Chanette 18 – La bande à Ludo 1 – Ludovic l’importun par Chanette

1 – Ludovic l’importun

Prologue

Il fait très froid en ce mois de Janvier à Paris, un froid sec et venteux. La rue Saint-Denis a depuis longtemps perdu son ambiance très particulière, et seules quelques rares et courageuses péripatéticiennes bravent les températures négatives en s’efforçant d’attirer le chaland. Ludovic a compris qu’il n’y trouverait pas ce qu’il était venu chercher. Il s’apprête à quitter la rue quand son regard est attiré par un attroupement formé autour de joueurs de bonneteau, ce jeu, ou plutôt cet attrape-nigaud, où trois cartes ayant été mélangées très vite par un bonimenteur, le joueur doit miser de l’argent en pariant sur la position de l’une d’entre elles. Il n’est pas joueur, Ludovic, mais ce jour-là, allez savoir pourquoi, il s’est arrêté. Très vite il comprend le truc du manipulateur.

Un parieur mise sur la carte de droite.

– Non, elle est au centre, chuchote Ludovic à son voisin.

Autre coup, un autre badaud a parié sur la carte de gauche.

– Non, c’est encore celle du centre, murmure Ludovic

Dix fois de suite, peut-être plus, il devine la position de la bonne carte. Du coup, il mise 20 euros, il gagne (en fait, on le laisse gagner pour l’appâter et gagner sa confiance) et encaisse 40 euros. Il va pour s’en aller, mais on le sollicite lourdement (très lourdement même) pour miser plus gros. Il refuse, flairant le coup tordu, puis finit par accepter, mise 50 euros et gagne… mais les choses ne se passent pas comme il le prévoyait :

– Vous avez triché ! L’accuse le bonimenteur sur un ton peu amène.
– Mais pas du tout ! Se défend Ludovic.
– Mais si vous avez triché, reconnaissez-le ! Intervient un comparse.
– Mais non !
– Tout le monde vous a vu ! Ajoute un second comparse.
– Mais, c’est de l’escroquerie !
– Comment ! Vous trichez, et c’est moi l’escroc ! Faites attention à vos paroles !
– Vous ferez mieux de dégagez, monsieur ! Rajoute l’un des comparses
– Bon, mais rendez-moi mon argent !
– Dégagez, Monsieur, vous avez triché.

On commence à le pousser hors du cercle des badauds.

– Eh ! Doucement, je sais marcher tout seul ! Proteste-t-il en s’efforçant de se montrer bravache.
– Dégage connard !

Il sait se battre et peut même impressionner, mais peut-être pas à un contre trois ou quatre, on n’est pas au cinéma ! Il laisse tomber l’affaire, fou de rage et de dépit.

Ludovic se sent humilié, dans cette affaire il n’a perdu que 30 euros, mais s’être fait avoir comme ça devant un groupe où personne n’a eu le courage de prendre sa défense le révulse.

– Monsieur !

Ludovic se tourne, circonspect, vers celui qui l’interpelle. C’était son voisin dans le groupe de badauds, celui qui a été le témoin de ses chuchotements.

– Monsieur, c’est dégueulasse ce qu’ils font, et la police laisse faire !
– Ben, oui !
– Mais dites donc, vous avez une sacrée mémoire ? C’est extraordinaire de voir ça !
– Ce n’est pas vraiment un problème de mémoire, il y a un truc et je l’ai deviné !
– Vous êtes au chômage ?
– Très perspicace !
– Je peux vous proposer un job, un job qui fera appel à vos facultés de mémorisation.
– Je n’ai pas une mémoire exceptionnelle, sinon j’aurais réussi mes études. Disons que j’ai une très bonne mémoire immédiate, ce que je sais faire, c’est décomposer une séquence de gestes rapides, c’est pour ça que les prestidigitateurs m’ont toujours emmerdés, je comprends tout le temps tous leurs trucs.
– Ah !
– Par contre si je vois une plaque d’immatriculation ou alors quelqu’un qui compose un numéro sur un digicode ou sur un téléphone, je le mémorise…
– Justement !
– … Mais quelques minutes après je l’ai oublié !
– Pas grave ! Venez, on va boire un pot, je vais vous expliquer tout ça…

Avant-propos

Je ne vous ai pas encore parlé de Ludovic ! Il s’est un jour présenté à mon studio (après avoir pris rendez-vous) il est entré et a cru qu’il entrait dans ma vie. Et puis je ne vous ai pas non plus parlé de Quentin… ni de Laurie d’ailleurs… Ah oui, celles et ceux qui n’ont pas lu mes précédentes aventures ne me connaissent donc pas. Donc, présentation succincte : Je me prénomme Christine D (Chanette, c’est pour mes clients et quelques très rares intimes), J’exerce l’activité de dominatrice professionnelle… j’ai disons entre 30 et 40 ans, suis mariée avec un homme de moins en moins présent. Taille moyenne, peau légèrement mate, visage ovale, cheveux mi- longs, fausse blonde. Mes récits ne sont pas tous des récits de domination, mais des récits d’aventures érotiques. Cette fois c’est parti !

Mercredi 1er février

Ludovic est là sur le pas de ma porte, il prend la pose, affiche un sourire format A4, certain de son effet.

C’est vrai que Monsieur peut plaire ! Je devrais dire doit plaire. Brun, halé, visage anguleux, sourcils surabondants, yeux bleus. Il est vêtu, décontracté, mais décontracté tendance chic, blouson de cuir, jeans, pull gris clair. Ça me change de mes bourgeois cravatés. Il a une largeur d’épaules qui doit impressionner. Seulement, voilà, ce mec il ne m’impressionne pas du tout ! Que voulez-vous ? J’exerce une profession dans laquelle mes rapports avec les hommes sont assez particuliers, et à force de pratiquer, ma libido s’est transformée. Elle fonctionne aujourd’hui principalement avec les femmes, et si quelques hommes ne me laissent néanmoins pas insensible, ils ne se sont pas du genre de ce Monsieur.

– Je suis Ludovic, Ludo si vous préférez !

Je ne préfère rien du tout, il pourrait s’appeler Casimir ou Saturnin, je m’en tape.

– Entrez, je vous attendais !

Je l’oriente vers la salle d’attente, lui demande de se déshabiller et de me renseigner un petit questionnaire, histoire de savoir ce que je vais en faire. Je laisse passer quelques courtes minutes puis je vais le récupérer.

Le mec doit être un habitué des salles de sports, musclé de chez musclé avec toute la panoplie : biceps, pectoraux et tablettes de chocolats, Il a des tatouages un peu partout : tant mieux, ça me fera de la lecture !

Comment ? Je ne vous ai pas parlé de sa bite ? Ben non, que voudriez-vous que je vous dise ? Elle n’a rien de particulier sa bite !

Je consulte le petit questionnaire ! Si je comprends bien, Monsieur veut juste que je le fouette ! C’est comme il veut, c’est lui qui décide !

– Allez suis-moi, esclave !

Et nous voici dans le donjon, Ludo jette un regard circulaire sur tout ça avant de manifester sa surprise.

– C’est… c’est quoi ?

Ben oui il y a un esclave enfermé dans une cage. C’est Nœud-pap (Nœud-pap est un de mes clients réguliers (voir « Merci petit fouillis », « la partouze de Monsieur le ministre » « et « Marie-Léa »). Quand il vient, il reste pratiquement toute la journée, Ce qu’il aime c’est que « je l’oblige » à sucer des bites, il adore ça ce vieux cochon ! Parfois il se fait enculer aussi.

– Ça ? Ce n’est qu’un esclave ! Ça n’a aucune importance !
– Euh !
– Ben quoi ?
– Ça me gêne un peu !
– Bon, toi l’esclave dans ta cage, tu te retournes et je t’interdis de regarder ! Ça va comme ça ?

La tronche qu’il me tire, le Ludo ! Bon, je prends une bâche en plastique et je recouvre la cage ! Je ne peux pas faire mieux !

– Maintenant viens que je t’attache !

Je commence par utiliser une cravache, j’ai le choix, je peux le fouetter soit debout, soit attaché à une croix de Saint-André, ou encore suspendu par des chaînes descendant du plafond, mais pour une première fois, je préfère que le soumis soit couché, ou du moins semi-couché puisque je l’installe sur un cheval d’arçon, les bras pendants étant attachés en bas et les jambes immobilisées. Un miroir est disposé un peu plus loin de façon à ce que le supplicié puisse me voir. J’ai en effet constaté que beaucoup de mes soumis appréciaient de pouvoir observer « ce qui se passe ».

En l’attachant je remarque qu’il a quelques traces de coups sur les fesses en fin de cicatrisation.

– Tu te fais fouetter souvent ?
– Oui, j’aime bien !

Puisque Monsieur aime bien ça, on ne va pas se gêner !

– Et tu aimes bien changer de maîtresse ?
– J’en voyais une assez régulièrement, mais elle n’est plus là. J’ai du mal à retrouver l’équivalent.

Je vois ! A moi de m’appliquer si je veux gagner un client régulier. Je prends une petite cravache et assène mon premier coup. Il encaisse en étouffant un cri.

Et hop, un deuxième, il l’attendait sur l’autre fesse, mais ce fut pour la même ! Il faut bien que je m’amuse un peu, non ?

Je continue, je laisse passer quelques secondes, puis frappe l’autre fesse deux fois de suite. Je varie à chaque fois l’intervalle de temps entre deux coups, ainsi son corps est incapable d’anticiper la frappe.

J’augmente un peu la vigueur du coup afin de savoir jusqu’où il peut encaisser. Il grogne, mais supporte, si je continue de la sorte, je vais le marquer pour plusieurs jours. Mais vu les marques qui lui décoraient les fesses, je suppose qu’il s’en fout.

Ça devient tout rouge et il encaisse toujours, je change d’instrument, et continue au martinet, la douleur est différente, sensiblement moins intense, encore que ça dépend comment on frappe, mais répartie sur une surface beaucoup plus large. Je ne me presse pas, une heure de flagellation, c’est long, et il faut faire durer le plaisir sans massacrer le soumis. Ses fesses sont à présent boursouflées et leur teinte tourne au grenat. Je termine par quelques coups à la cane anglaise, ce qui le fait crier, mais visiblement il adore ça

– Silence ! Chien !
– Non ?
– Quoi non ! Quelque chose ne va pas ?
– Si, c’est bon, mais je ne suis pas un chien !
– Ah, bon ? Tu es quoi alors ?
– Je m’appelle Ludo !
– Ah, c’est vrai, j’avais oublié ! Plaisantais-je.

Si certains soumis trouvent une source d’excitation supplémentaire quand on fait semblant de les insulter, voire de les humilier, d’autres (une minorité) sont rétifs à ce genre de pratiques. On fera avec, et de toute façon, il va être temps de conclure.

Je le détache et le fait mettre debout. Il bande comme un mulet.

– Tu veux jouir comment ? Tu te branles ou je demande à l’esclave de te sucer la bite ?
– Non, non surtout pas ! Mais je pensais que vous pourriez vous en charger !
– Je ne suce pas !

En fait, si ça m’arrive, il y a toujours des exceptions à tout mais ça ne le regarde pas.

– Même avec une capote ? Insiste-t-il.
– Non !
– Dites-moi votre prix !
– Ce n’est pas négociable !
– Je vous ajoute 300 euros.
– Je ne suis pas là pour ruiner les gens.
– Ça ne me ruinera pas, j’ai de l’argent.
– Bon d’accord, donne-moi les sous !

Il s’en va fouiller dans son portefeuille et m’apporte la somme demandée. Bizarre ces mecs qui se baladent avec une telle quantité de liquide.

Je ne fais ce genre de choses qu’occasionnellement et n’y prend aucun plaisir. Mais je m’efforce de bien le faire, business is business. Son gland est déjà humide de liquide pré-séminal quand je lui enfile le préservatif, je sais donc que l’affaire ne devrait pas s’éterniser. Effectivement, quelques coups de langue sur le méat, quelques aller et retour en pleine bouche et le bonhomme décharge tout son sperme en poussant un rauquement assez comique.

Je lui tends quelques lingettes, c’est le service après-vente. Fin des opérations !

– Ça a été ?
– Super, vraiment super… Mais…

Il a l’air content, mais j’aimerais bien qu’il arrête de me regarder comme il le fait. Ça devient gênant !

– Mais quoi ?
– Je peux vous faire une proposition ?
– Dites toujours !
– J’aimerais vous amener au restaurant !
– Désolé, je ne fais pas ça !

Pour l’avoir fait quelquefois, et m’en être mordue les doigts, j’ai désormais décidé de ne plus le faire. Supporter pendant tout le temps d’un repas les conversations de types qui n’ont pas forcément ni mes centres d’intérêts, ni mes goûts, ni mes opinions m’insupporte au plus haut point. Les grandes tables et leurs chichis, j’ai donné, maintenant ça me saoule. Il m’arrive toutefois de faire des exceptions, avec des clients réguliers qui se sont préalablement révélés intéressants pendant les brides de conversations qu’ils nous arrivent d’avoir après la « petite séance ». Mais ce Ludovic n’entre pas pour l’instant dans le champ de mes exceptions.

– Il est bien évident que je vous paierai le temps que nous passerons ensemble !
– Non ! Je regrette !
– Tout à un prix ! 1000 euros, ça irait !

Il est dingue ! 1000 euros pour m’emmener bouffer ! Quand je pense que tant de gens n’ont même pas cette somme par mois pour nourrir leur famille ! Mais bon, pour une telle somme, je ne vais pas faire ma jeune fille !

– Je ne vaux quand même pas ce prix-là ! Tentais-je hypocritement.
– Demain soir ?

J’ai réfléchi après son départ, j’ai eu tort d’accepter. Vénale, je le suis assurément, mais il y a des limites : on ne m’achète pas ! Et il y a fort à parier qu’un type qui fait une mise pareille attend un retour sur investissement que j’ai aucune envie de lui accorder. J’ai donc été tenté d’annuler et puis je ne l’ai pas fait : pour deux raisons : une mauvaise et une bonne, la mauvaise, c’est de me dire qu’après un refus, il va revenir à la charge et me casser les pieds, alors autant faire sonner la grosse artillerie dès le départ ; la bonne, c’est que si ce que je me prépare à lui sortir ne le fait pas vaciller, j’aurais quand même gagné 1000 euros !

Jeudi 2 février

Et me voilà le lendemain à Saint-Germain des Prés, un peu en avance, devant l’église. Monsieur est ponctuel. Il est là à 20 heures sonnantes et tapantes. Il me salue en m’embrassant et cette intimité aussi prématurée qu’inévitable m’agace. On y va, ce n’est pas très loin. Ludovic me laisse entrer la première dans le restaurant, voilà qui est contraire à tous les usages, mais il ne le sait manifestement pas. (La coutume, ancienne voulait que l’homme entre en premier dans une taverne afin de s’assurer de la fréquentabilité des lieux, elle s’est ensuite perpétuée afin que ce soit l’homme qui « négocie » avec le maître d’hôtel). Si je me fous pas mal des usages et des bonnes manières, l’acte n’est pourtant pas insignifiant, cela veut dire que le type ignore les codes bourgeois et que son entrée dans le monde des « friqués » est récente. Alors ? Heureux héritier, joueur chanceux ou malfrat ayant réussi un gros coup ? A ce stade de nos relations, je m’en fous, d’autant que je ne souhaite pas qu’il y ait de suite, mais s’il devait en avoir ce serait un point à éclaircir.

Je décline l’apéro, ce qui a l’air de le contrarier. J’attends qu’on vienne prendre nos commandes avant de décocher mes flèches, ça va lui faire drôle à pépère !

C’est alors qu’il se passe quelque chose, pour moi, complètement anodin : tandis que je parcourais la carte, Ludo ouvrit la sienne pour la refermer aussitôt. Je n’avais jamais vu quelqu’un se faire son choix aussi rapidement. Moi j’hésite et me décide pour un poisson avant de refermer la carte à mon tour.

Il me parle des difficultés que les gens ont à se garer dans le quartier, qu’il est donc venu en métro, mais que sinon il possède une moto… Passionnant !

– Ah ! Voilà la petite enveloppe promise ! me dit-il en me la tendant.

Je le remercie d’un sourire, et je pose l’enveloppe à la droite de mon assiette sans l’ouvrir.

– Je voulais prendre du poisson, mais finalement, je vais prendre l’entrecôte maître d’hôtel. Précisais-je.
– Il n’y a pas d’entrecôte maître d’hôtel, me répond-il du tac au tac, c’est entrecôte spéciale sauce roquefort.

Ah ? Il a appris la carte par cœur, le mec ? Mais comme je l’ai dit, je n’accordais sur l’instant aucune importance à ce fait.

On vient prendre nos commandes. Pour le vin, Ludovic qui manifestement n’y connaît rien, demande conseil au garçon qui nous recommande un château-machin-truc hors de prix.

C’est le moment ! Je prends un air très dégagé et je lui balance comme ça, l’air de rien :

– Il faut que je sois rentrée à 23 heures, ça va, ça nous laisse du temps.

La tronche qu’il fait ! Tout son plan post-restau s’écroule : la boite de nuit, le dernier verre. Mais ce n’est pas fini, vous connaissez la stratégie du boxeur, le premier coup pour déstabiliser, le second pour mettre K.O. ? J’en remets donc une couche :

– Oui, j’ai promis à mon mari d’être là quand il rentrera !

Le Ludo est devenu blanc comme un cachet d’aspirine.

– Vous êtes mariée ?
– Oui ! Mariée, heureuse en ménage et fidèle ! Et vous ?
– Fidèle avec le métier que vous faites ! Oh, pardon ! Excusez-moi je dis n’importe quoi !

Ça lui a échappé, mais il l’a dit quand même !

– Ce n’est pas très malin comme réflexion !
– Je suis vraiment désolé.

Je ne réponds pas, le laissant seul avec son embarras. Manifestement, il est perturbé de chez perturbé. Il devient muet comme une carpe, puis me laisse seule plusieurs minutes, prétextant un coup de téléphone à passer. Quand il revient, les entrées sont servies. Il me fait un sourire idiot et regarde sans conviction ses quenelles de brochets. Il en porte un morceau en bouche, puis repose couteau et fourchette sur la nappe. Manifestement, il a perdu l’appétit, et semble en pleine confusion mentale !

Puis, sans un mot, il me reprend l’enveloppe que je n’avais pas rangée (volontairement), la place sur ses genoux et trifouille dedans. Je suppose qu’il en a extirpé quelques billets. Finalement, il la repose à l’endroit exact où elle était. Je n’y touche pas et m’abstiens pour le moment de tout commentaire…

– C’est un malentendu. Je vous laisse de quoi vous dédommager pour le dérangement, je vous laisse.

Il se lève et s’en va. Voilà un dénouement inattendu. Le but de l’opération n’était pas de le faire fuir, mais de lui enlever ses éventuelles illusions afin qu’il me foute la paix par la suite.

Et me voilà toute seule, je regarde discrètement le contenu de l’enveloppe, il m’a laissé 400 euros. Je ne vais pas me plaindre, ça aurait pu être rien du tout !

Je vais pour partir à mon tour, (il me faudra alors régler les entrées) quand le serveur s’amène avec son air de s’emmerder à 10 centimes d’euros de l’heure et sa bouteille de château-machin-truc.

– Non, non, la personne avec qui j’étais a été obligé de partir précipitamment, on va rectifier la commande.

Et comme ça, sur un coup de tête, je viens de décider de rester et je fais changer le château-machin-truc contre un pichet de rosé bien frais.

– Bonjour !

Qui c’est celui-là ? La quarantaine, le costard sombre, la chemise blanche, les cheveux courts, l’air poupon. Il aurait tout du stéréotype du cadre qui travaille à La Défense, s’il n’y avait cette cravate aussi ridicule que mal assortie.

– Bonjour ! Répète-t-il.
– J’avais entendu, j’attendais la suite.
– Je ne voulais pas vous importuner, mais…
– Raté, c’est déjà fait !
– Savez-vous que nous avons tous les deux un point commun ? Continue-t-il, imperturbable.
– Non, mais je m’en fous.
– Vous et moi, devions chacun dîner avec une personne du sexe opposé, et le destin a voulu que nous nous retrouvions seuls.
– Bon, c’est tout ce que vous avez à me dire ?
– Nous pourrions unir nos solitudes d’un soir et…
– Non, ça ne m’intéresse pas, regagnez votre table et oubliez-moi !
– Dans ce cas, vous seriez mon invité et…
– Vous devenez pénible ! Disparaissez de ma vue, ou je fais intervenir le maître d’hôtel.
– Ce monsieur vous importune ?

Hein ? Qui c’est celui-ci encore ? Un employé de l’établissement, je présume ? Le front bas, la mâchoire arrogante, le genre de type à se complaire dans les situations conflictuelles.

Alors je ne sais pas ce qui m’a pris alors que la raison aurait voulu que je quitte sur le champ cet établissement de dingues, je m’entendis répondre et rien que pour contrarier le nouveau venu :

– Mais pas du tout, je plaisantais avec ce monsieur, il va d’ailleurs venir s’installer en face de moi !

Ils n’en reviennent pas les deux zouaves. Le redresseur de tort vexé de n’avoir rien à redresser et le cadre en costard tout étonné de voir sa tentative de rapprochement couronnée de succès de façon inespérée. Mais ce dernier ne perd rien pour attendre, j’ai une envie folle de m’amuser.

Mon cadre attend que le serveur « déménage » son couvert avant d’annoncer :

– Je ne me suis pas présenté, je m’appelle Quentin.

Pour toute réponse, je lui fais un sourire niais.

– Et vous ? Reprend-il.
– Moi, je ne m’appelle pas Quentin !
– Vous vous appelez donc…
– Georgette ! Répondis-je le plus sérieusement du monde.

Il se demande si je plaisante ou pas.

– J’avais rendez-vous avec une jeune personne avec qui je me suis trouvé quelques affinités cet après-midi au cours d’une réunion…

J’entends à peine ce qu’il raconte, à vrai dire je m’en fous… Et il continue de blablater :

– Même pas la courtoisie de prévenir qu’elle ne viendrait pas, j’ai essayé de lui téléphoner, elle ne répond pas.
– Elle a mémorisé votre numéro, vous auriez dû faire un appel masqué.
– Je l’ai fait ! J’ai même laissé un message.
– Appelez d’une cabine… ah c’est vrai qu’il n’y a plus de cabines… alors utilisez un autre téléphone ! Vous voulez que je vous prête le mien ?
– Pourquoi pas ? Ce serait très aimable.

J’ai de ces idées parfois !

– Allô, Laurie c’est Quentin, que ce passe-t-il, nous avions rendez-vous… Allô, allô ! La salope, elle a raccroché ! La salope, la salope… Psalmodiait-il en empochant le téléphone.
– Euh, le téléphone, il est à moi !
– Bien sûr, où avais-je la tête ?
– Et mangez donc votre entrée, ça va être froid.

Quelques minutes de silence s’installent entre nous pendant qu’il se goinfre. Pour l’instant tout ça n’a rien de drôle.

– Assez parlé de moi ! Annonce-t-il une fois son assiette vide, parlez-moi donc un peu de vous.
– Et ça va vous apporter quoi ?
– Il faut bien qu’on parle de quelque chose ?
– Je peux vous parler des musées que j’ai visité, des spectacles qui m’ont passionné, des films, des bouquins que j’ai aimés…
– Vous travaillez dans l’art ?
– Je ne travaille pas.

Petite interruption pendant qu’on nous enlève nos assiettes.

– Femme au foyer ?
– Pas vraiment, non !
– Vous vivez de vos rentes, alors ? Quelle chance vous avez ?
– Je ne suis pas rentière.
– Admettez ma perplexité !
– J’ai quelques amis qui m’entretiennent.
– Ah, je vois !

Et je viens de réaliser mon erreur, à jouer ce petit jeu du « je ne suis pas ce que tu crois », Ludo n’est pas logé à la même enseigne que Quentin : le premier était en phase pré-amoureuse, et une simple allusion à ma vie personnelle avait fait feu de ses illusions, Quentin voulait probablement juste tirer un coup et je venais de lui renvoyer l’image d’une femme, certes vénale mais très probablement libertine. Tant pis !

– Et la personne qui vient de partir ? Si ce n’est pas trop indiscret ?
– Ça l’est !
– Une vieille connaissance, je suppose ?
– Je viens de vous dire que c’était indiscret.
– Veuillez m’excuser.

On nous apporte les plats.

– Je vous trouve très sympathique !

Attention, la drague commence.

– Comment pouvez-vous dire une chose pareille ? Vous ne me connaissez pas !
– Si, si, très sympathique et très agréable.
– Seriez-vous en train de me draguer ?
– Ne peut-on dire des choses gentilles à une femme sans passer pour un dragueur compulsif ? D’ailleurs je suis en-dessous de la vérité, agréable n’est pas le mot juste j’aurais dû dire « merveilleusement belle » !
– Je n’y suis pour rien, ce sont mes parents qu’il faut remercier.
– Ils sont de quelle région ?
– Ils sont morts.
– Oh, pardon !
– Pas grave.

Un ange passe.

– Goûtez donc mon rosé, il ne peut être que meilleur que votre piquette. Me propose-t-il.

Bien mal m’en a pris de le faire. Mais c’est vrai qu’il était excellent.

– Hum délicieux !
– N’est-ce pas ? Ou en étions-nous ?
– Vous en étiez à me draguer, vous ne vous souvenez pas ?
– Je ne vous draguais pas, je vous complimentais.
– Et moi, je n’en crois pas un mot…
– Mais…
– Attendez, pourquoi tout ce cérémonial ? Je suppose qu’une fois sortis d’ici, vous aviez l’intention de me proposer de m’emmener quelque part, puis, après ç’aurait été de dernier verre… Vous êtes célibataire ?
– Divorcé !
– Et après le plumard, et au petit matin vous m’auriez réveillé sous prétexte d’une réunion importante, en oubliant de m’apporter des croissants. Alors je vous en prie, si vous avez envie de coucher avec moi, demandez-le-moi carrément, je vous répondrai.
– Vous vous méprenez sur mes intentions ! Je vous ressers du vin ?
– Volontiers !
– Et même, en admettant que je vous pose cette question idiote, je suppose que vous avez en réserve une répartie assassine.
– Qu’en savez-vous ? Essayez, vous verrez bien ! Rétorquais-je
– Inversons les rôles ! Dites-moi carrément qu’il n’entre pas dans vos intentions de coucher avec moi. Je l’admettrais d’autant plus volontiers que je n’y pensais même pas, et nous pourrons parler d’autres choses.
– Le problème, c’est que je n’ai pas envie de vous tenir ce genre de propos.

Perplexe le mec ! Mais il se reprend vite et se jette à l’eau.

– Alors admettons que je vous demande de but en blanc si vous avez envie de coucher avec moi, vous me répondrez quoi ?
– Je vous répondrais : « ça dépend ! »
– Nous voilà bien avancés ! Parlons donc d’autre chose !
– C’est trop salé, ce truc-là !
– Forcément, vous avez salé avant de goûter ! S’amuse-t-il de répondre.
– Resservez-moi donc un peu de vin, au lieu de rigoler !
– Ce que femme veut… Commente-t-il en remplissant mon verre !

Je ne me souviens plus trop de quoi nous avons parlé après, de tout et de rien probablement ! Mais je me souviens que nous avons commandé une autre bouteille de rosé ! Et puis je lui posais la question :

– Vous travaillez dans quoi ?

En fait je me foutais pas mal de sa réponse, j’étais un peu pompette et très curieusement ce pinard m’échauffait les sens.

– Informatique.

Ah ! Et s’il était capable de corriger les anomalies de ma boite mail ? Je lui explique mon souci…

– Ah ! Je crois comprendre, mais il faudrait que je voie votre machine, c’est un portable ?
– Oui !
– Prenons rendez-vous…
– Vous ne pouvez pas regarder là tout de suite, en taxi, on peut être chez moi dans 10 minutes.

Et c’est ainsi qu’à 23 heures, Quentin se retrouva chez moi alors que mon état ne s’arrangeait pas. Le vin m’avait grisé et la foune me démangeait.

– C’est coquet chez vous !
– Z’avez soif ?
– De l’eau gazeuse vous avez ?
– J’ai.

Je reviens avec mes deux verres de Badoit qu’on écluse comme si on n’avait pas bu depuis huit jours.

– Bon, on va regarder l’ordinateur ! Déclare-t-il en posant son verre.
– J’ai bien envie de regarder d’abord le vôtre ! Répondis-je en lui portant ma main sur la braguette et en commençant un tripotage bien explicite.
– Vous jouez avec le feu !
– J’adore !
– Autant que les choses soient claires, si vous cherchez quelqu’un d’autre pour vous entretenir, je ne suis pas la bonne personne.
– Mais qu’est-ce que vous me racontez-là ? J’ai juste envie de m’envoyer en l’air ! Rien d’autre !
– Vous risquez d’être déçu, avec tout le rosé que j’ai ingurgité, je crains de ne pas être très performant !
– Ne vous inquiétez donc pas, je m’occupe de tout.
– Bon, mais je vous aurais prévenu ! Et puis il faut que j’aille pisser !
– Oui, moi aussi ! Mais on va se déshabiller avant !
– Et pourquoi donc ?
– C’est une surprise !

Quentin semble hésiter sur la conduite à tenir. Je suis à moitié pompette mais, en matière de sexe, je sais très bien comment faire pour décider un homme. Je me déshabille en vitesse, comme ça, sans chercher un quelconque effet. Le Quentin, il est scotché, et il s’en fout plein la vue ! Scotché de chez scotché !

– Alors ? C’est pas mal, hein ? Le provoquais-je.
– J’avoue !
– Bon, alors tu te déshabilles ! N’ai pas peur je ne vais pas m’évaporer !
– Mais, je…
– A poil !
– Bon, bon !

Enfin, il retire ses vêtements qu’il dépose précautionneusement sur un dossier de chaise. C’est un maniaque, ce mec ! Il bandouille et je m’aperçois aussi qu’il est aussi pompette que moi.

– Allez, viens, je t’emmène faire pipi !

Une fois dans la salle de bains, j’enjambe la baignoire et m’assois à l’intérieur.

– Vous faites quoi ? Vois allez prendre un bain !
– Non une douche ! Vas-y, pisse-moi dessus.
– Hein, mais vous n’êtes pas bien !

La tête qu’il fait !

– Juste un peu gaie, bon alors, tu te décides ?
– Mais c’est dégoûtant !
– Et si ça me plaît, à moi ? Et d’abord, ce n’est pas dégoûtant !
– Je n’ai jamais fait ça !
– Il y a un commencement à tout !
– Après tout, si ça vous fait plaisir !

Il se concentre ! Hé, c’est que ça ne vient pas tout seul, il ferme les yeux, il est rigolo, ce mec !

– Hé, pas dans les cheveux !

Je ne vous dis pas l’arrosage, il m’en envoie partout, sur les nénés, sur le ventre, sur les cuisses, c’est tout tiède, j’aime bien, ça m’émoustille.

– A moi de te pisser dessus maintenant !
– Ah, non !

C’est catégorique. Tant pis pour lui ! Dire que je m’étais retenue ! Je lâche les vannes et pisse en restant assise. Quel soulagement. L’autre me regarde et doit se demander s’il n’est pas en train de rêver. Un petit coup de douchette pour rincer tout ça, un petit coup de serviette pour sécher tout ça, et je sors de la baignoire tout comme Vénus sortant de l’onde (mais en moins fraîche).

Je m’accroupis devant Quentin et commence à lui tailler une pipe. Je n’aime pas trop l’odeur de son zizi, du coup je lui dis de m’attendre, le temps de trouver un préservatif. En principe, chez moi, je n’ai pas l’utilité de ce genre d’article, mais il me semble me souvenir que j’en ai une vieille boite… Eurêka, j’ai trouvé. Je mets le petit chapeau au monsieur et je recommence ma fellation. Il doit être allergique au latex, à moins que ce soit le rosé, toujours est-il que tout ce que j’obtiens c’est une demi-bandaison. Remarquez, il n’a pas été vache, il m’avait prévenu !

Mais je m’en fiche, ce n’est pas tellement sa bite qui m’intéresse.

– Bon, ça risque d’être compliqué pour faire tac-tac, on va peut-être attendre un peu. Mais rien ne t’empêche de me lécher ! Viens, on va dans ma chambre !
– Je peux vous caresser aussi un peu avant ?
– Mais bien sûr, mon gros kiki !

Il me tripote les seins comme si c’était de la pâte à pain, ce n’est pas vraiment très agréable. Au bout d’un moment j’ai la conviction qu’il ne s’arrêtera pas tout seul, je suis obligée d’intervenir.

– Si tu t’occupais du bas maintenant ?

On voit bien qu’il n’y consent qu’à contrecœur !

Et c’est parti ! Monsieur se met à me lécher. Ça pour lécher, il lèche, le problème c’est que sa technique, c’est un peu n’importe quoi n’importe quand. Je me rends compte assez rapidement qu’en fait ce type ignore comment on donne du plaisir à une femme en lui léchant le minou, j’ai beau lui dire d’insister sur le clitoris, ça ne le fait pas. Me voilà dans une drôle de situation !

Bon, on ne va pas y passer la nuit. Quentin est sans doute nul mais il a été correct, je ne vais donc pas le vexer et je me mets à simuler un orgasme fulgurant.

Du coup, il est content, arbore un sourire niais et se met à se branler afin de tenter de mieux faire bander sa bite encore chapeautée. Il a donc l’intention de me pénétrer. Manquais plus que ça !

– Je peux !
– T’as pas la grande forme, tu n’as qu’à coucher là, tu me baiseras demain matin.

Faut vraiment que je sois pompette pour faire des propositions pareilles !

– On essaye quand même ?

Que voulez-vous que je fasse ? Je ne vais pas refuser, après tout c’est moi qui l’ai allumé !

Et le voilà en train d’essayer de me niquer dans la position du missionnaire. Il y met beaucoup d’ardeur, mais abandonne au bout de quelques minutes.

Ouf !

Toujours est-il que je ne suis pas calmée. Alors vite un petit mensonge :

– Tu m’as quand même excité, mon salaud, je vais arranger ça !

Et devant les yeux ébahis de Quentin, je commence à me palucher la chatte avec une telle frénésie que quelques courtes minutes plus tard, je criais mon orgasme en faisant une belle tache sur le dessus de lit. La prochaine fois, je poserai une serviette.

Et puis le trou ! J’ai dû m’endormir comme une masse.

Vendredi 3 février

Je suis en train de rêver qu’on me tripote les fesses, en voilà une drôle d’idée ! Et puis j’émerge, je ne rêve pas : on est véritablement en train de me caresser le popotin, alors que le jour n’est pas encore levé ! Et voilà maintenant une bite qui est en train de me frôler… Tout cela me revient maintenant…

– Laisse-moi dormir ! Soupirais-je.

Quentin eut le tact de ne pas insister.

Mais qu’est-ce qu’il m’est arrivé hier soir ? Cet enchaînement de situations ne me ressemble pas. D’abord, je ne bois pas, enfin je veux dire que comme beaucoup de gens, j’apprécie de boire un petit coup, mais je ne trouve aucun plaisir à m’enivrer et sait en principe m’arrêter à temps. Cela dit, je n’étais pas ivre, mais néanmoins un peu « partie ». Et puis ce vin m’avait excité les sens à ce point inimaginable que je fasse venir un homme chez moi ! Chez moi ! Je ne suis pourtant pas nymphomane même si je ne refuse pas une aventure passagère avec une femme, mais avec un homme… Mon métier a en effet dévié ma libido vers les femmes. Certes cette orientation n’a rien d’exclusive, mais ce Quentin n’est pas du tout mon genre d’hommes ! Non une irrésistible et incompréhensive envie de baiser : Il parait que cela arrive, surtout sous l’emprise de l’alcool. Enfin bref, que celle qui ne fait jamais de conneries me jette la première culotte. Je fais semblant de dormir, en espérant que Quentin finira par se lever.

Et puis j’ai finis par me rendormir réellement.

C’est le bruit de la douche qui m’a réveillé. Quentin est levé, le soleil aussi. J’ai la langue chargée comme la queue d’un castor et la tête dans le cul. Je mets plusieurs longues secondes avant de démêler tout ça. Le Ludo qui me plaque comme une vieille chaussette (bon débarras !), ce casse pied de Quentin qui prend sa place et avec lequel je joue un jeu dangereux, son rosé qui m’a rendu pompette et qui m’a excitée comme une nymphomane en détresse. Et il a fallu que je l’emmène ici, chez moi, qu’il me lèche comme un plouc, qu’il essaie de me baiser et qu’il reste ronfler à mes côtés ! Et maintenant il est en train d’user toute mon eau chaude !

Je feignasse un peu dans le lit, et le voilà qui arrive ceint d’une de mes serviettes de bain.

– Ah ! Vous êtes réveillée !
– Ouais !
– Je me suis permis d’utiliser votre salle de bain !
– J’ai vu

Il se tourne pour retirer sa serviette, il a peur de me montrer sa bite ou quoi ? D’ailleurs, elle était comment sa bite ? Oh, puis je m’en fous, en attendant je vois ses fesses, elles ne sont pas belles, ses fesses ! Puis monsieur se rhabille. Les velléités de son érection matinale sont donc calmées. Tant mieux !

– On se reverra ? Demande-t-il.

Bizarre cette demande dans laquelle je ne ressens aucun enthousiasme.

– Non !
– Juste comme ça, sans coucher.
– Non !
– Je n’insisterai donc pas !
– Je vous en remercie
– Je vous aurais volontiers apporté des croissants, mais comme je ne suis pas chez moi…

Je lui fais un sourire idiot (je sais très bien faire). Je suppose qu’il me dit ça parce que je dormais et qu’il n’avait pas de clé pour revenir ! Mais maintenant que je suis réveillé, qu’est-ce qu’il l’empêche d’y aller maintenant, ce con ?

Je me lève pour l’accompagner à la porte, le temps d’enfiler une robe de chambre, et le Quentin s’en fout plein la vue. Ça lui fera un dernier souvenir de moi !

Chaste bisou ! Et Quentin disparut de ma vie (du moins c’est ce que je crus à cet instant)

Ma vie allait donc reprendre son cours normal. Bien sûr, j’avais envisagé l’hypothèse, selon moi, assez improbable, où l’esprit de l’escalier ayant fait son œuvre, Ludovic tente de me rappeler, aussi avais-je pris soin de blacklister son numéro.

Mardi 7 février

Ludovic me rappela, (avec un autre téléphone), et je ne reconnus pas de suite sa voix, il était enroué, ou jouait de l’être.

– Ce sera pour une simple séance, nous nous sommes quittés sur un malentendu, je vous présente mes excuses. Vous me proposez quel jour ?
– Je vous rappelle…
– Dans combien de temps ?
– A midi ! Précisais-je, sans trop réfléchir !

Merde ! Merde et milles fois merde ! Ce type est un emmerdeur pugnace. Si je ne rappelle pas, il va me harceler ! Quand même : quel gros con ! Il doit ignorer que des excuses, pour être acceptées par l’offensé doivent être présentées sous forme de requête et qu’en aucun cas on ne s’excuse soi-même sans attendre la réponse de l’autre.

Je fais quoi ? Le rappeler et l’envoyer promener ? Pas sûr que ce soit une bonne idée, ce type me semble parfaitement capable de venir faire un scandale à ma porte.

Je lui donne rendez-vous dans une semaine à 18 heures, il sera mon dernier client de la journée. Ce délai me permettra de réfléchir.

– Pas avant ?
– Et non, je suis surbookée !

J’ai d’abord envisagé de lui faire une séance bâclée, afin de lui faire passer l’envie de revenir, mais je n’aime pas l’idée, ce n’est pas trop mon genre. Faire la séance de façon classique et l’empêcher de parler d’autre chose ? Cela ne ferait que retarder ses intentions. Et puis, ce type a peut-être des intentions malveillantes maintenant que je l’ai vexé. Il me faut trouver quelqu’un au cas où…

Premier Flash-back

Une petite supérette de quartier comme il y en a beaucoup à Paris, Ludovic est en costume de ville, il est accompagné de Kamel qui a acheté quatre tablettes de chocolat, il est près de la caisse guettant sa proie. Cette bourgeoise au caddie plein lui semble un bon choix, ils se collent juste derrière elle, et dépose le chocolat sur le tapis roulant. La femme entasse ses courses dans son cabas, puis sort son portefeuille, et en extrait un billet de 50 euros. Mauvaise pioche.

– On a oublié les chips ! Dit Kamel qui ramasse ses tablettes de chocolat et retourne dans les rayons.

C’est la phrase convenue. Ils ont droit à une erreur par magasin, pas deux. Si la deuxième tentative échoue, ils iront ailleurs.

Deuxième bourgeoise, deuxième essai. Celle-ci vient de sortir sa carte bleue pour payer. Kamel fait sonner le téléphone portable de Ludovic qui s’avance au niveau de la cliente, fait semblant de téléphoner et mémorise le code secret de la dame, puis il règle ses tablettes de chocolat tandis que Kamel suit la cliente.

Kamel interpelle la bourgeoise quelques mètres plus loin.

– Madame, madame, vous avez oublié vos chewing-gums.
– Mes chewing-gums ? Quels chewing-gums ? Je n’ai pas acheté de chewing-gums.
– Ils sont à moi ! Intervient alors Gaétan, le troisième larron.
– Mais non, j’ai bien vu qu’ils étaient à la dame.
– Mais puisque Monsieur vient de vous dire qu’ils sont à lui.
– Dans ce cas, veuillez m’excusez.

Pendant cette courte palabre, Gaétan, pickpocket chevronné a subtilisé le porte carte de la dame. Le gang est maintenant en possession de la carte bleue et du code.

Ils la suivent, dans la plupart des cas, la supérette est le dernier gros commerce du circuit. Effectivement elle achète du pain, puis un journal et rentre chez elle. Elle ne s’apercevra sans doute pas avant demain de la disparition de sa carte, et quand elle fera sa déclaration de perte elle affirmera qu’on ne lui a pas subtilisé le code.

Les trois hommes jubilent. La première étape sera le distributeur de billets, ils feront ensuite le circuit des bijouteries sans se monter exagérément gourmands, ils savent que le plafond moyen pour ce genre de carte est d’environ 2500 euros par mois et par personne.

Fin du flash-back

Mardi 14 février

J’ai demandé à Anna-Gaëlle de venir. A 17 h 45, alors que je suis occupée avec un client, elle entre dans le studio à l’aide des clés laissées à cette intention sous mon paillasson. Comme je le lui ai demandé, elle s’enferme dans la kitchenette et se déguise en soubrette de théâtre de boulevard.

A 18 heures pile, Ludovic sonne. C’est Anna qui lui ouvre, provoquant la stupéfaction du visiteur.

– Maîtresse Chanette va vous recevoir dans quelques instants ! Lui dit-elle simplement en l’invitant à patienter en salle d’attente. Ne vous déshabillez pas, merci.

Je prends congé de mon client de 17 heures, puis récupère Ludovic.

– Asseyez-vous, je suppose que vous êtes venue pour me parler ? Qu’est-ce que je vous offre ? Un café, un thé, un chocolat, une boisson fraiche ?

Il m’a l’air complètement ahuri, le Ludovic, j’ignore qu’elles étaient ces intentions, mais le fait que rien ne se passe comme il l’avait prévu l’a manifestement déstabilisé.

– Je, je…Juste un café ! Bafouille-t-il en posant son blouson sur le dossier du siège.
– D’accord ! Anna, fait-nous des cafés s’il te plaît ! Bon, je vous écoute.
– Je, je… On ne s’est pas compris, je venais pour une séance de… Une séance comme l’autre fois.
– Ne me dites pas que vous n’aviez pas envie de me dire un certain nombre de choses après votre attitude de l’autre soir ?
– Je vous les ai dites au téléphone !

Je ne m’attendais pas à cette réaction, il aurait donc revu ses intentions à la baisse, redevenant simplement un client ordinaire et rien d’autre.

– Exactement comme l’autre fois, ou vous voudriez quelque chose de plus ?
– Oui j’aimerais bien une chose en plus, je vous paierais en conséquence !
– Dites ! Ou plutôt non, laissez-moi deviner ! Ah, oui, c’est mon esclave de l’autre jour qui vous a fait fantasmer…

Je sais très bien que ce n’est pas ça, mais cela ne me déplaît pas de l’agacer.

– Non…
– Ne vous défendez pas, tous les hommes sont un peu bi sans vouloir se l’avouer, et puis il parait qu’il suce divinement, il a beaucoup de succès auprès de mes clients en tous cas.
– Non ce n’est pas ça du tout !
– Alors c’est quoi ?
– J’aurais aimé voir vos seins !
– Ah !

Et me voilà bien emmerdé. J’aurais satisfait cette demande venant de n’importe qui, mais avec ce type tout devient compliqué : si je refuse, il reviendra à la charge, si j’accepte, ça va alimenter ses fantasmes, dans un cas comme dans l’autre, je ne suis pas prêtre de m’en débarrasser !

Tout bien pesé, j’ai accepté !

– Rien d’autre ?
– Non !
– Si tu veux, je peux demander à ma soubrette de participer, ce sera juste un tout petit peu plus cher !
– Non, non !
– Pourquoi ? Elle ne te plaît pas ?
– Je veux être votre esclave et l’esclave de personne d’autre !
– Parce que tu crois que tu es vraiment un esclave ?

La question n’était pourtant pas très compliquée mais ça le laisse sans voix. N’empêche que me voilà bien embêtée : je comptais avoir Anna près de moi pendant la séance, et il m’apparaissait que la réponse de Ludo irait de soi. Le fantasme de faire du sexe avec deux femmes est omniprésent chez quasiment tous les mecs. Le seul obstacle c’est l’argent, mais puisque pour Ludo, l’argent n’est pas un problème…

– Bon, Anna, puisque l’esclave ne veut pas de tes services, tu vas t’asseoir là-bas et te contenter de regarder.

Finalement la solution était toute simple !

– Je préférerais qu’on ne soit que tous les deux ! Intervient Ludovic

J’éclate !

– Ecoute pépère, je suis chez moi, et c’est moi qui commande. Alors ce sera comme je l’aurais décidé et pas autrement.
– C’est moi le client, je vous ai payé.
– Ça ne te donne pas tous les droits, alors maintenant tu dégages.

Il me regarde interloqué. Je lui rends son argent diminué de 20 euros « pour le dérangement » en le jetant rageusement sur la table basse.

Il ne le ramasse pas, mais s’en va sortir son portefeuille de sa poche de blouson. Qu’est-ce qu’il fabrique ?

– Pour une prestation à trois se serait combien ?

Je n’y crois pas ! Il a changé d’avis !

– Le double !

Il sort la différence et la pose sur la table avec les autres billets.

– Voilà, le compte y est ! J’ai ajouté de l’argent non pas pour que mademoiselle se joigne à nous, mais pour qu’on soit seuls tous les deux !

Je craque !

– Dehors !
– Je…
– Tu ne discutes pas, tu reprends ton fric et tu dégages.

Il est devenu blanc comme un linge, il se lève comme un vrai zombie, remet son blouson, regarde l’argent qui est sur la table, va pour le ramasser, ne le fait pas. Il est mal très mal.

– Je ne peux pas… Me dit-il sur un ton de tragédie classique.
– Je vais t’aider !

Je ramasse les billets et lui fourrent dans sa poche de blouson.

– Non ! Gémit-il.
– Si !

Et le voilà à mes genoux, les larmes au bord des yeux. Pathétique ! Quelque part il me fait pitié, alors quand il m’a dit :

– Pardon, pardon, on va faire comme vous aviez dit !

J’ai eu la faiblesse d’accepter, et bien mal m’en a pris (mais n’anticipons pas)

– Alors déshabille-toi et rejoins-nous au donjon, je vais t’attacher avec les chaînes, ordonnais-je.

J’aurais pu l’attacher devant le miroir afin qu’il puisse me voir en permanence pendant la flagellation, mais je fais le contraire, il ne verra rien. J’ai en effet décidé de faire du service minimum, je ne bâclerais pas, mais j’éviterai tous ces petits « plus » qui donnent envie de revenir.

L’heure va être courte, on a perdu du temps avec tous ces atermoiements. Je confie un martinet à Anna qui se place à droite, je m’empare d’un autre et me mets à gauche. A moi le premier coup assez fort, je fais signe à Anna qui m’a observé, elle tape à son tour, c’est trop mou ! Nouveau signe, nouveau coup, c’est bon, on continue en cadence, un coup à gauche un coup à droite, puis on espace les coups. Je le détache avec une lenteur toute calculée et l’installe dans la foulée après la croix de Saint-André. Voilà l’art et la manière de gagner cinq minutes !

Nous continuons de torturer les fesses de Ludo au paddle, puis à la canne anglaise. Les fesses sont cramoisies et la séance sera terminée dans dix minutes. Je le détache.

– Vos seins ? Vous m’aviez promis ! Balbutie-t-il.

J’avais oublié, je me dépoitraille vite fait. Du coup le voilà qui ressemble au loup de Tex Avery.

– Tu vas te branler, maintenant, je n’ai pas d’esclave sous la main pour te sucer ?
– On ne fait pas comme l’autre fois ?
– L’autre fois c’était exceptionnel !
– Vous voulez que j’ajoute combien ?
– Tu peux me faire toutes les propositions que tu veux, je n’accepterais pas, je te répète que la dernière fois c’était une exception !

Il me fait une vraie mine de chien battu !

– Vous êtes cruelle !
– Je ne suis pas cruelle, je t’ai fouetté comme tu le désirais et je t’ai même montré mes seins sans te demander de supplément.
– Alors, est-ce que je peux jouir sur vos seins ?
– Non !
– Dans ce cas, on en reste là !

Ça a dû lui coûter, mais il se rhabille sans broncher. Il murmure un « au revoir » sans même me regarder et disparaît.

– Il n’avait pas l’air bien méchant ton bonhomme ! Me dit Anna-Gaëlle
– Peut-être parce que tu étais là !
– Il ne reviendra plus ?
– J’espère, mais va savoir ?
– Dis donc ça m’a drôlement excitée cette affaire !
– Non ?
– Si !
– Ça va se passer !
– J’ai ma petite culotte qu’est trempée !
– T’exagères pas un petit peu, non ?
– T’as qu’à vérifier !
– D’accord, vérifions !

Pour atteindre la culotte, je soulève sa petite jupe de soubrette :

– Ben elle est où ta culotte ?
– Quand je me suis changée, je n’ai pas trouvé utile de la garder.
– Donc ta petite culotte ne peut pas être mouillée puisque tu n’en a pas ! Donc tu es une menteuse. M’amusais-je à répondre.
– Oui, mais j’en aurais une, elle serait mouillée.
– N’empêche que tu es une menteuse !
– Tu vas me punir alors ?
– Ça te plairait bien, on dirait ?
– J’avoue ! Et puis ça me rappellera des souvenirs.
– Lesquels ?
– Quand je suis venue pour la première fois ici
– La première fois ce n’était pas ici !
– C’est pourtant bien ici que j’ai eu ma punition, non ? (voir Chanette et la journaliste)

A l’évocation de ce souvenir si fort, mon visage s’éclaire. Et alors comme ça, d’un coup alors que jusqu’ici, je jouais avec ma complice, voilà que je la désire… Intensément.

Ma bouche s’approche de la sienne qui s’entrouvre pour permettre à nos langues de s’entortiller. Nos corps sont collés l’un à l’autre, trop collés à ce point que, Anna étant plus frêle que moi, nous perdons l’équilibre, et nous nous retrouvons sur le tapis.

– Aïe ! Mon cul !

Elle plaisante, elle n’a pas si mal que ça. Je me remets debout, tends la main à Anna pour la relever à son tour. Elle la prend, mais c’est elle qui m’entraîne vers elle.

– Je suis très bien, par terre, viens me rejoindre.

Soit ! On s’embrasse de nouveau avec la même passion, malgré l’inconfort de la situation.

– Punis-moi ! me demande-t-elle dès que nous nous soyons quelque peu dégagées
– C’est une manie !
– Non, c’est un jeu, je voudrais tant retrouver les sensations que j’ai eues au début de notre rencontre.
– Alors déshabille-toi !

Elle se relève. Je n’ai jamais vu quelqu’un se déshabiller aussi vite. Je lui fixe des pinces après ses bouts de seins et pour faire bonne mesure, j’ajoute des poids. Elle me fait une espèce de grimace de douleur qui me donne envie de rire.

– Saute ! Lui ordonnais-je.
– Pardon ?
– J’ai dit : saute. Je veux que tu fasses un petit saut sur place !
– C’est nouveau ?
– Fais ce que je t’ai dit.

Elle saute, les poids entraînés par le mouvement remontent, puis retombent brutalement tiraillant douloureusement ses chairs.

– Encore !

Comme elle ne saute pas assez vite, je prends une cravache et la flagelle en tournant autour d’elle, un peu les fesses, un peu les cuisses.

– J’en peux plus ! Gémit-elle.
– D’accord on arrête !
– Fais-moi des trucs plus softs !
– Ma pauvre bibiche, tu es devenue bien fragile ! Me moquais-je.

J’arme ma cravache, je vise les seins. Anna à compris ce que j’allais faire.

– Non ! Pas ça !
– Laisse-toi faire, en principe je ne rate jamais mon coup.
– Non !

Et la voilà qui se carapate à l’autre bout de la pièce, en se tenant les seins.

– Bon, on arrête de jouer, alors ? Tu n’étais pas trop motivée !

Anna approche sa main de son téton gauche, elle va pour retirer la pince.

– Stop !

Elle laisse son geste en suspens.

– Anna : Deux choses : Tu voulais que je te punisse, et tu as confiance en moi. Alors tu te laisses faire ou pas ?
– Vas-y ! Répond-elle finalement, en revenant à ma hauteur.
– Ne bouge pas surtout !
– Je ne bouge pas !

Parfois quand je joue à ce jeu, je m’amuse à rater mon coup, prolongeant ainsi la douleur et l’angoisse de la victime. Mais aujourd’hui, il n’y aura pas de ratage, du moins pas volontaire.

Je vise le téton droit, la pince et ses poids dégringolent faisant hurler ma copine. Crânement elle reprend la position dans l’attente du second coup, J’arme, je vise, je frappe, la pince se déplace un peu mais reste attachée aux chairs. Anna hurle. Zut alors ! Je recommence dans la foulée, cette fois c’est bon.

Anna se jette dans mes bras, on s’embrasse.

– Tu y as été fort, ma salope !
– Une punition, c’est une punition ! Alors est-ce que tu mouilles toujours autant ?
– On dirait bien, passe ta main !

Je le fais mais ce n’était pas nécessaire, ça lui dégouline jusque sur les cuisses.

– On se lèche ? Propose-t-elle.
– Faut que je pisse avant !
– Tu vas me faire boire ton pipi ?
– Gourmande ! Allez viens dans la salle de bain.

Je me déshabille, ce sera fait pour la suite. Anna s’allonge spontanément sur le sol et je viens m’accroupir au-dessus de sa bouche qu’elle a déjà ouverte. J’ouvre les vannes, j’essaie de contrôler mon débit mais j’ai du mal, Trop grosse envie ! Anna ne peut pas tout boire et en met partout. Je rigole.

Miction accomplie ! Anna se redresse, on s’embrasse. La salope ! Elle avait gardé une gorgée de pisse dans sa bouche !

Et puis on s’est retrouvé tête bêche sur le carrelage de la salle de bain en train se sucer mutuellement la chatte. Je me suis régalée des sucs sucrés-salés de ma copine avant de l’envoyer au septième ciel. J’ai été un peu plus longue à venir, mais je me suis quand même éclatée à mon tour.

– Je t’aime, Anna !
– Mais moi aussi, Chanette !

Allez, une bonne douche…

Vendredi 17 février

Au secours ! Ludovic vient de me rappeler (il a combien de téléphone, ce mec ?) Il a été pathétique.

– Je voudrais un rendez-vous la semaine prochaine !
– Pourquoi faire, puisque tu n’obtiendras pas ce que tu désires !
– J’ai réfléchis, maîtresse, je ferais tous ce que vous voudrez, je n’aurais aucune exigence particulière, je serais le plus soumis des esclaves. L’idée de ne plus vous voir m’est devenue insupportable…
– Rappelle-moi dans une heure.

Ce mec est trop accro ! Si seulement j’étais certaine qu’il ne vienne pas faire un scandale en cas de refus… Et puis j’ai peur de ses réactions.

Je vais donc demander une nouvelle fois à Anna de m’assister. Mais on va changer de tactique, elle restera planquée dans la cuisine, prête à intervenir…

Pas de bol ! Anna n’est pas libre la semaine prochaine… J’envisage donc de différer le rendez-vous à la semaine suivante… avant d’avoir une autre idée…

à suivre en page 2

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) novembre 2012. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

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4 réponses à Chanette 18 – La bande à Ludo 1 – Ludovic l’importun par Chanette

  1. Claire dit :

    J’aime quand ça pisse dru !

  2. berlioz dit :

    très bien et l’illustration aussi

  3. mignard dit :

    J’aime bien quand il y a Anna Gaelle

  4. sapristi dit :

    miction accompli ! comme dirait Chanette ! Très bon !

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