Chanette 22- Soirées Bunga-bunga – 6 – Deux femmes pour Max par Chanette

Chanette 22- Soirées Bunga-bunga – 6 – Deux femmes pour Max par Chanette


6 – Deux femmes pour Max

Mercredi 11 février

Alors Dumortier, j’espère que la nuit vous a porté conseil ?

– Oui, le mec est passé chez moi hier soir !
– Quoi ?
– Ça a été assez bref… Mais j’ai pu relever la plaque de sa moto.
– A tous les coups, elle va être fausse mais donnez quand même. Et il voulait quoi ?
– Votre adresse.
– Et tu lui as donné ?
– Je la connais pas, mais j’ai donné votre nom ?
– Mon nom ! Mais… mais… vous être complètement con, Dumortier !
– Il me menaçait avec un revolver, monsieur.
– Ah !
– Il y a autre chose…
– Je m’attends au pire !
– Il m’a donné une enveloppe avec de l’argent, pour que je lui procure votre adresse. J’ai pris l’argent, mais je n’en veux pas, il faut que vous m’aidiez à me sortir de là. Tenez voilà, il y a 10.000 euros.

Valmaison regarde avec étonnement les deux liasses de billets, il sort une coupure située au milieu, la regarde sous toutes ses coupures.

« Des vrais biftons ? Qui c’est ce mec capable de donner 10.000 euros à un sous-fifre juste pour avoir une adresse ? En attendant les billets, je vais me les garder ».

– Ils sont probablement faux ! Déclara alors Valmaison avec aplomb.
– Le salaud ! Commenta Thomas.
– Et pourquoi veut-il mon adresse, cet individu ?
– Hier matin, il m’a pris pour quelqu’un d’autre, hier soir il m’a juste dit : « Ce matin je me suis trompé de gus, maintenant je veux les coordonnées de ton chef. »
– Hum, j’ai un peu de mal à suivre là ! Donc tu l’avais vu le matin ?

Tandis que Thomas racontait, Serge Valmaison avait du mal à dissimuler son angoisse.

– Et pourquoi, tu ne m’as pas dit ça hier ?
– Hum ! J’ai failli, mais vous avez vu comment vous m’avez traité ? Comme il devait me contacter le soir et que je pensais obtenir des renseignements… ben, j’ai attendu.

Valmaison ne reprocha même pas à Thomas cet acte d’indiscipline, ses pensées étant toutes occupées sur le thème « comment me sortir de ce merdier ? »

– Chef ! Je fais quoi pour l’adresse ?
– Je vais réfléchir, il doit te contacter quand ?
– Ce soir !
– Bon, reviens dans une heure.
– Chef, pour les sanctions…
– Quelles sanctions ? Ah oui, laisse tomber, y’aura pas de sanction.

Il est mal Valmaison, il est mal.

« Voyons se dit-il au bout d’un moment, analysons les choses calmement. Au départ un type veut me voir, il est au courant de ce que fait « Alexis », mais ne sait pas qui c’est, ce qui en soi constitue une première bizarrerie… Il veut me voir, j’ignore d’abord pourquoi, mais croyant avoir affaire à Alexis, il lance un ultimatum à Dumortier. Il veut qu’on arrête d’arnaquer les filles. Sur ce point, ça peut se faire, ça va diminuer considérablement mes revenus, mais j’aurais toujours les commissions, et puis rien ne m’empêchera de recommencer dans quelques temps avec d’autres filles et surtout d’autres précautions. A moins que… il avait dit quoi, Dumortier ? Il fallait qu’il soit sûr. »

Et en plus, il suffisait de conduire cette petite conversation de telle façon que Dumortier reporte ses éventuels soupçons sur un personnage imaginaire.

– Dumortier ! Commença Valmaison quand il fut en face de lui, il faut que je rapporte de la façon la plus fidèle possible, les exigences de ce type. Allez-y doucement, je note !
– Le matin, il m’a dit en me prenant pour un certain Alexis de cesser toutes mes activités.
– Toutes !
– Et bien, il y en a un qui va faire la gueule…
– ?
– Et les menaces ?
– La totale, L’IGS, la famille, la chaise roulante.
– Hum, l’IGS, on s’en fout, le reste c’est plus embêtant. J’ai tout noté, il n’y a pas une chose que vous auriez oublié ?
– Non, enfin si, j’ai dû vous le dire tout à l’heure, il m’a dit un truc que j’ai pas bien compris : c’est que s’il apprenait que la prochaine fois les filles n’étaient pas payées, il mettrait ses menaces à exécutions.
– Je note ça aussi.

« Ça veut dire que je ne peux même pas sous-traiter ! » Se lamenta intérieurement Valmaison.

– Et pour l’adresse ? Demanda Thomas.
– Faut que je réfléchisse encore un peu ! Je me suis foutu dans un drôle de merdier en rendant service à ce connard.
– ?
– Oui, je sais, vous vous demandez ce qui se passe ? Moins vous en saurez plus vous vivrez longtemps, laissez-moi pour l’instant.

Valmaison, redevenait (presque) serein. L’idée de diriger les soupçons de l’inconnu (et de Dumortier par la même occasion) vers un protagoniste imaginaire et par conséquent introuvable lui paraissait excellente.

Mais pour cela il devait lui-même être introuvable, ses entrées et sorties à la P.J. n’étaient pas repérables, le midi au lieu de sortir déjeuner, il se contenterait d’un sandwich. Restait l’extérieur, mais là aussi il avait son idée, il rappela Dumortier.

– Dumortier, voilà ma carte d’identité, photocopiez là, vous pourrez la communiquer à notre emmerdeur.
– Vous n’y habitez plus ? Demande Thomas, étonné.
– Ne cherchez pas à savoir…
– Il faut que je lui dise comment je l’ai trouvé.
– Et bien, vous m’avez fait les poches pendant que j’étais parti pisser, vous pourrez même ajouter que vous avez découvert mon deuxième prénom et que ça vous a fait marrer.
– Sosthène !
– Ben, oui, ce sont les petits détails comme ça qui font authentiques.
– L’adresse, c’est pour faire une souricière ?
– Qu’est-ce que ça peut vous foutre ! Par contre en ce qui vous concerne, vous ne me cachez plus rien, on est bien d’accord ? Rien du tout ! Absolument rien !
– Oui, chef !

Finalement son plan était tout simple : Pendant que « l’emmerdeur » chercherait la piste d’un personnage imaginaire et qu’il resterait planqué, il pourrait continuer ses activités. En lui courant après, l’individu finirait par faire une faute, on pourrait à ce moment le cueillir et démanteler son réseau.

Jeudi 12 février

Vers 18 heures, Max habillé en bleu de chauffe et une mallette à outils dans la main se rend à l’adresse que lui a communiquée Dumortier, rue de Charonne. Il sait très bien qu’à cette heure-là, il ne trouvera pas Valmaison, il veut simplement vérifier si le renseignement est exact. Il est d’autant plus à l’aise que si une souricière est organisée, ce ne pourra être à cette heure-là.

L’entrée de l’immeuble est libre en journée, il vérifie les boites aux lettres. Effectivement il y a bien une boite aux lettres indiquée Valmaison, un deuxième nom y a été ajouté en-dessous : « Tournier ».

« Le nom de sa nana sans doute ? »

L’appartement est au cinquième, il repère l’entrée, puis découvre une porte indiquée : « local technique », il l’ouvre avec une clé carrée et fait semblant d’y bricoler à l’intérieur.

A 19 heures, une femme sort de l’ascenseur, ouvre avec ses clés la porte des Valmaison.

Max attend une demi-heure, et ne voyant pas arriver Valmaison, il passe au « plan B ».

– Bonjour, je désirerai parler à Monsieur Valmaison.
– Serge Valmaison ?
– Oui !
– Il n’habite plus ici.

« Et merde ! »

– Savez-vous comment je peux le joindre ?
– Non, désolé, au-revoir monsieur.

Mais Max à coincé la porte avec son pied.

– Je peux entrer cinq minutes ?
– Foutez-moi le camp sinon, je hurle.
– Je venais lui rendre l’argent qu’il m’a prêté. Je ne peux pas faire ça sur le pas de la porte.

Gisèle réfléchit quelques secondes de trop et Max en profite pour entrer.

– Chut ! Je ne vous veux aucun mal. Il est parti depuis quand Serge ?
– Je n’ai pas à vous répondre !
– Vous ne le voyez plus du tout ?
– Non, Monsieur !
– Et son courrier ?
– Il n’en reçoit pratiquement plus ici, si c’est des factures ou des choses dans le genre, je les fais suivre à son travail.
– Alexis, ça vous parle ?
– Non, pas du tout.
– Il a de la famille ?
– En province.
– Des copains, des amis, quelqu’un qui me permettrait de remonter jusqu’à lui.
– Je ne vois pas.
– Vous receviez bien des amis ?
– Bon, ça va durer encore longtemps ?
– Non, dans cinq minutes, je serais dehors, en principe les gens ont des carnets d’adresses, Serge est sans doute parti avec ses affaires personnelles, mais pas avec votre carnet d’adresses à vous ?
– Vous me fatiguez, je ne sais même pas qui vous êtes ?
– Mon nom ne vous dirait rien !
– Peut-être mais quand on est poli, on se présente.
– Alphonse Muller. Donc est-ce que je peux solliciter quelques adresses…
– Bon on arrête ?

Des bruits dans la serrure.

« Valmaison ? »

Non ce n’est pas Valmaison.

– Bonjour, qu’est-ce qui se passe ? Demande le nouveau venu.
– Eric, si tu pouvais demander à ce monsieur de déguerpir, cela fait un quart d’heure qu’il me harcèle.
– Veuillez prendre la porte, monsieur, nous n’avons besoin de rien.
– Et j’en fais quoi des 10.000 euros que je dois rendre à Serge ?

Touché ! Gisèle et son jules se regardent bêtement. Max en profite pour reculer de trois mètres.

– C’est quoi ct’ histoire ? Finit par demander Eric.
– J’en sais rien ! Répond Gisèle
– Vous devez de l’argent à Serge Valmaison ?
– De l’argent et des renseignements.
– Des renseignements de quoi ?
– Des renseignements qu’il m’a demandés.
– Ecoutez monsieur, reprend Eric nous n’avons strictement rien à voir avec les trafics de Serge. Ma compagne ne le voit plus et nous ne souhaitons pas être mêlés de près ou de loin à toutes ces magouilles.
– Parce que vous savez qu’il traficote ? Demande Max, innocemment.
– Tout le monde le sait !
– Il aurait dû arrêter.
– La preuve que non !
– Juste un mot et je m’en vais : Serge m’avait donné de l’argent en échange de « renseignements ». J’ai les renseignements mais ils ne sont pas complets et je ne les aurais jamais complets, donc je préfère lui rendre l’argent.
– Ce n’est pas notre problème !
– Pourtant si ! Laissez-moi vous expliquer : c’est une affaire ancienne, elle arrivera à échéance ces jours-ci, je ne suis pas seul sur le coup, et si je n’arrive pas à joindre Serge, d’autres personnes tenteront de le faire, ils passeront forcement par ici, or ce sont des gens qui ne sont pas familiers des bonnes manières, si vous voyez ce que je veux dire.
– Mais pourquoi n’allez-vous pas le voir à la P.J.
– Humm !
– J’ai compris, soupira Eric. Il risque quelque chose, Serge ?
– Pas si c’est moi qui le contacte.
– Je ne suis pas obligé de vous croire !
– Certes, mais moi à cotre place à tous les deux, j’irais me planquer… cela dit vous ne pourrez pas vous planquer éternellement, alors si vous m’aidiez à conclure gentiment l’affaire.
– Vous n’allez pas lui faire de mal ? S’inquiète Gisèle.
– Mais non, mais non !
– Bon vous voulez quoi ? Demande Eric
– Listez-moi la liste des amis que vous receviez, des amis de son côté, bien sûr. Répond Max en s’adressant à Gisèle.

Echange de regard entre les deux concubins, Gisèle est prête à accepter, Eric approuve.

La femme sort son portable et une feuille de papier, dresse une liste de neuf noms.

– Voilà !
– Merci, si vous pouviez me faire une croix devant les noms que je devrais voir en premier.
– Lui, lui, et aussi lui !
– Ils font quoi dans la vie, ces gens-là ?
– Vous en avez encore beaucoup de questions ?
– Non après ce sera tout !
– Celui-là est restaurateur, celui-là, policier, celui-ci dans les assurances je crois, celui-là travaille dans un garage, les autres je me souviens plus…

Et soudain Gisèle semble hésiter :

– Euh, si j’ai besoin de vous joindre ?
– Impossible, si vous avez oublié de me dire quelque chose, faudrait mieux le faire tout de suite.

Gisèle hésite, dirige son regard vers Eric qui ne lui est d’aucun secours.

– J’ai oublié de vous donner un nom.
– Et bien ajoutez-le : Je suppose que c’est cette personne que j’ai intérêt à contacter en premier, c’est bien cela ?
– Oui !

Le nom n’est pas dans la mémoire de son téléphone, elle va le chercher dans un petit carnet à spirale.

– Et il est dans quoi celui-ci ?
– Avocat.
– Et bien, bonsoir messieurs-dames et merci pour tout.

Gisèle se tourne vers son copain.

– Je crois qu’on a peut-être intérêt à se mettre au vert quelques jours…
– On n’a qu’à aller dans mon studio à Montreuil…
– O.K. Descend les valises.

Max sort, très à l’aise, il est persuadé qu’il n’a aucune souricière (bien que, sait-on jamais) mais tout se passe bien, il récupère sa moto garée quelques rues plus loin. Puis s’arrête à un bistrot, s’y attable et commande un sandwich.

Cette affaire du dernier nom ajouté dans la liste mérite réflexion ! Se dit-il.

« La nana a joué un coup mais lequel ? Première hypothèse : Elle veut protéger son ex et croit que je suis un danger. Dans ce cas elle me donne le nom d’un gus qui non seulement ne me dira rien, mais qui préviendra Valmaison qu’on le cherche. Deuxième hypothèse : elle souhaite que le contact se fasse… Absurde ! » se dit-il, elle dit ne pas avoir ses coordonnées et me refilerait le nom d’un type qui les communiquerait au premier venu ?

Max parie donc sur la première hypothèse.

Il raye de la liste celui qui est flic et met en réserve le nom de l’avocat ajouté au dernier moment.

« Reste huit noms, si je ne trouve pas avec ça, je ne m’appelle plus Max »

Premier appel, le gars des assurances.

– Voilà, j’ai votre nom dans mon carnet d’adresses, c’est Serge Valmaison qui me l’a communiqué, ça doit faire un an ou deux, le problème c’est que je n’arrive plus à le joindre, je m’inquiète un peu…
– Valmaison ! La dernière fois que je l’ai vu, il allait bien, vous n’avez pas de nouvelles depuis quand ?
– Ça fait bien deux ans, je voulais le voir pour un truc, j’ai été chez lui rue de Charonne mais il n’y habite plus.
– Oui, il est séparé d’avec sa copine, ça doit faire un an maintenant, et il a dû changer de portable, sa compange le harcelait.
– Ah, je vois, si vous pouviez me donner ses coordonnées.
– Bien sûr, le téléphone c’est le 06….
– OK, je note et l’adresse ?

Et tout d’un coup le type devient méfiant.

– L’adresse ? Mais vous aller lui téléphoner, il vous la donnera lui-même, je suppose ?
– Oui, bien sûr ! Je vous remercie beaucoup, au revoir monsieur.

Deuxième appel : le restaurateur : le baratin varie un petit peu.

– J’ai son numéro, mais ça ne répond pas, je le suis dit « je vais passer le voir » mais je ne le souviens plus de l’adresse…
– Je suis désolé, je ne communique pas d’adresse à des gens que je ne connais pas.
– Attendez, je sais y aller, j’ai juste besoin du nom de la rue, après je vais trouver.
– Ah ! C’est rue Lamarck.
– Bien sûr…

Troisième appel :

– Je suis au 47 rue Lamarck, mais j’ai dû mal noter le numéro, et il ne répond pas au téléphone…
– Attendez, je vais vous dire ça…, c’est au 108.

« Et ben voilà ! Dans un quart d’heure je suis chez lui, il va être surpris, Coco ! »

– Bonjour Mademoiselle, je désirerais parler à Monsieur Valmaison.
– Monsieur Valmaison est en déplacement, c’est personnel ?
– Oui, il rentre quand ?
– Il est au Brésil, ça peut durer un moment.
– OK, je peux vous demander d’utiliser vos toilettes… Demande-t-il en gigotant des jambes comme quelqu’un atteint d’une très grosse envie.
– Au fond et à droite.

Max va faire pipi pour de vrai, mais en sortant des toilettes, se met à ouvrir toutes les portes.

– Oh ! Vous faites quoi ?
– Je cherche Valmaison.
– Faut pas vous gêner !
– Rassurez-vous, je ne vais pas vérifier les placards.
– Si vous saviez où il est, je vous mettrais bien trois baffes pour que vous me le disiez. Mais comme Valmaison n’est pas assez con pour vous le dire, et comme se serait dommage d’abimer un si joli minois, on va en rester là. Au revoir chère Madame.
– Connard.
– Merci Madame.

Et voilà Max bien embêté. L’impasse ? Non pas vraiment ! Il lui reste deux pistes. Déjà il a le numéro de portable « usuel » de Valmaison. Mais un rendez-vous avec lui a toutes les chances de se transformer en souricière. Reste ce mystérieux avocat que Madame Valmaison lui a fait ajouter au dernier moment sur la liste. Mais il fallait le localiser, son employeur saurait le faire, il lui envoya un message.

Il était donc en stand-by en attendant la réponse qui ne lui parviendrait sans doute pas avant le lendemain. Mais en attendant il décida d’explorer une toute autre piste :

– Allo Chanette !
– Oui Max ?
– Dites-moi, cette jeune femme pour laquelle vous m’avez sollicité, elle est visible.
– Elle est visible si son emploi du temps le permet, voulez-vous que je me renseigne ?
– Bien volontiers.

Georgia était libre ce soir-là. Nous avons donc convenu Max et moi que nous passerions la chercher avant de nous rendre tous trois au restaurant.

– Je ne suis pas tout à fait prête, nous confia Georgia lorsque nous arrivâmes. Asseyez-vous, vous voulez boire quelque chose ?

On a donc bu quelque chose. Max, je m’en serais douté flashe sur la belle et mon petit doigt me dit qu’on n’ira peut-être pas au restaurant de suite.

– Georgia, je te présente Max. Max travaille pour le compte d’une personne qui a des relations en haut lieu, comme on dit. Il est comment dire…
– Détective amateur ! Précisa ce dernier avec malice.
– Je lui ai demandé de nous aider à nous débarrasser d’Alexis.
– Débarrasser ? Reprend-elle, la formule ne lui disant rien que vaille.
– N’ayez crainte, chère demoiselle, cela va se passer entre gens de bonne compagnie, nous ne sommes pas des gangsters.

Max se veut rassurant, mais il se trouve que j’ai été confronté de très près à ces méthodes, elles ne sont pas toujours très soft, mais Georgia n’a pas besoin de le savoir.

– En tous cas, si vous réussissez, je ne vous remercierais jamais assez ! Vous pensez que vous allez y arrivez ?
– Disons que les choses avancent assez favorablement. En fait j’étais venu pour vous demander de me dire tout ce vous saviez de cet Alexis, Chanette m’en a dit beaucoup mais peut-être aurez-vous des informations complémentaires.
– Ben ma foi…
– Mais nous en discuterons au restaurant. Chanette m’avait vanté votre beauté ! Elle n’exagérait pas !
– Je vous en prie, je sais m’arranger, c’est tout !
– C’est quoi vos tarifs ?
– Vous voudriez qu’on passe un moment ensemble ?
– Tous les trois !

Il est quand même gonflé, Max ! Il pourrait me demander mon avis !

– Ben, euh, quand ça, ce soir ?
– Pourquoi pas ?
– Moi je veux bien ! Répond-elle.

Max sort son portefeuille.

– Attendez, je ne vais pas vous faire payer !
– J’insiste !
– Rangez moi ce portefeuille, ce sera gratuit ou il ne se passera rien.
– Dans ce cas je me plie à vos exigences.
– Allons dans la chambre !

Et voici ma Georgia qui trottine en tortillant du popotin et le Max qui la suit comme un toutou… et moi, ben j’arrive derrière.

– Toute nue ou vous préférez que je passe un peu de lingerie ? demande-t-elle.
– Toute nue, puisque j’ai le choix.

Et sans autre formalité, Georgia se déshabille sous les yeux concupiscents de Max qui finit par faire de même. Et comme je ne vais pas rester la seule à être habillée, et bien je les imite.

– Vous avez des fantasmes particuliers ? S’enquière Georgia.
– Non mais je ne suis pas vraiment soumis, je ne pourrais pas être le client de Chanette.
– Des petites perversions, vous en avez forcément.
– Je suis un peu bisexuel, mais principalement actif, donc peut-être pas de godes… enfin pas ce soir…
– Fétichiste ?
– Non ! Pas vraiment.
– Le pipi ?
– Bof, je peux toujours vous pisser dessus, mais je doute que ça vous amuse !
– Ça pourrait ! Mais qu’est-ce qui vous excite alors !
– En fait je suis assez dominateur, mais rassurez-vous nous n’en ferons rien ce soir… Sinon la sodo j’aime bien.
– Je ne pratique pas la sodomie, enfin en principe. Mais je peux faire une exception.
– Vous n’aimez pas ?
– Si quand c’est bien fait. Mais sur mes annonces j’indique « pas de sodomie », sinon je ne ferais que ça, il y a trop de demande, je n’ai pas envie d’avoir le cul défoncé du matin au soir.

Ce petit jeu des questions réponses commence à me lasser. J’interpelle Georgia.

– Viens on va l’entreprendre à deux !

Et je lui attrape la bite toute en faisant signe à ma collègue de la lui sucer, ce qu’elle fait sur le champ.

Je me baisse à mon tour, mais laissant Georgia à son travail, je lui laisse le devant et passe derrière où j’entreprends de lécher la rondelle de Max, je crois en effet me souvenir qu’il apprécie ce genre de choses.

Au bout d’un moment, je propose à Georgia que nous inversions les rôles, elle hésite un moment mais je lui fais comprendre que Max est clean.

Elle lui suce donc un peu le trou, mais n’insiste pas et revient me rejoindre où nous lui prodiguons une pipe à deux langues. A deux sur une bite, nous innovons des figures de style, j’embouche toute la verge dans ma bouche pendant que Georgia lui bouffe les couilles. Mais le mieux c’est quand nos langues papillonnent autour du gland, moi sur la gauche, elle sur la droite.

Il n’en peut plus, le Max, il est aux anges. Une goutte de pré-jouissance perle sur le bout de son gland. Il faut peut-être qu’on se calme si on ne veut pas que la petite séance se termine prématurément.

– J’aurais dû aller faire pipi ! Fait remarque Max qui cherche du regard la direction des toilettes.
– Tu nous pisses dessus ? Propose Georgia.

Comment ça « nous », je n’ai jamais dit que j’étais d’accord ! Je pratique les jeux uro dans le cadre de mon travail uniquement en donneuse sur mes soumis. Sinon dans la vie privée je suis aussi bien donneuse que receveuse avec les femmes et j’adore ça… mais avec les hommes en receveuse… certes j’ai fait ça jadis avec mon mari, quand j’avais un mari, mais depuis je ne me souviens pas en avoir eu l’occasion, ou alors ça ne m’a pas frappé.

– Avec plaisir ! répond Max dont la seule question est maintenant de savoir où nous allons faire ce genre de choses.
– On va se mettre à genoux dans la baignoire ! Propose Georgia.

Elle rigole, la perspective de cette douche dorée à l’air de l’émoustiller.

On se positionne. Max se concentre, mais on dirait qu’il a du mal à se lâcher.

– Vous voulez de la pisse, hein ? Espèce de cochonnes vicieuses !

Il essaie de nous la jouer, genre acteur porno macho, mais Max n’est pas un bon acteur (vous me direz les acteurs porno non plus)

– Ben alors, ça vient ? Fait mine de s’impatienter Georgia.

Max ne répond pas, il ferme les yeux, on attend quelques secondes… Et hop c’est parti, il vise nos seins, c’est chaud, c’est agréable.

Georgia ouvre une large bouche, Max à compris et lui vise le gosier, elle avale ce qu’elle peut. Il vise ensuite la mienne, par un réflexe idiot je ferme mes lèvres, il n’insiste pas, et dirige de nouveau son jet vers ma collègue. Je me raisonne, me dit que du pipi, c’est toujours du pipi et ouvre la bouche à mon tour. Elle n’est pas mauvaise sa pisse, je dois bien l’avouer.

Nous voilà trempée, Georgia est toute joyeuse, elle m’enlace et cherche ma bouche, nos langues se chahutent dans un baiser au goût d’urine. Nous sommes de braies cochonnes.

Une mini douche à deux pour rincer tout ça. Le souci ce sont les cheveux, le temps que ça sèche et qu’on se recoiffe, on n’est pas prêt d’aller au restaurant.

Nous sortons de la salle de bain. Georgia se précipite sur la bite de Max afin de le faire rebander. Le résultat est aussi rapide qu’efficace.

– Je te prends en levrette ? Lui propose-t-il.

Sans répondre elle prend la position. Quel beau cul elle a ! Une œuvre d’art !

– Tu fais doucement dans mon cul, je n’ai pas trop l’habitude.
– T’inquiètes pas ma poulette, on va te faire ça en douceur, t’as du gel ?

Un petit tartinage, une capote, une petite poussée et la bite de Max entre hardiment dans le cul de la belle Georgia qui ne tarde pas à pousser des « Ha » et des « Han » de satisfaction.

Pendant qu’elle se fait enculer, j’approche ma chatte de son visage, et elle essaie tant bien que mal de me lécher. Pas évident parce que derrière elle Max s’excite de plus en plus et Georgia semble de plus partie.

Je me recule pour les laisser finir. Max redevient sauvage, le sang afflue son visage, il pilonne comme un damné faisant crier de plaisir sa partenaire, et soudain il éclate son plaisir avec une telle violence que Georgia se retrouve sur le ventre.

Un moment calme. Georgia se lève. Personne ne s’occupe de moi alors ? La voilà qui revient avec une bouteille d’eau dont elle a déjà avalé une gorgée.

– Quelqu’un en veut ?

Max boit un coup. Georgia s’approche de moi.

– Allonge-toi, je vais m’occuper de ta minette.

Brave fille !

Au restau, puisque nous avons fini par nous y rendre, Max a tenté d’obtenir des renseignements complémentaires sur Alexis. En vain, elle n’en savait pas plus que moi. La seule certitude que nous avons est que Thomas n’est pas Monsieur Alexis, Max s’étant fait abuser par les circonstances.

A suivre

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2 réponses à Chanette 22- Soirées Bunga-bunga – 6 – Deux femmes pour Max par Chanette

  1. sapristi dit :

    C’est assez fabuleux cette façon d’incorporer l’érotisme dans le fil de l’action

  2. baruchel dit :

    Toujours aussi délicieux a lire, quant à l’excitation, elle est bien là, rassurez-vous !

  3. Muller dit :

    Un joli trio, un peu d’uro et c’est toujours aussi merveilleusement comté !

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