Cassandra de Palovia, un space opéra transsexuel par Jean-Sébastien Tiroir

La chronique de la conquête galactique est bourrée d’anecdotes savoureuses
en tout genre, l’érotisme y a bien sûr sa place, et dans cet érotisme
pourquoi ne pas choisir l’insolite. Je vais vous narrer ici une petite
aventure du capitaine Hans Jorgensen. Ce navigateur free-lance a beaucoup
fait parler de lui, jusqu’au jour où il a décidé de prendre une paisible
retraite.

Hans Jorgensen commandait le navire TROKA108, un bon vieux vaisseau de
baroudeurs du cosmos, avec 60 personnes d’équipages. Faut-il décrire cet
homme ? La cinquantaine, un visage en lame de couteau, les yeux bleus et
quelques restes de cheveux blonds. Aventurier, mais payant peu de sa
personne, navigateur génial, obsédé sexuel et fier de l’être, pervers
polymorphe, intarissable Don Juan et amateur d’art romantique.

Pour donner plus de corps à ce petit récit, je l’écrirais à la première
personne, Je serais donc Jorgensen, m’identifier à cette sympathique crapule
n’étant pas une corvée !

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Il fallait que je me refasse, j’avais perdu pas mal de fric dans cette
affaire de roses des sables dont personne ne voulait sinon à des prix
dérisoires. Le vaisseau était prêt à partir, l’équipage aussi, je consultais
les annonces un peu à l’aveuglette. Un type cherchait à importer du bois
exotique en importante quantité. Bois exotique ? Plusieurs planètes en
produisaient, mais je savais où il y avait des stocks. Des tonnes et des
tonnes de bois débités en planches se languissaient sur Goufor, il suffisait
d’aller chercher tout cela. Le temps de faire signer un pré contrat
électronique au demandeur et quelques heures plus tard, j’étais en route
vers Palovia.

Ah ! Oui, Palovia c’est quoi ? Disons que c’est une région très montagneuse
de la planète référencée Gu45bn87, que ses colons appellent parfois Goufor.
Pas grand chose d’exploitable sur cette planète peu hospitalière, que
l’administration centrale a vendu en concessions, il y en a ainsi une
centaine. Les premières se sont bien vendues, d’autres ont attendu longtemps
un éventuel acheteur, comme Palovia, situé à flanc de montagne. On s’est
aperçu après que le coin regorgeait d’une espèce de conifère dont le bois
outre sa beauté naturelle était doté de propriétés remarquables. Une petite
campagne de marketing et la chose se vendit comme des petits pains assurant
la fortune de son chanceux acquéreur. Mais la roue de la fortune se mit un
jour à tourner et on trouva mieux ailleurs. Le commerce du bois se mis à
vivoter, les exportations cessèrent, l’exploitation aussi et la concession
se mit à vivre en autarcie. L’acheteur d’origine était à présent décédé et
avait légué la concession à sa maîtresse. Celle-ci avait modifié la
constitution locale transformant la société anonyme en royaume plus ou moins
démocratique et régnait sous le nom de Cassandra Rose, première du nom.

Tous ces renseignements me furent communiqués à l’astroport de Goufar, ils
ne m’apportaient pas grand chose, je savais déjà tout cela ! Sauf toutefois
le dernier épisode. Une photo de sa majesté ornait l’article, une belle
femme avec beaucoup de classe, des cheveux auburn coiffés à la lionne, le
visage légèrement triangulaire, les pommettes relevées et de malicieux yeux
noirs ! Il y avait d’autres pages mais elles étaient soumises à juridiction.
Je n’insistais pas, n’étant pas vraiment le roi de la bidouille !

Elle ne laissait pas pénétrer grand monde dans son royaume, par ailleurs peu
accessible. J’ai dû saisir un tas de renseignements plus ou moins
indispensables à l’astroport afin de recueillir l’autorisation nécessaire.
Après m’avoir fait poireauter trois jours, car à chaque fois il manquait
quelque chose, un responsable se cru obligé de me recevoir pour me signifier
que j’avais enfin cette autorisation :

– Faut quand même qu’on vous prévienne ! Commença le fonctionnaire.
– Me prévenir de quoi ?
– Ah ! Ah !

Il pianota sur son ordinateur et m’imprima instantanément une photo de la
reine qu’il me tendit !

– Je connaissais, merci !
– Elle est splendide, n’est ce pas ?
– Splendide, c’est le mot !
– Ouais, mais ne vous amusez pas à la draguer ?
– Pourquoi, elle mord ?
– Non attendez ! Il y en a peut-être d’autres.

Le mec devait être myope, je le vis saisir son numéro d’agent, mais fut
incapable de le mémoriser, dommage, il tapa ensuite un code secret, je
ratais la première lettre mais le vis fort bien taper à toute vitesse les
chiffres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ! Non pas 8 d’ailleurs le dernier caractère
était un B ! Quel con, si je pouvais récupérer le numéro d’agent j’avais
droit à la partie cachée de la documentation de Palovia ! Il me tendis une
autre photo, de plein pied celle-ci.

– Voilà, vous ne remarquez rien ?
– Ben, non !

Je ne voyais pas ou il voulait en venir, mais je m’en foutais un peu, car
l’homme maintenant tourné vers moi laissait apparaître brodé au-dessus de sa
poche de chemise… son numéro d’agent. Je le mémorisais bien évidemment !

– Bon alors autant que je vous le dise, si vous voulez vous l’envoyer, vous
allez avoir une drôle de surprise !
– Dites-moi !
– C’est un mec ! Alors je vous dis pas, vous la draguez, vous la foutez à
poil et vous vous retrouvez avec une bite dans le plumard que vous n’avez
pas invitée ! Ha ha ha !
– C’est cela que vous vouliez me dire ?
– Ben oui, quoi, on est humain, je vais pas vous envoyer au casse pipe !
– Je peux prendre l’autorisation !
– Oui, la voici !
– Merci de l’information, je n’ai pas l’intention de me « l’envoyer » comme
vous dites, mais si cela devait se produire, et bien j’en prendrais mon
parti. Ne dit-on pas qu’il ne faut pas mourir idiot ! Adieu Monsieur !

Le type marmonna quelque chose en haussant les épaules tandis que je
disparaissais du lieu !

Revenu au vaisseau, je me connectais. Restait à compléter ce fameux code, et
donc cette touche initiale, J’essayais tout l’alphabet, minuscule, puis
majuscule. Rien, ça ne passait pas. J’avais du me tromper quelque part, je
recommençais, minutieusement en notant les lettres utilisées. Rien ! Quelque
chose m’échappait. Je laissais tomber ! Avoir plus de renseignements sur
Palovia aurait sans doute facilité ma tache, mais cela n’avait rien
d’indispensable. Je pouvais m’y rendre dès le lendemain, c’est ce que je
ferais !

Qui a dit qu’on était moins con le matin que l’après midi, Je me réveillais
avec une idée lumineuse en tête ! Le premier caractère de son code ne venait
pas avant le 1 mais le remplaçait, et comme la dernière lettre, un B
remplaçait le 8 qui y ressemble, il y avait fort à parier que cette première
lettre était un I… Et si ce n’était pas un I, et bien ce ne serait quand
même pas trop difficile !

Allons-y !
I234567B
Ca passe !

Beaucoup de fouillis dans ces pages secrètes, une estimation du recensement
de la population (environ 100.000 personnes), le curriculum vitae des
principaux dirigeants de ce royaume d’opérette. On y apprenait au passage
qu’on n’était pas vraiment sûr de l’identité réelle de sa majesté Cassandra,
l’hypothèse transsexuelle étant simplement mentionnée parmi d’autres, comme
quoi les rumeurs… Je faillis laisser tomber tout cela et parcouru les
dernières pages en diagonale. L’administration centrale avait effectué
plusieurs audits secrets, l’un d’eux avait pour thème la situation des
droits de l’homme dans la concession. Le rapport était assez élogieux à ce
sujet, la reine étant considérée comme très à cheval sur le sujet.
L’information était plus importante qu’on pourrait le croire. La
colonisation planétaire a parfois engendré des mini dictatures assez
incontrôlables dans lesquelles il est parfois dangereux de mettre les pieds.

Un autre audit secret concernait le budget de l’état, bof ! Quoique ! Je
regardais les conclusions ! On parlait de vol et de détournement, je repris
en détail. Oh ! la la ! Super intéressant ! On apprenait que la reine
déléguait tout ce qui était trop technique à son gouvernement et en
particulier à son Premier ministre, un dénommé Durango ! L’audit relevait
des virements réguliers sur un compte « terrien » appartenant à un certain
Loussec. Un complément d’enquête montrait que Loussec et Durengo étaient la
même personne. Autrement dit le Durengo se servait dans les caisses de
l’état qu’il était censé administrer. Voici une information qui pouvait être
capitale, je copiais tout cela et décidais de l’emporter avec moi !

Je me rendis seul à bord d’une navette intercontinentale de location à
Palovia. J’étais attendu, et on me conduisit sous bonne escorte au château
royal. Un grand nom d’ailleurs pour cette demeure qui faisait plus penser à
une antique hacienda mexicaine qu’à une résidence monarchique.

D’emblée on me conduisit dans le bureau de Durengo.

– Bienvenu sur Palovia, nous allons régler les détails pratiques de votre
visite, et ensuite nous parlerons affaire, je crois que vous avez une
proposition à nous faire !

Hum ! Dans mon scénario, je n’avais pas vraiment prévu d’être confronté si
vite à ce type, il me paraissait néanmoins incontournable à ce stade, et je
pris le parti de faire pour le moment avec sans bien sûr lui laisser
dévoiler quoique ce soit de mes intentions futures.

– Pas de problèmes ! J’espère que j’aurais l’occasion de présenter mes
hommages à votre reine, ne serait-ce que quelques courts instants !
– Si les négociations aboutissent, sa majesté, envisageait de vous recevoir
à sa table ce soir…

Aïe, me voilà obligé de me farcir un repas de gala !

La négociation se passa très bien, il se fichait royalement (c’est le cas de
le dire) de l’écoulement du stock existant et n’en discuta même pas les
modalités, non ce qui l’intéressait c’est de savoir s’il existait de nouveau
un marché qui lui permettrait de reprendre l’exploitation, je le rassurais,
bien sûr qu’il existait un marché, une fois le stock écoulé, on pourrait
signer un contrat ou je m’engagerai à lui acheter un minimum de bois par
période. Je pouvais lui raconter ce que je voulais, je n’en avais
strictement rien à faire.

– Si nous pouvions conclure ce contrat de suite, j’irais jusqu’à vous faire
cadeau du stock ! Si vous le voulez, nos juristes vont vous proposer un
contrat type dans les minutes qui vont venir !
– Non, il me faudra deux voyages pour embarquer le stock, Alors disons qu’au
second voyage vous aurez votre contrat !
– Magnifique, je n’en espérais pas tant ! Topez là, Capitaine Jorgensen
– Je ne suis pas Capitaine !
– Excusez moi commandant Jorgensen !

Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire, c’était nerveux, mais ce type était
décidément trop naïf.

– Autorisez-vous mes hommes d’équipage à se rendre ici afin de préparer
techniquement l’affaire ?
– Bien évidemment, je vais donner des ordres en ce sens immédiatement,
– Une dernière chose, mon équipage est presque exclusivement masculin, nous
avons fait un long voyage, peut-être pourriez vous faire un petit quelque
chose…
– Ah ! Décidément vous me plaisez ! Je vais demander que l’on organise pour
vos gens une petite sauterie dans l’aile du château, il y aura tout ce qu’il
faut, bien sûr, tout ce qu’un homme peut désirer, nous avons les idées très
larges en notre royaume.
– Merci pour eux !
– Euh pour ce soir, nous n’avons pas prévu de banquet, nous ne pouvions
savoir le résultat des négociations, et je vous avouerais que nous n’étions
guère optimistes. Néanmoins sa majesté vous fera l’honneur d’un dîner en
tête-à-tête ! Me permettrez-vous de dire à sa majesté que vous acceptez
cette invitation ?
– Mais avec le plus grand plaisir !

S’il savait ce con !

Sa majesté Cassandra Rose, première du nom est grande, son visage a conservé
une belle fraîcheur malgré une quarantaine probablement bien dépassée. Une
discrète couronne de platine indique à qui ne le saurait pas encore le titre
du personnage. Le maquillage est savant, sans aucune agressivité. Son
expression est un mélange de calme et de malice. Elle est habillée d’une
sorte de pull-over gris clair à paillette à manches longues, évidemment de
bonne facture, mais de la part d’une reine on pouvait s’attendre à autre
chose. La jupe est grise aussi, très longue très ample et plus foncée. Elle
porte un large collier, que je devine en or, avec en sautoir la grande croix
d’un ordre quelconque qu’elle a certainement créé.

La reine de Palovia jouit (si l’on peut dire) d’une réputation sulfureuse.
Je savais que je serais bien reçu, mais je ne m’imaginais pas cela tout de
même…

– Ecoutez comme c’est joli, je n’en abuse pas ! Cinq minutes par jour
suffisent à mon bonheur !

Je ne me trompe pas. Le bruit que j’entends est bien un bruit de
flagellation. Une flagellation, mais pas de cris, ce qui ne veut rien dire,
la victime est peut-être tout simplement bâillonnée. J’espère ne pas être
tombé sur une sadique, pourtant ce rapport d’audit de la garde planétaire
n’indiquait aucune atteinte aux droits de l’homme, mais je sais aussi ces
gens là corruptibles. Alors me reviennent en mémoire des images terribles.

C’était il y a 6 ans, j’avais négocié un contrat d’exportation d’algues
aromatiques avec un roitelet local sur la planète Beyria, tout se passait
bien, et l’affaire devait se conclure par une grandiose fête avec spectacle
suivi d’un dîner. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que le spectacle en
question était celui d’exécutions qu’on ne pouvait même pas qualifier de
sommaires. Il m’était techniquement impossible de m’en aller. Je ne sais
plus ce que j’ai prétexté pour ne pas aller à ce repas, et j’ai dégueulé
toute la nuit, puis j’ai fini par me tirer, laissant tomber les algues et me
promettant de revenir avec quelques bombes. Mais même ce plaisir me fut
refusé, un coup d’état ayant entre temps remplacé ce sanguinaire tyran par
un autre, peut-être moins sanguinaire. Mon commanditaire lui a eu le culot
de me menacer d’un procès pour ne pas avoir honoré notre contrat. Alors j’ai
été le voir, je lui ai expliqué et quand il m’a répondu que tout cela
n’était pas son problème, moi qui ai horreur de la violence, je lui ai
proprement cassé la gueule. Je suis peut-être une crapule, mais il y a des
choses que je n’accepterais jamais…

– Vous êtes tout pâle, capitaine !
– Arrêtez cela, je vous prie ! Je crois que je vais m’en aller…

Et je repense à mon équipage, ils ont des instructions précises, ne pas
boire, et se tenir prêt, sinon ils font ce qu’ils veulent. Pourvu que tout
se passe bien !

– Capitaine ! Laissez-moi vous dire un mot ! Je suis désolée !
– Pas tant que moi !
– Cinq minutes, pas une de plus et après vous pourrez partir, si vraiment je
vous ai déçu à ce point. Cinq minutes, juste cinq minutes, je vous en
conjure !
– Admettons !
– J’ai voulu savoir qui vous étiez, quand votre demande de visite est
parvenue, Durengo a voulu dire oui tout de suite, je lui ai demandé de
patienter un jour ou deux, j’aime savoir à qui j’ai affaire. J’ai téléchargé
le livre que vous avez écrit, votre livre de souvenir, il est assez gros, je
voulais le terminer avant de donner mon accord. Mais quand je l’ai eu finis,
j’avais terriblement envie de vous voir. Il y a là dedans de grands moments,
des moments d’hommes. Certaines scènes m’ont fait pleurer, d’autres rires,
d’autres m’ont excité. Ce n’est peut-être pas de la grande littérature, mais
on sent que c’est écrit avec vos tripes, avec vos couilles ! Je peux
continuer
– Oui !
– Il y a une scène qui est très belle, c’est quand vous racontez votre
liaison avec Elvira Cagliari !
– Ce n’était pas une liaison, on ne s’est vu que pendant cette soirée !
– Oui, mais cette scène est très belle, très coquine !

Une de ces super réceptions au Silenor, un truc dont j’ai horreur, mais
parfois on est obligé d’aller dans des endroits… La réception chiante, et
voilà qu’on me présente Elvira Cagliari, la Cagliari, la grande Cagliari,
celle qui porte le même nom que la maîtresse du pape Pie VI qui mourut de
plaisir dans ses bras !
– Jorgensen ! Ravi de vous voir !
– Que devrais-je dire ? Vous êtes éblouissante !
– Ne me regardez pas comme ça on dirait que vous avez envie de me sauter !
– Je pourrais vous dire que vous lisez dans mes pensées, mais je ne suis pas
un goujat, je sais me tenir !
– Ne vous donnez pas cette peine, ce ne serait pas une corvée !
– Dois-je prendre cela comme une invitation ?
– Hum ! Juste une invitation à un jeu ! Rejoignez-moi dans une demi-heure à
la suite 124, si vous le voulez bien, bien sûr !

Je n’avais pas compris, j’ai certes une réputation de Don Juan mais n’ai
rien d’un tombeur, et voilà que l’une des plus belles femmes de la galaxie
me prenait dans ses griffes.

– Valez-vous votre renommée Jorgensen ?
– Non, madame ! Si vous cherchez un étalon, vous avez fait un mauvais choix
!
– Non justement les étalons m’emmerdent ! A la limite, je préfère quelqu’un
qui ne me fait rien et qui me caresse toute la nuit ! Merci de votre
franchise en tous cas ! Voulez-vous qu’on joue ?
– Volontiers

Alors devant mes yeux subjugués la Cagliari retira sa robe du soir, puis sa
culotte, puis rien d’autre, elle était à présent complètement nue.

– Frappez-moi les fesses !
– Pardon !
– Oui ! Avec votre ceinture !
– Mais, ce n’est pas trop mon truc !
– C’est un jeu, Jorgensen, rien qu’un jeu ! Allez-y ! Deux coups suffiront !

Comme un zombi je frappais deux coups, elle ne broncha pas !

– Attention, je vais vous demander de vous remémorer le bruit, le bruit de
la ceinture sur mes fesses !

Une cinglée ! Mais qu’importe, elle veut jouer, jouons !

C’est alors qu’elle fit entrer neufs autres jeunes femmes.

– Voilà le jeu ! Je vais vous bander les yeux, je vais m’intégrer à ces
jeunes filles, et nous allons chacune recevoir deux coups de ceintures. Il
faudra me dire laquelle je suis ?
– Mais c’est impossible !
– C’est un test, si vous avez vraiment envie de moi, vous me reconnaîtrez,
et nous passerons la soirée ensemble !
– Et sinon ?
– Ne soyez pas défaitiste !

On passa aux actes, deux coups pour la première, deux coups pour la
deuxième… tout cela se ressemblait trop, et puis à la septième un déclic,
c’était elle !

– Alors ?
– La septième !
– Tu as gagné, je vais te garder l’enregistrement du bruit, ça te fera un
beau souvenir non ?

Une femme délicieuse, attentionnée, pas du tout le personnage public qu’elle
aimait à montrer. La nuit fut inoubliable. Mais je ne la revis jamais. Et
j’avais oublié d’emporter l’enregistrement…

– Je ne suis qu’une imbécile, reprend-elle, je voulais évoquer Elvira, et
c’est le souvenir de Beyria qui s’est réveillé. Rassurez-vous, je n’ai rien
d’un tyran sanguinaire, il s’agit simplement de flagellation sur les fesses
administrée à des gens qui aiment ça et qui en plus l’ont bien mérité. Mais
afin de vous rassurer complètement peut-être désirerez-vous voir tout cela
de plus près ? Venez avec moi !

Je la suivis dans la pièce mitoyenne, deux jeunes filles rousses attendaient
je ne sais quoi. Cassandra demanda à l’une d’entre elle de me montrer ses
fesses. Elles étaient bien rouges, mais la demoiselle n’avait pas l’air de
se plaindre, du coup j’avais l’air un peu con !

– Je suis désolé, majesté !
– Laisse tomber la majesté, tu peux m’appeler Cassandra et même Cassie si tu
veux, je peux t’appeler Hans ?
– Bien sûr !
– Et ne sois pas désolé, tu sais ce qui fait notre force ?
– Non !
– C’est qu’on ne refoule pas notre sensibilité, on est capable de la
contrôler, mais pas de la refouler. J’ai voulu te faire plaisir, je suis
passée à côté, mais quelque part, ta réaction me plait, je suis vachement
content d’être avec toi ce soir… installons-nous, je vais demander que
l’on nous serve !

C’est alors que je décidais qu’il était temps de la prévenir des agissements
de son premier magistrat.

– Il faut absolument que tu regardes cela, ce n’est pas très long !
– Est-ce si important ? Je n’ai pas vraiment la tête à cela !
– Je le crains !

Blanche, livide, elle n’en revenait tout simplement pas, j’attendais une
réaction d’humeur, une colère, non ce fut très contenu :

– Je sais très bien que l’on peut truquer complètement ce genre de choses.
Mais j’ai les moyens de vérifier, demain je saurais. Nous allons dîner à
présent, mais me voici un peu contrariée !
– J’en suis désolé, je ne me voyais pas rester au courant et ne pas te
prévenir !
– J’ai compris !

C’est à ce moment que des hommes en armes firent irruption dans le boudoir
royal.

– Ne faites pas un geste, vous êtes en état d’arrestation tous les deux !

C’est évidemment Durengo qui prononçait ces paroles

– Et pour quel motif, je vous prie ? Répondit crânement la reine !
– De toute façon, cette arrestation est illégale ! Vous rendez-vous compte
que toute l’opération « bois » va être compromise ?

En disant cela je me grattais l’épaule de ma main levée, provoquant un joli
petit signal inaudible ici, mais…

– Nous parlerons de tout cela demain ! Enfermez-moi ces deux là où je vous
ai dis !

On s’approche de nous, on nous maîtrise, nous n’opposons aucune résistance.
Des bruits surgissent du couloir. La petite escouade paraît surprise.
Durengo encore plus ! Une partie de mes hommes d’équipage investissent les
lieux. La situation est retournée. Durengo et ses sbires sont proprement
menottés, et emmené à l’intérieur de la navette intercontinentale.

– Qu’allez-vous en faire ? Je ne souhaite nulle violence !
– Demain nous relâcherons ses hommes, quant à Durengo nous allons lui
demander de restituer tout ce qu’il pourra restituer, et après, soit je te
le rends pour agrémenter tes geôles, soit on l’embarque et nous le
déposerons quelque part lors d’une escale…
– Ce sera donc la deuxième solution. Il me faudra retrouver un autre Premier
ministre, mais nous verrons cela plus tard. En attendant, Hans,
pourrions-nous enfin dîner ? Cela ne t’a pas coupé l’appétit j’espère ?
– Non et d’ailleurs j’ai grand soif !
– Alors installe-toi ici, je donne deux ou trois instructions, je me change
et je reviens !

Il s’agit d’un véritable dîner en tête-à-tête. Cassandra s’est vêtue d’une
robe toute simple, noire à bretelle, plutôt courte et relativement
décolletée. Je ne me lasse pas d’admirer sa large chevelure auburn qui lui
sied si bien au visage. Elle a retiré ses colliers et sa couronne, ses seuls
bijoux voyants sont un énorme bracelet en or massif et d’invraisemblables
boucles d’oreilles constituées d’anneaux enchaînés à l’oreille droite et
d’une sorte de très grande étoile à l’oreille gauche. Elle porte des bas
noirs et des mitaines de même couleurs. Elle s’assied à l’extrémité d’une
longue table en marbre blanc et dans un large fauteuil en cuir crème. Je me
déplace pour venir à son côté. Une accorte serveuse vient décorer la table
d’un magnifique triple chandelier munis de bougies noires et apporte une
carafe de vin rosé. Ce sera donc l’apéritif

Nous levons nos verres, nous trinquons « à l’ancienne ». Cassandra est
magnifique !

– Ce repas était excellent, voilà qui nous a bien détendu après toutes ces
émotions
– Il n’est pas forcément terminé, l’usage voudrait que nous le terminions
par un petit digestif, ou un petit cigare, à moins que mon invité ait une
autre idée ? Reprit-elle en minaudant ! Mais pourquoi te lèves-tu ? Une
envie pressante sans doute ?
– L’envie pressante de te caresser, avec ta permission bien entendu…
– Hum, viens donc par ici, que je te donne la permission, et tu voudrais me
caresser quoi donc ?

Pour toute réponse je viens me positionner derrière Cassandra, lui défais
une bretelle et lui pelote les seins sous sa robe, elle se laisse faire,
réagit à cette caresse et me câline le bras avec tendresse, s’abandonnant
presque. Encouragé, je m’enhardis, l’autre bretelle est maintenant victime
de mon désir, je ne me contente pas de l’enlever, mais la tire vers le bas,
dévoilant ainsi ses seins que ne dissimulait aucun soutien gorge, elle
arbore ainsi une belle poitrine dont les tétons bien développés pointent
d’excitation.

Je suis maintenant presque certain du sexe de ma partenaire, la seule
question reste « Opérée ou pas opérée ? ». Sans que je sache pourquoi la
deuxième hypothèse ne serait pas celle qui me conviendrait le mieux ! Un
coup d’œil vers son entre cuisses me répond, il n’y aura pas de suspense, la
réponse est bien là sous la forme d’une jolie bosse. Un vieux proverbe ne
dit-il pas que toucher les bosses porte-bonheur ? Je ne vois pas pourquoi je
me priverais des vertus de ce talisman offert à mes mains concupiscentes. Je
touche. Elle me répond d’un sourire, et sans plus de formalité j’extirpe de
la culotte de Cassandra sa magnifique verge déjà grossie, la tiens par la
base. Elle est désormais toute raide. Nous nous regardons dans les yeux, un
étrange courant passe, je suis bien, elle aussi. Je lui branle la queue et
en même temps, j’ose lui embrasser le bout d’un sein, l’embrasser, que
dis-je ? Le téter, l’aspirer… Et Cassandra se pâme de plaisir !

J’ai soudain envie de l’embrasser partout ! Le sexe aussi ? Bien sûr le sexe
aussi ! Pourquoi ferais-je exception pour ce bel organe fièrement dressé qui
ne demande qu’à s’émouvoir sous les assauts de ma bouche ? Je ne suce pas
pour l’instant, pas tout de suite, non je me contente de « chastes » baisers
sur la hampe juste en dessous du gland, je sens bien la raideur du membre
d’où perlent à présent quelques gouttes de liqueur séminale.

La moiteur de l’endroit conjugué à la chaleur de l’action me fait le temps
d’une halte ôter mes vêtements du haut, le reste viendra après, j’adore être
nu, je plais à ma déesse, mais ne lui laisse pas le temps de m’observer, je
ne voudrais pas non plus qu’elle soit déçue, je suis fort quelconque je
trouve, et je replonge vers cette bite dont je n’arrive pas à me rassasier,
la suçant cette fois pour de vrai !

La reine de Palovia cesse d’être passive et ouvre mon pantalon, elle en
extrait mon sexe qu’elle gobe sans préalable. Je la laisse faire, me dégage,
et la laisse se branler en même temps

Cassandra s’amuse alors à rendre la pose :

– Regarde comme je suis belle !

Elle est debout, une jambe à terre, l’autre sur la table, genou plié, elle a
une main sur la cuisse et l’autre dans les cheveux. Elle est à ce moment là
follement désirable. Alors, moi aussi, je décide de faire dans la fantaisie,
je passe derrière elle fait descendre la queue de la reine et la suce  » à
l’envers « . Mon dieu que c’est bon ! Mon dieu que je suis excité ! Elle me
met alors la main dans mes cheveux, les tire sans brutalité, uniquement pour
guider mon visage vers son petit trou du cul qu’elle m’invite à lui lécher,
ce que je fais volontiers, tout en lui massant les couilles du plat de ma
main. Elle écarte alors bien ses fesses afin de me faciliter la tâche, son
anus est alors bien ouvert, et c’est plaisir que j’ai de lui faire ainsi une
feuille de rose.

Ma main cherche ma bite, elle va éclater, je me débarrasse enfin de mon
pantalon et du reste. Cassandra a conservé la même position et m’offre son
cul, je m’y présente doucement, le gland taquine l’anus, l’anus s’ouvre,
l’humidité des lieux fait glisser les chairs, et je rentre aidé par la reine
qui écarte ses fesses. Je rentre mieux, je rentre tout et commence à
pistonner, essayant de me contrôler afin de ne pas jouir trop vite,
provoquant des râles de plaisir de Cassandra Rose qui crie sa jouissance, à
tel point que la serveuse alertée fera irruption, pour repartir aussitôt
avec un large sourire ! Une coquine que celle-ci !

Je finis par éclater, j’aurais voulu jouir autrement, mais trop d’excitation
ne font pas toujours faire ce que l’on veut, et puis la soirée n’est pas
terminée, ce n’est pas bien grave. Je décule, fourbu et hilare. Je n’avais
pas vraiment prévu la suite :

– Allez ! On change ! Met-toi sur la table, je voudrais bien jouir à mon
tour !

Je n’hésite même pas, ce n’est pas mon truc préféré, mais je n’ai rien
contre, et ça a l’air de lui faire tellement plaisir, je me mets sur le dos
sur la table. Oh lala c’est froid ce marbre ! Je lève les cuisses et la
laisse m’introduire son membre dans mon fondement. Elle fait cela très bien
et me pénètre rapidement de son sexe entier, ses allers et retour me
provoque une sensation fort trouble, décidément je suis très bien ce soir.
La position est toutefois assez inconfortable, je vais avoir le dos en
compote. Je le lui dis. Elle rigole, sort de moi, me fait placer en
paresseuse sur la table et me pénètre à nouveau cette fois jusqu’à sa
jouissance, tandis que l’excitation de la situation mêlé au spectacle de sa
magnifique poitrine que la position me permet d’admirer a quelque peu
réveillé (déjà) mon sexe que je branlotte d’une main distraite…

Je me relève tandis qu’elle s’affale dans son fauteuil, et pour la première
fois nos bouches s’unissent en un long, en un interminable baiser d’amour.

Fin du récit de Jorgensen

Ils ne se quittèrent plus. Jorgensen devint Premier ministre de sa majesté,
l’exploitation du bois exotique repris doucement. Ils se marièrent en grande
pompe au bout d’un an suivant un rite qu’ils avaient eux-mêmes inventé. On
se demanda alors quel titre prendrait Jorgensen, prince consort ou roi de
Palovia. Ni l’un ni l’autre ! Par décret elle abdiqua au profit de sa
première soubrette et nos deux tourtereaux prirent retraites dans un endroit
que je me garderais bien de divulguer.

Récit commencé en avril 96 et réécrit à Arcachon en juillet 01 ©
Jean-Sebastien Tiroir
Première publication sur Vassilia, le 22/07/2001 retouché en sept 2009

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7 réponses à Cassandra de Palovia, un space opéra transsexuel par Jean-Sébastien Tiroir

  1. Bertrane_TV dit :

    Cassandra je t’aime, je veux ta queue dans ma bouche, je veux ta queue partout.

  2. Sapristi dit :

    Une très bonne nouvelle de space opéra érotique, dommage que ce soit si court, en fait j’aurais aimé un saga !

  3. Baruchel dit :

    Je découvre cette très belle nouvelle du père Tiroir. On y retrouve un peu l’ambiance des spaces opéra de Nicolas Solovionni

  4. horace dit :

    Une introduction un peu longue, mais on est récompense ensuite, c’est très bandant cette affaire

  5. lenotre dit :

    Inventif et excellent ! J’ai bien bandé !

  6. Forestier dit :

    De la SF avec une jolie trans ! Je kiffe !

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