux aussi ? (Je revois René sucer la bite dure de Jean-François, se faire pénétrer.)

Quelle journée ! Et demain se profile déjà. Deux jours de détente, comme le dit si bien Damien.

Nous passons à table de bonne heure et alitons les enfants à 9 heures.

– Je te laisse mon chéri je vais préparer mes affaires pour demain et je me couche, je suis éreintée ce soir. Au fait je suis allé voir mon gynéco aujourd’hui, tout va bien m’a-t-elle dit.
– Elle ! Je croyais que c’était un homme, et bien j’en suis ravi mais pour ce que j’en profite, je trouve que la diète est sévère en ce moment.
– Je te l’accorde, pardonne-moi mais en ce moment je n’y ai pas la tête à ça. Je suis un peu en panne de libido. Bonne nuit !

À suivre…

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3 réponses à Gourmandises 13 – Marie, en proie à ses vieux démons par Jerema

  1. Baruchel dit :

    Jerema c’est toujours bon, même si on peut préférer les épisodes où il se lâche davantage

  2. jarry dit :

    C’es toujours bon, mais il faut bien avouer que Jerema a fait bien mieux

  3. Muller dit :

    De très bons passage même si c’est un peu confus. J’ai bien aime le passage lesbos et l’épisode du curé

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