Bérénice – Chapitre 21 et 22 par mlle_helened

 

21

Bérénice mit fin à son supplice et ils rentrèrent à l’appartement.

– Essaye la mini-robe avec les talons aiguille, demanda-t-elle. Juste pour voir.

Damien s’exécuta. Les escarpins aux pieds, il dut demander l’aide de sa maîtresse pour aller jusqu’au miroir.

– Tu vois, il manque juste un peu de maquillage et une perruque et on n’y verra que du feu. Tu es très belle et très sexy. Je crois que si j’étais un homme je banderais en te voyant.
– Tu es sincère ?
– Plus que jamais. Je crois en toi, je crois en ta féminité. Tu aimes te voir en femme ?
– C’est mieux quand c’est toi qui es habillée comme ça.
– Ce n’est que le début. Après tu ne pourras plus t’en passer.
– Ça, ça m’étonnerait.

Bérénice s’était collée dans son dos. Seul son visage se voyait dans le miroir. Elle faisait courir ses mains sur son corps et surtout sur ses cuisses voilées de nylon. Les caresses et le crissement léger sur son collant provoqua un début d’érection qui déforma la robe moulante.

– Tu vois que ça t’excite d’être en femme.
– C’est toi qui m’excite.
– Non, je suis sûre que c’est d’être perchée sur des talons aiguille.
– Non, c’est toi.
– En tout cas, toi tu m’excites beaucoup dans cette tenue. Vivement que tu saches marcher avec des talons hauts. Dommage que je sois indisposée, sinon je t’aurais sauté dessus.

Elle fit le tour, s’accroupit, releva la robe et dégagea son sexe qu’elle mit en bouche. Il ne fallut pas longtemps pour que Damien jouisse dans sa bouche.

– Je dois y aller, dit-elle en l’embrassant. Tu es très belle. Je t’aime Damien. Ou plutôt Alice.
– Alice ?
– Oui, c’est ton prénom de fille maintenant. D’ailleurs, il serait bon à l’avenir que tu sois habillée en fille quand j’arrive.

Damien fit la moue. Ce qui lui semblait n’être qu’un jeu au départ, commençait à prendre des proportions qu’il ne maîtrisait plus du tout.

– D’ailleurs, ta prochaine mission est d’apprendre à te maquiller. Alors, tu fais comme tu veux, internet ou chez l’esthéticienne, ou par toi-même… bon, j’y vais sinon, mon mari va se demander ce que je fais.

Un dernier baiser sur ses lèvres et Bérénice quitta l’appartement.

Damien commença à interroger Internet sur la mission de Bérénice. Il se voyait mal aller acheter tous les produits nécessaires. Surtout juste pour une fois. Et puis pourquoi tout ce cinéma ? Ils n’avaient pas besoin de ça pour faire l’amour.

Il surfa encore un moment sur le net puis décida de passer outre. D’accord pour mettre une robe et des talons hauts, mais pas question d’aller plus loin.

Le lundi suivant, Damien attendit sa dulcinée en robe. L’heure habituelle de leur rendez-vous était largement dépassée et il conclut qu’elle ne viendrait pas. Un SMS arriva, confirmant sa théorie :

« Désolée ma chérie, mais je suis toujours chez ma comptable. A lundi prochain. Je t’aime. Bisous. » 

Ces quelques mots, surtout les derniers le réconfortèrent. Vivement lundi prochain.

Bérénice sonna enfin. Damien se précipita pour lui ouvrir. Cette fois, la fronde était claire : il l’attendait habillé en garçon, laissant volontairement robe et jupe au placard.

Bérénice entra dans l’appartement, vit son amant, ouvrit la bouche, fit demi-tour et claqua la porte.

Elle n’avait pas décroché un seul mot mais Damien comprit qu’il avait fait une grave erreur en refusant le jeu de Bérénice. Le SMS qui arriva sur son smartphone confirma une nouvelle fois sa théorie :

« Si tu n’es pas en jupe et maquillée lundi prochain, tu ne me reverras plus. »

Mais cette fois, pas de « je t’aime », pas de « bisous ».

En désespoir de cause, jugeant la tâche trop ardue dans le laps de temps imparti, il appela Joëlle.

– Ok, je vois, dit-elle. Demain soir dix-sept heures.

La séance commença par son épilation puis elle prit une bonne heure pour lui montrer les gestes qu’il tenta de reproduire. Lorsqu’il partit, ce n’était pas encore ça mais il avait les bases. Et surtout, Joëlle lui avait donné quelques tubes entamés.

– Ça suffira pour une soirée déguisée, dit-elle.

Car Damien ne s’était pas étalé sur les vraies motivations d’un tel cours privé. La soirée déguisée était suffisamment passe-partout pour ne pas avoir à dire toute la vérité, rien que la vérité.

Il passa le reste de la semaine et le week-end à essayer de parfaire sa technique. Les progrès étaient réels mais cela suffirait-il à Bérénice ?

 

22.

Le jour J, il passa le tailleur-jupe et chaussa les salomés, plus faciles à gérer que les talons aiguille vraiment trop hauts pour lui. Il se maquilla, tentant de ne pas ressembler à un pot de peinture.

Lorsque Bérénice entra dans l’appartement, un grand sourire illumina son visage lorsqu’elle vit Damien.

– Alice, ma chérie. Tu es magnifique ! Tu vois, ce n’était pas difficile.

Damien eut du mal à se reconnaître dans le prénom féminin que Bérénice lui avait attribué. Elle s’approcha mais Bérénice lui fit la bise sur les joues.

– On va abîmer notre rouge à lèvres, dit-elle. J’ai un cadeau pour toi.

Elle ouvrit un sac et tendit deux ensembles soutien-gorge string et une boite.

– Il te manquait un peu de volume en haut, dit Bérénice, un sourire coquin.

La boite contenait une paire de faux seins en forme de poire.

– Quatre-vingt-quinze C, c’est parfait pour toi. Enlève ta veste et ton chemisier. Normalement, ils sont auto-adhésifs.

Les postiches collaient tout seuls en effet et étaient plutôt lourds. Damien réalisait l’enfer que devait subir les femmes à forte poitrine. Le fantasme masculin des grosses mamelles n’était pas une sinécure pour celles qui avaient à les porter au quotidien.

Bérénice agrafa le soutien-gorge, boutonna le chemisier et amena Damien, ou plutôt Alice devant le miroir.

– Et voilà, la touche finale. Avoue que tu es sexy non ?
– Si tu le dis …
– Allons, allons, ne fais pas cette tête. Souris ! Pense à tout à l’heure…
– Pourquoi tout à l’heure ? Pourquoi pas maintenant ?
– Parce que je veux te voir en femme avant. Montre-moi comment tu marches, comment tu t’asseois, etc.

Alice s’exécuta, fit des allers et retours entre le salon et la chambre, s’installa sur le canapé ou une chaise, etc. Tout ça, sous le regard inquisiteur de Bérénice.

– Eh bé, y a du boulot. Regarde comment je fais …

Et Bérénice lui montra comment marcher, comment s’asseoir, comment se lever.

– A quoi ça va servir ? demanda benoîtement Alice.
– Tu n’imagines tout de même pas que tu vas être Alice seulement entre les quatre murs de ton appartement ?
– Parce que tu veux que je sorte comme ça ?
– Mais bien sûr ma chérie. Ça ne te dirait pas d’aller faire du shopping entre filles ? D’aller prendre un verre en terrasse sur le port ? D’aller à la plage ?
– Tu es complètement folle ! Je crois que je vais arrêter de te voir.
– Comme tu voudras. Mais si je pars maintenant, je parie que tu me rappelles avant Pâques. En acceptant toutes mes conditions.

Damien éclata de rire.

– Je crois que c’est clair, dit-il en commençant à se déshabiller.

Bérénice prit ses affaires et quitta l’appartement.

– Ah oui, dit-elle en passant la tête par la porte, je pars à Nantes dans quinze jours pour refaire mon stock de lingerie.

C’était un coup bas. En disant cela, elle savait qu’il ne pourrait résister à l’envie, le désir, de passer une nuit avec elle. D’ailleurs lors de leur première nuit, quelques semaines plus tôt, leurs ébats avaient été torrides. Et malgré un sexe de dimensions modestes, Damien était un très bon amant.

Damien resta planté au milieu du salon. Il se rendit compte qu’en quelques mots, il venait de tout perdre, ou presque.

Bérénice voulait faire de lui une femme, pour soi-disant mettre du piment dans leur relation et il en perdrait sa dignité. En refusant le jeu de Bérénice, il la perdait elle. Et quitte à perdre quelque chose, qu’est-ce qui serait le plus acceptabl?

La solution fut une évidence. Etre une femme de temps en temps n’était pas la mer à boire, surtout si cela lui permettait de tenir Bérénice dans ses bras et de la coucher dans son lit.

La féminisation n’était qu’un jeu. Elle ne lui avait pas laissé entendre qu’elle voulait aller plus loin, jusqu’à la chirurgie par exemple.

Mais ne plus voir Bérénice, non, c’était au-dessus de ses forces.

Il se précipita vers le téléphone et l’appela.

– C’est d’accord. Je ferai comme tu voudras, tout ce que tu voudras. Enfin, presque…
– Ça me va, répondit-elle.

La sonnette de l’appartement retentit soudain. La panique monta chez Damien. Il était encore habillé en femme et quelqu’un sonnait chez lui. Il jeta un œil par le judas qui ne lui renvoya qu’une tache noire. La sonnerie se fit de plus en plus pressante, impatiente, insistante.

Il prit son courage à deux mains et ouvrit. Sûrement un voisin. Qu’allait-il penser en le voyant ainsi accoutré ?

– Même pas un jour ! dit Bérénice en riant.

Elle passa la porte, laissant Damien totalement abasourdi.

– Tu attendais derrière la porte ?
– Oui. J’étais quasiment sûre que tu allais craquer.
– Salope !

Damien mit sa main devant la bouche, conscient de l’injure qu’il venait de prononcer

– Oui, tu n’as pas tort. Allez viens…

Elle le prit par la main et l’entraîna de force vers la chambre.

Bérénice se déshabilla prestement et en fit autant pour Damien qui se laissa faire. Un début d’érection commençait à transformer le collant en chapiteau.

– Oh la coquine, minauda Bérénice

Avec ses ongles longs, elle fit un trou dans le collant et dégagea le sexe qu’elle avala en entier.

– Humm, tu sens bon la lingerie. J’adore !

Elle continua un moment, amenant Damien au bord de l’explosion.

Elle arrêta, s’allongea sur le lit et écarta largement les cuisses, offrant sa vulve parfaitement épilée. De ses doigts aux ongles vernis, elle écarta les lèvres.

– Viens boire à ma fontaine.

Damien ne se fit pas prier et se glissa entre le compas de ses jambes. Ses faux seins se rappelèrent à lui et modifièrent la position qu’il avait habituellement. Il se débattit un moment avant de trouver la solution en relevant les fesses.

Bérénice le regarda faire via le reflet du miroir posé sur la porte du placard. Elle en bas noir, son amant en collant couleur chair. Le tableau était très érotique mais pour autant, l’idée de faire la même chose avec une femme ne l’intéressait pas du tout.

Mais paradoxalement, cette position lui donna une nouvelle idée, à laquelle elle devait réfléchir sérieusement. Il lui restait deux semaines avant son voyage à Nantes pour la mettre en œuvre.

Ils firent l’amour. Le nylon de leurs bas apportait de nouvelles sensations à leurs ébats. L’orgasme de Bérénice, plus psychologique que physique, fut plus fort que les précédents.

L’après-midi était bien avancée. Bérénice s’habilla en hâte.

– A lundi ma chérie. Et je veux voir Alice.
– Promis,  mon amour.

Un dernier baiser et Bérénice retourna au foyer conjugal.

 

A suivre

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3 réponses à Bérénice – Chapitre 21 et 22 par mlle_helened

  1. Pilouface dit :

    Juste un peu chaque semaine, un soupçon, un doigt…mais où, jusqu’où, et comment ?

  2. Daniella dit :

    J’adore vos récits, et je m’identifie un peu à votre personnage Damien. Comme j’aimerais qu’une femme m’incite de cette manière envoûtante à être femme pour son plaisir, me faire découvrir ma propre féminité. Recevoir des cadeaux très féminins !
    J’adorerais !!!
    Bises tendres,
    Daniella

  3. Dudule dit :

    Ca évolue gentiment vers une relation de domination/soumission, on dirait 😉

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