Gourmandise 16 – Marie, déesse de l’amour par Jerema

Gourmandise 16 – Marie, déesse de l’amour par Jerema

Lundi 16 mars,

Plus d’un mois s’est écoulé depuis mes derniers écarts et je n’ai revu ni Florence, ni Patrick, à leur grand dam. Seul Jean-François, mon ami curé, à qui je rends visite tous les mercredis pour m’absoudre de mes bassesses a droit à toute mon attention ; pour si peu de temps encore, fin mai, après les communions il aura changé de diocèse pour une nouvelle affectation, loin de chez nous. Ce départ m’attriste.

Dans quelques jours nous fêterons mon anniversaire et celui de notre mariage. Je me demande ce que mon Mathieu va m’offrir. Un cadeau qui sera sujet, à n’en pas douter, au don de mes fesses. À Jean-François aussi je veux les lui offrir.

D’ailleurs j’ai rendez-vous à la cure mercredi prochain pour peaufiner, parait-il, quelques détails pour la communion de Margot qui se précise. À la cure, elle est si loin ma première visite dans ce lieu énigmatique et cette fois ci la demande émane de mon rédempteur.

Le temps est maussade ce jour-là, un ciel bas, teinté de gros nuages cotonneux, mais cela n’affecte en rien mon enthousiasme. Nous sommes mercredi, il est 13 heures 30, je piaffe d’impatience. Mathieu en a enfin fini avec son petit noir, il se lève de table et repart sur ses chantiers.

– À ce soir ma chérie. (Dit-il en déposant un petit bisou sur mes lèvres.)

La sonnerie du téléphone me fait rager. Ça n’arrête pas, une symphonie commerciale à la mercatique bien huilée, à longueur de journée. C’est un appel local, je décroche.

– Mon Père ! J’ai failli ne pas répondre, n’ayez crainte je ne vous oubliais pas. J’allais me rafraichir un peu et me « faire belle », rien que pour vous.
– Euh…, c’est que justement, comment vous dire, c’est difficile…
– Quoi donc mon Père, dites-moi !
– Euh…enfin, s’il vous plait, venez tout de suite !
– Votre impatience me flatte mon père, mais donnez-moi une petite demi-heure…

Il m’interrompt d’une voix rauque et suppliante.

– Marie ! S’il vous plait, ne vous lavez pas… j’aimerais aussi que vous mettiez des bas, des bas en nylon, je vous en prie.
– Mon Père ! Comment ça, ne pas me laver ! Pas même…
– Oh non ! Surtout pas là !

Marie se figea brusquement. Un fragment de passé jaillit dans sa mémoire. Elle le visualisa avec une netteté incroyable, comme s’il s’agissait d’une vidéo. Elle rembobina la bande, ferma les yeux et laissa la scène se dérouler derrière ses paupières baissées : (Jean-François assis par terre, adossé au divan, la nuque calée sur le coussin, la tête enserrée entre ses fesses, prisant toutes les saveurs de son ombrageuse vallée…)

– « Mes fesses », c’est ça que vous voulez mon Père, comme la première fois ? (1)
– Oh ouiii ! Mais aussi toutes ces choses que vous faites à votre amant.

Son souffle est court. Cette confidence éveille mon attention. Voudrait-il lui aussi…

– Quelles choses mon Père, dites-moi…

Sa voix se mue en un curieux mélange de crainte et de désir caché.

– Ces choses que vous faites discrètement, ces petits besoins que « dame nature »…Oui ! J’y pense jour et nuit. Soignez-moi Marie, aidez-moi à chasser toutes ces viles pensées qui parasitent mon âme. Le mal par le mal, pour notre bien, Dieu nous pardonnera.
– Ohhh ! Mon Père ! C’est ce à quoi vous pensez ? Pas ça ! Pas avec vous ! Jamais je ne pourrai, vous êtes mon confident, mon confesseur.

Abasourdie, je mesure l’effort auquel mon soupirant consent pour me confier pareils tourments, des propos dont la teneur se brouille dans mon imaginaire.

Un silence pesant.

– Mon Père, vous êtes là ?
– Me ferez-vous toutes ces choses Marie ?
– Je…je ne sais pas. Des bas, vous aimeriez que je porte des bas, ça oui je peux mon père.

Mon esprit s’échappe s’immerge dans un monde de débauche ; apaiser ses souffrances, lui laisser un souvenir indélébile, ça aussi je peux et le veux. Je m’entends balbutier :

– J’essayerai, je vous promets d’essayer…. À tout de suite.

Étourdi par ma réponse, il bafouille :

– Ohhh, merci !… « Des bas ! », bien sûr, n’oubliez pas.

J’ai raccroché, atterrée. Mon gentil curé, mon soupirant enclin à tous les blasphèmes. Cette promesse me trouble, me transcende, me met la chair de poule. Mon cœur cogne trop fort dans ma poitrine qui l’opprime. J’ai la bouche pâteuse, la gorge sèche, comme lors d’une une intense émotion. J’ouvre le frigo, me sers, coup sur coup, deux grands verres d’eau qui annihilent l’élan de chaleur qui lentement gangrenait mon corps.

Je file me changer. Le désir pointe, croît au fur et à mesure que mes charmes se parent de leurs atours. Je suis prête, je quitte ma chambre, ignorant le petit coin et snobant la salle de bains. Portée par une liesse mystérieuse, brûlante de désir, j’avale un nouveau verre d’eau comme s’il pouvait éteindre la flamme qui brûle en moi.

Il 14 heures trente lorsque je loque à la porte de la cure.

– Montez ! Je suis dans mon bureau.

Je tourne la poignée. Une montée d’adrénaline et, subitement, un besoin pressant. Devant moi l’escalier en bois se dresse comme un dernier rempart, l’exigence de ma vessie devra attendre. Sous mes pas les marches gémissent et témoignent de ma présence. Je longe à présent le couloir menant à son bureau. Mes narines perçoivent la bonne odeur de café. Je frappe à la porte.

– Entrez ma sœur !
– Bonjour mon Père ! (Il est livide.) Vous me semblez tracassé, qu’en est-il ? (Il ignore ma remarque.)
– Bonjour Marie, asseyez-vous, là sur le divan. J’ai fait du café, en voulez-vous ?

Je lui réponds par l’affirmative, il remplit ma tasse, une tasse en porcelaine ornée sur son pourtour de petits anges rieurs. Je souris, même les anges semblent se ravir de notre prochaine idylle.

Jean-François s’est assis dans le fauteuil en face, à l’écart. Il ne semble plus déluré du tout mon prétendant, il s’attarde sur les communions à venir et leurs préparatifs.

Enfin, il s’est tu. Je croise les jambes. Je touille mon café. Des volutes de fumée s’élèvent, s’évaporent. Je porte la cuillère à ma bouche, la suce lascivement, la repose et avec fermeté mes doigts se referment sur l’anse fine et ciselée. Je trempe mes lèvres, déglutis en plusieurs gorgées. Je brise la glace :

– Mon Père, soyez sûr de vous, exprimez-moi clairement vos attentes, mais…le voulez vraiment ?

Je décroise et recroise l’autre jambe cette fois, plus haut encore. Son regard bascule, il se raidit, se fige.

Il est paralysé mon Jean-François, la gorge nouée il bafouille. Il se lève d’un bond et se jette à mes pieds.

– Marie je voudrais mourir, mourir et ressusciter sous les « ondées » de votre ventre, je veux tout ça Marie, redonnez-moi la vie.
– Hé ! Attendez ! Écartez-vous, laissez-moi me mettre à l’aise.

Je me lève, j’ôte la veste de mon tailleur, dégrafe le bouton de ma jupe qui glisse à mes pieds. Mon chemisier aussi voltige sur le fauteuil.

– Elle vous plait ma tenue mon Père ?

De beaux dessous d’une couleur pourpre, coupables d’une transparence coquine, cajolent mon corps fiévreux. Un soutien-gorge à balconnet dévoile en partie mes seins, une culotte bien polissonne se refuse à masquer mon intimité et des bas ton chair, tendus par des jarretelles, gainent mes jambes jusqu’à mi-cuisse.

Je m’allonge, une jambe pendante, l’autre relevée sur le dossier du sofa.

Ils sont comme un détonateur ; mes seins sortent de leurs bonnets, ses bras se tendent, ses paumes les enserrent et les malaxent, puis sa bouche s’empresse sur mes tétons gonflés de désir.

– Doucement, ne soyez pas si pressé …Oui, comme ça, sucez-moi bien les bouts…l’autre maintenant.

Je ne dis plus mot, le laisse me téter longuement. C’est mon bébé, un gros bébé goulu qui s’excite sur mes mamelons, les mord.

– Aïe ! Vous me faites mal !

Je prends sa tête entre mes mains, je le repousse avec douceur. Il s’accroche à mon sein qui se déforme. Il cède enfin avec cet air de chien battu à qui l’on aurait pris son os à ronger. Les yeux brulants de désir, il m’implore en silence. Je lui fais volte-face, lui mets mes fesses sous le nez.

Il s’est figé, je sens le poids de son regard. J’attends, impatiente. Une main se pose enfin, légère et timide, puis le frôlement du tissu qui glisse le long de mes jambes. La chaleur de ses deux mains à présent, elles suivent le galbe de mes rondeurs.

D’une voix suave je requiers d’autres douceurs :

– Embrassez-les maintenant, c’est bien ce que vous vouliez…

Une avalanche de baisers roule sur mes fesses. Je gémis, je râle. Mes reins se cambrent, ma croupe s’élève plus haut encore et tutoie avec zèle cette bouche avide, cette langue fureteuse.

– Oh oui, comme çà ! Mmmh… Oh oui ! Mon « petit trou », nettoie le bien… Aaaaah ! Encore… continue !

Tiens, je le tutoie à présent. Comme si le fait de lui offrir mon tendre œillet m’affranchissait d’une déférence que son statut voudrait.

Le café, incroyable et prodigieux diurétique, ranime la détresse de ma vessie : une envie forte, irrésistible, comme cela se produit parfois en pareil instant.

– Arrêtez !

Je me retourne brutalement.

– Il faut que j’aille faire pipi…
– Ouiiiii ! Dans ma bouche ! Marie, moi aussi je veux goûter à votre élixir, je veux vous boire, me désaltérer à votre source.
– Oh mon Père…pas ça, pas avec vous ! Non, ce n’est pas convenable… Allez, soyez sage, laissez-moi aller aux toilettes.
– Ma sœur, vous m’avez promis, je le veux tant ! Ô comme je le veux !…laissez-vous aller Marie, dans ma bouche, s’il vous plait.

Ses mains se sont crispées sur mes cuisses à la pliure des genoux et maintiennent mes jambes relevées, son visage a plongé, murant ma chatte entre ses lèvres.

– Pas là ! L’endroit est inopportun, pas sur le canapé. Vous savez mon Père, ou plutôt non, vous ne savez pas… « Me boire », mais c’est répugnant !

Quelques gouttes, à mon corps défendant, prennent le chemin de la liberté.

– Une serviette, vite ! Allez donc chercher une serviette, et puis déshabillez-vous. Dépêchez-vous ! Puisque vous le désirez tant.

Il n’est pas long à réapparaître. Il est nu, entièrement nu et tente pudiquement de masquer sa verge qui est droite comme un I  ; il bande mon curé, il bande pour moi, prêt à toutes les frasques.

Je me suis relevée :

– Donnez-la-moi !

Je déplie la serviette à même le parquet.

– Allongez-vous !

Il s’est installé et attend, mortifié : ses mots me reviennent : (la  vie après la mort, une  résurrection grâce aux bienfaits de ma source vertueuse…)

Je l’enjambe, m’accroupis, me positionne tout près, le regard figé sur mon ventre rond, gonflé d’une envie que je sais ne plus vouloir retenir.

– Ouvrez la bouche ! Là, ne bougez plus.

Quelques gouttes encore et puis plus rien.

– Je ne peux pas ! Pas ça ! Pas avec vous mon Père.
– Marie, s’il vous plait, un gros pipi !

Comme à votre amant à l’hôtel, rappelez-vous. C’est Dieu qui vous le demande, qui l’exige.

Soudain un jet dru jaillit. Un flot continu, il déborde et inonde le visage de mon bienheureux. Il ne peut tout avaler. Il s’étouffe, se noie. Il éructe, cherche un second souffle.

– Oh mon Père, que me faites-vous faire…
– Encore, j’en veux encore…

Mes mains se glissent sous sa nuque, mes doigts se nouent.

– Approchez-vous !

Je l’attire au plus près, ma chatte se love entre ses lèvres. Je ferme les yeux. Mes lèvres frémissent : « Oh mon Dieu… Pardon ! Votre serviteur, voyez comme il aime. »

Ancré au cœur de sa bouche mon ventre entonne une douce complainte ; elle fredonne et explose bruyamment au fond de sa gorge. Il me boit, à grosses gorgées. Je m’épanche lentement. Je suis un puits sans fond.

Enfin il s’est tari, asséché par les coups de langue rageurs de mon amant affligé de soubresauts étranges. Mes doigts se dénouent, je le libère. Je me redresse, me remets sur pieds, troublée par l’inavouable désir : « je vous promets d’essayer…» je ressasse ma promesse. Je me retourne.

– Ohhhh ! Mon Père !

Il a joui. Tout seul. Des tâches éparses sur son ventre et son nombril noyé sous une flaque blanchâtre témoignent de son ineffable plaisir. Je souris, abasourdie, flattée de cette gratitude. Je m’étonne encore de cela (qu’ont-ils à tant aimer se faire uriner sur le visage, à se délecter de mon pipi).

– Quel vilain gourmand vous êtes… petit polisson.

Sa queue se dresse avec orgueil, comme si de rien n’était.

– Eh !!! Mais vous êtes encore très en forme. Attendez, je vais arranger tout ça.

Je récupère une serviette en papier coincée sous ma tasse à café, je m’agenouille et j’éponge la semence tiède et visqueuse de mon amant. Mes lèvres courent sur son ventre, taquinent l’arrogante ; ma langue se darde, lèche la petite goutte qui perle sur le frein de son gland. Il gémit. Je me retourne, me mets à canasson et m’empale d’un coup.

– Ahhhh ! C’est trop bon. Ne bougez-pas, laissez-moi faire, et retenez-vous mon Père.

Je l’embrasse. Nos dents s’entrechoquent, nos langues s’enroulent dans un baiser brûlant aux relents âcres.

Mon corps danse sur le fil d’un plaisir que je voudrais éternel. Il est momifié mon Jean-François, solide comme un roc.

– Toutes ces choses mon Père…Vos m’entendez ? Réveillez-vous, vous sentez-vous mieux à présent ?

Il m’étreint trop fort, comme s’il voulait me dire son enthousiasme, sa détermination. Il susurre au creux de mon oreille :

– Vos fesses, les « choses » de vos fesses. Marie, ces « douceurs » auxquelles je rêve toutes les nuits. Je veux me nourrir de vous, de Dieu et de vous… Marie donnez-moi ce bonheur, lavez mon âme de tous ces tourments… Aidez-moi à retrouver la paix intérieure et, dès alors, je ne me consacrerai plus qu’à Dieu, l’éternel, le tout puissant.
– Oh mon Père ! Vous, le messager de Dieu, pourquoi cela ? Vous compromettre à une telle ignominie…
– Vous m’avez promis. Je le veux tant, je vous aime tellement Marie…. Oui, à ce point.
– Mon Père, faire ça dans votre bouche, pouah !
– Votre amant, ne dit-il pas aimer lui aussi ? Je désire moi aussi ressentir cela, comme un ultime et inestimable hommage. Dès lors je pourrais souffrir de votre absence, pour toujours.
– C’est vrai ? Vous penserez parfois à moi ?

Il va partir bientôt, cette évidence me fait mal au cœur. Mes mains caressent son visage, des gestes tendres, maternels. Je murmure :

– « Essayer », je vous ai promis d’essayer mais ces choses ne se commandent pas. J’ai envie que vous les embrassiez ; « mes fesses » elles veulent encore sentir votre bouche, vos lèvres, votre langue, et peut-être que…

Nos corps se désunissent. Il s’essuie le visage, me tend la serviette humide par endroits, je l’étale sur les coussins.

– Etendez-vous ! Là, ne bougez plus !

Je me hisse, m’agenouille en lui tournant le dos, mes jambes glissent sous ses bras, mes reins se creusent. Ma croupe se fend, s’ouvre comme une fleur qui éclot sous les rayons matinaux du soleil, elle cherche son reposoir, se pose sur l’autel du  « Saint Sacrément ».

Le visage enfoui sous la chaleur tropicale de ma fiévreuse vallée, Jean-François n’a cesse de mâchouiller ma tendre muqueuse, de se fondre dans les abysses de mon œillet fripon.

Confortablement assise sur ce siège douillet dédié à mon auguste fessier, je trône, les yeux clos, détendue et sereine. Je pousse comme je le fais d’usage dans un autre lieu, affranchie de préjugés que je pensais inébranlables. Je force tant et plus, à l’envi, et son souhait devient mien.

« L’offrande », entre ses lèvres, dans sa bouche, je le veux moi aussi maintenant. Une bordée de petits prouts. J’ai honte, je m’excuse :

– Pardon ! (un pardon laconique)…. Ohhh mon Père, j’essaie. Sentez-vous comme j’essaie… Oh oui, ça vient…

Je pèse de tout mon poids. Voudrait-il fuir, il ne le pourrait, je le retiens si fort ce disciple égaré au cœur de mon sanctuaire ; il marmonne d’allégresse ou d’embarras, je ne sais et peu m’importe à présent, il est trop tard. Je pousse encore et encore, jusqu’à sentir se refermer les portes de mon petit puits d’amour, de mon « écrin à truffes » comme se plait à le nommer René. Sous mes paupières closes la scène se répète : ( René, le seul à qui j’ai consenti à cette folie, par deux fois, non trois : la première fois dans la baignoire de notre hôtel, puis, dernièrement, le matin d’avant notre départ de fin de stage et déjà la veille au soir, soir et matin, la grosse commission sur son visage, dans sa bouche, mes fesses qui se frottent avec langueur…)

Je frissonne. Étrange, mystique, une pensée germe, gangrène mon cerveau : « l’office », rien que pour lui, avec ses chants liturgiques lointains, ses prières, ses vœux ; je suis « Vénus ou Aphrodite », je suis une déesse de l’amour…

Charitables, mes fesses s’activent, mes sphincters se distendent et donnent l’eucharistie à mon ouaille en détresse. Elle glisse doucement d’entre mes chairs. Elle choit, de mon ventre à sa bouche. Subliminal outrage …

– Oh ouiii, tenez mon père, pour vous, rien que pour vous…

Les minutes s’égrènent, Jean-François me sort de ma rêverie, ses mains me soulèvent, il se libère de mon étreinte. Je me relève précautionneusement, me retourne et m’assieds sur sa poitrine. Son visage est cramoisi, ses joues sont pleines et tendues. Ses lèvres se sont fermées, telles celles d’un enfant surpris dans un délit de gourmandise.

– Oh mon Père, mangez maintenant ! Ceci est mon corps, mangez et vous vivrez par moi…

Il obéit. Lentement ses mâchoires s’activent, ses dents s’enfoncent dans la chair de ma chair. Je me recule, ma main droite se saisit de sa queue qui disparait dans la moiteur de ma chatte qui mouille tant et tant.

– Ohhh ! Oh oui, c’est trop bon, je vous sens bien mon père.

Il mâche, la bouche fermée. Il ingurgite le fruit de mes entrailles. Il me tient par les hanches et ses coups de boutoirs claquent sur mon derrière, encore et encore… Inconsciemment ils réveillent ce vieux fantasme enfoui au fond de ma mémoire, ce désir violent, inavoué : (une fessée, une main ferme et sévère…)

– Mon Dieu punissez-moi ! Oh mon Père donnez-moi le châtiment que je mérite, fessez-moi ! Oui, corrigez-le mon impertinent derrière ! S’il vous plait.

Je m’aplatis. Nos corps se frottent l’un contre l’autre.

Soudain une claque, puis une autre ; fesse gauche, fesse droite.

– Oh ouiii ! Encore…

À la volée ses bras s’abattent. En cadence, gauche, droite, ses doigts mordent ma peau fragile.

Sa queue s’active avec frénésie, elle s’échappe, se pose à l’orée de mon anus.

– Plus fort mon Père ! Oh oui, comme ça…

Son visage s’illumine. La bouche mi-close, il se lèche les babines comme un bambin savourant son péché mignon. Entre ses lèvres et ses gencives sa langue passe et repasse, de haut en bas, débusquant les moindres bribes avec une appétence grossière.

– Ouiiiiii !

Sa queue s’enfonce dans mon petit trou. Les claques redoublent, « paf, paf…», des gifles lourdes et mauvaises pleuvent sur mon fessier endolori.

– Aïe ! Vous me faites mal mon Père !
– Malheureuse, souffrez de votre insolence, de la colère de Dieu !
– Ouille ! Ahhhh ! Pas si fort ! Arrêtez mon Père ! Pardon !

Pris dans un tourbillon de violence, les coups s’enchainent. J’ai mal, et cette douleur m’excite.

– Oh oui, encore…Oui comme ça… Châtiez-moi comme je le mérite mon Père.

Planté au fond de mon étroite collerette sa queue elle aussi me violente, elle s’échappe de mon fourreau, s’égare mais bien vite regagne sa douillette prison pour s’immerger toujours plus loin, plus fort.

Il ahane, il va jouir. Je veux moi aussi goûter le fruit de son plaisir, je veux qu’il inonde ma bouche de sa semence, je le veux trop.

Je m’éjecte promptement, ma tête plonge vers son ventre.

– Raaah ! Ouiii ! Tiens ma fille, Oh ouiii ! Ma contribution à ta repentance, le remède à tes tourments…

Il jure de toute sa dévotion à Dieu, l’implore de son pardon les doigts d’une main noués dans la masse soyeuse de mes cheveux. Son autre main me fustige inlassablement et claque lourdement au creux de mes fesses qui poursuivent leur long chemin de croix.

Il jouit. Une écume visqueuse et douceâtre jaillit, baigne mon palais et nourrit mon âme. Son phallus se convulse, une fois, dix fois… Il se libère du poids d’une insoutenable abstinence.

Le calme après la tempête. Ses grosses pelotes se sont logées au creux de ma main. Sa queue se refuse à mourir, elle erre entre mes lèvres pulpeuses, elle plonge au fond de ma gorge. Je gobe ma proie, l’ingère inexorablement. Une joie intense et castratrice m’étouffe, me paralyse.

Il râle, il maugrée. Soudain il se raidit, me repousse en se rebellant.

– Laissez-moi maintenant ! Et rhabillez-vous ! Non !, s’il vous plait, ne dites rien ma sœur.

Son ton péremptoire me fait sursauter. Je lâche prise. Quelle heure est-il ? (me-dis-je en reluquant ma montre.) Seize heures. Déjà ! Le clocher s’anime. Je m’habille, frustrée de cette désobligeance toute masculine, j’aurais aimé jouir moi aussi.

– À tout à l’heure mon Père. N’oubliez pas, nous sommes mercredi, jour de catéchisme…

Je m’assois au volant de ma voiture, grimaçante de douleur. Je me dandine, d’une fesse à l’autre, légère comme une plume.

Je campe devant la glace du dressing : « rouges pivoines » mes fesses, meurtries et pitoyables. Les empreintes de mon bourreau s’exhibent avec outrance. Je cuis à petit feu, je mijote et mon petit trou s’enfièvre encore d’un besoin trop fort. Une résurgence incontrôlable. Son plug, oui je le veux, mon petit trou le veut, ce bijou que Patrick m’a offert, ce « papillon »…

*****

– Bonjour Maman ! Tu es où ?

– Je suis là ma chérie, j’arrive.

Un  banania et quelques gâteaux secs pour un quatre heures goûteux, plein d’un bonheur durant lequel je me retrouve en petite fille innocente et gentille, si loin des fleurs du mal. Ô que ce moment-là m’importe !

Nous sommes prêtes, Margot et moi. Dans quelques minutes je vais revoir mon tortionnaire, mon improbable amant.

Les irrégularités de la route se répercutent dans les parois de mon fondement que câline le drôle d’insecte. Nous arrivons bientôt, au loin le clocher de l’église émerge.

D’un bonjour cordial je salut notre curé dont le regard me fuit. Rien de plus, rien qui ne transpire de notre torride liaison.

Le retour à la maison, lui, est plus tourmenté. Douleurs et délices s’affrontent. Un « papillon » me butine, c’est bon, divinement bon… Je m’égare volontairement, peu pressée de rentrer. Le bitume défile.

Les bonnes choses ont toujours une fin, j’ai rempli la baignoire et me suis allongée. J’ai fermé les yeux, ma main a glissé entre mes cuisses. Mes doigts furètent, pénètrent, remontent vers mon petit bourgeon gonflé de désir. Mes sphincters s’amusent et jouent avec l’objet de mon plaisir. Ma main s’agite plus vite, masse mon clitoris avec vigueur. Trois doigts se sont glissés dans ma fente trempée et mon pouce frictionne mon bouton d’amour.

– Ahhhh, Ouiii, Mmmmh…

Je me rince et m’essuie. Je range mon compagnon de fortune. Mes fesses me cuisent, elles ont viré au rose bonbon et affichent leur affliction par un œdème zébrée de bouffissures rougeâtres.

« Mon Dieu, quel égarement, pourquoi ? », me dis-je en étalant sur mon derrière une épaisse couche de Biafine dont la fraicheur apaise ce vil chagrin que je dissimule sous ma culotte.

Margot ne va pas tarder à présent.

Mon portable vrombit : [Florence Frachon.] Ha ! Que veut-elle encore celle-là. Je n’ai plus la tête à ça ; je décroche quand même, autant savoir de suite, et qu’elle me fiche la paix après.

– Oui Florence !

Le ton est cassant.

– Bonjour Marie, je vous dérange peut-être ? Vous êtes seule ?…Bien, écoutez-moi. Je suis confuse, il s’est passé une chose incroyable… Mon mari a trouvé mes photos : de vous, de vous et moi, enfin de nous ensemble.

Mon cœur s’arrête.

– Comment ça !…des photos de moi, de nous, je ne comprends pas. Florence ! Vous m’aviez dit que…
– Oui je sais ! Mais le plus embêtant c’est qu’il veut vous rencontrer, vous connaître… Il vous a trouvé très belle, troublante, et quelque peu « libertine ». Le désavouer m’eût été difficile Marie, vous comprenez.
– Vous êtes folle ?
– Non ! Marie, il dit que vous n’avez pas le choix. C’est que…Euh, il connaît votre mari, c’est notre paysagiste depuis peu. Je ne savais pas ! Ce n’est que lorsqu’il m’a demandé votre nom. Il a fait le rapprochement, il a investigué, je suis désolée. Ne vous inquiétez pas, c’est un bel homme, charmant, de bonne manière et discret.

Le ciel me tombe sur la tête. Je rêve. Je me pince.

– Marie ! Ensemble, nous ferons l’amour à trois, vous verrez, c’est fabuleux. C’est le hasard Marie, un pur hasard et ne dit-on pas qu’il fait souvent bien les choses. Dormez bien Marie et rappelez-moi cette fin de semaine ; samedi matin, je serai au cabinet.
– Florence ! Mais vous me prenez pour qui ? Des photos de nous…quelles photos ?
– Ouvrez votre boite mail ce soir, vous verrez. À bientôt Marie.

La soirée s’écoule, je ronge mon frein, oubliant l’embrasement qui me consume. La télévision bourdonne, les enfants sont couchés et Mathieu ne tarde guère lui aussi, déçu que je ne l’accompagne pas.

J’allume l’ordi, me connecte à mon email, je clique : un court message : [Bonjour Marie, voyez, et comprenez son émotion… Bises. Florence.]

En pièces jointes une douzaine de vignettes. Je clique sur la première, sur la deuxième…je sens mes joues rougir, les autres défilent : (Nue, recroquevillée dans un fauteuil, les jambes repliées, les cuisses ouvertes, offerte à la bouche gourmande de Florence…)

Comment a-t-elle pu ? Oui bien sûr : (ces clics-clacs au loin, une télécommande ; elle avait une télécommande, je la repère dans sa main qui semble viser l’appareil photos.)

Je les repasse, une à une : ( La salope, elle m’a bien eue.) Je me déconnecte comme si de fermer mon email allait faire disparaître à jamais ces compromettantes images. J’éteins l’ordi et vais me coucher sans bruit. Mathieu dort comme un loir, loin d’imaginer mon désarroi.

Que faire ? (Mon Dieu ! aidez-moi, s’il vous plaît.) Je m’endors enfin.

Deux jours, oui deux jours durant lesquels j’ai passé à pommader mon orgueilleux derrière. Je lui en veux, je m’en veux. Par bonheur il recouvré sa fraicheur et toute son innocence.

Samedi 21 mars,

Treize ans déjà que nous convolons, des « Noces de Muguet » dit-on. Mathieu, surprenant, avait décidé d’un week-end en Provence dans un vieux moulin entouré de champs de lavande ; que pour nous deux, en amoureux. Complice, ma sœur s’était engagée à garder les enfants.

Épris comme au premier jour mon Mathieu, toujours fourré entre mes jambes, à batifoler entre mes fesses… Voudrait-il lui aussi ? Cette soudaine pensée me trouble, m’agace (Marie, allons ! à quoi tu penses !)

Quant à Florence, j’ai fait fi de ses menaces, on verra bien. Et pourtant, curieusement, il me tarde qu’elle me relance.

(1) voir épisode 8

À suivre…

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Une réponse à Gourmandise 16 – Marie, déesse de l’amour par Jerema

  1. Claire dit :

    Comment avais-je fait pour oublier de lire ce texte magique dans lequel l’auteur décrit des choses extrêmes avec le talent d’un poète ?

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