En attendant Edwige 3 – La grange aux dames par Boris Vasslan

En attendant Edwige 3 – La grange aux dames par Boris Vasslan

Résumé des chapitres précédents : Edwige ma maîtresse, qui est partie trois ans en Angleterre m’a prévenu de son retour au château. Emu par cette bonne nouvelle je l’annonce à Mirabelle, l’une de mes femmes de chambres qui m’avoue alors qu’elle m’aimait depuis longtemps. S’ensuit une dispute, puis la fuite de Mirabelle que je ne parviens à rattraper que dans le TGV dans lequel nous nous réconcilions (ben oui, ce n’est qu’un résumé)

Nous avons passé le reste de la journée à Paris, ballade, shopping… Un moment elle fut attirée par une petite jupe rouge exposée à l’extérieur d’un petit magasin

– Regarde comme elle est mignonne, elle n’est pas trop chère, j’ai bien envie de me la payer… Comment tu la trouves, toi ?

J’adore ce genre de situation ! Pour moi une jupe, c’est une jupe, mais je ne vais quand même pas lui dire ça :

– Comme ça, je me rends pas compte, faudrait que tu l’essayes !
– Oui, j’ai bien envie de l’essayer…

Elle m’entraîne dans la petite boutique, demande où sont les cabines. Il y en a qu’une, on y va. J’hésite, je cherche du côté de la vendeuse si son regard est approbateur ou désapprobateur, mais manifestement elle s’en fiche. Donc je rentre…. Mirabelle a d’ores et déjà retiré son pantalon, le fait de la voir comme ainsi en petite culotte, me réveille le bitomètre. Je ne peux m’empêcher de lui coller la main aux fesses, la surface de tissu de son joli petit string jaune ne gênant en rien la manœuvre…

– Mais veux-tu être sage, petit coquin !
– Je ne peux pas, tu m’excites !
– Oui, mais ici c’est une cabine d’essayage.
– Il n’y a personne dans le magasin, et regarde un peu comme je bande…

Je lui prends alors la main et la colle contre ma braguette

– Oui, bon ben d’accord tu bandes, mais on réglera ça plus tard, passe-moi la jupe !

Je décide subitement de péter complètement les plombs, je dézipe ma fermeture éclair et je sors mon sexe fièrement dressé :

– Suce !
– Tu es fou !
– Juste un peu, ça nous fera un souvenir !

Je n’y croyais pas, mais Mirabelle se penche et m’engloutit mon membre viril, puis donne quelques petits coups de langue là où il le faut. Mon dieu que c’est bon, je ferme les yeux, tout à notre folie… Un raclement de gorge qui n’avait sans doute rien à voir avec nos fantaisies nous fait instinctivement cesser notre petit numéro. Je remballe la marchandise, et Mirabelle essaie la petite robe, elle a l’air de lui plaire, c’est vrai qu’elle ne lui va pas si mal. Elle sort de la cabine, virevolte devant la glace, faisant soulever le fin tissu, elle rigole, elle est contente, elle la prend… retourne se changer… Et je lui en fais cadeau de sa jupe, ça me paraît la moindre des choses, même si cette pipe n’a pas été menée à son terme.

– Tu es un chou, mais tu es complètement fou !
– Un chou fou ?
– On fait quoi ? Demanda Mirabelle de sa voix la plus suave, alors que l’après-midi touchait à sa fin

Je lui propose un plan restaurant, puis cinéma, puis hôtel ayant bien conscience de l’absence totale d’originalité du projet. Mais cela lui convient très bien… On récupère sa valise à la consigne de la gare Montparnasse, on se choisit un hôtel, un bon hôtel, pas le grand luxe, mais quand même le confort. Pour le restau elle souhaite quelque chose de simple :

– Pas un machin avec trente-six larbins, un petit truc romantique au quartier latin…

Super ça m’arrange, je n’étais jamais très à l’aise quand Edwige me demandait de la sortir. Nous avons donc opté pour une pizzeria, une éternité que je n’avais pas mis les pieds dans de genre d’endroit, du coup j’étais aussi content qu’elle de retrouver cette ambiance qui avait connu ma jeunesse. Je pensais la circonstance propice aux grandes déclarations, c’était mal connaître Mirabelle, pétillante de bonheur, et multipliant les innocentes coquineries, elle n’en monopolisait pas moins la parole en me racontant un tas de trucs sans aucun rapport avec nous. J’aurais pourtant voulu qu’elle me parle d’elle, il faut croire que le moment n’était pas venu, au lieu et place j’eus donc droite aux aventures et aux mésaventures de sa copine parisienne que j’écoutais avec amusement, elle raconte bien, Mirabelle…

On est resté très longtemps au restaurant, on décide donc de passer le cinéma.

A l’hôtel, nous nous sommes fait monter du champagne dans la chambre, et nous apprêtions à vivre une mémorable nuit d’amour, mais les choses ne se passent que rarement comme on les espère. Nous étions crevés par toutes ces péripéties et nous avons passé notre nuit à ronfler comme des bienheureux.

Je me suis réveillé le premier aux premières lueurs de l’aube, et mon membre viril affichait une érection pleine de vaillance ! J’hésitais entre réveiller Mirabelle afin de lui sauter dessus, ou la laisser dormir. Me disant qu’il n’y a pas de meilleur plaisir qu’un plaisir retardé, j’optais pour cette deuxième solution, et entrepris de me lever pour satisfaire un besoin bien naturel. (Comme disent les pisse-froids). C’est toujours une gageure que d’essayer de pisser quand vous êtes bandé à bloc ! Comme quoi la nature n’est pas si bien faite que ça ! L’opération menée à son terme je me recouchais. Curieuse sensation car si je ne bandais (provisoirement) plus, j’avais toujours autant envie de faire l’amour et me sentais saisi de rares élans de tendresse envers ma Mirabelle préférée.

Très doucement je dégageais les draps ! Que c’est beau le spectacle d’une femme qui dort ! Et tandis que ma bite reprenait le chemin du ciel, je ne me lassais pas de contempler ses rondeurs accueillantes, ses longues cuisses, sa peau de satin et ses tétons fripés par le sommeil.

J’osais alors un doigt fureteur sur la chair de son bras, avec pour seul résultat un grognement à la limite du compréhensible mais qui semblait néanmoins signifier sa ferme intention de continuer à roupiller. Seconde tentative, second grognement, je n’insistais donc pas !

Que faire alors dans la chambre vide d’un hôtel un matin alors que la fille dort et que je n’ai aucun bagage ? J’ai le choix entre bailler aux corneilles ou prendre une douche. Je prends donc une douche. Et une fois celle-ci consommée, la demoiselle ronfle toujours, une vraie marmotte ! Je décide donc de m’habiller et d’aller faire un petit tour.

Je ne sais pas trop quoi faire, et je ne pense pas trop m’éloigner non plus. Puis l’idée de lui offrir un petit cadeau surgit dans mon esprit fatigué, j’opte pour un élégant petit bracelet qui me tape dans l’œil à la vitrine d’un bijoutier qui venait juste d’ouvrir, et puis comme j’ai un petit creux à l’estomac j’y ajoute deux gros croissants bien chauds. Et hop, je reviens, si elle dort encore elle aura le paquet cadeau dans la main, si elle prend sa douche elle l’aura en sortant…

Je pousse la porte, fébrile, content déjà d’offrir mon (mes) présent(s) Elle est déjà habillée ! Les femmes ça ne fait jamais rien comme on se l’imagine

– Ben alors tu disparais ? M’apostrophe-t-elle, mutine !
– Tu étais inquiète ?
– Inquiète, c’est beaucoup dire, mais tu aurais pu laisser un petit mot !
– Tiens, on va manger ça, je vais faire monter des cafés !
– Ah ! Ils n’ont pas de croissant dans cet hôtel ?
– Si, mais ceux-là sont meilleurs, c’est moi qui les ait choisis…
– Et ça c’est quoi ? Demande-t-elle en regardant amusé mon petit paquet cadeau !
– Un souvenir de Paris, c’est pour ma vieille tante !
– Ça m’a l’air bien plat pour être une tour Eiffel !
– C’est une tour Eiffel après une chute de météorite, c’est tout nouveau, ça vient de sortir !
– Elle a quel âge ta vielle tante !
– L’âge de la Tour Eiffel ! Tiens ma chérie, c’est pour toi !
– Non, c’est quoi ?
– Une bricole !

Elle ouvre, elle regarde, elle sourit, ça lui plaît, elle l’essaye, se regarde le bras, je suis content que ça lui plaise, elle me fait un gros bisou !

– Mieux que chaaaaa

Elle m’a devancé, on se roule un patin, la fièvre monte, on dégringole sur le plumard, on s’embrasse, on se pelote, on chahute, on se débraille, on se caresse. Je lui tripote les seins, elle m’agrippe le sexe. Deux fauves en furies. Je lui lèche le bout des seins, elle se laisse faire, se pâme, puis je glisse vers l’entre jambe, tout cela est déjà gonflé de plaisir, je tête, je lèche, c’est tout humide, je me délecte, je me régale, je bois son jus avec une incroyable frénésie tandis que ma queue bande comme un obélisque. Mirabelle gigote, gémit, puis finit par se tétaniser bizarrement en soulevant ses fesses du lit en criant comme pas possible, je suis obligé de la bâillonner de la main, afin qu’elle n’ameute pas le quartier

– Enléche ta main

La partie commencée en bafouillage, finira donc en bafouillage, elle me regarde avec de drôles de z’yeux, des yeux coquins plein d’amour… Je suis fou de joie, je suis content, j’ai envie de pleurer, j’ai envie de rire, je ne sais plus mais je suis bougrement bien dans ma peau. Quant à ma queue, elle bande comme un sceptre royal. Mon corps glisse contre celui de Mirabelle. Et puis comme si c’était naturellement inéluctable, mon sexe cherche le chemin du sien, s’introduit en elle. Elle m’enlace et nous voici partis tous les deux pour quelques trop courts instants de tendresses et de fougues amoureuses qui nous laisseront pantelants mais repus de bonheur.

On s’est remis à roupiller. C’est la femme de ménage qui vient nous réveiller.

– Excusez-moi, Messieurs dames, mais normalement il faut libérer les chambres !

On se redresse, Mirabelle et moi, incrédule, le temps passe vite quand on s’aime.

– Je reviens dans une demi-heure, mais il faut partir, sinon il faudra repayer une journée.

Je dévisage la soubrette, une beurette dans la trentaine un peu forte en hanches, le regard noir et le sourire conquérant. Une belle femme que j’aurais sans doute draguée en d’autres circonstances, mais là ce n’est pas possible, d’une part je ne suis pas tout seul et en plus il se trouve que je suis en pleine période amoureuse.

Mirabelle se lève, n’attendant même pas le départ de la soubrette qui lui jette un regard assez ambigu avant de disparaître sans trop se presser. Ma complice se dirige vers la petite salle de bain, elle laisse la porte ouverte, je peux ainsi l’apercevoir en train de pisser sur la toilette.

– Tu veux voir mon pipi ? Finit-elle par demander, une fois que la porte de la chambre se soit refermée.

Comment refuser une telle proposition ? J’ai regardé pisser Mirabelle un nombre incalculable de fois, mais je ne m’en lasse pas. Elle se soulève un peu, pour que j’observe la fin de sa miction, puis elle se rassoit, j’ai cru un moment que c’était pour mieux me sucer mon sexe qui recommençait à bander. Mais non, la voilà qui pousse, j’entends un gros floc quand ce qui sort de son intestin tombe dans l’eau dormante. Elle éclate de rire ! Elle est irrésistible !

– Hum, ça fait du bien de faire un gros caca !

Elle se relève. Se retourne m’expose ses fesses.

– Ça me ferait plaisir que tu me torches le cul ! Je n’aime pas le papier de cet hôtel
– Que ce soit moi ou toi, ce sera le même papier ! Crûs-je bon de lui faire remarquer !
– Avec, ta langue, idiot !
– Mais vos désirs sont des ordres, princesse !
– Allez nettoie moi bien le cul !

Je léchais donc les quelques traces marron entourant son anus, cela ne me dérangeait pas le moins du monde…

– Il est bon, mon caca ?
– Délicieux !
– On n’avait jamais fait ça !
– Non mais je recommencerais volontiers !
– Ah ? Je vais pousser un peu, peut-être que…

Elle pousse, mais en vain !

– Non, ça vient pas, mais mets ton doigt, comme ça tu pourras le sucer !

Mais qu’est-ce qu’on est en train de faire tous les deux ? La passion doit nous rendre fous ! Je rentre le doigt dans son cul, je la fouille, je le ressors, vais pour le porte à ma bouche…

– Non, laisse-le sorti, on va le lécher tous les deux !

On le fait, ça ne dure pas longtemps, on s’embrasse, on rigole, on est complétement givré…

Ça passe vite une demi-heure, voilà la femme de ménage qui se repointe, nous sommes quasiment prêts à partir mais nous sommes encore là !

– Alors, ça y est c’est le départ ? S’enquerre-t-elle
– On y va ! On y va !
– J’ai envie de vous dire un truc ! Reprend-elle.
– Dites !
– Ça fait plaisir de voir le visage de mademoiselle, il est resplendissant de bonheur, si seulement tous les gens étaient comme ça, le monde irait mieux…

Ça lui fait plaisir à Mirabelle, elle aborde un sourire genre « à la Julia Roberts » !

– C’est gentil, ce que vous me dites, je peux vous faire un bisou pour vous remercier ?

Pour toute réponse la soubrette approche son visage. Les deux femmes se font un petit bisou.

– Hum, tu as la peau douce toi ! Remarque Mirabelle.
– Je sais, toi aussi !
– Tu dois aimer les caresses, alors ?
– J’adore ?

Mirabelle est en train de lui caresser les bras ! Non, mais je rêve ou pas, en pleine histoire d’amour elle ne va pas se draguer la femme de chambre, quand même ? Et elle continue…

– Tu ne serais pas un peu coquine, toi ? Lui demande Mirabelle de sa voix la plus suave.
– Un petit peu !

Interprétant cela comme un encouragement, ma dulcinée approche de nouveau son visage de la beurette, mais cette fois cela n’a plus rien d’un baiser de politesse. C’est bel et bien un joyeux patin que les deux femmes s’échangent ! Les mains de Mirabelle se déchaînent, l’une capte une fesse, l’autre teste un sein. Son corps se colle contre l’autre femme, la fait se reculer, deux ou trois mètres, et les voici au bord du lit. Une poussée, elles basculent sur le lit, la soubrette sur le dos et l’autre sur elle. Et ça s’embrasse, ça se pelote… Et moi je fais quoi, je vais prendre le frais ? Je m’immisce ? Je rouspète ? Je mate ? Allons-y pour cette dernière et sage proposition, car je sais d’expérience que quand deux femmes sont enlacées, elles ne souhaitent pas forcément l’une et l’autre qu’un mâle vienne imposer sa présence.

Les deux nanas sont prises d’une frénésie que rien ne semble vouloir arrêter. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la femme de ménage se retrouve avec la blouse ouverte, le pull-over remonté, le soutien-gorge déplacé et donc la poitrine à l’air, de gros bouts bien sombres que Mirabelle suce avec avidité. Puis le visage de mon amante disparaît dans le fouillis de l’entre jambe de l’autre femme. Je m’approche discrètement pour mieux regarder. Mira suce sa partenaire, sans lui retirer sa culotte, juste en l’écartant. L’autre se pâme, se caresse les seins. Que c’est beau ! Et puis l’amorce d’un cri qu’on étouffe, la femme de ménage se retourne, la bouche dans les draps, reste un moment dans cette position, puis se relève, se refagote.

– Et, ben je m’en rappellerais de ce truc-là ! Dit-elle.
– J’ai une langue magique ! Plaisante Mirabelle.
– Je suis désolée, faut que j’y aille, et vous aussi, il va falloir partir… bredouille-t-elle.
– J’aurais bien aimé jouir aussi ! Reprend Mira.

La petite femme de ménage la regarde avec une certaine gêne.

– Je suis désolée, j’ai eu un coup de folie, je ne regrette rien mais faut que j’y aille ! Répète-t-elle.
– Allez, ma bibiche, ne te mets pas en retard, un dernier bisou pour la route !

A nouveau les deux femmes s’embrassent, c’est sur la bouche mais c’est assez bref. On croit qu’elle va alors quitter la chambre, non, elle se dirige vers la salle de bain pour y faire le ménage. On lui dit une dernière fois au revoir et on s’en va !

J’ai du mal à suivre Mirabelle, psychologiquement je veux dire ! C’est quoi ce truc d’avoir sauté sur la femme de ménage ! J’ai envie de lui demander  » et alors je ne te suffis pas ?  » mais je suis bien conscient de tout ce qu’il y a de macho dans ce genre de réflexion ? Mais enfin je voudrais comprendre. Alors comme je n’ose rien lui dire, je fais comme les gosses, je fais semblant de faire la gueule, espérant qu’elle va réagir. Mais ça ne marche pas… Tant pis, je lui poserais carrément la question quand les circonstances s’y prêterons. A tout hasard, je propose à Mirabelle de rester un jour de plus.

– Non, c’est ailleurs que j’ai envie de m’éclater avec toi !
– Alors on rentre ?
– On rentre !

Le train roule à présent en direction du Mans, nous sommes face à face sans voisins. Mirabelle est muette depuis un moment, elle n’est pas fâchée, car elle répond à mes sourires, non elle est ailleurs. Je décide alors de lui mettre une main sur son genou que je masse délicatement. Bizarrement, elle fait comme si elle n’avait pas senti ma main, faisant un grand geste du bras droit, au poignet duquel elle a passé le petit bracelet que je lui ai offert.

– T’as vu, il me va bien !

J’apprécie bien sûr, je lui souris, et marque de façon plus pressante la pression de ma main sur son genou.

– Je suis une drôle de fille tu sais…

Pas la peine à cet instant d’être un expert en communication pour deviner qu’elle avait envie de parler. Moment stratégique, car si la vie ne m’a pas appris grand-chose, je sais néanmoins que dans ces circonstances, il convient surtout de laisser parler, et d’éviter d’interrompre, sauf pour demander des précisions.

– Je suis orpheline, à 16 ans, la DDAS m’a placé dans une famille de péquenots, ils avaient une grande propriété, et ils cultivaient surtout des pommes et des poires, ils n’étaient pas méchants mais je leur servais quand même un peu de bonniche gratuite. Je suis restée près de deux ans chez eux, puis je me suis tirée à cause d’un scandale. J’avais presque 18 ans, il me suffisait d’attendre de les avoir complètement…
– Un scandale, tu dis ?
– Oui, mais ça, je ne t’en reparlerais qu’après. Donc j’ai vécu trois semaines d’enfer, je n’ai appris qu’ensuite que mes « tuteurs » m’avaient fait rechercher par la gendarmerie, j’ai fait du stop, je me suis retrouvée à Nice, j’ai pas aimé, c’est là que les gendarmes m’ont retrouvé, mais il était trop tard, mes 18 ans, je les avais. Après j’ai galéré pas mal, j’ai « fait » pas mal dans le sexe, du peep-show, du téléphone rose, et même un peu de prostitution, j’en ai gardé beaucoup de souvenirs, mais pas que des mauvais, ça m’a beaucoup appris sur les gens, sur les hommes surtout, et puis j’ai découvert que j’avais des relations très simples avec le sexe, je n’avais pas toujours l’occasion de m’envoyer en l’air, mais je me sentais bien dans ma peau.
– Tu veux dire que…
– J’adore le sexe, j’ai toujours aimé ça, mais dans le business, c’est autre chose, c’est sexuel pour le mec que t’as en face, ce ne l’est pas forcement pour toi. Et un jour un type m’a demandé si je serais intéressé par un poste de « bonne à tout faire avec option érotique », je reprends ses mots. J’ai éclaté de rire, je lui ai fait préciser, et j’ai accepté, il faut dire que le bonhomme me paraissait hyper sympa, ça s’est d’ailleurs super bien passé, et puis un jour il m’a dit qu’il ne pouvait plus me garder, je n’ai jamais su pourquoi, on a fêté notre dernière soirée en amoureux, on s’est fait un petit dîner aux chandelles avec du champagne…

A ce moment de son récit, je vis des larmes couler sur les joues de ma Mirabelle.

– Je ne veux pas que tu pleures !
– Ce n’est pas facile à empêcher, tu sais. Que veux-tu je suis comme ça, je suis conne, je suis trop sentimentale.
– Mais non…
– Mais si ! Donc mon patron m’a donné les coordonnées d’une agence, appelons ça comme ça, qui gérait ce genre d’offres d’emplois, j’ai fait plusieurs patrons, un peu tous les genres, et puis je me suis retrouvé chez toi. Voilà c’est ma vie !
– Ça t’a fait du bien de parler ?
– Je ne sais pas encore ! Je n’ai pas fini de parler, Boris !
– Vas-y !
– Tu vois, j’ai choisi un drôle de métier, les mecs en face, ils ne réagissent pas tous pareil, le job est bien payé et pour certains cela leur donne tous les droits y compris de me mépriser. Je ne demandais pas la lune, mais à part le premier, personne ne me considérait comme un véritable être humain, j’étais le niveau juste au-dessus de la poupée gonflable…

Je blêmis à ces propos, elle avait bien dit « à part le premier », elle me mettait donc dans le même sac que les patrons sans âmes qu’elle évoquait, ça n’avait aucun sens.

– Tu me juges si mal, Mirabelle ?
– Je n’ai pas encore parlé de toi…

Ouf !

– J’ai tout de suite vu que ce serait différent ici, d’abord il y avait plein de monde, au moins je pouvais communiquer, et puis tu étais gentil, gentil mais parfois incompréhensible, j’aimais bien quand tu me glissais une petite enveloppe quand je faisais des extras, tu n’y étais pas obligé, après tout j’étais là aussi pour ça, mais j’aurais préféré que tu m’offres un bouquet de violettes. Sinon tu m’as toujours respecté, je ne peux pas dire le contraire, et puis aussi tu m’amusais. Et puis c’est arrivé comme ça sans prévenir, je suis devenu amoureuse de toi, mais comme tu ne paraissais pas répondre à mes signaux, et bien mon amour, je me suis résigné à le vivre sans retour. Et puis je crois aussi qu’on peut aimer plusieurs personnes en même temps, alors je me suis trouvé un copain au village. Par contre quand je t’ai vu fanfaronner comme tu l’as fait pour m’annoncer le retour de ta pétasse, j’ai pété les plombs. Voilà je voudrais te dire une dernière chose encore, ça va je ne t’ennuie pas trop avec mes états d’âmes ?
– Non pas du tout !

Je pensais alors avoir droit au récit de fameux scandale qu’elle s’était contentée d’évoquer… Mais il ne s’agissait pas de cela.

– Je voulais juste te dire un truc, le bracelet que tu m’as offert, tu ne peux pas savoir comme ça m’a fait plaisir, quelque part ça a remplacé tous les bouquets de violettes que tu as oublié de m’offrir.

La fin fut inaudible perdu dans les sanglots, je n’en menais pas large non plus. Nous nous sommes alors enlacés, nous nous sommes alors embrassé comme deux vieux amants trop longtemps séparés.

On a grignoté dans le train, et nous sommes arrivés à Alençon en début d’après-midi. Nous avons retrouvé la voiture stationnée n’importe comment (voir chapitre précédent) décorée de deux petits papiers sur l’essuie-glace, l’un manuscrit se voulait humoristique se demandait où et comment j’avais obtenus mon permis et concluais que je ne pouvais pas être autre chose qu’une blonde, l’autre était un P.V. en bonne et due forme pour stationnement dangereux. Il fallut aussi qu’un beauf local nous invective genre : « C’est vous qui vous garez comme des enculés ? » Je me forçais à ne pas lui répondre qu’en ce qui me concerne, je n’avais pas grand-chose contre les enculés, mais estimant ce genre de joute oratoire inutile, nous avons dégagé les lieux, Mirabelle au volant bien sûr.

– J’ai envie de quelque chose ! Me dit soudain Mirabelle.
– Ça se mange ?
– Manger, non, mais peut-être que ça se consomme !
– Alors c’est pas un problème !
– Je voudrais te demander quelque chose, tu vas me prendre pour une dingue.
– Je t’écoutes, répondis-je, circonspect.
– Je voudrais que tu me prennes dans la grange.
– Dans la grange ? Mais pourquoi dans la grange, il n’est pas bien mon lit ?
– C’est pas ça, c’est un vieux fantasme, quand j’étais adolescente, je ne savais pas tout, je voyais l’amour, l’amour physique, j’entends, de façon simplifiée, dans mes rêves, je me mettais toute nue, puis le mec jouait avec mes seins, puis il me pénétrait rapidement, il n’y avait rien d’autre.
– Et tu ne l’as jamais fait pour de vrai ?
– Non, j’ai failli deux fois, la première c’était avec Jean-Pierre, quand j’étais placée à la campagne, il y avait une grange, on s’est déshabillé, il s’est jeté sur moi, on devait être tranquille, il y avait une chance sur mille pour qu’on soit découvert, on l’a été, mon tuteur était là, par hasard ou alors il se doutait de quelque chose, je ne le saurais jamais, ce con de Jean-Pierre a détalé comme un lapin, moi j’ai été me rhabiller derrière une botte de paille. Mon tuteur m’attendait, manifestement, il se retenait de m’engueuler, il m’a demandé de l’attendre dans la cuisine, j’y suis allé. Il a commencé par me faire la morale, il était passablement énervé et me répétait sans arrêt la même chose. J’ai fini par lui rétorquer que je n’avais rien fait de mal, et puis il est sorti de ses gonds, il m’a traité de salope, m’a dit qu’il allait me remettre à la disposition de la DDAS, et moi je m’acharnais à répéter que je ne voyais pas où était le mal, un dialogue de sourds, mais le pire qu’il m’a sorti c’est quand il m’a dit « quand je pense que tu as fait ça dans MA grange ! ». J’avais vraiment l’impression qu’il considérait que j’avais souillé son territoire. Le ton est encore monté, et comme, il n’admettait pas que je réplique, il a fini par me gifler.
– Et ensuite
– Je lui ai rendu sa gifle. Oui j’ai fait ça ! Le temps qu’il réalise ce qui venait de lui arriver, je m’étais déjà précipitée dans ma chambre, j’ai ramassé « à la volée » mes papiers et quelques affaires et mes économies…
– T’avais un peu d’argent ?
– J’en piquais régulièrement dans la cagnotte leur cagnotte ! Je reprends : Comme j’entendais l’autre qui arrivait par l’escalier, j’ai sauté du premier étage et je me suis retrouvée dans la rue. J’ai couru, mais personne ne me suivait, je suis resté planquée dans la nature un moment, puis j’ai voulu récupérer d’autres bricoles. Le soir j’ai téléphoné à Jean-Pierre, mais il ne voulait plus me parler, j’ai essayé de contacter les enfants du tuteur avec qui je n’avais jamais eu de problèmes, je savais qu’en téléphonant à cette heure-là je tomberais sur eux, mais on m’a raccroché au nez, j’ai laissé tomber, j’ai vécu comme une clocharde pendant trois semaines, le peu d’argent que j’avais je voulais le garder pour mes 18 ans. Et ce jour-là, j’ai claqué ce qui me restait mon argent de poche, j’ai acheté des fringues pas trop chères, pris une douche dans un hôtel miteux, et je me suis présentée dans un peep-show, ils cherchaient justement une danseuse.
– C’était ça le scandale dont tu parlais ?
– Oui, ça a été surtout un scandale pour mon tuteur, je me suis rappelé un jour qu’un de ses voisins était fâché avec eux, du coup je lui ai téléphoné, et je lui ai raconté l’histoire. Une semaine après j’avais retrouvé le numéro d’une copine, elle ne voyait pas comment faire pour m’aider à récupérer mes affaires, mais elle m’a raconté l’ambiance dans le village, l’affaire s’était ébruitée, déformée, et on avait trouvé bizarre que mon tuteur soit dans la grange juste à ce moment-là, bref sa réputation en avait pris un sale coup, et il jurait devant tout le monde qu’un jour il me retrouverait, il peut toujours courir.
– Tu crois qu’il te cherche encore ?
– Bien sûr que non, s’il me trouvait, il ferait quoi ? Quoi que je devrais peut-être me méfier, si ça se trouve, il est devenu dangereux… Mais bon parlons d’autre chose.
– Tu m’avais dit que tu avais fait un deuxième essai ?
– Oui, avec mon copain d’Alençon, il s’est dégonflé, il a trouvé que l’endroit n’était pas assez discret…
– Pourtant…
– Détrompe-toi… Le midi, ou alors en fin d’après-midi, il y a des couples qui viennent se retrouver, il y a aussi parfois des voyeurs, et même pendant un moment, il y avait une nana qui proposait ses services…
– Dans ma grange ! Dans la Grange aux dames !
– Ben oui dans ta grange, tu ne vas pas te sentir déshonoré non plus ?
– C’est pas ça, mais ça pose des problèmes de sécurité !
– Mais, non personne ne fait le rapprochement avec le château, et les deux terrains ne sont pas mitoyens, laisse donc les gens baiser tranquille, bon on arrive !
– Il faut que tu tournes à droite, si je me souviens bien, mais il y a tellement longtemps que je ne suis pas venu ici
– Mais non, on ne va pas se dévoiler, tiens on va se garer au bord de la route, il y a déjà une bagnole, on ne sera pas tout seul !

Je n’en revenais pas, une partie de mon domaine reconverti en baisodrome sauvage, et personne ne m’en avait parlé ! On sort de la bagnole, on se dirige à pied vers la bâtisse de bois, en entrant on entend des paroles qui s’échangent, on s’approche à pas feutrés, trois personnes barrent le passage, ce sont deux hommes en costume de ville et une femme dont on pourrait dire qu’elle se porte bien. L’un des hommes nous salue :

– Si vous voulez assister à un petit spectacle, vous êtes les bienvenus, on s’apprête à donner une bonne punition à cette pétasse.
– Je l’ai mérité, j’ai été très vilaine, rajoute la future victime

J’avoue mon embarras, en plein élan romantique, nous voici stoppés sur la route de l’amour fou par un trio lubrique, j’hésite sur la conduite à tenir, mais les choses vont très vite, la rousse s’est déjà déshabillée et tendait son gros fessier devant nos yeux, j’avoue ne pas rester indifférent et je le suis encore moins quand l’un des mecs, la queue sortie de la braguette commence à lui fesser le croupion du plat de la main. Je sens une main à l’emplacement de mon sexe, c’est celle de Mirabelle.

– Ça t’excite, hein mon salaud ?

Elle, je ne sais pas si ça l’excite mais au moins ça l’amuse. La grosse blonde tout en continuant à se faire fesser suce maintenant le deuxième homme. Ce qui est impressionnant, c’est que la fille est trempée d’excitation, à ce point qu’à un moment le donneur de fessées ramassera du plat de sa main sa mouille dégoulinante pour lui en enduire les fesses, celles-ci devenant luisantes faisaient encore mieux ressortir leur magnifique rotondité. Au bout d’un moment cette coquine personne dont le cul avait maintenant une belle couleur tomate réclama qu’on la frappe à coups de ceinture, l’autre ne se fit pas prier et entrepris de la cingler vaillamment. Inutile de vous dire dans qu’elle état je me trouvais, je n’ai aucun instinct sadique, c’est le volontarisme avec lequel cette femme encaissait les coups qui m’excitait. Le type de devant finit par jouir dans la bouche de la donzelle, celui de derrière cessa alors sa flagellation, se revêtit sa pine d’un préservatif et sans autres préliminaires lui pénétra l’anus, provoquant chez sa partenaire l’émission de curieux ânonnements de plaisir.

– Allez viens, me dit alors Mirabelle, m’entraînant un peu plus loin, puis me faisant grimper sur une petite échelle afin de gagner une sorte de pallier improvisé parmi les ballots de foin. Je jetais un coup d’œil alentour, la présence d’un voyeur en ces circonstances m’aurait gêné.

Tout de suite, Mirabelle entreprit de se déshabiller, elle fit très vite, à ce moment-là son visage s’irradiait de bonheur. Un malicieux filet de lumière jaillit de deux planches mal juxtaposées éclairant le corps de mon amante. Non, elle n’avait sans doute rien d’une star, mais je me régalais de cette peau très blanche, de ses petits poils frisottant sur son pubis, de ses cuisses accueillantes, et puis de ses seins bien sûr, ses jolis seins en forme de poires et d’une bonne tenue que terminaient d’arrogants tétons couleur de chocolats au lait. Elle se les tripotaient sans décroiser le regard coquin qu’elle m’adressait depuis que nous étions rendus sur ce pallier de foin. Je me déshabillais à mon tour, nous fûmes rapidement nus, debout, l’un devant l’autre. Mirabelle porta alors son index à la bouche, puis ainsi imprégné de salive, elle se le passa sur le téton, le faisant pichenetter plusieurs fois de suite, avant de passer à l’autre. Je m’avançais alors vers se sein que la présence de sa salive rendait encore plus désirable, mais elle m’en empêcha se débrouillant pour coller son corps contre le mien. Nos langues attirées l’une vers l’autre se mélangèrent alors jusqu’à plus soif, puis elle se coucha dans la paille semblant s’abandonner, puis passant la paume de ses mains sous ses seins et les faisant ainsi légèrement remonter, elle me les offrit. J’acceptais bien sûr cette offrande, et après les avoir légèrement caressés, je déposais mes lèvres sur son téton gauche, puis jouait avec ma langue à le faire vibrer. Cette petite fantaisie eut le don de faire pousser d’encourageants petits cris à ma Mirabelle préférée. J’insistais alors et aspirais la petite excroissance de chair dans ma bouche, puis ne souhaitant pas que l’autre sein me fasse une crise de jalousie, j’en changeais. J’aurais volontiers prolongé ce butinage, si ma complice n’y avait elle-même pas mis fin en me suppliant de la « prendre ». Je chapeautais donc mon sexe et la pénétrais sans efforts, la lubrification naturelle ayant été particulièrement efficace. Dans cette position dite du missionnaire, où l’homme domine et que je pratique assez rarement, je me collais contre ma maîtresse, plaçant nos corps en symbiose. Mirabelle s’abandonnait toute à la réalisation de son vieux fantasme. Je dû un moment freiner mes ardeurs, je risquais de jouir alors qu’elle n’était pas encore prête.

– Ne freine pas, viens !
– Je vais jouir si je ne freine pas.
– Vas-y joui, Boris, joui pour moi !

Puisqu’elle voulait qu’il en soit ainsi, je me laissais aller et éjaculais ma semence quelques minutes plus tard en la serrant tendrement dans mes bras. J’ignore si c’est ma propre jouissance qui provoqua alors la sienne, mais toujours est-il qu’un spasme accompagné d’un cri à moitié étranglé la gagna, oui ce fut des larmes, des larmes de joie, de bonheur, ce devait être contagieux, mes yeux s’embuèrent à leur tour.

Nous sommes restés collés plusieurs minutes, souhaitant prolonger la vie de cet instant trop rare avant qu’il ne soit plus qu’un souvenir.

C’est prosaïquement l’envie de pisser qui décolla Mirabelle.

– Je t’arrose ? Demanda-t-elle.
– Moi d’abord ! Protestais-je par pur esprit de contradiction.

Je visais d’abord sa poitrine sur laquelle les jets dégoulinants d’urine rendaient un aspect doré du plus bel effet, puis la voyant ouvrir la bouche et se passer une langue gourmande sur ses lèvres, je visais son palais, la laissant se régaler d’une bonne rasade. Je m’allongeais ensuite, comprenant le message, Mirabelle s’accroupit sur mon visage, sexe contre bouche et me gratifia de son délicieux nectar que je dégustais sans retenue.

Nous sommes restés quelques instants à rêvasser, récupérant nos moments de folie.

– À quoi tu penses ? Me demande Mira
– Une question qui trotte dans ma tête, une question idiote !
– Dis-moi !
– Je me demandais comment tu pouvais être autant au courant des habitudes du lieu, puisque tu m’as dit que tu n’étais venue qu’une seule fois

Alors, Mirabelle me regarda droit dans les yeux et sans hésiter une seconde elle me dit dans un seul souffle :

– Je ne suis venue qu’une seule fois avec un homme, mais quand j’avais le cafard, je venais seule, je ne venais pas pour observer les gens, mais pour m’imprégner du lieu et je me disais dans ma petite tête  » tu vois, Mirabelle, un jour Boris te prendras ici !  »

Fin de l’épisode

Boris Vasslan © Mars 2004

Vasslan@hotmail.com

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2 réponses à En attendant Edwige 3 – La grange aux dames par Boris Vasslan

  1. Grognon dit :

    moi, j’aime bien Mirabelle

  2. baruchel dit :

    Comme qui tendresse, romantisme et pratiques extrêmes ne sont pas forcément incompatibles

  3. Claire dit :

    J’adore ce qu’écrit Boris, un mélange de perversité parfois extrême et de très grande tendresse.

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